mardi 25 septembre 2007

The truth will set you free… or so they say

Je n’ai pas réussi à me transformer en ombre, alors j’ai dû me réduire à simplement me cacher en ombre. Ça va faire la même affaire!
-Mais qu’est-ce qu’elle fait? a murmuré une des sentinelles.
-Ça doit être prévu, lui a répondu son compagnon.
Ils avaient tous les deux l’air de penser que j’étais en mission. Euh… Non, pas vraiment. Une minute… S’ils parlent de moi, ça veut dire qu’ils me voient. Shit. Je me suis donc recachée dans l’ombre. Sur le champ de bataille, j’ai encore vu des détrousseurs de cadavres, qui se sont cachés en me voyant.
-Qu’est-ce qu’elle fait là? a dit un des détrousseurs.
-Salut! lui aie-je répondu.
-Va-t-en! C’est mon cadavre!
-…
Zut. Il ne veut pas que je lui vole son cadavre… Shit! Je suis encore visible!

J’ai essayé une troisième fois de me cacher dans l’ombre. Ça va marcher cette fois-ci, c’est sûr! J’ai continué à marcher et j’ai fini par apercevoir les lumières du camp ennemi au loin. Ouai!!! J’approche enfin du but! J’ai senti mon cœur s’accélérer à la simple pensée que Nakago était si près de moi. En avançant un peu plus, j’ai fini par arriver aux limites du camp. Comme mes dernières tentatives n’avaient pas été couronnées de succès, je me suis dit que ça serait plus safe de me transformer en ombre. Je suis donc arrivée aux palissades en toute sécurité. Une chance que j’étais en ombre, car j’ai vu les archers en haut de la palissade tirer sur un des détrousseurs. Il faut vraiment être tata pour s’approcher aussi près du camp pour détrousser des cadavres. Ça m’a quand même convaincu de ne pas me montrer.

Je suis donc entrée sans problème. J’ai pu constater qu’ils étaient beaucoup mieux équipés que nous… enfin, que l’autre camp. Maintenant que j’étais à l’intérieur, il fallait simplement que je trouve la tente de Nakago. Il devrait logiquement y être, étant donné l’heure tardive. J’ai regardé autour de moi et j’ai constaté que j’étais dans le camp des humains. Tant mieux, ça facilitera mes recherches. J’ai utilisé mon radar à Nakago pour essayer de trouver sa tente. J’en ai vu une avec un gros cheval de guerre gris qui broutait du gazon devant. Ouai! Bon cheval! Je suis tellement contente de te voir! J’aurais bien voulu entrer par l’avant, mais les deux gardes à l’air très méchants m’en ont dissuadée. J’ai donc fait le tour de la tente. J’ai vu de la lumière à l’intérieur et j’ai entendu des voix. Même en m’approchant un peu plus, je ne comprenais rien. J’ai dû attendre que les voix cessent. Je me suis ensuite avancée pour voir si quelqu’un sortait de la tente. J’ai vu un petit chat blanc sortir. Pas lui… Il m’a regardée avec un petit sourire moqueur et s’est envolé. Bye-bye!

Je suis retournée derrière la tente et après une profonde inspiration, je suis entrée. L’intérieur hyper luxueux contrastait avec la simplicité de l’extérieur. C’est une tente de général et ça paraît. Nakago était assis à une table et écrivait je ne sais quoi. Il était dos à moi, mais dès que je suis réapparue, il a levé la tête, comme s’il sentait ma présence. Je ne voulais pas être trop brusque, alors je me suis contentée de le poker. Il a aussitôt sorti son épée et l’a pointée sur moi, à deux pouces de mon visage.
-Euh…
-Au nom du ciel Lilianna! s’est-il exclamé.
-Tu pourrais enlever ça de mon visage? lui aie-je demandé d’une petite voix.

Il a tout de suite resserré son épée.
-Quelqu’un t’a vue?
-Non, juste p’tit minou blanc.

-Qu’est-ce que tu fais ici? m’a-t-il demandé. Tu as perdu la confiance de tes compagnons?
-Oui, mais ça ne date pas d’hier. Il… s’est passé quelque chose et j’ai réalisé que ma place n’était pas là-bas, qu’elle ne l’avait jamais été… Et il fallait que je te voie! Tu étais en colère et tu avais l’air tellement déçu! Il fallait que je te voie et que je t’explique que je ne suis pas contre toi!
-Vraiment?
-Oui!
-Pourquoi as-tu pris son parti contre moi dans ce cas-là?
-C’est le chum de ma meilleure amie et c’est mon ami. Et il ne m’a rien fait à moi.
-C’est seulement pour ça que tu l’as défendu?
-Oui!
-…
(Comme les choses semblaient être rendues à un genre de statu quo, il valait mieux que je n’insiste pas.)
-Pourquoi tu ne m’as jamais dit qu’il t’avait tué?
-Est-ce que ça aurait changé quelque chose?
-Euh… non… C’est pour ça que tu lui en veux autant? Parce qu’il t’a tué et qu’il t’a ramené?
-Il m’a ramené, par culpabilité probablement, mais c’est du passé. C’était bien avant qu’on se rencontre.
-Ok…
(C’est vrai dans le fond, je me fous de ce qui a pu se passer. Peu importe le pourquoi et le comment de ces événements, car si Kyle ne t’avait pas ramené, je ne t’aurais jamais rencontré.)

-Comment tu as fait pour entrer ici?
-…J’ai marché. Je me suis transformée en ombre et j’ai marché. C’était très facile.
-C’est grâce à tes trucs qui se chialent après?
-Twink! Twink! Twink!
-Chut! Chut! leur aie-je demandé.
J’ai dû les faire disparaître pour qu’elles cessent de se disputer.
-Ça ce n’est rien, aie-je dit à Nakago. Tu n’as pas encore vu Café.
-Café? C’est qui Café?
-Pas qui, quoi. C’est petit, brun, gluant et ça fait «Wraa».
-Ok…
-C’est le cook du Sky Legacy qui a fait du café et il a muté. J’ai eu l’idée de l’apprivoiser et il nous a suivis depuis ce temps-là.
-Ok…
-Je te jure que je ne suis pas folle, ou que je fais de la fièvre.
-Ok, je te crois…
(Il avait plutôt l’air de penser que j’étais tombée sur la tête, mais je n’ai pas insisté. Il verrait bien Café bien assez tôt.)

-Tu as donc décidé de rejoindre notre camp? m’a-t-il demandé.
-…Non. Je suis venue te rejoindre toi. Ce n’est pas pareil.
-Tu sais que si tu rejoins notre… mon camp, tu vas devoir te servir de ta pierre?
-…Ça pourrait m’avoir traversé l’esprit…
-Je vais devoir informer l’empereur de ta présence ici. Je ne pourrai pas te garder cachée éternellement.
-(Zut) Je sais.
-Je pourrai m’arranger pour que tu sois sous ma garde. Pas question que je te laisse à Cobalté.
-Non…
(J’avais peut-être fais ma brave sur le champ de bataille, mais me retrouver seule avec lui dans une pièce me ferait assurément peur. Il n’est pas ma plus grande peur, mais quand même.)
-Je suis désolé de n’avoir rien pu faire, s’est encore excusé Nakago.
-Ce n’est pas ta faute. C’est moi qui a été assez conne pour accepter son marché, je le sais.
-Ne t’inquiète pas, je ne le laisserai pas te toucher.
-Non, une fois suffit.
(Si jamais je me faisais tripoter de nouveau par Cobalté, je crois que je me tuerais.)

-Tu sais qu’un de tes compagnons est ici?
-Oui, Kernz. Tu crois que je pourrai le voir plus tard?
-Ça dépendra de l’empereur.
-Ok.
-Toi, ça va? Tu n’es pas blessée?
-Euh… non.
(Merci Salem.)
-Tu veux manger quelque chose?
Il m’a pointé une table remplie de nourriture qui avait l’air plus que délicieuse et surtout bien meilleure que les rations normales d’armée. J’avais faim, mais…
-…Est-ce que tu pourrais juste me serrer dans tes bras? lui aie-je demandé d’une petite voix.
Il s’est approché de moi et m’a serrée contre lui. Aussitôt, tous mes soucis se sont envolés. J’ai passé mes bras derrière son dos et il a resserré son étreinte. Je me sens tellement bien…
-Tu crois qu’on pourrait rester comme ça pour toujours? lui aie-je demandé.
-J’aimerais, mais je ne pense pas que ce soit possible. Ce n’est pas la première fois que tu te retournes contre moi.
-…Tu fais référence à quoi là? Au marché avec Cobalté?
-I’m talking about you being with another man!! m’a-t-il répondu, très fâché, en s’éloignant de moi.
-Euh…
(Bon, je crois que ce n’est pas le moment de lui dire ce que j’avais envie de lui dire.)

-Lilianna, I love you and I think I always will…
(You… think?)
-…but I’m not so sure about you.

-Quoi? Bien sûr que je t’aime!
-Vraiment?
-Oui! Je porte la bague de qui?
(J’ai mis ma main devant son visage pour qu’il voie bien ma bague.)
-C’est pour ça que tu as été avec un autre? Que tu lui as fait un enfant?
-Tu étais parti! Sans jamais me donner de nouvelles! Ensuite, ça a été : Je ne sais pas t’es qui! Je ne te connais pas! Je me fous de toi! Et l’autre tapon qui m’a joué dans le cerveau!
-Je t’ai déjà dit que je faisais tout ça pour nous deux!
-À l’époque, je ne le savais pas!
-C’est pour ça que tu t’es jetée dans les bras du premier venu?
(Nakago était de plus en plus fâché, mais surtout, il avait l’air profondément abattu, pour ne pas dire très décâlissé de la vie.)
-Nakago, je t’aime.
-Si c’était vrai, tu n serais pas allée en voir un autre! Et sa progéniture…
(Ma fille est passée de «l’enfant d’un autre» à «progéniture»...)
-Tu n’es pas blanc comme neige toi non plus! Tu m’as caché pleins de choses! me suis-je exclamée.
-Est-ce que ça aurait changé quelque chose entre nous?
-Euh… non, probablement pas.
-I don’t know if I can trust you anymore…
-(Non…) Je suis désolée. Je t’en prie, dis-moi ce qu’il faut que je fasse pour regagner ta confiance!
-J’aimerais pouvoir te le dire, mais je ne peux pas. C’est toi qui va devoir trouver.

J’avais maintenant une méga boule dans la gorge et un méga moton sur le cœur. Je commençais presque à regretter d’être venue ici.
-…Est-ce que tu veux que j’aille faire «tata» à l’empereur tout de suite (sous-entendant que je disparaisse de ta vue) ou… que je reste?
(J’osais à peine le regarder.)
-Il vaut mieux que j’aille voir l’empereur en premier. Tu peux prendre mon lit si tu veux.
-…Ok…
Nakago est retourné s’assoir à la table pour travailler et moi, je me suis dirigée vers le lit. Ça me gênait un peu de me changer dans la même pièce que lui (traumatisme du viol oblige), alors j’ai juste enlevé mes bottes et je me suis couché, sans même prendre la peine de m’abriller. J’ai regardé Nakago du coin de l’œil : il avait l’air si misérable, si piteux. J’avais tellement envie de me lever et d’aller le serrer dans mes bras, mais je n’ai rien fait. Il m’aurait probablement dit de retourner me coucher de toute façon. Je me sentais tellement coupable que j’ai préféré lui tourner le dos. Je me suis roulée en petite boule et j’ai mordu mes lèvres pour qu’il ne m’entende pas pleurer. Je sentais mes sanglots s’intensifier, alors j’ai caché ma tête dans l’oreiller.

Merde! J’ai encore tout fait foirer! Je suis certaine qu’il regrette que je sois venue le retrouver! Peut-être même qu’il regrette de m’avoir rencontrée en premier lieu? Et aussi de m’avoir donné la bague? Il a sans doute trouvé que je faisais trop pitié et il a décidé d’attendre demain matin pour me l’annoncer? Mon cœur se serrait de plus en plus. J’enfonçais maintenant ma tête dans l’oreiller pour camoufler mes pleurs et pour diminuer ma douleur. Qu’est-ce que je fais si jamais il me dit qu’il ne veut plus de moi? Je pense que je ne le supporterais pas. Non, ça c’est certain. Imaginer ma vie sans Nakago, c’est impossible. Ça me tuerait assurément. Je suis peut-être trop dépendante affectivement de lui, mais je n’y peux rien. Je l’aime tellement et le perdre ça serait comme si on m’arrachait le cœur. Il m’a demandé de trouver un moyen pour regagner sa confiance. J’en connais un, mais… le prix pourrait être très élevé. Il y a une seule chose que je puisse faire, c’est la seule chose que je n’ai jamais vraiment fait avec personne : être honnête. Tout ce que je ne lui ai jamais dit, je vais lui dire. C’est extrêmement risqué, car je pourrais bien le perdre, mais c’est tout ce que je peux faire. The truth will set you free or sot they say. But in my case, it’s more like: the truth will bury you alive.

2 commentaires:

Anima a dit...

hey tu coupe ça quand ca deviens interressant ! grr je veux la suite moi !

Lyra a dit...

Bouhahaha! Pourquoi tu penses que j'ai coupé ça là aussi?