jeudi 25 septembre 2008

...Oshawa?

Tout le monde étant occupé à fêter d’un côté et de l’autre, je n’ai eu aucun mal à m’éclipser sans que personne ne me remarque. Je dois avouer que je craignais surtout une intervention de Talis ou de Bob. J’aurais très bien imaginé Bob me «kidnappant» comme il en avait l’habitude et tentant de me rapprocher de Talis encore une fois. Quant à Talis, il n’aurait eu qu’à me demander pourquoi je m’éloignais et je sais que j’aurais été incapable de lui cacher que quelque chose n’allait pas. Je sais que je n’aurais pas dû fuir, que j’aurais dû aller le voir et lui parler de ce qui me tracassait autant, mais j’ai été lâche. J’avais si peur des réponses qu’il pourrait me donner que j’ai préféré aller me cacher. Et pour une fois, l’ombre ne m’a pas apporté de réconfort. J’étais seule, j’étais dans mon élément, mais je me sentais toujours aussi mal. J’avais peur. Pour la première fois de ma vie, je sentais une peur atroce me dévorer de l’intérieur et tout ça parce que j’étais trop effrayée pour aller poser quelques questions. I’m not going anywhere with this. I better go to bed before I fall asleep right here.

Dans le confort de mon lit, je me suis emmitouflée dans mes couvertures, ne laissant dépasser que le bout de mes cheveux. Je suis une si bonne menteuse (presqu’aussi bonne que Laguna!) qu’il vaut mieux que personne ne voit la mine affreuse que je dois avoir. Est-ce que ça va vous surprendre si je vous dis que j’ai passé la nuit à rêver des possibles réponses de Talis à mes questions et qu’aucune n’était vraiment favorable? Quand je me suis réveillée définitivement le lendemain matin (par un gros boum qui venait de dieu-sait-où), mon cœur battait la chamade et j’avais mal au ventre tant j’étais stressée. Ça va être une journée très longue, ou plutôt un restant de voyage très long. N’ayant plus aucune envie de dormir à cause du gros boum et une odeur de poulet me chatouillant les narines, je suis sortie de ma «cachette». L’odeur de poulet que je sentais venait du moineau (un de plus) qui avait subi qui avait subi la colère de la personne malchanceuse qui s’était réveillée en premier. Je ne comprends vraiment pas Jillian de s’opposer à ce qu’on les tue. Je suis d’accord sur le fait que torturer des animaux c’est mal, mais les tuer? Does anyone really care about a full-plate pioupiou? Ce sont des créatures malfaisantes qui n’ont pour seul but que de nous empoisonner la vie. Ils sont tellement mesquins qu’au bout d’un certain temps, ils finissent par s’upgrader. On est d’ailleurs maintenant rendus avec des moineaux en full plate et des moineaux ninja qui se promènent toujours avec un ou deux haut-parleurs.

Bienheureux soit Lou au bois dormant, qui s’est réveillé après toute cette agitation. En fait, je devrais plutôt dire Lou au bois dormant avec pleins de scènes de la vie quotidienne de Café dessinées sur ses bras (et aussi sur son ventre). Héhéhé…
-Tu devrais peut-être te laver, lui a suggéré Vanna. Tu es plein de dessins!
-Quoi?
Il n’a pas paru content du tout quand il a vu qu’il était rempli de dessins. Moi, je me retenais pour ne pas rire.
-Ok! Qui a fait ça?!
-Pour une fois que ce n’est pas moi! s’est défendu Ariste.
-Voir que je vais te croire!
-Imagine Lou, lui a dit Julius, jusqu’où il a été…
-Quoi?!
Il a commencé à regarder sous son chandail et s’est rendu compte qu’il y avait des dessins jusque sur son ventre. Je m’étais bien amusée quand je les avais faits, mais en ce moment, je me sentais plutôt insultée qu’on sous-entende que je l’avais déshabillé pour m’amuser un peu, surtout que Julius n’ignorait pas que c’était moi qui avais transformé Lou en œuvre d’art.
-Ben là! J’ai juste été sur le ventre!
(Oups.)
-So you’re the sneaky one…
-Pfft! Mais tu étais soul…
-What kind of a perverted woman is she? s’est fâché Lou avant de partir.
Ben là… Je voulais juste m’amuser un peu… Et je ne t’ai pas déshabillé, j’ai juste soulevé ton chandail. Je n’ai pas agi de façon inconvenable alors pourquoi tu me traites de perverse? Bon, c’est vrai que je le suis, mais seulement avec un homme en particulier…

Par la suite, Vanna a félicité Julius et Laguna pour leur bébé, ce que Laguna a nié avec beaucoup de conviction. Quand Julius lui a dit que c’était elle qui l’avait dit hier soir et que tout le monde était maintenant au courant, elle est devenue rouge comme une pivoine. Elle est gênée, mais elle est heureuse et ça paraît. Avec un peu de chance, je vivrai un jour cette situation, être enceinte et avoir l’homme que j’aime à mes côtés. Je sais que c’est ma faute, mais avec Tania je n’ai pas pu vivre tous ces petits moments heureux qui accompagnent normalement une grossesse. C’est beaucoup demander, mais j’aimerais vraiment avoir ma seconde chance au bonheur. Si je regrette sincèrement ce qui s’est passé et que je veux vraiment changer les choses, vous croyez que ça serait possible?
-En tout cas, on sait maintenant que les porteurs de pierre mâles ne sont pas stériles! a commenté Vanna avant de partir.
(Oui, génial, merci de me rappeler que je ne peux pas avoir d’enfants. Je sais que ce n’était pas son intention, mais sa remarque m’a mise un peu down. C’est juste que j’aimerais «être normale» de ce côté-là de ma vie. Je suis très contente que Jay m’ait donné un petit coup de pouce, car il m’a permis d’avoir la plus jolie pitchoune au monde, mais j’ai vraiment hâte au jour où je n’aurai plus à me dire que j’ai besoin de l’aide d’un demi-dieu pour tomber enceinte.)

Le voyage jusqu’à Scion devait durer encore trois semaines. J’ai passé mon temps à faire trempette quand je le pouvais, à utiliser les ailes mécaniques que Kerns m’avait fabriquées… Plusieurs fois j’ai volé avec Sheyenne, des fois avec mes ailes et d’autres assise sur son dos. J’ai aussi passé beaucoup de temps avec Café, à essayer de lui faire faire le beau, à lui lancer des cookies… Pleins de choses très simples, mais qui étaient la plupart du temps hors de la portée de Café. J’ai donc souvent fini par simplement le pater. Je me suis aussi entraînée avec mes épées (elles chialent tellement trop!), j’ai pris des bains de pas-de-soleil (le temps était en effet de plus en plus maussade, à un tel point que même moi je n’aimais pas l’atmosphère déprimante que ça causait) assise sur le pont durant de longues heures à penser à Nakago… En fait, j’ai tout fait pour me tenir occupée parce que quand je n’avais rien à faire, je pensais à ce que je voulais demander à Talis. Plusieurs fois, mes pas m’ont menée vers lui, mais à chaque fois, j’ai fait demi-tour. J’avais si peur qu’il me repousse que je n’osais pas m’approcher. Ça aurait pourtant été si simple. Je n’aurais eu qu’à ouvrir la bouche et à prononcer quelques mots, mais j’en ai été incapable tant la peur me paralysait. J’essayais donc de me trouver n’importe quelle excuse pour ne pas aller le voir.

Donc, après trois semaines d’un voyage qui était rendu très ennuyant, le soleil était de plus en plus absent et la brume de plus en plus épaisse. C’était devenu si aveuglant qu’on voyait à peine à quelques pouces devant nous. Il y avait bien des marins qui vérifiaient la profondeur des eaux devant nous, mais nous avons tout de même foncé dans des récifs. L’eau s’est mise à entrer dangereusement vite dans le bateau et toute la bonne volonté du monde n’a pu empêcher le désastre. Tout le monde courait d’un côté et de l’autre pour sauver les vivres et ramener les retardataires aux canots de sauvetage. Quant à moi, je cherchais désespérément Talis et/ou Bob, car où un était, l’autre se trouvait forcément. Je m’inquiétais pour Talis, car je me souvenais qu’il ne savait pas nager et étant donné le temps qu’il faisait tout autour de nous, les risques qu’il se noie étaient plus élevés. J’ai fini par le trouver près des deux canots, en train d’aider à les remplir. Je l’ai rejoint et j’ai aussi aidé du mieux que je pouvais. Quand il fut temps de quitter le navire, j’ai embarqué dans le même canot que lui. Si jamais il venait à tomber à l’eau, je pourrais plus facilement l’aider. Les canots ont été détachés du navire et pendant qu’ils s’éloignaient, nous avons pu voir le airship sombrer au fond de l’océan. J’espérais que nous serions au bout de nos peines, mais c’était loin d’être le cas. Une vague gigantesque nous est tombée dessus. Juste à la voir, il était facile de déduire que nos chances de survie étaient bien minces. J’avais si peur pour Talis (je ne pouvais pas le perdre maintenant, pas encore!) que je me suis agrippée à lui de toutes mes forces. Quand la vague nous emporterait, je pourrais l’aider à se maintenir hors de l’eau. Malheureusement, la force de la vague fut trop grande et j’ai n’ai pas réussi à rester accrochée à lui. Je suis tombée à l’eau et tout est devenu noir.

Black-out.

Quand j’ai émergé de ma torpeur, j’étais épuisée, j’avais chaud et mon esprit était tout embrouillé. J’avais en tête plusieurs images toutes plus étranges les unes que les autres. Pourquoi je dois toujours faire des rêves bizarres? Cette fois-ci, nous vivions tous sous la mer et nous étions des sirènes, Café était un… une créature sous-marine inconnue et Lee était un poisson-chat. Laguna et Julius venait d’avoir leurs enfants : il y avait des chibis serpent de mer, des poissons-chats avec des oreilles pointues et des chibis sirènes avec des queues de serpent. Étrange… Quand ces images ont finalement disparu, j’ai réalisé que j’avais la bouche pleine de… d’un truc qui dont la texture ressemblait à du sable et quelque chose me piquait le nez. J’ai ouvert les yeux et j’ai vu un crabe à un pouce de moi. Je l’ai envoyé valser plus loin d’un coup de bras et je me suis levée. J’ai alors pu observer mon environnement. On aurait dit que j’avais atterri dans un lieu de villégiature paradisiaque : le sable blanc, la mer, la forêt tropicale… et le EVIL soleil qui brillait dans le ciel!! Ça ne se fait pas des trucs evil comme ça! Avant d’aller prendre couvert sous l’ombre des arbres, j’ai regardé autour de moi. J’étais totalement seule. Je n’avais plus non plus mon équipement. Tout ce qu’il me restait, c’était mes vêtements (légèrement abîmés d’ailleurs), ce que j’avais dans les pieds et ma bague. J’ai remercié le ciel silencieusement de l’avoir toujours au doigt. Je crois que j’aurais préféré me retrouver toute nue plutôt que de la perdre. C’était ma possession la plus précieuse, qui m’avait été offerte par la personne que j’aimais le plus au monde.

En me dirigeant vers les arbres, j’ai appelé Café. Aucune réponse. J’ai fait plusieurs essais, mais toujours rien. J’espère qu’il est correct… Une fois dans la forêt, j’ai grimpé tout en haut d’un arbre pour avoir une idée globale de l’endroit où je me trouvais. Il y avait la plage, une immense forêt et très au loin je pouvais apercevoir des montagnes. Ça ne m’aurait servi à rien de m’enfoncer dans la forêt (je risquais de me perdre) et les montagnes étaient beaucoup trop loin. De toute façon, mes ailes mécaniques étaient brisées alors hors de question d’entreprendre un voyage de cette ampleur par moi-même. Les autres devaient aussi s’être échoués sur la plage et je devais le… les retrouver. J’ai donc longé la plage tout en restant à la lisière de la forêt. J’étais en train de marcher quand j’ai vu un bâton se soulever tout seul et écrire mon nom sur le sol. Il a ensuite écrit Ariste, suivi une flèche. J’ai tout de suite compris qu’il s’agissait de Berry alors j’ai suivi la direction indiquée par les flèches.

J’ai fini par retrouver Ariste sur la plage. Il était avec Lee (qui était en piteux état)… et une bande de minis humains qui n’ont pas arrêté de se prosterner devant moi dès qu’il m’ont vue et de dire des choses que je n’ai pas comprises. Ça veut dire quoi «oshawa»? J’ai essayé d’ajuster mon diadème à la bonne fréquence pour pouvoir les comprendre, mais il était brisé. Ariste m’a donc servi de traducteur.
-Alors Lili, ils te trouvent très belle et ils disent que tu es une déesse.
(Ils pensent que je suis une déesse? Non, pas vraiment.)
-Et qu’est-ce qu’ils disent au juste?
-Ils disent que nous sommes des grands dieux et «oshawa» ça veut dire «nous sommes des merdes».
(…Et pourquoi ils finissent toutes leurs phrases par «oshawa»?)

Quand Ariste m’a dit que Julius avait retrouvé Talis, j’ai failli sauter de joie. Il est en vie, merci mon dieu. J’ai ensuite attendu leur retour avec beaucoup d’impatience. Just hurry up, will you? Pour passer le temps, j’ai décidé d’essayer de sentir où se trouvaient ma pierre et la croisée. La croisée était très loin (Ariste a senti le collier dans la même direction) et ma pierre était dans la direction complètement opposée. Je me suis concentrée pour l’appeler et quelques secondes plus tard, elle arrivait devant moi. Les chibis humains ont été tellement impressionnés qu’ils se sont prosternés encore plus bas devant moi. J’ai eu droit à une symphonie de «oshawa». Quand Julius est revenu, ils en étaient encore à se traiter de merde. Euh… Julius est là, mais il est où Talis?
-Désolé Julius, s’est excusé Ariste, j’ai juste trouvé elle.
-Ben là! Je m’excuse!
-Lilianna!
-Je peux m’en aller?!
(Désolée d’exister!)
-Lilianna!
-Quoi?
-Lee est en très mauvais état alors il faut trouver Kyle au plus vite pour qu’il la soigne.
-…Oh, ok.
Julius m’a ensuite expliqué que Talis était gravement blessé (muuu) et qu’il s’était occupé de ses blessures. Il n’était pas en état de se déplacer, alors il était resté au village des chibis humains.
-En tout cas, m’a-t-il dit en regardant les petits humains, si vous vous cherchez un nouveau petit ami…
-Euh… non. J’en ai déjà un et c’est bien assez.
-Vraiment?
-…Oui. Ma vie est assez compliquée comme ça.
(…Et moi qui pensais que la situation s’était peut-être légèrement améliorée entre nous deux, mais il faut croire que je me suis trompée. Nous en sommes encore au point où il me considère comme une salope. Merci Julius, j’avais vraiment besoin d’une remarque comme celle-là pour me faire sentir encore plus mal que ce que je me sentais déjà.)

J’ai tout de même fait comme si sa remarque ne me touchait pas et j’ai proposé d’un ton que j’espérais détaché d’aller chercher les deux clés qu’Ariste et moi avions senties. Il a refusé car si c’était nos ennemis qui les avaient ou un monstre quelconque, je serais seule. J’avoue que c’est logique. Il a aussi dit que les petits humains avaient dit avoir emmené pleins de trucs shiny en offrandes au dieu soleil. C’est vrai que comme nous ne savions pas qui était ce dieu soleil, il valait mieux attendre d’être regroupés. Quand il a remarqué que j’avais ma pierre, il a naturellement tendu sa main pour me la reprendre. Oh… À ma grande surprise, il me l’a tout de suite redonnée.
-Euh… Tu la reprends puis tu me la redonnes?
-Je peux la garder si vous voulez?
-…Je m’en fous… mais j’aimerais bien la garder.
-…Vous pouvez la garder.
-…Ok.
(Ça ne rachetait pas sa remarque de tout à l’heure, mais c’était tout de même pseudo-gentil de sa part de me laisser ma pierre. Ça sous-entendait qu’il me faisait assez confiance pour la savoir en ma possession. Ok… Alors il me considère comme une salope, mais il me fait confiance?)

Julius allait donner une potion rouge à un des chibis humains pour qu’il l’apporte au village et la donne à Talis.
-Je peux y aller? lui aie-je demandé.
-…D’accord.
Il m’a donné la potion rouge et j’ai pris le petit homme qui avait une tête de grenouille sur sa tête(?) dans ma main pour qu’il m’indique le chemin de son village. Une fois sur place, je n’ai pas eu de mal à repérer Talis. Il était étendu par terre, ses vêtements étant déchirés en partie et du sang avait passé au travers des bandages que Julius lui avait faits. Muuu. Je suis allée m’assoir à côté de lui et j’ai doucement ouvert sa bouche. J’ai ensuite légèrement soulevé sa tête et je lui ai fait boire la potion. J’ai dû y aller très lentement pour ne pas qu’il s’étouffe. Je suppose que maintenant il ne me reste plus qu’à attendre qu’il se réveille. Julius est revenu à ce moment-là. Ils avaient trouvé Kyle. C’est bien, mais moi…
-Je suppose que vous voulez rester ici pour veiller sur lui?
-(Tu lis dans mes pensées) Oui.
-Bien.
Julius est reparti et moi je suis restée avec Talis. J’ai hâte qu’il se réveille, pour être certaine qu’il aille bien. Qui sait, ça sera peut-être l’occasion parfaite pour que je lui parle?

2 commentaires:

Ravenelle a dit...

M'excuse de te faire sentir poche... Yo lili, fais comme moi et botte toi le derrière, la déprime ça sert à rien tsé...

LOL

Anima a dit...

lol j'ai bien aimé le rêve du début. tu sais Lili, la drogue c'est mal.