vendredi 6 juin 2008

Chapter 6-Engagement part 2 and departure

C'est le dernier chapitre du passé de Lili et Nakago. C'est super long, trop pour que je le postes, mais j'avais envie de le faire quand même. Ça fait juste tellement longtemps que je voulais le finir. Comme ça, la boucle est bouclée sur leur passé et je peux me concentrer sur leur futur. Sage ou artefact? Mmmm...

Depuis que Nakago m’avait donné ma bague, je n’arrêtais pas de la contempler. Je ne m’en lassais pas. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai rêvassé, le regard perdu dans le vide, tripotant ma bague entre mes doigts, imaginant ce que serait ma vie avec Nakago une fois que nous serions mariés. Avec un peu de chance, il ne partirait plus aussi souvent. Et quand il reviendrait à la maison, je serais là pour l’accueillir et… God, I can’t wait…

Tellement de choses ont changé depuis que j’ai rencontré Nakago. Premièrement, j’avais arrêté de me prostituer. Je n’avais jamais eu de problème avec ce que je faisais. Après tout, c’était un métier comme un autre. Mais depuis que Nakago m’avait avoué ses sentiments, je ne me sentais plus à l’aise d’accepter des présents d’autres hommes. Je voulais regarder dans ma chambre et me dire : il m’a donné cette robe, ce bouquet de fleurs vient de lui… De plus, je n’avais plus envie d’inviter d’autres hommes dans ma chambre. Je voulais que ça soit notre espace à nous deux. Bien sûr, j’avais des aventures de temps à autre, mais jamais quand Nakago était là. Je ne voyais pas quel mal il y avait à ça. Nakago était souvent parti, pendant de longues périodes, et moi j’étais une femme avec des besoins normaux. Et nous n’avions jamais parlé d’exclusivité alors… Nakago faisait probablement la même chose de son côté. Quelles raisons aurais-je eu de ne pas le croire? Il était un homme avec des besoins d’homme… Et je n’avais jamais rien connu d’autre, alors comment aurais-je pu me douter que les relations hommes-femmes ne fonctionnaient pas comme ça?

Quoiqu’il en soit, j’étais heureuse avec Nakago, surtout depuis qu’il m’avait donné ma bague. Le bonheur… Je n’aurais jamais pensé y croire un jour. Et pourtant, me voilà heureuse comme je ne l’avais jamais été auparavant, comme je ne l’avais jamais été tout court. Et c’était grâce à Nakago. Il faudrait vraiment que je fasse quelque chose de spécial pour lui, pour le remercier de tout ce bonheur qu’il m’avait apporté. Mais quoi…? J’y pensais tandis que je faisais tourner ma bague autour de mon doigt, comme à chaque fois que j’étais seule. Qu’est-ce que je pourrais bien faire…? J’ai alors jeté un coup d’œil à ma bague, espérant trouver une idée et l’inspiration m’est littéralement tombée dessus. Une bague… Si je lui donnais une bague, il comprendrait sans aucun doute mes intentions, comme quoi je l’aimais plus que tout au monde et que je voulais le lui prouver. Mais je devais faire vite : il était censé être de retour d’ici deux semaines. Je ne pouvais pas m’absenter maintenant, mais dès que j’aurais un moment de libre, je filerais à la bijouterie.

Je n’ai malheureusement pas pu me libérer cette journée-là. J’ai passé mon temps à remplir le cahier de rendez-vous et à préparer les filles. À croire que tous les hommes de la ville étaient en manque! Quand j’ai finalement fini de travailler, j’aurais amplement eu le temps d’aller en ville, mais j’étais si fatiguée que je me suis endormie aussitôt que ma tête a touché l’oreiller. Quand je me suis réveillée, ma robe était complètement fripée, mon maquillage s’était étalé sur mon oreiller et mes cheveux étaient ébouriffés. Si Nakago me voyait en ce moment, je ne crois pas qu’il m’aurait trouvé belle. Quoique… Le connaissant, il me dirait sans doute «Je te trouverai toujours belle Lilianna, même sans maquillage, même toute dépeignée. Tu seras toujours la plus belle femme du monde pour moi». God, I love my man…

Je crois que je vais profiter qu’il est encore tôt pour aller faire un tour en ville, avant d’être submergée de travail. Je me suis passé le visage à l’eau froide pour me réveiller et enlever toute trace de maquillage. Je me suis ensuite rapidement peignée et j’ai pris ma bourse. Sur la pointe des pieds, je suis descendue au rez-de-chaussée, le plus silencieusement du monde. Si quelqu’un avait le malheur de m’entendre, je ne pourrais pas m’échapper avant plusieurs heures. La sortie est là… J’y suis presque…
-Lilianna…
-(Shit) J’ai des commissions à faire! Je reviens tout de suite!
-Attends!
Je n’ai pas attendu qu’elle finisse sa phrase et j’ai couru à l’extérieur. J’ai mis un peu de distance entre le bordel et moi avant de finalement m’arrêter. Fiou! Sauvée!

Quand j’ai repris mon souffle, je me suis rendue compte que j’avais plutôt faim. J’avais été si pressée de partir que je n’avais même pas pensé à manger. Je me suis donc arrêté dans un petit restaurant sympathique où Nakago et moi allions souvent manger. C’était en quelque sorte notre repère secret. C’est là que nous avions mangé lors de notre premier rendez-vous et nous avions pris l’habitude d’y retourner à chaque fois qu’il était en ville. Comme le temps était superbe, je me suis installée sur la terrasse pour manger.

Pendant que j’étais en train de manger, je me suis remise à rêvasser, le regard rdu dans le vide. J’ai d’abord pensé au genre de bague que je voulais donner à Nakago. Ce serait assurément quelque chose de simple, mais je pourrais peut-être faire graver des motifs sur le dessus. Et une inscription à l’intérieur? Je me suis ensuite imaginé quelle serait sa réaction quand je lui offrirais son présent. Je l’imaginais me souriant, puis me serrant dans ses bras en me remerciant. Puis il m’embrasserait et me remercierait encore. Et il m’embrasserait encore, sur les lèvres, puis dans le cou… puis dans le creux de mes seins et…

J’ai poussé un énorme soupir de contentement. J’adore penser à mon homme, il est trop rourou… Je t’aime mon amour. J’avais complètement oublié mon repas et je ne faisais que penser à Nakago. J’ai tout de même remarqué que les passants dans la rue me regardaient étrangement. Je devais en effet paraître bizarre : mes cheveux mal attachés virevoltaient au vent, je portais la même robe qu’hier (qui devait être toute fripée et mal arrangée), je jouais avec ma nourriture, un sourire béat sur le visage et des sparkles pleins les yeux.

Quand j’ai réalisé que si je restais ici un instant de plus je me mettrais à fantasmer de façon beaucoup trop intense sur Nakago et sur ses possibles réactions à mon cadeau, j’ai décidé d’aller à la bijouterie tout de suite. J’ai payé mon déjeuner et je suis partie. En me rendant à destination, j’avais l’impression de flotter tellement je me sentais légère à cause du bonheur que je ressentais. J’espérais tellement trouver quelque chose qui me conviendrait. Je ne pouvais pas lui donner des boucles d’oreilles, je l’avais déjà fait. Un collier? Nakago ne me semblait pas le genre d’homme à porter un collier. Un bracelet? Peut-être, mais ça ne devrait pas être encombrant et surtout, ça devrait être très manly. Parce que s’il y a quelqu’un de mâle, c’est bien mon Nakago. Il n’a qu’à me jeter un regard, me murmurer quelque chose à l’oreille ou poser sa main dans le creux de mon dos pour que je me sente prête à faire tout ce qu’il me demandera. Un bracelet était une bonne idée, mais une bague l’était encore plus.

-Bonjour mademoiselle! Qu’est-ce que je peux faire pour vous?
-Bonjour. Je cherche une bague.
-Ah, je vois! Une jolie bague pour une jolie demoiselle! J’ai ces modèles ici…
-Non, ce n’est pas pour moi. C’est pour…
Comment je pourrais qualifier Nakago? Mon amant? Mon petit ami? L’homme que j’aime le plus que tout au monde? Un homme qui me rend toute chose rien qu’en pensée? Un homme qui me fait découvrir des nouveaux sommets de plaisir à chaque fois que nous faisons l’amour? Je ne savais pas quoi dire et je n’ai pas pu m’empêcher de rougir et de sourire comme une idiote.
-Je vois… C’est pour… quelqu’un de spécial?
-Exactement, quelqu’un de très spécial…
-Savez-vous quel genre de bague il aimerait?
-C’est un militaire alors…
-Quelque chose de simple?
-Oui, avec quelques motifs gravés dessus si possible.
-Et peut-être un message d’amour inscrit à l’intérieur?
-Vous lisez dans mes pensées.
-J’ai exactement ce qu’il vous faut. Par ici je vous prie.

Il y avait plusieurs modèles en plusieurs métaux ou combinaisons de métaux. J’ai choisi un jonc en argent (ma bague à moi était aussi en argent). D’après moi, il était un peu trop petit pour Nakago, alors j’ai demandé qu’il soit légèrement agrandi. Quant au motif… J’avais d’abord pensé à un dessin qui symboliserait mes sentiments pour Nakago, mais après avoir discuté avec le vendeur, j’ai opté pour un motif en continu. Les lignes étaient très fluides et il n’y avait ni début ni fin, comme mon amour pour Nakago. Pour l’inscription à l’intérieur, je l,ai écrite sur un bout de papier et je l’ai donné au vendeur. Nous avons conclu d’un prix et il m’a dit que ça prendrait entre cinq et sept jours avant que ça ne soit prêt. J’ai donné l’argent que j’avais en acompte et je suis partie. Maintenant, il ne me reste plus qu’à espérer que Nakago ne revienne pas avant que son cadeau soit prêt.

Je suis retournée au bordel en gambadant et en chantonnant, totalement inconsciente des regards qu’on me jetait, me fichant des reproches que je redevrais en arrivant à destination. Je me suis en effet fait disputer, pour m’être enfuie alors que j’avais du travail, mais ça m’est passé dix pieds au-dessus de la tête. Ouai, ouai… C’est ça… J’ai commencé avec quelques heures de retard, le sourire aux lèvres et le bonheur au cœur. J’ai si hâte que Nakago arrive. Ça sera un moment tellement magique.

Les jours qui ont suivi, je me suis surchargée de travail, essayant de prendre de l’avance, car je savais que lorsque Nakago serait là, je ne pourrais rien faire d’autre à part me perdre dans son regard et me soumettre au désir qui ne manquerait pas de m’envahir. Afin d’être certaine de ne pas me déplacer pour rien, je ne me suis rendue à la bijouterie qu’au bout d’une semaine, comme c’était le délai maximum que le vendeur m’avait fixé. La bague était prête et le résultat final dépassait toutes mes espérances. Nakago ne pouvait pas ne pas l’aimer. Je l’ai fait mettre dans un écrin de velours et j’ai payé le montant que je devais.

Le cœur gonflé de joie, je suis repartie en gambadant. I’m so happy! Nakago sera si content!
-Qu’est-ce qui vous rend si joyeuse mademoiselle?
-Et bien…
Je me suis retournée vers la voix qui m’avait interpellée et…
-Oh mon dieu! Nakago!
Seigneur! Il est là! Qu’est-ce que je fais? Euh… Il avait amplement eu le temps de voir ce que je tenais dans mes mains, mais juste pour le principe, j’ai caché l’écrin dans mon dos.
-Qu’est-ce que tu caches dans ton dos mon amour? m’a-t-il demandé en se rapprochant.
-Euh… rien?
-Tu es une très mauvaise menteuse chérie.
-Je…
Il s’est approché jusqu’à ce que nos fronts se touchent. Pourquoi faut-il que tu sois si près? Je ne peux pas penser ou agir rationnellement quand tu es si près. Rourou… Il a levé ses deux mains et a caressé mes joues.
-Tu disais…?
-Je… Je… J…
J’essayais de parler, j’essayais de forcer mon cerveau à dire quelque chose de cohérent, mais il était si près que j’étais incapable de me concentrer sur autre chose que les réactions de mon corps : mon cœur qui battait de plus en plus rapidement, mes lèvres qui s’entrouvraient non pas pour parler, mais pour quémander un baiser.
-Embrasse-moi s’il te plaît, l’aie-je supplié.
-J’y arrivais. Je voulais juste voir combien de temps tu pouvais tenir.
-…
(I’m so owned)

Tout en m’embrassant, il a glissé mes mains dans mes cheveux, comme s’il voulait m’empêcher de fuir. Sans penser que je tenais toujours son cadeau, j’ai posé mes mains sur son torse, m’agrippant à lui. Je t’aime mon amour, je t’aime tant. Au moment où je sentais que j’allais succomber et lui demander de me faire sienne, il s’est éloigné.
-Quoi? Pourquoi t’arrêtes-tu?
-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que je te fasse l’amour ici, devant tout le monde.
-…Oups.
Il disait vrai. Nous n’étions pas dans une chambre, mais toujours dans la rue, à quelques pas de la bijouterie. La moitié des gens nous regardaient en pensant «Ils sont donc ben cute» et l’autre moitié en pensant «Get a room».
-Désolée. J’avais complètement oublié où nous étions.
-C’est ce que j’ai vu. Un peu plus et tu allais me demander de te prendre sur le champ.
-…Non!
-I told you: you’re a bad liar.
-…I know.
-Now, why don’t you tell me what you are hiding.
Zut, c’est vrai! Son cadeau! J’ai tout de suite recaché mes mains derrière mon dos.
-S’il te plaît, ne regarde pas!
-Qu…?
-C’est une surprise, vraiment très spéciale… Et je ne veux pas te la donner ici.
-Qu’est-ce que tu proposes alors?
-…Let’s go back to my room and I’ll give it to you there.
-Ok.
-And…
-Don’t worry, I’m not going to look! I promise.
-Thank you. Let’s go then.

J’ai pris sa main dans la mienne et nous nous sommes mis en route. En temps normal, je n’avais pas de problème à lui faire la conversation, mais cette fois-ci, j’ai plutôt gardé le silence, me contentant d’apprécier sa présence.
-Je te trouve bien silencieuse.
-Je pensais seulement que j’étais très heureuse que tu sois là. Et surtout que tu sois là plus tôt que ce à quoi je m’attendais.
-I couldn’t stand to be apart from you another moment so I did everything I could to leave as soon I could.
-Thank you honey. I really apreciate it.
-…You’re welcome.
-Are you ok? You seem… preoccupied.
-…Ça va. Je suis juste fatigué et courbaturé d’avoir voyagé jusqu’ici en si peu de temps.
-Je vais m’occuper de toi. Viens!

Dès que nous sommes arrivés, je l’ai tiré par la main jusqu’à ma chambre. Là, je l’ai poussé jusqu’à la chaise la plus proche et je l’ai forcé à s’assoir.
-Hé!
-Laisse-toi faire, je m’occupe de tout!
-Oui madame.
-Aide-moi à enlever ton armure.
J’ai déposé l’écrin par terre et je me suis occupée d’un côté pendant qu’il se chargeait de l’autre. Nous tout laissé tomber sur le sol et j’ai entrepris de le masser, en commençant par le cou.
-Mmmm… Ça fait du bien… J’aimerais que tu n’arrêtes jamais…
-Je vais devoir arrêter un jour, car j’ai d’autres plans en tête, lui aie-je répondu.
-Anything you can tell me or is it also a surprise?
-Of course it’s a surprise, but I guarantee you… You’re going it to love it.
-I’m sure I will.

J’ai continué à le masser, passant aux épaules.
-Tu n’es pas seulement courbaturé mon amour, tu es aussi très tendu. Tu as des nœuds partout.
-…
-…Pourquoi es-tu si tendu Nakago?
-…
-Nakago…?
-…J’ai reçu un ordre de mission.
(Son ton m’a fait peur, mais je n’ai rien dit.)
-…Et alors? Tu en reçois souvent, non?
-…Celui-ci est différent.
-Différent comment?
-…J’ai deux semaines de permission, mais quand je devrai partir… je ne sais pas pour combien de temps ça sera.
-…Oh… Mais tu es souvent parti sans savoir quand tu reviendrais. Alors ça veut dire combien de temps? Quelques semaines?
-…
-…Quelques mois?
-…Je ne sais pas Lilianna, je ne sais vraiment pas.
-…Oh…

Je n’avais soudainement plus envie de le masser. J’ai laissé tomber mes bras le long de mon corps et je l’ai regardé sans rien dire. Les larmes ont commencé à couler sur mes joues sans que je n’aie eu le temps de les empêcher. Nakago était souvent parti pour de plus ou moins longues périodes de temps, mais de ne pas savoir quand il reviendrais… De ne pas savoir s’il reviendrait tout court… Ça me brisait tout simplement le cœur.
-Are you saying that you’re leaving me? lui aie-je demandé d’une voix brisée.
Il a tourné la tête vers moi et quand il a vu que je pleurais, il m’a prise dans ses bras.
-No, no! I’m never going to leave you! Never!
Il a pris mon visage entre ses mains et tout en m’embrassant, il a essuyé mes larmes de ses doigts.
-Je préférerais mille fois rester avec toi. Tu dois me croire : je ne pars pas parce que j’en ai envie.
-…
-Tu dois me faire confiance. Je t’en prie, dis-moi que tu me crois.
-Je te crois… mais c’est si dur.
-Je sais… Et je suis désolé de ne pas avoir plus de temps à te consacrer.
-Nous avons déjà eu plus de temps, nous avons déjà eu moins de temps… Ce n’est pas ça qui me dérange. Les autres fois, je me raccrochais au fait que je savais quand tu allais revenir. Là, je me raccroche à quoi?
-Tu te raccrocheras au fait que je t’aime plus que tout au monde, toi et rien que toi, maintenant et pour toujours et que je vivrai pour le moment où nous retrouverons.
-(Rourou) Oui… C’est ce que je ferai. Et pour que toi tu puisses te raccrocher à quelque chose…

Je suis allée ramasser l’écrin que j’avais déposé par terre et je le lui ai donné.
-Tiens, c’est pour toi. Tu peux l’ouvrir.
Il a ouvert le boîtier et il a contemplé l’anneau sans rien dire.
-Les lignes, c’est censé symboliser ce que je ressens pour toi : sans début ni fin. Et il y a quelque chose de gravé à l’intérieur.
-…Eternally yours, love Lilianna,
-Je sais que ce n’est pas grand-chose et que tu as probablement reçu de bien plus beaux cadeaux dans ta vie, mais je voulais juste te donner un petit quelque chose qui symbolisait ce que je ressens pour toi et… Whoa!
Je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase que Nakago me serrait contre lui à m’en étouffer.
-C’est le plus beau cadeau que j’ai jamais reçu.
-Nakago…
Il s’est penché vers moi et il m’a embrassé tout doucement, avant de me resserrer contre lui.
-Je t’aime Lili.
-Je t’aime aussi.
-Et je te promets qu’elle ne quittera jamais mon doigt.
Il a joint le geste à la parole et a enfilé l’anneau. Je t’aime…

Je me suis recollée contre lui, la tête enfouie dans son épaule.
-…Nakago, partons.
-…Quoi?
-Nous avons juste deux semaines, alors partons.
-Où voudrais-tu partir?
-…N’importe où. Pourquoi pas… une petite auberge à l’autre bout de la ville? Là où personne ne nous connaîtrait et nous pourrions profiter au maximum du temps que nous avons. Pendant deux semaines, nous ne serions que Lilianna et Nakago. Qu’est-ce que tu en dis?
-J’adore l’idée, mais tu crois qu’ils te laisseront partir pendant deux semaines?
-S’il ne nous reste que deux semaines pour un temps très indéterminé, ils peuvent bien tous aller se faire voir!
-Si tu le dis…
-Je reviens tout de suite.

J’ai effleuré ses lèvres d’un baiser et je suis sortie. Une fois de l’autre côté de la porte, j’ai pris une grande inspiration et je suis descendue au rez-de-chaussée. La confrontation avec ma patronne ne s’est pas faite sans heurt. Mais à force d’argumenter et d’argumenter en parlant de plus en plus fort, j’ai réussi à faire valoir mon point. De toute façon, j’ai rapporté beaucoup plus d’argent au cours de ma carrière que ce que je valais au départ, alors j’aurais bien voulu les voir me refuser cette demande! Épuisée, mais le sourire aux lèvres, je suis retournée voir Nakago.
-Lilianna, tu nous quittes? m’a demandé une collègue.
-Qui va s’occuper de nous?
-Je ne pars pas pour toujours, juste pour deux semaines.
-Mais pourquoi?
-Nakago est là et… ce sont les derniers moments que nous passons ensemble pour très longtemps.
-Je vois. Et tu veux profiter au maximum de sa présence?
-… «Abuser» serait le terme exact, aie-je précisé.

Nous avons toutes éclaté de rire, car nous savions ce que ce mot sous-entendait. Je les ai serrées dans mes bras et je suis finalement allée retrouver Nakago. Il était en train de faire les cents pas.
-Comment ça s’est passé? Je commençais à m’inquiéter.
-Tout s’est très bien passé.
-Bien. Alors quand peut-on partir?
-Laisse-moi le temps de préparer mon sac à dos et nous pourrons y aller.
-D’accord. Lilianna…?
-Oui?
-…N’apporte pas beaucoup de vêtements… et ceux que tu apporteras, il faut qu’ils soient rapides à enlever.
-(I love it when you’re naughty) …Entendu.
J’ai donc rempli mon sac à dos du strict minimum : quelques robes, des sous-vêtements, un peignoir de satin, quelques produits de beauté, bien sûr de l’argent et les deux essentiels : un aphrodisiaque et de l’huile à massage.
-Il me semble que tu apportes beaucoup de choses, m’a fait remarquer Nakago.
-Ce n’est que le strict minimum, je te le jure!
Je lui ai montré les bouteilles d’aphrodisiaque et d’huile à massage.
-C’est tout à fait essentiel… Tu ne trouves pas?
-Oh oui, absolument…

J’ai tout resserré dans mon sac avant que Nakago ne me demande de faire l’essai d’un des deux produits (je savais très bien où ça nous mènerait). Main dans la main, nous sommes ensuite partis. Nakago est allé chercher son cheval et je l’ai attendu à l’extérieur. Ne pas penser à ce qui va se passer dans deux semaines… Ne pas penser à ce qui va se passer dans deux semaines…
-Lili?
-…Oui! Désolée! J’étais perdue dans mes pensées!
-Tu es prête?
-Oui, allons-y.
Il m’a fait monter derrière lui et nous sommes partis au galop, ne nous arrêtant qu’aux frontières opposées de la ville. Tout autour de nous, il y avait plusieurs auberges qui semblaient sympathiques.
-Tu as une préférence mon amour? lui aie-je demandé.
-…Pourquoi pas celle-là? Elle a l’air bien.
Mmmm… Jolie, discrète, confortable…
-D’accord.

Nakago a donné une pièce au garçon d’écurie pour qu’il s’occupe de son cheval et nous sommes entrés. L’intérieur paraissait aussi bien que l’extérieur. C’était très… chaleureux.
-Bonjour monsieur! Bonjour madame! Qu’est-ce que je peux faire pour vous?
-Nous voudrions une chambre s’il vous plaît, lui a demandé Nakago.
-Bien sûr! Seriez-vous intéressés par la suite nuptiale? Les jeunes mariés l’apprécient beaucoup!
-Euh… À vrai dire, aie-je commencé.
-Comment avez-vous deviné? lui a demandé Nakago, m’interrompant.
Il m’a serrée contre lui et m’a embrassée dans le cou, me faisant rougir. Rourou.
-J’ai vu les bagues! a dit l’aubergiste. Et vous semblez si heureux que vous ne pouviez être autre chose que de jeunes mariés.
-La suite nuptiale sera parfaite, lui a dit Nakago.
-Parfait! Si vous voulez bien me suivre!
-Nakago, est-ce qu’on peut se le permettre? lui aie-je chuchoté.
-Ne t’en fais pas avec ça, je m’occupe de tout.

Nakago a réglé la note et nous sommes allés déposer nos affaires dans notre chambre. La pièce n’était pas luxueuse, mais tout de même très belle. Et le lit… Je savais rien qu’en le regardant que nous y serions bien, plus que bien… Je n’entrerai pas dans les détails de notre «voyage de noces». Qu’y aurait-il à dire à part que nous avons passé nos jours et nos nuits à profiter au maximum l’un de l’autre? Les jours où nous ne restions pas au lit jusqu’à une heure totalement déraisonnable, nous nous promenions, serrés l’un contre l’autre, nous bécotant. Nous essayions tout simplement d’agir comme un couple normal le ferait. Nakago me traitait aux petits oignons, m’apportant mon petit déjeuner au lit, m’offrant des fleurs… Il était plein de petites attentions toutes plus merveilleuses les unes que les autres envers moi. Un matin, nous étions en train de nous promener quand Nakago a aperçu un stand de fleurs.
-Attends-moi m’a-t-il dit, je reviens tout de suite.
Il m’a embrassée sur la tempe et il est allé voir la vendeuse. Pendant ce temps, j’ai continué à marcher en admirant les paysages.
-Salut ma jolie!
-…Pardon?
Un homme avec un regard déplaisant venait de m’aborder.
-Tu es bien loin du bordel!
Il a tenté de me serrer contre lui et de m’embrasser. Je l’ai repoussé.
-Je suis désolée, mais vous me confondez avec quelqu’un d’autre.
-Non, je ne crois pas. Ça ne te dirait pas qu’on prenne du bon temps tous les deux?
-Non, alors laissez-moi tranquille.
-Tu n’étais pas si farouche dans le temps! Laisse-toi donc faire!
Il m’a saisie par le coude et m’a serrée à m’en faire mal.
-Ow! Mais lâchez-moi! Je ne suis pas celle que vous croyez!
-Excusez-moi, est alors intervenu Nakago, mais je pense que ma femme vous a dit que vous faisiez erreur sur la personne.
Il n’a rien dit d’autre. Il a juste regardé le gars, une main sur la garde de son épée.
-Oui, bien sûr! Toutes mes excuses madame!

Il s’est sauvé sans demander son reste, comme s’il avait le diable à ses trousses.
-Est-ce que ça va Lili?
-Rourou… Je t’aime…
-Alors ça va?
-Oui… Tu as dit que j’étais ta femme.
-Bien sûr. Nous sommes censés être de jeunes mariés, non? Et un jour nous le serons pour vrai.
-Oui. Je t’aime.
-Je t’aime aussi. Tiens.
Il m’a tendu un bouquet de fleurs sauvages et pendant que je le prenais pour le sentir, il a accroché une rose rouge dans mes cheveux. Trop adorable. Je me suis levée sur la pointe des pieds pour l’embrasser.
-Merci mon amour.
-Alors tu aimes?
-J’adore. Tu sais, un jour tu vas devoir me dire comment tu fais pour avoir un regard aussi puissant.
-Un… regard puissant?
-Oui. Des fois, tu n’as qu’à regarder les gens et ils s’enfuient en courant.
-Toi, tu ne t’enfuis pas.
-Non, mais quand tu me regardes, je me sens comme si… mon âme se perdait en toi… comme si toute pensée rationnelle quittait ma tête. Je me sens totalement tienne, cœur, corps et âme. C’est dans des moments comme ça que je me dis que tu pourrais me demander n’importe quoi et je sais que je dirais oui.
-Et ça te dérange?
-Non, pas du tout. Parce que je te fais totalement confiance.
-Je suis heureux de l’entendre. Alors… tu dis que je peux te faire faire n’importe quoi?
-(Naughty) Oui…
-Alors… Que dirais-tu d’un lit, moi, toi les mains attachées, de l’huile à massage et mes mains caressant tout ton corps dans les moindres détails?
-Je dirais que je suis toute à toi…
-Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques…
-Non, mais peu m’importe. Si tu me promets que je pourrai prendre ma revanche demain soir, je me soumettrai à tout ce que tu me feras subir…
-…Prépare-toi à passer une nuit blanche dans ce cas-là…

Des nuits blanches comme celle-là, il y en a eu beaucoup, surtout vers la fin. Je crois que nous avions peur de manquer de temps si nous dormions trop. Les derniers jours, nous n’avons pas quitté notre chambre, dormant et mangeant à peine et faisant l’amour le reste du temps. Mais tous nos efforts n’ont pas pu empêcher le moment fatidique d’arriver. J’aurais voulu ne jamais quitter cet endroit, mais je n’ai pas eu le choix. En silence, Nakago et moi avons fait nos bagages et nous sommes partis. Il m’a fait monter sur son cheval derrière lui et il m’a ramenée au bordel. Il m’a fait doucement descendre et m’a menée jusqu’à la porte. J’avais envie de pleurer, mais je ne devais pas. Tout devait rester parfait jusqu’à la fin.
-Ces deux dernières semaines ont été les plus merveilleuses de ma vie, grâce à toi Nakago.
-C’est plutôt moi qui devrait te remercier : je n’ai jamais été aussi heureux.
-Alors tu feras comme moi : tu chériras ces moments, tu les rappelleras à ta mémoire encore et encore jusqu’aux jours de nos retrouvailles.
-Oui… Dans les moments les plus difficiles, je penserai à toi, à quel point tu étais belle, à tout ce que tu m’as dit… et à tous ces petits cris que tu as poussés et que j’aime tant.
-Nakago, franchement!
-Quoi? Ça ne t’arrive jamais de penser aux nuits que nous passons ensemble?
-…Peut-être…
-Je le savais…
-Allez… Embrasse-moi et dis-moi au revoir avant que ça ne devienne trop difficile.
Il m’a d’abord regardée, puis a caressé mon visage, mes épaules et ses mains ont fini par entourer ma taille pour me serrer contre lui. Tandis que je plaçais mes mains sur son torse, mes lèvres sont allées à la rencontre des siennes. Ce fut doux… Ce fut chaleureux… Ce fut passionné… Ce fut désespéré… Ce baiser reflétait tout ce que nous ressentions en cet instant.
-Promet-moi de faire attention à toi, lui aie-je demandé.
-Tu m’attendras, alors c’est sûr que je ferai attention.
-Je t’aime Nakago.
-Je t’aime aussi Lili.
Un dernier baiser et il est parti. Je ne l,ai pas quitté du regard jusqu’à ce qu’il ait disparu à l’horizon et même bien après. Je t’aime mon amour et le jour où tu me reviendras, je ne te laisserai plus jamais partir.

Aucun commentaire: