samedi 5 juillet 2008

The lovers' reunion

-Je propose qu’on aille se reposer et demain, on réfléchira à comment on fera parvenir notre réponse, nous a dit Julius.
-Je déteste Minos, a dit Ariste.
-Moi aussi, lui a répondu Kerns.
-Je propose qu’on fonde le fan club «Je déteste Minos»! aie-je suggéré.
-J’ai dit quelque chose d’intelligent? s’est étonné Ariste.
-Bravo! lui aie-je répondu.
Comme nous étions plusieurs à éprouver beaucoup d’affection pour le type fondamentalement mauvais, nous nous sommes mis à discuter des moyens que nous pourrions employer pour mettre un terme à son existence. Kerns a suggéré la foudre (douloureux, mais pas assez méchant). Vanna a suggéré de le transpercer de part en part (nice). Moi, j’ai opté pour la bonne vieille méthode traditionnelle, la torture, mais avec une variante : après chaque séance de torture, nous pourrions lui faire des transfusions et le healer et recommencer après. Toutes ces idées étaient très tentantes, mais nous ne pouvions en réaliser aucune, j’en suis très consciente.

Une fois toutes ces niaiseries dites, j’en ai profité pour m’éclipser dans les jardins. Je me suis allongée sur le bord d’une fontaine et tout en promenant mes doigts dans l’eau, je me suis mise à observer les étoiles. L’atmosphère était si romantique (le clair de lune, la douce brise du soir…) que je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Nakago. Si seulement il était près de moi en ce moment… Il pourrait s’agenouiller près de moi, m’embrasser tout doucement les doigts, remonter et… Je me suis endormie avec ces pensées légèrement perverses en têtes et mon sommeil a été peuplé de rêves qui l’étaient encore plus. Nakago était en train de me prendre par… Il était en train de me faire des choses pour lesquelles je ne peux entrer dans les détails quand je me suis sentie jetée par terre. Je me suis sentie oppressée, étouffée.

J’ai ouvert les yeux et j’ai vu pleins de plantes gigantesques tout autour de moi. Je n’ai même pas eu le temps de me demander ce qui se passait que je me suis retrouvée prisonnière de ces plantes. Seule ma main droite était libre, alors tant qu’à rester là à ne rien faire, j’ai summoné mes épées pour qu’elles me viennent en aide.
-Twink? Twink!
-Coupe les plantes s’il te plaît.
-Twink! Twink! Twink!
L’opération fut très pénible. D’une part parce que ma position me permettait très peu de mouvement et d’autre part parce que mes épées passaient leur temps à s’engueuler. Moi j’étouffais de plus en plus. Nakago… J’étais en train de penser à mon rourou et à toutes les choses que je ne pourrais peut-être pas lui dire ou faire quand les plantes ont brusquement arrêté de bouger. Euh… Pas que me m’en plaigne, mais euh… C’est Ariste qui est venu me sortir de ma fâcheuse position.
-Qu’est-ce qui se passe? lui aie-je demandé.
-Pose pas de question!
-…J’ai failli étouffer! Et ma belle robe est toute scrap!
-…
Il m’a regardée comme si je l’ennuyais profondément et il est parti de son côté. Je suis quant à moi partie vers le palais, coupant toutes les plantes sur mon passage. Désolée d’être si superficielle! Je l’aimais cette robe! J’ai fini par sentir un coup de vent et toutes les plantes sont redevenues normales. J’ai donc pu retourner dans ma chambre sans problème et me changer. J’étais plutôt triste. J’avais fait tant d’efforts pour me faire belle pour Nakago et là, tout était fichu. J’aurais voulu lui demander de vive voix comment il me trouvait ainsi vêtue… J’aurais voulu l’entendre me murmurer à l’oreille à quel point il me trouvait belle… Maintenant je ne pourrai pas le faire et en plus, je ne sais même pas s’il a remarqué tout ce que j’ai fait pour lui.

J’avais à peine fini de me changer que j’ai été convoquée dans la grande salle par le roi. C’est là que j’ai appris qu’Ariste avait utilisé Sun Lao pour nous avertir de quelque chose (?). Euh… Un moyen plus traditionnel, ça ne te tentait pas? Mais j’ai ensuite appris que toute cette commotion était plutôt due au roi. Il a amplifié la magie de Sun Lao pour que le palais en entier se réveille et que la garde soit augmentée, afin que Minos ne puisse attaquer. Nous allions donc pouvoir dormir sur nos deux oreilles cette nuit. Nous nous sommes fait assigner de nouvelles chambres (en attendant que les nôtres soient arrangées) où je me suis empressée d’aller. J’en avais assez de porter mon superbe pyjama rouge avec des têtes de morts, alors j’ai pris une chemise de nuit dans la garde-robe. Elle était plutôt mince, mais au moins elle me couvrait jusqu’aux chevilles. Malgré toutes ces émotions fortes, j’aurais bien voulu dormir et continuer à faire des rêves ér… je veux dire à simplement rêver de Nakago, mais mes épées m’en ont empêchée. Elles refusaient de disparaître et elles n’arrêtaient pas de chialer.
-Est-ce qu’il y a toujours du danger? leur aie-je demandé.
-Twink! Twink! Twink! Twink! Twink!
-Dans le palais?
-Twink! Twink! Twink! Twink!
-Un twink pour oui, deux twink pour non?
-Twink! Twink! Twink! Twink!
(God, you are both hopeless.)

La méchante maiden n’arrêtait pas de chialer, alors je l’ai cachée sous les couvertures pour ne plus l’entendre. J’ai tenté de faire parler la gentille maiden à coup de cajoleries, mais elle a continué à raconter n’importe quoi. J’ai fini par me fâcher et je les ai reprises toutes les deux dans mes mains.
-Vous ne pouvez pas vous taire?
-Twink! Twink! Twink! Twink! Twink!
-Je veux dormir! Chut!
-Twink.
-Chut!!
-Twink.
Je pensais avoir été claire, mais même après que je les ai déposées par terre, je les ai entendues chuchoter.
-Qu’est-ce que j’ai dit?!
-…
Elles se sont tues, mais seulement très brièvement. Je les ai regardées pour leur dire une fois de plus ma façon de penser et j’ai vu la cause de leur colère : Café s’était couché sur elles. Je l’ai pris dans mes bras pour qu’elles se calment.
-On ne se couche pas sur mes épées! Méchant Café!
-Wra?
Je l’ai déposé sur le lit à côté de moi pour apaiser mes épées. Pate, pate.
-Bon Café.
-Wra? Wraa!
Pleins de cœurs en pixel se sont mis à flotter au-dessus de sa tête et il s’est tranquillement couché à côté de moi.

J’ai cru que j’aurais la paix, mais des hurlements m’ont réveillée peu après. Non… Je me fiche de savoir qui est en train de mourir, je veux juste dormir. C’est vraiment trop demander?! Apparemment oui, parce que j’ai eu l’impression que j’avais à peine le temps de fermer mes yeux que mes épées me réveillaient, bien sûr en chialant.
-Qu’est-ce que j’avais dit?
-Twink! Twink! Twink! Twink!
Avant même de lever les yeux, j’ai compris pourquoi elles chialaient encore: j’ai senti une présence dans la pièce. En allumant ma lampe, j’ai pu apercevoir une silhouette armée d’une épée se découper dans la noirceur.
-Twink! Twink! Twink! Twink!
-Chut!
-Twink.
-Chut... Et là je me rends compte que je viens de parler tout haut et que ça ne fait pas subtil du tout!
(Inutile de prétendre que je dors!)

La silhouette s’est avancée et le portail s’est refermé derrière elle. Muuu… Pour moi, un homme (à la grandeur de la silhouette, ça ne pouvait être qu’un homme) armé qui faisait irruption dans ma chambre en plein milieu de la nuit ne pouvait signifier que deux choses : meurtre ou encore pire, viol. J’avais vraiment très peur. Je tenais peut-être les maidens, mais je sentais mes mains trembler. Plus il avançait et plus j’avais peur. Au secours quelqu’un… Quand la silhouette a été plus près, j’ai reconnu l’épée qu’il tenait : c’était l’épée de Lemnor. Ouai! Mon rourou Nakago est là! J’ai lancé mes épées par-dessus mes épaules, comme je n’en avais plus besoin. Pendant que je tentais de me refaire une beauté, Nakago s’est avancé dans la lumière et mes yeux ont confirmé ce que mon esprit savait déjà : c’était bien mon rourou qui se trouvait devant moi, à seulement quelques pieds. Il était toujours vêtu de l'uniforme qu'il portait au souper. Rourou... Je t’aime mon amour…

-Qu’est-ce que tu fais ici Nakago?
-…
-Nakago…?
-Twink! Twink! Twink! Twink!
-…Une minute.
J’ai caché mes épées très mécontentes sous une pile d’oreillers pour qu’elles se la ferment. Elles ont déchiqueté les oreillers en petits morceaux et ont continué à me crier des bêtises. Allez-vous vous la fermer un jour?! Nakago ne représente pas un danger pour moi, alors c’est totalement inutile que vous vous mettiez dans cet état. Je les ai enfermées dans un coffre, sous mon lit, mais ça non plus ça n’a pas été assez. Elles ont fini par m’envoyer balader et elles ont disparu. Finalement!
Nakago a remis son épée dans son fourreau et a continué d’avancer vers moi.
-Tu es encore plus belle que la dernière fois que je t’ai vue, m’a-t-il dit.

J’ai baissé les yeux et je me suis sentie rougir. À chaque fois qu’il me complimente, je rougis comme une jeune fille qui ne s’est jamais fait complimenter. Cet homme me fait trop d’effets, c’est fou.
-Nous n’avons pas pu parler au souper, a-t-il continué en s’assoyant sur le bord du lit.
-Non… Tout ce que je voulais te dire, je ne pouvais pas le dire.
-Comment ça va?
-…Les derniers mois ont été très, très, très pénibles.
-Je suis désolé de ne pas avoir été là.
-Ne t’en fais pas avec ça.
(Tu es là maintenant et c’est ce qui compte.)
-Je n’ai pas beaucoup de temps.
-…Oh.
-Et quand je partirai, nous redeviendrons ennemis.
-Je ne veux pas penser à ça.
-Il le faut pourtant.
-Hé! Tu viens de dire qu’on n’a pas beaucoup de temps, alors tes histoires d’être ennemis, je ne veux pas y penser, d’accord? Je n’ai rien entendu!
-Je n’ai rien dit alors.
(Nous sommes trop faits pour nous entendre mon amour.)
-Combien de temps tu as? lui aie-je demandé.
-La soirée.
-Bien…
(Je suppose que c’est mieux que rien.)
-Tu m’as tellement manquée.

Ce fut le coup de grâce pour moi : je lui ai sauté au cou en lui murmurant que je l’aimais. Tu m’as manqué aussi mon amour, si tu savais… Nakago m’a bien entendu huggée en retour. Il me serrait contre lui comme si c’était la première fois qu’il le faisait depuis des lustres et aussi comme si c’était la dernière fois qu’il le faisait avant longtemps. Tant de pensées se bousculaient dans ma tête, malgré le bonheur immense que j’éprouvais en ce moment. Il fallait que je lui pose la question, mais j’avais si peur que ça gâche le moment que les mots n’osaient pas franchir mes lèvres. Plus tard. Oui… Je lui poserai la question plus tard. Nakago ne disait rien, se contentant de resserrer son étreinte. Une de ses mains me gardait contre lui et l’autre me caressait, d’abord les cheveux, puis le dos. J’ai fermé mes yeux pour m’imprégner de toute la douceur qui émanait de lui. Je me sentais si bien, mais je n’ai pas pu m’empêcher de me crisper quand ses doigts ont atteint ma cicatrice. J’ai senti que Nakago arrêtait de me caresser. Tout de suite après, il m’a repoussée.
-Lilianna, retourne-toi.
-Euh… Pourquoi?
-Retourne-toi.
-…Ok.

Je ne comprenais pas où il voulait en venir, mais j’ai fait ce qu’il me disait. Je me suis assise dos à lui sans poser plus de question. J’ai senti des doigts se poser sur mon épaule et faire descendre une des bretelles de ma chemise de nuit. J’étais loin d’être totalement nue, mais je me sentais comme telle. Si Nakago avait vu mon visage en ce moment, il aurait vu que j’étais rouge tomate. Ça faisait si longtemps que quelque chose comme ça n’était pas arrivé que je me sentais hyper gênée. Nakago a fait descendre ses doigts sur ma cicatrice et l’a effleurée, à peine, tout doucement.
-Je suis désolé, s’est-il excusé.
-Ne sois pas désolé. Je sais très bien que c’était un accident et que tu n’aurais pas frappé si tu m’avais vue.
-…
Au lieu de me répondre, il a sorti son épée de son fourreau, du moins c’est ce que j’ai conclu d’après le bruit.
-Euh… qu’est-ce que tu fais?
-Je répare mon erreur.

Il m’a entourée le corps de ses bras, m’empêchant ainsi totalement de bouger. Son bras gauche enserrait ma taille par-dessus mes bras et son bras droit, qui tenait toujours son épée, était placé au niveau de mes épaules. La garde de l’épée était placée sur mon cœur et la lame tout près de ma gorge. Si je bougeais, je serais cursée un peu plus.
-Euh… Je n’ai rien contre le fait que tu me serres contre toi Nakago, le plus souvent mieux c’est, mais tu ne pourrais pas serrer ton épée?
-Fais-moi confiance.
-…Je te fais confiance, mais…
-Je ne te ferai pas de mal.
-…Je sais…
J’ai ensuite vu la pierre sur la garde de l’épée s’illuminer. Puis mon dos a commencé à me picoter, d’abord tout doucement, puis plus fort, jusqu’à me faire mal.
-…Ow.
-Ça va peut-être te faire mal, m’a-t-il dit.
-…
(Peut-être? Je sens les larmes couler sur mes joues tellement ça me fait mal. Qu’est-ce que tu es en train de me faire?)
-Pense à nous deux, a-t-il continué. Ça va t’aider à passer au travers.
-…
Oui… Penser à nous deux… Je me fiche que mes épées chialent toujours à l’intérieur de moi, c’est tout ce qui compte : nous deux. J’avais envie de hurler à cause de la douleur de plus en plus forte, mais j’ai préféré me mordre les lèvres et enfoncer mes ongles dans mes paumes jusqu’au sang pour m’empêcher de le faire. Si je criais, quelqu’un viendrait et Nakago serait obligé de partir. Et je ne voulais pas qu’il parte, j’avais tant besoin qu’il reste près de moi. J’ai donc fait tout ce que je pouvais pour contenir la douleur en moi. Je peux y arriver… Il faut que je pense à Nakago… Je l’aime et il m’aime tout autant… Je peux y arriver… Je dois être forte… Je dois… Je…

Black-out.

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