jeudi 26 juin 2008

Everything for him

Voilà! C'est le dernier post que je publie à partir de ma future ex-maison! J'ai tellement hâte, vous n'avez pas idée!!

Quand je suis allée me coucher, je n’avais que Nakago en tête. Je n’arrive pas à croire que je l’ai revu… Je n’ai peut-être pas pu lui parler, mais au moins je l’ai vu… Et surtout, j’ai vu dans ses yeux à quel point il m’aimait. J’ai tellement hâte au souper de demain… Rourou… Je dois bien être la seule qui y a hâte d’ailleurs. Il y a tellement longtemps que je ne me suis pas pomponnée, alors je vais devoir faire beaucoup d’efforts et surtout je vais devoir me surpasser. Je veux que Nakago entre dans la pièce et ne voit que moi, comme je ne verrai que lui. Pendant que je mettais mon superbe pyjama rouge avec des têtes de mort, j’imaginais comment se déroulerait la scène. Nakago arriverait, il me regarderait, je le regarderais aussi et… J’ai poussé un énorme soupir à fendre l’âme. Si seulement nous pouvions être seuls… Nous pourrions manger main dans la main, yeux dans les yeux, tout en nous murmurant des mots doux à l’oreille. Peut-être même que je pourrais aussi enlever mes souliers et caresser ses jambes avec mes pieds…? C’est certain qu’il m’embrasserait et comme il n’y aurait personne pour nous déranger, il pourrait envoyer par terre tout ce qui se trouverait sur la table, me renverser dessus et… Seigneur! J’ai senti des bouffées de chaleur me monter au visage. Je ne me souviens pas de la dernière fois que j’ai eu de telles pensées envers Nakago. J’avais oublié à quel point c’était agréable. Quand je me suis glissée sous mes draps, j’ai étendu mon bras à côté de moi, imaginant que Nakago se trouvait là. Je donnerais tellement pour qu’il soit à côté de moi en ce moment, je donnerais tellement pour le serrer contre moi. I love him so much, I want him in my arms again…

Ils ont commencé à avancer vers moi. Plus ils avançaient et plus je me sentais prise au piège. J’ai fermé mes yeux et j’ai agrippé ma tête de mes deux mains. J’avais l’impression de devenir complètement folle.
-…I can’t do this… I can’t… I can’t… I can’t…
J’ai senti une main se poser sur mon épaule et…

J’ai gardé obstinément les yeux fermés. Je refuse de les rouvrir si c’est pour voir deux Nakago. Je n’en veux pas deux, juste un…
-Lili, regarde-moi…
J’ai secoué la tête tout en évitant de le regarder. Je ne veux pas en avoir deux…
-S’il te plaît, regarde-moi…
Sa voix était si douce que je n’ai pas pu résister. Lentement, très lentement, j’ai levé mes yeux vers lui.
-Pourquoi as-tu si peur de moi? m’a-t-il demandé.
-…Je n’ai pas peur de toi, juste du fait qu’il y ait deux toi.
-Nous ne sommes pas deux Lili, il y a seulement moi.
-Mais…
J’ai regardé là où l’autre Nakago se trouvait quelques instants plus tôt : il n’y avait plus personne.
-Mais… Mais vous étiez deux… Il y avait un autre toi!
-Non, c’était simplement un cauchemar.
-Mais…
-Il n’y a que moi Lili. C’est bien ce que tu as choisi, non? Moi? Peu importe ce qui se passe, peu importe ce que je suis, tu m’as choisi?
-…Oui.
-Et c’est bien tout ce qui compte, n’est-ce pas? Toi, moi, ensemble pour toujours?
-…Oui… C’est tout ce que je veux : toi. Je ne veux plus jamais avoir à me séparer de toi.
-Moi non plus. Je t’aime Lilianna.
-Je t’aime aussi Nakago.

Il s’est penché vers moi pour m’embrasser et dès que ses lèvres ont touché les miennes, toutes mes craintes ont disparu. J’ai été vraiment idiote de m’en faire ainsi. Je l’aime, il m’aime et le reste n’est que détails insignifiants. Nous avons repris les choses exactement là où elles étaient tout à l’heure : il m’a serrée contre lui et j’ai passé mes bras autour de son cou. Quand il a été certain que j’étais bien accrochée, il m’a soulevée dans les airs en m’agrippant par les fesses. Pour lui donner une meilleure prise, j’ai passé mes deux jambes autour de sa taille. Quand nous sommes arrivés au lit, ni l’un ni l’autre ne voulions lâcher prise. Nous nous sommes donc laissés tomber sur le lit, toujours accrochés l’un à l’autre. J’étais couchée sur le dos et Nakago m’écrasait de tout son poids. Pendant qu’il m’embrassait, il se pressait un peu plus contre moi, puis s’éloignait. Puis il recommençait encore et encore. C’était si excitant que j’en avais des frissons partout. Je ne voulais pas le lâcher, mais à force de baisers et de caresses, il a fini par me soumettre.

Je me suis calée confortablement dans le matelas, prête à le laisser me faire tout ce qu’il voulait. Ses lèvres sont passées de mon cou, à entre mes seins et se sont arrêtées sur mon ventre. Il a tassé les pans de la chemise de mon pyjama, puis il a recommencé à m’embrasser, m’arrachant de petits gémissements. Une de ses mains caressait mon ventre et l’autre détachait mon pantalon. Quand j’ai pris conscience que j’allais bientôt me retrouver nue devant lui, je me suis sentie gênée et je me suis raidie.
-Qu’est-ce qui se passe Lili?
-…Je me sens gênée…
-Pourquoi? Ce n’est pourtant pas la première fois que je te déshabille…
-…C’est la première fois depuis… depuis…
-…Oh.
-…Je me sens comme si j’avais oublié ce qu’il fallait faire, comme si j’avais oublié… comme si j’avais tout oublié en fait… Je me sens comme si c’était ma première fois… Je sais que c’est idiot, mais…
-Non, ce n’est pas idiot… Et puisque c’est ta première fois, je te promets d’être le plus doux possible. Tout se passera bien, tu n’as pas à avoir peur.
-Comment fais-tu pour toujours savoir quoi dire ou faire pour me rassurer?
-Je te connais par cœur, c’est tout.

Il s’est replacé pour que sa tête soit au-dessus de la mienne, puis il s’est rapproché, encore et encore jusqu’à ce que nos bouches se frôlent. Nos lèvres se sont entrouvertes et…

Le reste de la nuit est un peu vague. Je me rappelle seulement d’étreintes toutes plus torrides les unes que les autres. Quand je me suis réveillée, j’avais les joues en feu et je me sentais toute… enfin… comme si j’avais passé toute la nuit à faire des rêves… osés (ce qui était le cas). Je me suis cachée sous les couvertures pour éviter que quelqu’un ne me voit. J’étouffais, mais en même temps je souriais. Il y avait tellement longtemps que je n’avais pas fait de rêves de ce genre. C’était un mélange de ce qui avait été, de ce qui était et de ce qui pouvait être. J’avais passé une excellente nuit, de toutes les façons possibles… Quand j’ai été certaine que personne ne se douterait de toutes les pensées perverses qui m’avaient traversé et qui me traversaient toujours l’esprit, je suis sortie de ma cachette. Je me sentais tellement heureuse. J’allais voir mon rourou ce soir et j’allais passer la journée à me faire belle pour lui, juste pour lui. Je n’avais même pas fait un pas en-dehors de mon lit que je voyais les cœurs en pixel flotter au-dessus de ma tête. Happy… Happy…



Nous avons tous déjeuné ensemble, mais je ne saurais vous raconter ce qui a été dit, toute concentrée que j’étais sur le souper de ce soir. Ne pas dire de niaiseries? Oui, oui… Ne pas répondre à leurs provocations? Pas de problème. De toute façon, avec Nakago dans la pièce, je ne pense pas que je me rendrai compte que qui que ce soit d’autre est dans la pièce. La seule info importante que j’ai retenue, c’est que Julius a demandé Laguna en mariage et qu’elle a bien entendu dit oui. Wow! C’est une excellente nouvelle! Félicitations! J’espère que Julius me laissera assister au mariage. Nous avons tous besoin de voir un peu de bonheur en ce moment. Julius a rappelé à Laguna qu’elle devait choisir une demoiselle d’honneur, mais elle ne semblait pas se rappeler ce que c’était. En tout cas, je sais que ça ne sera pas moi. Ça serait beaucoup trop beau pour être vrai… Moi je n’avais rien de prévu aujourd’hui à part me pomponner, mais avant de partir, j’ai eu l’occasion de me venger de Kerns. Lou et lui étaient toujours sur la réparation du Solaris. Avant d’aller se reposer, mon pioupiou préféré voulait y retourner. C’est l’occasion rêvée…
-Kerns…
-Oui?
Je me suis approchée de lui et j’ai ébouriffé ses cheveux avec ma main. Bouhahaha.
-Maintenant, on est quittes, lui aie-je dit.
-Vous allez mieux à ce que je vois, m’a dit Julius.
-…Un peu.
-Tant mieux.
(En fait, avec Nakago si près de moi, je vais très bien -d’où les cœurs en pixel au-dessus de ma tête- mais par égard pour Talis, je ne peux pas entrer dans les détails.)

Kerns a décidé de ne pas en rester là : il a sorti son peigne et me l’a enroulé dans les cheveux. Sans avoir de miroir, je savais que ça ne devait pas être beau.
-J’espère que tu ne m’en voudras pas Kerns, mais je ne pense pas garder ça pour le souper.
-Pourtant, ça te va si bien! m’a-t-il répondu.
-…Je vais y réfléchir alors!
(Je t’adore Kerns.)
Avant de m’enfermer dans ma chambre à double tour (façon de parler), j’ai demandé à un serviteur s’il pouvait repasser ma robe noire. Vous vous souvenez? Cette robe noire et rouge, très échancrée dans le dos que j’avais prise chez Cobalté? C’était un peu trop sexy pour mon état d’esprit du moment, mais je voulais être la plus belle possible pour Nakago, alors j’ai fait fi de mon malaise. Je me suis enfermée dans ma salle de bain et tandis que je faisais couler l’eau, j’ai versé de l’huile parfumée dans le bain. J’ai enlevé pyjama et bandage et je me suis glissée dans l’eau chaude. J’y suis restée plus longtemps que nécessaire, tellement j’étais bien. Ce n’est qu’après avoir nettoyé avec soin chaque centimètre carré de mon corps que je me suis décidé à sortir.

Je me suis enveloppée d’une serviette et je suis retournée dans ma chambre. Ma robe s’y trouvait déjà. Je me suis essuyée et j’ai enroulé la serviette autour de ma tête. J’ai ensuite refait le bandage autour de ma taille. J’ai passé le restant du temps à mettre de la crème sur ma peau pour la rendre aussi douce que de la soie, à peigner mes cheveux pour qu’ils soient le plus soyeux possible, à trouver un maquillage qui fasse à la fois discret et accrocheur… En un mot, j’ai passé le restant de la journée à me faire belle pour mon homme. Le résultat final était très satisfaisant, mais un peu étrange. Je me regardais dans le miroir et j’avais de la difficulté à croire que c’était bien moi. Il y avait si longtemps que je ne m’étais pas préparée ainsi. Quand j’ai rejoint les autres, j’étais très nerveuse. J’espère que Nakago me trouvera belle. En tout cas, moi je sais que je le trouverai beau. Il est toujours beau, quoiqu’il porte. Depuis la première fois où je l’ai rencontré, je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi rourou. À chaque fois que je le regarde, j’ai le souffle coupé. Et cet homme si magnifique est à moi…

Nous sommes arrivés les premiers dans la salle à manger. Tant mieux, comme ça j’ai pu choisir la place qui me convenait, c’est-à-dire le plus éloigné possible de Talis.
-Pourquoi tu te places loin comme ça?! m’a-t-il crié.
-Euh… Ça me tente, c’est tout!
(Les choses sont déjà assez incertaines comme ça avec Nakago, alors je n’ai pas envie qu’il me pète une autre crise de jalousie à cause de toi. Plus loin nous restons l’un de l’autre et mieux c’est.)
Le roi est arrivé et peu après lui, tous nos chers camarades, tous sur leur 31. Encore une fois, le seul que j’ai remarqué, c’est Nakago. Il était dans son uniforme et… rourou, rourou à la puissance 10. Minos s’est assis à côté du roi et pour le reste :
-Nakago en face de moi (rourou)
-Cobalté en face d’Ariste
-Priam en face de Julius
-Benzis en face de Vanna
-Morgan en face de Kerns
(Je n’ai pas porté attention au reste.)

Comme Vanna l’a dit dans son blog, il serait beaucoup trop long (et pénible) de relater tout ce qui s’est dit. De toute façon, même si je voulais le faire, je ne le pourrais pas. Plusieurs discussions se déroulaient en même temps et je n’ai pas tout retenu. J’ai eu droit à un baisemain de la part de Cobalté, qui lui a eu droit à un regard meurtrier de la part de mon rourou. C’est heureusement à peu près le seul contact que j’ai eu avec lui. Minos a dit qu’il voulait la pierre de Julius en échange des dés et de Salem (je crois). Il nous a donné jusqu’au lendemain soir pour lui donner notre réponse. Après ça, il exécuterait les ordres de son père, aka nous tuer. Je suis relativement fière de moi, car j’ai à peu près réussi à ne pas réagir à ses remarques mesquines. Après qu’il nous ait fait sa proposition, il a dit aux autres qu’il faudrait tout m’expliquer en syllabes.
-Hé! Je me suis améliorée! aie-je protesté.
-Elle est capable de faire des phrases complètes? s’est-il étonné.
-Et je peux en faire deux ou trois d’affilée!
-C’est bien! Tu veux avoir des nouvelles de ta fille? Elle a commencé à m’appeler «papa»!
-…
Je n’ai pas été capable de répondre à ça. C’est le seul sujet sur lequel il pouvait m’attaquer et qui me faisait vraiment mal. Quand il abordait le sujet, mon cœur se serrait douloureusement, parce que je savais que c’était de ma faute si elle se trouvait entre les mains de Minos. À l’autre bout de la table, j’ai entendu Talis s’étouffer avec ce qu’il buvait. Il devait avoir entendu ce que Minos avait dit. Je me demande s’il m’en veut pour ça. Probablement.

Tout au long du souper, Priam s’est automutilé. He’s back to his odl self, all right. Julius a essayé à maintes reprises de le ramener à de meilleurs sentiments, mais Priam n’avait que mépris pour nous tous.
-Vous êtes des traîtres, des menteurs et des hypocrites, nous a-t-il dit.
-Qui ça? a demandé Sheyenne.
-Nous l’avons tous été, lui a dit Julius.
-Moi je l’ai été, aie-je avoué.
-…
Julius m’a regardée avec de grands yeux. Je sais très bien ce que j’ai été, alors pourquoi continuer de me voiler le visage?
-C’est vrai! aie-je continué. Deux fois!
-Moi, une! a dit Kerns.
-Je crois que c’était deux fois, aie-je continué. Ou trois…?
(Je dois avouer que j’ai perdu le compte.)
Sheyenne a aussi tenté de parler avec Priam, mais il n’avait que mépris pour elle. Au cours de la soirée, elle a fait quelques fois allusion à des choses qu’elle n’aurait pas dû savoir. Nous avons su pourquoi plus tard : elle avait été dans sa bibliothèque et avait lu des bibliographies entre autre sur Kerns et Priam. Le genre de livres qui relate dans les moindres détails et avec des illustrations en plus. Fuck… C’est vraiment effrayant ça. J’espère qu’elle n’a pas été regarder dans mon passé, parce que ce n’est pas quelque chose que je lui pardonnerai à la légère.

Quant à mon rourou, je n’ai eu que très peu de contact avec lui. Quelques regards, mais sans plus. Quand il s’est assis, quand nous avons porté un toast au début du repas… Nos verres se sont entrechoqués… Nos doigts étaient si près… Le contact physique avec lui me manque tellement que n’importe quel contact me satisferait. Tout le long du souper, j’ai eu envie d’enlever un de mes souliers et de lui caresser la jambe, juste pour qu’il sache à quel point il me manquait et que j’avais envie de lui. Mais je n’ai rien fait. J’avais beaucoup trop peur qu’il me repousse ou qu’il me fasse comprendre d’un regard que ce n’était pas le moment. Je ne lui ai donc pas dit un mot de la soirée. Il y a pourtant tant de choses que j’aurais voulu lui dire, mais rien qui pouvait se dire avec tant d’oreilles indiscrètes autour de nous (aka Minos et Cobalté). J’aurais voulu lui dire que je l’aimais, qu’il me manquait terriblement, que je le voulais, que j’aurais aimé être seule avec lui pour… J’aurais voulu lui dire que je le trouvais beau à couper le souffle ce soir, j’aurais voulu lui demander s’il avait remarqué tous les efforts que j’avais faits pour lui plaire… J’aurais aussi voulu lui demander lequel des deux Nakago il était, tout en lui précisant que ça ne changerait en rien mes sentiments pour lui, mais je n’ai rien dit… Je n’ai rien fait…

Quand le souper fut terminé, Nakago a été le dernier à partir.
-You look pale, m’a-t-il dit.
-…Je vais bien.
(Tu es là, alors c’est sûr que je vais bien.)
-Good. Take care of yourself.
-You too.

Il est parti sans dire un mot de plus. Je l’ai regardé s’éloigner et je me disais que je ne pouvais pas laisser les choses comme ça. Je me suis tournée vers Julius, l’espoir et le désespoir devant se lire sur mon visage.
-Quoi?
-Est-ce que je peux le suivre?
-Non.
-S’il te plaît! Il n’y a plus personne d’autre!
-Non. Ça pourrait constituer un danger pour lui et pour vous.
-…
J’avais très envie de lui désobéir, mais je ne l’ai pas fait. Je ne pouvais pas dire que je voulais me repentir un instant et désobéir le suivant. Enfin… Je ne ferai rien ce soir, mais demain… J’espère très sincèrement que ça ne me causera pas de problème, mais il faut absolument que je lui parle en privé. C’est la première fois en des mois que j’ai une occasion semblable, alors je ne dois pas la manquer. J’ai déjà une idée de ce que je veux faire, alors il ne reste plus qu’à espérer que ça marche.

vendredi 13 juin 2008

Big shit ahead... Mais mon rourou est là!!!

Nous sommes retournés sur le bateau sans problème. Les beasts qui gardaient la forêt étaient d’ailleurs bien content de nous voir partir.
-Allez-vous-en! C’est une zone touristique privée ici!
-…
Une zone… touristique et privée? Ils se foutent de nous ou quoi? Peu importe. Nous sommes retournés sur le navire et chacun est parti de son côté. Julius est allé dans une cabine pour réfléchir, Kerns est parti gosser sur une dague qu’il fabriquait pour Vanna et Ariste avait un truc à faire. Mais avant de partir, il a demandé à Jillian de surveiller Lee. Julius a ajouté qu’il pourrait aussi surveiller Sheyenne en même temps. Ça n’a pas fait l’affaire de Jillian. Julius a donc décidé que Talis lui tiendrait compagnie.
-Je n’ai pas mon mot à dire? a demandé Talis.
-Non! lui ont répondu Ariste et Kerns.
-Allez Jillian! A continué Talis. On va jouer aux cartes! Je vais te montrer comment perdre!
(Comment perdre? Je sais que Talis est pourri aux cartes, mais le but de jouer ce n’est pas plutôt gagner que perdre?)

Comme toutes les cabines semblaient être prises par des gens qui gossaient sur des trucs ou qui réfléchissaient à je ne sais pas quoi, je suis allée dans la même cabine que Vanna. Je me suis étendue et j’ai fermé les yeux. Même si j’en avais vraiment eu envie, je n’aurais pas pu dormir : Vanna a sorti sa pierre et la lumière qu’elle dégageait était beaucoup trop intense.
-Lilianna, tu dors?
-Ne fais pas brûler mon lit!
-Tu pourrais toucher ma pierre?
(…Non, je ne suis pas suicidaire!)
-Euh, non merci. Mmmm… Café… Café…
-Wra? Wraa!
Il est sorti de je ne sais où et il s’est mis à tourner autour de la patte de mon lit.
-Viens Café! Monte sur le lit!
-Wra? Wraa!
Il a continué à tourner autour de la patte du lit. En désespoir de cause, je l’ai pris dans mes bras et je l’ai paté.
-Wra? Wra?
-Tiens, un biscuit! Va chercher!
J’ai lancé le biscuit par terre.
-Wra?
J’ai recommencé.
-Wra?
J’ai recommencé une autre fois.
-Wra?
-Tu devrais dormir, m’a dit Vanna.
(Pas question! Je vais continuer jusqu’à ce qu’il attrape ce foutu biscuit! Toute la nuit s’il le faut. Ça m’arrangerait bien en fait que ce soit toute la nuit, parce que je n’ai vraiment pas envie de dormir.)

Vanna a fini par partir et j’ai pu jouer avec Café en paix. J’ai continué sans relâche à lui lancer le biscuit jusqu’à ce que je commence à avoir mal au bras. J’ai alors pris une pause bien méritée de quelques minutes pour me mettre en pyjama. J’ai ensuite continué à jouer avec Café, mais il ne comprenait vraiment rien. J’étais de plus en plus lasse, mais comme je suis têtue, j’ai continué. Je vais l’avoir à l’usure…

… J’ai failli avoir une attaque cardiaque. D’une part parce qu’une voix surgissait de nowhere pendant que j’étais en train de faire l’amour avec mon mari et quand j’ai regardé qui avait parlé, j’ai senti mon cœur s’arrêter. Devant la porte de ma chambre, il y avait un autre Nakago. Non... Non… Je ne veux pas deux Nakago… Je ne veux pas… Je ne veux pas… J’ai complètement figé, mon regard restant fixé sur le Nakago qui venait d’apparaître.
-Et bien Lili…? a-t-il insisté.
-…
Je le regardais toujours sans rien dire. Mais je ne pouvais pas garder le silence éternellement. J’ai commencé à bouger les lèvres pour dire quelque chose… n’importe quoi, mais avant qu’aucun son ne sorte de ma bouche, j’ai pris conscience de l’incongruité de la situation : je regardais Nakago 2 pendant que Nakago 1 avait toujours ses mains sur mes seins. J’ai pris peur et j’ai reculé jusqu’à ce que j’aie le dos au mur sans les regarder aucun des deux. Mon cœur battait la chamade et mes mains tremblaient pendant que je réajustais mes vêtements.
-Lili…

Je ne sais pas lequel des deux avait parlé et ça n’avait pas d’importance de toute façon. C’était trop pour moi. I can’t do this…
-Lilianna…
-Stop it! Don’t say anything! God, I can’t do this! I just can’t!
-Do what?
J’ai osé les regarder. Ils étaient pareils, surtout leur regard rempli d’amour et de désir. J’adorais quand Nakago me regardait comme ça, mais aujourd’hui ils étaient deux et je ne pouvais pas dealer avec ça.
-This! aie-je répondu. The two of you! I just want one Nakago, not two!
-Then you’re gonna have to choose...
-Me or him...
Ils ont commencé à avancer vers moi. Plus ils avançaient et plus je me sentais prise au piège. J’ai fermé mes yeux et j’ai agrippé ma tête de mes deux mains. J’avais l’impression de devenir complètement folle.
-I can’t do this… I can’t… I can’t… I can’t…
J’ai senti une main se poser sur mon épaule et…

Je me suis réveillée en sursaut, mon cœur menaçant d’exploser et des sueurs froides qui coulaient le long de mon front et de mon dos. Seigneur… Ça devient de pire en pire. J’ai peur… Qu’est-ce que je ferais si jamais ça arrive? Je pense que ça va me donner une attaque cardiaque! Je suis restée couchée sur mon lit, gardant les yeux grands ouverts. Si je me rendors, je vais faire le même cauchemar, alors je vais garder mes yeux ouverts. Tant pis si je suis cernée jusqu’aux coudes demain! Je ne veux pas dormir… Je ne veux pas… J’étais cependant trop fatiguée pour résister à l’appel du sommeil. Et à chaque fois que j’ai fermé mes yeux, j’ai refait le même cauchemar. Et à chaque fois, je me suis réveillée en sursaut. Si bien que je n’ai pas vraiment dormi de toute la nuit. La dernière fois que je me souviens avoir fermé les yeux, le sommeil perçait déjà par la fenêtre. J’ai donc dû sortir mon trou noir portatif pour espérer avoir un peu de tranquillité. Trop peu de temps après, un rayon de soleil a osé envahir mon espace vital. Je me suis recouverte de mes couvertures, qui m’ont aussitôt été arrachées des mains. J’ai pris mon oreiller et je l’ai mis sur mon visage. Il m’a aussi été arraché. Je crois que quelqu’un cherche à me réveiller, mais je m’en fiche. Je veux dormir…

Je me suis retournée sur le ventre et j’ai enfoui ma tête dans le matelas. Pitié qui que vous soyez, laissez-moi tranquille… Le matelas s’est fait tirer et je me suis retrouvée par terre.
-Qu’est-ce que tu fais encore couchée? Il est presque midi!
-…Bob? Qu’est-ce que tu fais là?
-Il fait beaucoup trop beau pour rester au lit!
-Mais moi je veux rester couchée…
-Non, il fait trop beau! Allez, viens!
Il m’a prise sous son bras comme un sac de patates et m’a emmenée hors de ma chambre. Euh… Je suis en train de me faire kidnapper… par Bob? Au secours… Il m’a emmenée sur le pont et m’a déposée par terre.
-C’est mieux!
-Pourquoi tu ne veux pas me laisser dormir?
-Il est presque midi!
-Et…? Je suis fatiguée…
-Il ne faut pas que tu restes tout le temps enfermée! Sinon tu va devenir gloomy comme le gars là-bas!
En effet, une figure encapuchonnée dégageait de fortes ondes de gloomyness plus loin sur le pont.
-Il ne faudrait pas que tu te mettes à faire «huuunnh» non plus!
-Je ne crois pas que je vais faire «huuunnh». Ça ne me dérange pas quand quelqu’un près de moi fait «huuunnh», mais quand c’est un mort-vivant.
-Ok…

Bob n’a pas voulu me lâcher, plus que déterminé à me faire profiter du soleil. Quand j’ai voulu me cacher derrière mon trou noir portatif, il l’a attrapé l’a mis dans un coffre et a avalé la clé. Ben là… T’es donc ben méchant… Pourquoi tu ne me laisses pas tranquille? Je suis encore en pyjama, je dois être tout dépeignée et j’ai sûrement une mine affreuse. Je veux dormir…
-Attends, il manque quelque chose! s’est exclamé Bob avant de partir.
Je n’ai même pas eu la force de me sauver et je suis restée plantée là. Bob est revenu quelques instants plus tard, traînant Talis de la même façon qu’il m’avait traînée moi. Il l’a déposé par terre juste à côté de moi. Tu es gentil Bob, c’est très mignon ce que tu essaies de faire, mais arrête s’il te plaît, arrête de vouloir nous rapprocher.

Talis avait une mine encore pire que la mienne.
-Il est midi Talis! lui a dit Bob.
-C’est bien! Bonne nuit!
Il s’est étendu par terre et s’est aussitôt endormi. I wish I could do that. Pour le réveiller, Bob a dû utiliser la menace ultime : lui dire qu’Alisée s’en venait. Le résultat fut immédiat : Talis s’est réveillé en sursaut et s’est mis à regarder autour de lui comme un perdu pour voir si Alisée arrivait vraiment.
-Salut Lili! m’a-t-il dit quand il a repris ses esprits.
-…Salut.
Je devais être encore plus échevelée que je ne le croyais, car Talis a ressenti le besoin de replacer quelques mèches de cheveux sur ma tête. Euh… J’ai hésité entre «merci» et «ne me touche pas s’il te plaît» alors je n’ai rien dit. Les deux pouvaient s’appliquer dans la situation présente, non? J’étais contente qu’il n’ait pas de problème à m’approcher, mais d’un autre côté, qu’il soit si gentil avec moi, j’avais encore plus de difficulté à me détacher de lui. Et il le fallait. Si je voulais que mon couple avec Nakago survive, je devais me détacher de Talis le plus possible.

Talis a fini par retourner à l’intérieur se changer, mais Bob et moi nous ne sommes pas restés seuls bien longtemps. Kerns s’est fait catapulter hors de sa chambre par le gars du service aux chambres. Il était habillé, mais sa tête…
-Tu as l’air encore pire que moi! lui aie-je dit, en parlant de ses cheveux.
Quand il s’est rendu compte que c’était vrai, il s’est vengé en ébouriffant mes cheveux avec sa main. Ils ne sont pas très longs, mais ils le sont quand même assez pour que je les sente faire «pouf» sur ma tête. J’ai essayé de les aplatir, mais ça n’a rien donné. Toi tu ne perds rien pour attendre!
-Café… Café…
-Wra?
-Va voir Kerns… Va voir Kerns…
-Wra? Wraa!
Si on me l’avait raconté, je ne l’aurais pas cru : Café m’a écouté et il est allé tourner autour de Kerns. Ça me prend toute une nuit pour réussir à lui faire chercher un biscuit, mais ça ne prend que quelques secondes pour qu’il obéisse à une commande autrement plus complexe? Je l’adore, mais je crois que je ne le comprendrai jamais. Kerns doit être une des rares personnes qui ne sont pas dégoûtées et/ou effrayées par Café. Quand il l’a vu tourner autour de lui, il l’a paté. Mais quand il a vu la substance gélatineuse brune qui restait sur sa main, il s’est essuyé sur mon pyjama.
-Hé! Pourquoi vous êtes tous méchants avec moi aujourd’hui?
-Désolé Lili, s’est excusé Kerns.
-Il y a toi! Puis Bob qui m’a sortie de ma chambre de force!
-Pourquoi tu ne retournes pas te coucher? m’a-t-il suggéré.
-…Ça c’est une bonne idée…
(J’aurais dû y penser avant. Rien ne m’oblige à rester ici!)

Kerns a entraîné Bob plus loin (pour le plus grand désespoir de ce dernier, qui n’en avait pas fini avec mon cas) et j’ai pu reprendre possession du coffre contenant mon trou noir portatif. Je suis retournée dans ma cabine. Quand je me suis regardée dans le miroir, j’ai eu envie de me cacher sous mes couvertures. Grâce à Kerns, mes cheveux avaient l’air complètement dressés sur ma tête. Le temps que je me peigne et que je m’habille, le navire avait accosté au port. Je suis sortie juste à temps pour voir tout le monde regarder dans la même direction. Huh? Mais quel est donc cet airship qui a l’air si lugubre? C’est un vaisseau d’Edom à ce que j’ai compris. Mmmm… J’aimerais bien y faire un tour… Mais étant donné que mes goûts pour les trucs dark/creepy/lugubres ne sont partagés par personne, il vaut mieux oublier ça. Plus loin, il y avait un autre airship différent de ceux des méréens, un airship qui nous était bien familier : le Sky Legacy. Mais petit léger problème de très grosse taille, ce n’était plus le drapeau de Falan qui flottait en haut du mat : c’était celui des Buccaneers. Oh shit… Ou plutôt : oh shit! Comment ils ont fait pour se rendre ici aussi rapidement?

Nous l’apprendrions bien assez tôt. Pour l’instant, il fallait se rendre au palais; nous y serions en sureté. Un groupe de méréennes est venu nous accueillir en nous reprochant d’être en retard. Désolée! Vous essaierez de convaincre un gars pas d’émotion de vous aider et on en reparlera! Sous leur garde, nous nous sommes rendus au palais et nous y sommes entrés en toute discrétion. Fait étrange : en ville, alors que les rues étaient grouillantes de vie en temps normal, il n’y avait personne en vue. Mais qu’est-ce qui se passe…? Nous avons retrouvé le général Néo et un autre que nous n’avions jamais rencontré, le général gris. Néo nous a dit que l’heure était si grave que le roi avait convoqué les douze chevaliers, aka les douze généraux. Nous avons accompagné Néo jusqu’à la salle du trône, qui était remplie de nobles. Il y avait aussi Don-Arrow et deux créatures monstrueuses à côté de lui (la forme originale des démons? Muuu.), nos vieux copains les buccaneers, Minos et trois de ses généraux. Pleins de gens importants et puissants, mais le seul que j’ai remarqué, c’est Nakago, mon Nakago. Je t’aime mon amour… Rourou…

Don-Arrow voulait Chiva, mais comme le roi refusait de la lui donner, il est reparti. Ça, ça veut dite la guerre pour le peuple de Merra.
Par la suite, les gens ont commencé à se disperser et il nous était rendu impossible de nous cacher de nos très chers amis. Morgan n’a pas manqué de saluer Kerns et de lui dire qu’il lui facilitait la tâche. Salope. Penses-tu vraiment qu’on va te laisser t’en prendre à notre copain? On n’est peut-être pas de taille, mais on va quand même essayer! Fait important : auprès d’elle, il y avait le roi Troy. Mais il n’était pas habillé en roi, plutôt en simple buccaneer. D’après ce que j’ai compris, il était le seul survivant du Sky Legacy. Oh non… Au moins, le roi avait l’air en forme. Quant à Minos, il est bien entendu venu nous dire un petit bonjour, aka nous écœurer.
-Je peux retourner à ma chambre? aie-je demandé à Julius en me dirigeant tout de suite vers la sortie.
Il m’a agrippée par le collet pour m’en empêcher.
-Veuillez l’excuser, a-t-il dit à Minos.
-Mais qu’est-ce que c’est que ces visages? nous a-t-il demandé. Vous n’êtes pas heureux de me voir?
-Non! lui avons-nous répondu en chœur, Kerns, Vanna et moi.

Je me souviens ensuite que Minos a écœuré Laguna et Julius en leur disant qu’il avait ordonné au pilier de l’eau de ne plus créer d’eau. Ça ce n’était une bonne chose pour personne, surtout pas pour Laguna. Julius a profité de l’occasion pour questionner Minos sur l’absence du quatrième général, aka Priam.
-Il est occupé à torturer son frère! a-t-il répondu. Quoi? J’ai dit quelque chose qui ne fallait pas?
Quant à moi, j’ai eu droit à un cordial salut de la part de Cobalté.
-Miss Lilianna! Toujours aussi unique! Il faudra qu’on prenne le thé ensemble!
-(In your dreams!) …Bien sûr! En autant qu’il n’y ait pas de morceaux de George dans les biscuits!
-Non, je l’ai renvoyé! J’ai un squelette qui s’appelle Robert maintenant!
-…
J’ai eu peur. Pendant un instant, j’ai cru qu’il allait dire «Roger». Les morts-vivants qui s’appellent Roger, c’est mon exclusivité, ok?
-Je peux m’en aller maintenant? aie-je redemandé à Julius. Avant que Cobalté ne me cédule un rendez-vous pour prendre le thé!
Julius m’a encore retenue par le collet. Muuu…

Je me dois avouer que je n’ai pas vraiment (du tout) écouté ce qui s’est dit par la suite, mon regard étant fixé sur Nakago. Plus je le regardais et plus je cessais de percevoir les mouvements et les sons autour de moi. Quand il m'a regardée, le monde entier a disparu. Il n'y avait que lui et moi. J'ai bien vu dans ses yeux tout l'amour qu'il éprouvait pour moi et à quel point ça le peinait de ne pas pouvoir me serrer dans ses bras. Je n'aurais que quelques pas à faire pour le toucher, mais je ne peux pas. Mais avec un peu de chance, j'en aurai bientôt l'occasion. Je sais que tu m'aimes Nakago et je t'aime aussi mon amour, tellement. Et en cet instant, je me rends compte que c'est bien tout ce qui compte. Le reste n'est que totale insignifiance, parce que je te regarde et tout ce que je vois, c’est l’homme que j’aime, pas un sage, pas un artefact, juste… toi. C’est tout ce que je veux : toi. Et à quel point je te veux, tu n’en as pas idée. Rourou... Quand je regarde Nakago, mes pensées tournent complètement autour de lui. Je sais que je suis dépendante, mais je m’en fiche. Je l’aime et il m’aime aussi. Rourou… C’est pourquoi je l’ai regardé s’éloigner avec tristesse. Minos pouvait bien aller où il le voulait et aussi longtemps qu’il le voulait, mais Nakago… Je me console en me disant que comme nous nous trouvons au même endroit, nous aurons bien une autre occasion de nous revoir, avec un peu de chance, en privé.

Quand ils furent partis, nous allés dans une pièce plus loin pour discuter. Julius était fâché. Je le savais, je n’aurais pas dû regarder Nakago autant. Or maybe it was the drooling that gave me away..? Julius nous a dit que ce n’était plus le temps de faire ou de dire n’importe quoi devant Minos et les autres. Ils étaient les ambassadeurs de Rayden et si nous les provoquions, ça pourrait créer un incident diplomatique dont Merra pouvait bien se passer en ce moment. Par contre, nous n’étions aucunement obligés d’accepter leurs invitations. Nous n’avions qu’à dire que nous avions d’autres engagements. J’admets que c’est une bonne réplique, mais après deux fois, ça ne fera plus très subtil.
-Je vous demande donc de garder ce que vous pensez pour vous, nous a-t-il fermement demandé. Ça s’applique surtout à Sheyenne et à Vanna.
-Pas à moi? me suis-je étonnée.
-Non Lilianna, vous n’avez rien dit de mal.
-Pour vrai?
-…Oui. Quoique le «non, on ne vous aime pas» dit en chœur avec les autres, ce n’était pas très brillant.
-…
(Peut-être, mais c’était amusant et ça a fait beaucoup de bien.)

Ceci étant dit, Julius a finalement laissé Kerns, qui ne tenait plus en place depuis tout à l’heure, s’exprimer. Le staff de Chiva qu’il transportait dans son dos s’était remis à briller. Selon Kerns, d’après ce que Lou lui avait dit, ça ne pouvait dire qu’une chose : Chiva était en vie. À voir à quel point il était énervé et ému, il était évident qu’il souhaitait désespérément que ça soit vrai. Je l’espère pour toi, je sais à quel point elle te manque. Le seul qui pouvait le confirmer était Lou alors Ariste s’est téléporté jusqu’à lui et l’a ramené devant nous. Il a confirmé les dires de Kerns. Tant mieux, mais si Chiva est en vie, où est-elle? Lou et Kerns sont repartis dans les hangars pour continuer de réparer le Solaris (c’est ce que Lou faisait quand Ariste est allé le chercher). Julius avait des trucs à dire à la princesse Tu-Maï en privé alors ceux qui n’étaient pas concernés (Sheyenne, Vanna, Bob, Talis, moi) sont repartis dans les quartiers des chambres sous la bonne garde des généraux vert et rose.

Étrangement, ça ne me dérangeait pas vraiment que la générale rose reste avec nous. Je suppose que j’étais enfin prête à passer à autre chose. Mais ça ne veut pas dire qu’on va devenir les meilleures amies du monde. Comment je pourrais expliquer…? Forgive but not forget? C’est à peu près ça. Je comprends qu’elle voulait protéger son peuple et je n’ai plus envie de la tapocher à chaque fois que je la regarde, mais je ne suis pas prête à oublier ce que j’ai ressenti. C’était peut-être une illusion, mais ça m’a quand même terrifiée. Mais bon… Lussa a l’air d’une gentille fille. Et puis ça servirait à quoi de passer ma colère sur elle? Ce n’est pas elle que je déteste vraiment.

Nous ne sommes pas retournés dans nos anciennes chambres. Nous sommes plutôt allés dans une grande chambre commune. Pour m’éviter de me promener de long en large de la pièce, je me suis plantée devant une fenêtre et je me suis tordue les mains tellement j’étais nerveuse. Nakago est ici… dans le même building que moi…Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour être à ses côtés en ce moment? Mais je sais bien que je ne peux pas, en tout cas pas au prix de la trahison. Si l’occasion se présente, je sauterai dessus, mais je n’ai pas l’intention de faire de connerie juste pour pouvoir le voir et le serrer dans mes bras. Il me manque atrocement, mais je comprends qu’il y a certaines limites à ne pas dépasser.

Quand Julius est revenu, il a dit qu’il voulait aller voir Priam, qui se trouvait sur le Sky Legacy. Il fallait donc décider si nous allions nous y rendre subtilement (aka nous infiltrer) ou y entrer par la grande porte. Comme j’ai dit, si nous nous infiltrions et que nous nous faisions prendre, nous serions vraiment dans la merde. C’était un allé simple pour un incident diplomatique! L’approche directe étant préférable, il fallait décider qui s’y rendrait.
-Qui veux-tu qui y aille? aie-je demandé à Julius.
-Tous ceux qui sont présents dans cette pièce et qui veulent y aller, m’a-t-il répondu.
Euh… Moi je n’avais pas du tout envie d’y aller. Pour une fois que j’étais au même endroit que Nakago, je ne voulais pas m’en aller. D’accord, je n’étais pas dans la même pièce que lui, mais c’était quand même mieux que rien. Mais comment expliquer ça sans qu’on me réponde «C’est ça! Tu veux encore nous trahir!»? Ça ne serait que le début d’une longue et pénible discussion. Mieux vaut opter pour la subtilité.
-Je pourrais rester pour surveiller Sheyenne? aie-je suggéré à Julius. Comme ça, s’il se passe quelque chose, je pourrai utiliser mes épées pour la contrôler…
Il a approuvé d’un signe de la tête. Yes! Je vais pouvoir rester «près» de mon rourou!

Mais finalement, comme le seul endroit où nous nous trouvions en sécurité était le palais, il valait mieux ne pas partir. Julius a donc eu l’idée d’un souper officiel. Aussitôt dit, aussitôt fait et l’invitation a été lancée. Minos s’est bien entendu fait un plaisir d’accepter. Le souper était prévu pour le lendemain soir. Un souper, même officiel, avec Minos et compagnie ne pouvait rien annoncer de bon.
-Are you sure you’re gonna be okay Lili? m’a demandé Vanna.
With Nakago here?
-Hein? Mais pourquoi ça n’irait pas?
-Never mind then!
…Oh. Tu veux parler de cette histoire de sage et d’artefact? Je n’y pensais plus du tout. Tout ce que je veux, c’est être avec lui. Peu m’importe qu’il soit un sage ou un artefact, qu’il vieillisse ou pas. J’aurais dû m’en rendre compte plus tôt. J’aurais dû m’en rendre compte dès le début. Je préfère vivre le temps que j’ai à vivre avec lui, pour lui, plutôt que de mourir de tristesse, toute seule. Mais je devrais arrêter de penser si loin dans le futur. Je devrais me concentrer sur le présent. Dans mon cas, je dois penser au souper de demain. Ça me terrifie, mais en même temps j’ai très hâte. Parce que Nakago va être là et je veux me faire belle pour lui, je veux me faire belle pour mon homme. Je veux qu’il puisse me regarder et comprendre que tout ce que je fais, tout ce que je suis, c’est pour lui…

mardi 10 juin 2008

La game de la semaine passée au meilleur de mes connaissances. La suite très très bientôt!!!

J’ai passé la majorité du voyage… pardon, la totalité du voyage dans mon coin. Je dois avouer que les contacts humains commençaient à me manquer, mais je ne savais pas trop comment… aborder les gens. La peur de me faire rejeter encore… J’aurais bien aimé ne plus me soucier de tout ça et être capable d’aller librement vers les gens, car il y avait des choses que je voudrais dire à Talis. Ça fait un moment que j’y pense. Je me suis dit que… peut-être… juste peut-être, il aurait aimé que je lui parle de Tania, des moments que j’ai passés avec elle. Comment ça, il pourrait la connaître un peu plus à travers moi. J’aimerais lui parler, mais j’avais tellement de choses en tête en ce moment : essayer d’oublier ce que Julius m’avait dit et surtout, les mêmes questions qui revenaient sans cesse. Est-ce que je suis amoureuse d’un homme réel? D’un artefact? Des deux? Qu’est-ce que je devrais faire quand je le/les reverrai? Ce que j’avais de plus stable, de plus certain dans toute ma vie est en train de s’écrouler et ça fait flancher tout le reste.

Je suis donc restée seule presque tout le temps, mais pas dans ma cabine (si je m’enfermais trop, les gens se poseraient trop de questions). J’ai donc opté pour un coin un peu à l’écart sur le pont. J’y ai passé l’après-midi à essayer de me conditionner à être capable de cacher mes émotions aux autres. Je sais que je suis une très mauvaise menteuse, mais je peux y arriver. Il faut arrêter de penser au «je»… Il faut que je me concentre sur notre mission… Je suis capable… Est-ce que je suis amoureuse d’un homme réel ou d’un artefact? Va-t-en maudite question! Je peux être zen… Je peux être zen…

J’ai donc passé l’après-midi à «méditer» (c’est tellement plate) et je ne me suis arrêtée que lorsque mon estomac a commencé à gargouiller. Je me suis rendue aux cuisines et j’ai pris quelques trucs qui m’étaient totalement inconnus, mais qui avaient tout de même l’air mangeables. Je suis ensuite retournée dans ma chambre pour manger.
-Wraa!
Tiens, Café! Il a surgi de sous mon lit comme lui seul sait si bien le faire et s’est mis à sautiller à côté du lit (Pour avoir de l’attention? Pour manger?).
-Tiens Café! Attrape!
-Wra? Wraa!
Je lui ai lancé un morceau du truc mauve que j’avais pris et il a aussitôt sauté dessus. Ce n’est pas une roche, mais ça a l’air de faire l’affaire.

Quand j’ai eu fini de manger, j’ai nettoyé ma blessure du mieux que je pouvais. Ce n’était pas évident du tout à faire toute seule, mais la seule personne qui pouvait m’aider était présentement evil et inconsciente. J’ai nettoyé ma plaie et j’ai refait le bandage (pas full beau, mais bon). Je me suis ensuite étendue sur mon lit et j’ai prié le ciel que le sommeil m’emporte rapidement.

… Nous avons franchi en un rien de temps la distance qui nous séparait, pratiquement en courant. Il m’a serrée le plus près et le plus fort qu’il pouvait contre lui, il s’est emparé de mes lèvres comme si sa vie en dépendait et je me suis agrippée à lui pour éviter de tomber par terre.
-Tu es certaine que les enfants dorment?
-Oui… Mais je peux toujours aller vérifier si tu veux…
Je me suis tournée dos à lui et j’ai fait un pas en direction de la porte, pour lui faire croire que j’avais l’intention de partir. Comme je m’y attendais, il m’a ramenée vers lui les mains sur mes deux seins. Il a commencé à me caresser, puis à détacher mon corsage… Il m’a embrassée, puis mordillée dans le cou, et encore embrassée…
-Nakago…
-Tu ne sortiras pas de cette pièce tant que je ne l’aurai pas décidé.
-Nakago…
-Promets-moi…
Comment aurais-je pu lui refuser quoi que ce soit?
-Je te le promets… Je te le promets…
-Excellent.

Il m’a fait pivoter face à lui et il a fait glisser mon corsage le long de mes bras. Ensuite, tout en m’embrassant, il a glissé ses mains sous mon chandail. J’ai senti ses doigts remonter jusqu’à ma brassière et la détacher. Il a ensuite tout naturellement pris mes seins entre ses mains, jouant avec les pointes entre ses doigts ou les caressant simplement.
-Oh, Nakago…
-Lili…
Plus il me touchait, plus j’étais excitée et plus fort je devais m’accrocher à lui. Si j’avais le malheur de le lâcher, je savais que je tomberais par terre, tant mes jambes étaient molles.
-Aaah… Nakago… Je t’aime… Je t’aime tellement…
-Et moi alors? a demandé une voix.

J’ai failli avoir une attaque cardiaque. D’une part parce qu’une voix surgissait de nowhere pendant que j’étais en train de faire l’amour avec mon mari et quand j’ai regardé qui avait parlé, j’ai senti mon cœur s’arrêter. Devant la porte de ma chambre, il y avait un autre Nakago. Non... Non… Je ne veux pas deux Nakago… Je ne veux pas… Je ne veux pas…

Je me suis réveillée en sursaut, des sueurs froides coulant le long de mon dos. Seigneur… C’est un des rêves les plus effrayants que je n’ai jamais de toute ma vie. Et le pire, c’est que ça pourrait très bien arriver. Enfin, pas dans ces circonstances-là (j’ai bien l’intention de tout régler avant d’en arriver à ce point), mais c’est une possibilité que je ne peux m’empêcher d’envisager. J’ai somnolé le restant de la nuit. À chaque fois que j’ai senti que j’allais m’endormir, je me donnais des petites claques dans le visage. Pas question que je me rendorme pour refaire le même rêve une seconde fois. Je tiens au peu de stabilité mentale qu’il me reste!

J’ai fini par me lever quand les rayons du soleil ont osé envahir mon coin dark et creepy et quand les maudits moineaux en full plate ont commencé à chanter. Ils ne dorment donc jamais? Heureusement pour moi, des coups de feu ont rapidement suivi les premiers piaillements de ces créatures qui ne devraient pas exister. C’est bien de savoir que je ne suis pas seule à les détester. J’ai déjeuné et je suis allée m’assoir sur le pont pour les dernières heures de voyage qu’il restait. J’ai bien sûr continué à «méditer», mais je me suis dit que ça serait une bonne idée de jouer un peu avec Café, ça me changerait les idées.
-Wra?
Je lui ai lancé pleins de roches, qui se sont accumulées à côté de lui, car il ne comprenait rien. J’ai pris une roche dans ma main pour l’aider à comprendre.
-Café… Café… Une roche!
-Wra? Wraa!
Il a sauté sur ma main et il m’a mordue. Ow. J’ai agrippé Café par le cou et je l’ai enlevé de là.
-Méchant Café! Méchant!
-Wra? Wra!
Il avait l’air un peu fâché que je l’aie grondé. Je détestais que Café soit en colère contre moi, alors j’ai sorti un biscuit aux roches de mon sac et je l’ai déposé dans la paume de ma main.
-Tiens Café! Un biscuit aux roches! Un biscuit aux roches!
-Wra? Wraa!
Il a sauté sur ma main et il m’a son seulement mordu encore, mais aussi empoisonnée.
-Ow. Méchant Café!
Je l’ai déposé par terre.
-Méchant Café! On ne mord pas!
-Wraa!
J’aurais pu lui dire qu’il était gentil et que je l’aimais que ça aurait fait la même chose : il a continué à manger son biscuit comme si de rien était.

Moi, je me suis mise à la recherche d’une infirmerie. Ça serait bien le comble du pathétique pour moi de mourir d’un empoisonnement par Café. Comme nous étions sur un navire marchand, il n’y avait pas d’infirmerie. J’ai donc dû opter pour ma solution numéro 2 : aller voir mon pusher de potions. Ariste était plus loin sur le pont, en train de dessiner un gros lion(?).
-Ariste…
-Quoi?
-Je pourrais avoir une potion antipoison?
-Tiens! Maintenant, fous-moi la paix!
-…Désolée! La prochaine fois, je me laisserai mourir d’empoisonnement!
-Non, ça va! Mais la prochaine fois, fouille dans mon sac!
-…
J’ai bu ma potion et je suis retournée dans mon coin. Je demande juste un petit quelque chose et je me fais chier dessus, alors ça serait quoi si j’allais voir quelqu’un pour parler?

Peu après, nous sommes arrivés en vue de Fitzgald. C’était une grande ville, tout aussi superbe que tous les autres endroits que nous avions visités depuis que nous étions arrivés à Merra.



En descendant de l’airship, nous avons décidé de nous séparer en trois groupes pour trouver Sage :
· Kerns, Talis, Vanna
· Julius, Jillian, moi
· Ariste, Lee, Bob

Julius, Jillian et moi nous nous sommes retrouvés dans les quartiers officiels. Nous sommes allés au bureau des recensements. Au vieux monsieur derrière le comptoir, nous avons demandé des renseignements sur Sage. Il a fait sortir un papier sur lequel est apparue une petite image en trois dimensions de quelqu’un qui pourrait être Sage. C’était un bon début. Nous sommes sortis, mais nous avons alors remarqué que tout était écrit en méréen. Nous avons arrêté un vendeur ambulant pour qu’il nous traduise, mais ça n’a rien donné : c’était écrit «inconnu» partout. Ensuite, quand nous sommes allés dans une auberge, il ne s’est rien dit d’intéressant à part, qu’encore une fois, des gens ont pris Julius et Jillian pour des femmes. Des fois c’était un et des fois c’était l’autre. Julius semblait très heureux quand quelqu’un lui disait «monsieur» et que Jillian se faisait dire «madame».

Quand nous sommes sortis, nous sommes tombés sur un attroupement d’hommes dans la rue. Au centre, il y avait Laguna. Julius ne s’est pas gêné pour leur dire que Laguna était à lui et la reprendre à son bras. Et quand Laguna lui a demandé s’il était jaloux, il lui a répondu sans hésitation : oui. Oh, trop cute! J’aimerais tellement avoir près de moi un homme qui me fasse des petites crises de jalousie comme ça.
-Lilianna, est-ce que ça va? m’a alors demandé Julius.
-…Oui, pourquoi ça n’irait pas?
-Parce que vous n’avez rien dit depuis deux heures.
-…C’était juste plus amusant d’entendre les gens vous prendre pour des femmes...
-…
-…Et tu t’en tirais bien pour avoir des renseignements, alors pourquoi j’aurais parlé?
-D’accord…
(C’est plutôt minable comme excuse, mais c’est quand même potable. Je vais donc espérer qu’il l’ait avalé.)

Laguna a suggéré que nous allions au temple, mais nous avons reçu un message d’Ariste par nos casques de méréen qui nous disait qu’il avait trouvé Sage, qui était dans des ruines au-delà de la forêt de l’oubli. Nous nous sommes tous retrouvés à la fontaine comme nous l’avions prévu avant de nous séparer pour décider de la marche à suivre. D’après la carte qu’Ariste avait réussi à obtenir, les ruines étaient trop loin pour que nous nous y rendions à pied. Mais pour louer des tarpans, nous avions besoin de monnaie méréenne. Quelqu’un a sorti l’idée d’aller au musée pour vendre certaines de nos «antiquités» alors nous sommes allés là. Quand le conservateur a vu les «vieilles» dagues et autres objets que nous avions, il a ouvert ses yeux très grands. Il nous a donné beaucoup d’argent pour certains de ces trucs et nous a même dit avant que nous ne partions que si nous avions d’autres choses archaïques, il ne fallait pas hésiter à revenir.

Nous sommes ensuite allés louer des tarpans, mais comme je ne savais toujours pas monter, j’aurais besoin de l’aide de quelqu’un.
-Tu peux monter avec moi Lilianna, m’a proposé Jillian.
(Jillian m’a parlé? Et il m’a tutoyée?)
-…Ok.
Je suis grimpée derrière lui et nous sommes partis. Nous sommes arrivés sans problème jusqu’à la forêt. Un gros beast nous a barrés le chemin, mais il a accepté de nous guider quand nous avons dit que nous étions là pour parler à Sage. Un peu plus tard, nous sommes tombés sur d’autres beasts, qui nous ont dit que nous avions peu de chance de trouver Sage (il y avait eu un effondrement ou un truc du genre il y a 50 ans et Sage n’avait plus donné signe de vie). Voir que nous allions nous laisser décourager par quelque chose comme ça!

Ils nous ont laissé passer et nous avons marché jusqu’à une énorme structure qu’Ariste a réussi à ouvrir en sortant ses ailes mécaniques et en utilisant son miroir pour faire refléter les rayons du soleil sur le dessus. Ça semblait très dark et creepy alors je n’ai eu aucun problème à descendre. Enfin, un autre paradis de darkness et creepyness! Wouhou! Nous avons fini par arriver dans une pièce avec au bout ce qui semblait être un gouffre. Talis, lui n’a pas vu le gouffre et il est tombé dedans la tête la première. Heureusement, le trou n’était pas profond et il ne s’est rien cassé. J’ai quand même eu tellement peur que j’ai couru au bord du gouffre, j’ai sorti mes épées (Bonnes épées! Vos «twink» m’ont beaucoup manqué.) et j’ai utilisé les ombres pour le faire remonter (je n’avais pas envie d’attendre que les autres sortent une corde pour le faire remonter, lui causant tout un choc émotionnel.
-C’est quoi ça? a-t-il demandé. Deux grosses mains noires m’ont attrapé!
Je lui ai fait un petit signe pour qu’il sache que ça venait de moi. Je croyais avoir bien fait (pour une fois que je fais quelque chose de bien), mais Julius a commencé à me regarder les yeux grands ouverts, sans rien dire.
-…Quoi? Ça a été plus vite…
-…
-Désolée.
(Ça y est, j’ai encore fait quelque chose de mal.)
-Non, c’était très bien! m’a-t-il rassurée.
-…
(Alors… Je n’ai pas fait de gaffe? Wow… Et c’est Julius qui me l’a dit? Re-wow…)

Talis était sain et sauf, mais le précipice était toujours là. Mmmm… Et si j’essayais de… Ça vaut la peine d’essayer. J’ai agrippé Ariste par le bras et je nous ai transportés par les ombres de l’autre côté du gouffre. J’ai ensuite refait la même chose avec le reste du groupe (sauf Laguna qui s’est transformée en minou et qui a fait flop-flop). Après, nous sommes arrivés à des escaliers que nous avons descendu des escaliers, mais qui ont rapidement été coupés par un trou qui était trop grand pour que nous sautions par-dessus. Sans faire de manière, Laguna a empoigné Ariste par le fond de culotte et l’a lancé par-dessus le trou. Mais à cause de sa force légendaire, Ariste a fait un magnifique vol plané et au lieu d’atterrir en sureté de l’autre côté, il a déboulé les marches. Il a dû tellement avoir mal… Après l’avoir entendu crier, nous nous sommes dépêchés de traverser (j’ai refait la même chose que tout à l’heure, mais avec des groupes plus grands).

Nous sommes tous passés sans problème, mais quand nous sommes arrivés en bas des escaliers, aucune trace d’Ariste. Il y avait seulement une grosse statue de beast. À ses pieds, il y avait un trou. Ariste y était probablement tombé. Julius est parti le premier. Quant à moi… Ça avait l’air dark et creepy à souhait, alors j’ai sauté sans me poser de question. J’ai atterri dans du jus de… de pleins de truc morts si je me fie aux morceaux que j’ai vu flotter à la surface. Les autres trouvaient ça plutôt très dégoûtant. Je n’ai pas compris pourquoi. Ce sont juste des morts, alors il n’y a aucun risque qu’ils nous fassent du mal. J’ai fini ma phrase et j’ai commencé à avancer. J’ai fini par marcher sur une dalle qui a déclenché un quelconque mécanisme. J’ai reçu quelques fléchettes dans l’épaule et j’ai senti mon bras s’engourdir. Le temps que je les enlève avec mon autre main, je ne pouvais déjà presque plus bouger. Au moins, je n’ai pas été la seule à faire une gaffe : quelqu’un d’autre a pesé sur une dalle qui a fait sortir des boules de feu d’un mur. Vanna a enlevé les traps et nous avons pu continuer.

Le schmu de morts n’a été que le début de nos mésaventures dans cet endroit. Passé cette pièce, nous sommes arrivés à un mur dans lequel une porte avait été découpée, probablement par Ariste et Sun Lao. Nous sommes arrivés dans une pièce où il ne semblait pas y avoir de plancher. Le temps que je le réalise, il était trop tard pour reculer et j’ai foncé dans Vanna. Nous sommes toutes les deux tombées vers l’avant. Hiii! Je vais mourir! Euh, non. Il y avait bien un plancher, mais il était juste transparent. C’est donc ben méchant comme «piège» ça. C’est suffisant pour donner une crise cardiaque! Bon, peut-être pas tant que ça. C’est après que je me sois remises de ce choc que j’ai entendu Kerns dire qu’Ariste nous avait laissé un message sur le mur : invisible floor. J’aurais aimé le savoir avant, ça m’aurait évité de faire une folle de moi. Kerns nous a aussi dit que certains endroits dans le plancher étaient vraiment des trous. Il nous a donc guidés jusqu’au bout.

Suite à cette pièce, nous sommes tombés sur un trou dans le sol et trois manettes sur le mur. En abaissant les manettes, nous ne voyions pas ce qui changeait dans le trou. Je me suis transformée en ombre et je descendue dans le trou. Heureusement que personne de normal n’y est allé, parce qu’il y avait des pics dans le fond. C’est en abaissant la première manette et la troisième que nous avons pu passer (l’une recouvrait les pics d’une dalle de pierre et l’autre créait une ouverture dans le mur. Tout le monde est descendu et nous avons pénétré dans le couloir qui se trouvait devant nous. Au bout, il y avait une pièce avec de gigantesques colonnades. Il semblait y avoir une porte à l’autre extrémité, mais nous n’avons pas eu le temps de nous y rendre. Des pics sont sortis des colonnades, qui se sont mises à tourner en notre direction et ce, en même temps qu’une figure encapuchonnée apparaissait. Il ne pouvait s’agir que de Sage. Mais il était insensible à tous les arguments qui lui étaient lancés. Et les colonnes qui se rapprochaient à vue d’œil…

Laguna a essayé de nous faire gagner du temps en retenant deux colonnades avec ses mains, mais que pouvions-nous bien faire? Personne ne pouvait les frapper sans prendre le risque de se faire déchiqueter. J’aurais bien voulu le pouvoir de mes épées pour transporter tout le monde de l’autre côté du danger, mais la magie semblait être désactivée. Je ne pouvais absolument rien faire à part regarder la mort s’approcher à grands pas. J’avais si peur de mourir que j’ai eu envie de faire mes adieux à Talis. Je l’ai regardé et j’ai eu envie de le serrer contre moi et de lui dire une autre fois à quel point j’étais désolée… Et que je l’aimais et qu’il n’avait jamais été un second choix pour moi. Il y avait beaucoup de choses que je voulais lui dire. Tant de pensées se bousculaient dans ma tête et j’aurais tant voulu les exprimer. Mais je me serais sans doute fait répondre que ce n’était pas le temps pour ça et comme c’était effectivement le cas, je me suis tue.

J’ai donc continué de regarder Talis de loin, me répétant en pensée ce que j’aurais voulu lui dire de vive voix quand une des colonnes a arrêté de bouger. C’était grâce à Ariste, qui avait détruit le mécanisme qui se trouvait sous le plancher. Je me suis trouvée très idiote à ce moment-là. Je ne pouvais rien faire pour les colonnes et je ne pouvais pas utiliser la magie des maidens, mais j’aurais pu… j’aurais dû penser à tenter de faire un truc du genre. Mes épées peuvent passer au travers de n’importe quelle matière, alors je n’aurais rien perdu à essayer. Quand cette menace fut définitivement écartée, tout a été fait pour convaincre Sage de nous aider à sauver ses frères, mais ça ne donnait rien. Je crois que c’est après qu’il ait été fouiller dans la tête de Julius et de Vanna que sa curiosité a été piquée et que nous avons pu le suivre jusqu’à sa chambre. Nous avons fini par apprendre que son «pas d’émotion» était la conséquence qu’il avait dû subir pour avoir scellé son frère, conséquence qu’il avait acceptée en toute connaissance de cause. Et son œil qu’il gardait toujours fermé était la curse qu’il avait à cause du sang de guardian qu’il avait. Comme il n’avait pas de sentiments, nos arguments ne l’atteignaient pas. Ce fut encore une fois la logique de Julius qui nous sauva. Il a dit à Sage un truc du genre que comme il savait qu’il allait perdre ses émotions pour sauver son frère, c’est donc qu’il devait être important pour lui. Et Sage a finalement accepté de venir avec nous et de nous aider. Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou penser : Pauvre gars. Il ne sait pas à quoi il s’expose en venant avec nous. Il n’a peut-être plus d’émotions, mais je garantie qu’il finira par être traumatisé d’une façon ou d’une autre!

lundi 9 juin 2008

I don't care

Ce sont juste quelques phrases que j'ai eu envie d'écrire. Je pense que vous devinerez facilement à quel moment Lili a pensé ça et par rapport à quoi.


Dès que je l'ai vu, j'ai cessé de percevoir les mouvements autour de moi pour ne voir que lui. Et quand il m'a regardée, le monde entier a disparu. Il n'y avait que lui et moi. J'ai bien vu dans ses yeux tout l'amour qu'il éprouvait pour moi et à quel point ça le peinait de ne pas pouvoir me serrer dans ses bras. Je n'aurais que quelques pas à faire pour te toucher, mais je ne peux pas. Mais avec un peu de chance, j'en aurais bientôt l'occasion. Je sais que tu m'aimes Nakago et je t'aime aussi mon amour, tellement. Et en cet instant, je me rends compte que c'est bien tout ce qui compte. Le reste n'est que totale insignifiance.

vendredi 6 juin 2008

Chapter 6-Engagement part 2 and departure

C'est le dernier chapitre du passé de Lili et Nakago. C'est super long, trop pour que je le postes, mais j'avais envie de le faire quand même. Ça fait juste tellement longtemps que je voulais le finir. Comme ça, la boucle est bouclée sur leur passé et je peux me concentrer sur leur futur. Sage ou artefact? Mmmm...

Depuis que Nakago m’avait donné ma bague, je n’arrêtais pas de la contempler. Je ne m’en lassais pas. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai rêvassé, le regard perdu dans le vide, tripotant ma bague entre mes doigts, imaginant ce que serait ma vie avec Nakago une fois que nous serions mariés. Avec un peu de chance, il ne partirait plus aussi souvent. Et quand il reviendrait à la maison, je serais là pour l’accueillir et… God, I can’t wait…

Tellement de choses ont changé depuis que j’ai rencontré Nakago. Premièrement, j’avais arrêté de me prostituer. Je n’avais jamais eu de problème avec ce que je faisais. Après tout, c’était un métier comme un autre. Mais depuis que Nakago m’avait avoué ses sentiments, je ne me sentais plus à l’aise d’accepter des présents d’autres hommes. Je voulais regarder dans ma chambre et me dire : il m’a donné cette robe, ce bouquet de fleurs vient de lui… De plus, je n’avais plus envie d’inviter d’autres hommes dans ma chambre. Je voulais que ça soit notre espace à nous deux. Bien sûr, j’avais des aventures de temps à autre, mais jamais quand Nakago était là. Je ne voyais pas quel mal il y avait à ça. Nakago était souvent parti, pendant de longues périodes, et moi j’étais une femme avec des besoins normaux. Et nous n’avions jamais parlé d’exclusivité alors… Nakago faisait probablement la même chose de son côté. Quelles raisons aurais-je eu de ne pas le croire? Il était un homme avec des besoins d’homme… Et je n’avais jamais rien connu d’autre, alors comment aurais-je pu me douter que les relations hommes-femmes ne fonctionnaient pas comme ça?

Quoiqu’il en soit, j’étais heureuse avec Nakago, surtout depuis qu’il m’avait donné ma bague. Le bonheur… Je n’aurais jamais pensé y croire un jour. Et pourtant, me voilà heureuse comme je ne l’avais jamais été auparavant, comme je ne l’avais jamais été tout court. Et c’était grâce à Nakago. Il faudrait vraiment que je fasse quelque chose de spécial pour lui, pour le remercier de tout ce bonheur qu’il m’avait apporté. Mais quoi…? J’y pensais tandis que je faisais tourner ma bague autour de mon doigt, comme à chaque fois que j’étais seule. Qu’est-ce que je pourrais bien faire…? J’ai alors jeté un coup d’œil à ma bague, espérant trouver une idée et l’inspiration m’est littéralement tombée dessus. Une bague… Si je lui donnais une bague, il comprendrait sans aucun doute mes intentions, comme quoi je l’aimais plus que tout au monde et que je voulais le lui prouver. Mais je devais faire vite : il était censé être de retour d’ici deux semaines. Je ne pouvais pas m’absenter maintenant, mais dès que j’aurais un moment de libre, je filerais à la bijouterie.

Je n’ai malheureusement pas pu me libérer cette journée-là. J’ai passé mon temps à remplir le cahier de rendez-vous et à préparer les filles. À croire que tous les hommes de la ville étaient en manque! Quand j’ai finalement fini de travailler, j’aurais amplement eu le temps d’aller en ville, mais j’étais si fatiguée que je me suis endormie aussitôt que ma tête a touché l’oreiller. Quand je me suis réveillée, ma robe était complètement fripée, mon maquillage s’était étalé sur mon oreiller et mes cheveux étaient ébouriffés. Si Nakago me voyait en ce moment, je ne crois pas qu’il m’aurait trouvé belle. Quoique… Le connaissant, il me dirait sans doute «Je te trouverai toujours belle Lilianna, même sans maquillage, même toute dépeignée. Tu seras toujours la plus belle femme du monde pour moi». God, I love my man…

Je crois que je vais profiter qu’il est encore tôt pour aller faire un tour en ville, avant d’être submergée de travail. Je me suis passé le visage à l’eau froide pour me réveiller et enlever toute trace de maquillage. Je me suis ensuite rapidement peignée et j’ai pris ma bourse. Sur la pointe des pieds, je suis descendue au rez-de-chaussée, le plus silencieusement du monde. Si quelqu’un avait le malheur de m’entendre, je ne pourrais pas m’échapper avant plusieurs heures. La sortie est là… J’y suis presque…
-Lilianna…
-(Shit) J’ai des commissions à faire! Je reviens tout de suite!
-Attends!
Je n’ai pas attendu qu’elle finisse sa phrase et j’ai couru à l’extérieur. J’ai mis un peu de distance entre le bordel et moi avant de finalement m’arrêter. Fiou! Sauvée!

Quand j’ai repris mon souffle, je me suis rendue compte que j’avais plutôt faim. J’avais été si pressée de partir que je n’avais même pas pensé à manger. Je me suis donc arrêté dans un petit restaurant sympathique où Nakago et moi allions souvent manger. C’était en quelque sorte notre repère secret. C’est là que nous avions mangé lors de notre premier rendez-vous et nous avions pris l’habitude d’y retourner à chaque fois qu’il était en ville. Comme le temps était superbe, je me suis installée sur la terrasse pour manger.

Pendant que j’étais en train de manger, je me suis remise à rêvasser, le regard rdu dans le vide. J’ai d’abord pensé au genre de bague que je voulais donner à Nakago. Ce serait assurément quelque chose de simple, mais je pourrais peut-être faire graver des motifs sur le dessus. Et une inscription à l’intérieur? Je me suis ensuite imaginé quelle serait sa réaction quand je lui offrirais son présent. Je l’imaginais me souriant, puis me serrant dans ses bras en me remerciant. Puis il m’embrasserait et me remercierait encore. Et il m’embrasserait encore, sur les lèvres, puis dans le cou… puis dans le creux de mes seins et…

J’ai poussé un énorme soupir de contentement. J’adore penser à mon homme, il est trop rourou… Je t’aime mon amour. J’avais complètement oublié mon repas et je ne faisais que penser à Nakago. J’ai tout de même remarqué que les passants dans la rue me regardaient étrangement. Je devais en effet paraître bizarre : mes cheveux mal attachés virevoltaient au vent, je portais la même robe qu’hier (qui devait être toute fripée et mal arrangée), je jouais avec ma nourriture, un sourire béat sur le visage et des sparkles pleins les yeux.

Quand j’ai réalisé que si je restais ici un instant de plus je me mettrais à fantasmer de façon beaucoup trop intense sur Nakago et sur ses possibles réactions à mon cadeau, j’ai décidé d’aller à la bijouterie tout de suite. J’ai payé mon déjeuner et je suis partie. En me rendant à destination, j’avais l’impression de flotter tellement je me sentais légère à cause du bonheur que je ressentais. J’espérais tellement trouver quelque chose qui me conviendrait. Je ne pouvais pas lui donner des boucles d’oreilles, je l’avais déjà fait. Un collier? Nakago ne me semblait pas le genre d’homme à porter un collier. Un bracelet? Peut-être, mais ça ne devrait pas être encombrant et surtout, ça devrait être très manly. Parce que s’il y a quelqu’un de mâle, c’est bien mon Nakago. Il n’a qu’à me jeter un regard, me murmurer quelque chose à l’oreille ou poser sa main dans le creux de mon dos pour que je me sente prête à faire tout ce qu’il me demandera. Un bracelet était une bonne idée, mais une bague l’était encore plus.

-Bonjour mademoiselle! Qu’est-ce que je peux faire pour vous?
-Bonjour. Je cherche une bague.
-Ah, je vois! Une jolie bague pour une jolie demoiselle! J’ai ces modèles ici…
-Non, ce n’est pas pour moi. C’est pour…
Comment je pourrais qualifier Nakago? Mon amant? Mon petit ami? L’homme que j’aime le plus que tout au monde? Un homme qui me rend toute chose rien qu’en pensée? Un homme qui me fait découvrir des nouveaux sommets de plaisir à chaque fois que nous faisons l’amour? Je ne savais pas quoi dire et je n’ai pas pu m’empêcher de rougir et de sourire comme une idiote.
-Je vois… C’est pour… quelqu’un de spécial?
-Exactement, quelqu’un de très spécial…
-Savez-vous quel genre de bague il aimerait?
-C’est un militaire alors…
-Quelque chose de simple?
-Oui, avec quelques motifs gravés dessus si possible.
-Et peut-être un message d’amour inscrit à l’intérieur?
-Vous lisez dans mes pensées.
-J’ai exactement ce qu’il vous faut. Par ici je vous prie.

Il y avait plusieurs modèles en plusieurs métaux ou combinaisons de métaux. J’ai choisi un jonc en argent (ma bague à moi était aussi en argent). D’après moi, il était un peu trop petit pour Nakago, alors j’ai demandé qu’il soit légèrement agrandi. Quant au motif… J’avais d’abord pensé à un dessin qui symboliserait mes sentiments pour Nakago, mais après avoir discuté avec le vendeur, j’ai opté pour un motif en continu. Les lignes étaient très fluides et il n’y avait ni début ni fin, comme mon amour pour Nakago. Pour l’inscription à l’intérieur, je l,ai écrite sur un bout de papier et je l’ai donné au vendeur. Nous avons conclu d’un prix et il m’a dit que ça prendrait entre cinq et sept jours avant que ça ne soit prêt. J’ai donné l’argent que j’avais en acompte et je suis partie. Maintenant, il ne me reste plus qu’à espérer que Nakago ne revienne pas avant que son cadeau soit prêt.

Je suis retournée au bordel en gambadant et en chantonnant, totalement inconsciente des regards qu’on me jetait, me fichant des reproches que je redevrais en arrivant à destination. Je me suis en effet fait disputer, pour m’être enfuie alors que j’avais du travail, mais ça m’est passé dix pieds au-dessus de la tête. Ouai, ouai… C’est ça… J’ai commencé avec quelques heures de retard, le sourire aux lèvres et le bonheur au cœur. J’ai si hâte que Nakago arrive. Ça sera un moment tellement magique.

Les jours qui ont suivi, je me suis surchargée de travail, essayant de prendre de l’avance, car je savais que lorsque Nakago serait là, je ne pourrais rien faire d’autre à part me perdre dans son regard et me soumettre au désir qui ne manquerait pas de m’envahir. Afin d’être certaine de ne pas me déplacer pour rien, je ne me suis rendue à la bijouterie qu’au bout d’une semaine, comme c’était le délai maximum que le vendeur m’avait fixé. La bague était prête et le résultat final dépassait toutes mes espérances. Nakago ne pouvait pas ne pas l’aimer. Je l’ai fait mettre dans un écrin de velours et j’ai payé le montant que je devais.

Le cœur gonflé de joie, je suis repartie en gambadant. I’m so happy! Nakago sera si content!
-Qu’est-ce qui vous rend si joyeuse mademoiselle?
-Et bien…
Je me suis retournée vers la voix qui m’avait interpellée et…
-Oh mon dieu! Nakago!
Seigneur! Il est là! Qu’est-ce que je fais? Euh… Il avait amplement eu le temps de voir ce que je tenais dans mes mains, mais juste pour le principe, j’ai caché l’écrin dans mon dos.
-Qu’est-ce que tu caches dans ton dos mon amour? m’a-t-il demandé en se rapprochant.
-Euh… rien?
-Tu es une très mauvaise menteuse chérie.
-Je…
Il s’est approché jusqu’à ce que nos fronts se touchent. Pourquoi faut-il que tu sois si près? Je ne peux pas penser ou agir rationnellement quand tu es si près. Rourou… Il a levé ses deux mains et a caressé mes joues.
-Tu disais…?
-Je… Je… J…
J’essayais de parler, j’essayais de forcer mon cerveau à dire quelque chose de cohérent, mais il était si près que j’étais incapable de me concentrer sur autre chose que les réactions de mon corps : mon cœur qui battait de plus en plus rapidement, mes lèvres qui s’entrouvraient non pas pour parler, mais pour quémander un baiser.
-Embrasse-moi s’il te plaît, l’aie-je supplié.
-J’y arrivais. Je voulais juste voir combien de temps tu pouvais tenir.
-…
(I’m so owned)

Tout en m’embrassant, il a glissé mes mains dans mes cheveux, comme s’il voulait m’empêcher de fuir. Sans penser que je tenais toujours son cadeau, j’ai posé mes mains sur son torse, m’agrippant à lui. Je t’aime mon amour, je t’aime tant. Au moment où je sentais que j’allais succomber et lui demander de me faire sienne, il s’est éloigné.
-Quoi? Pourquoi t’arrêtes-tu?
-Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que je te fasse l’amour ici, devant tout le monde.
-…Oups.
Il disait vrai. Nous n’étions pas dans une chambre, mais toujours dans la rue, à quelques pas de la bijouterie. La moitié des gens nous regardaient en pensant «Ils sont donc ben cute» et l’autre moitié en pensant «Get a room».
-Désolée. J’avais complètement oublié où nous étions.
-C’est ce que j’ai vu. Un peu plus et tu allais me demander de te prendre sur le champ.
-…Non!
-I told you: you’re a bad liar.
-…I know.
-Now, why don’t you tell me what you are hiding.
Zut, c’est vrai! Son cadeau! J’ai tout de suite recaché mes mains derrière mon dos.
-S’il te plaît, ne regarde pas!
-Qu…?
-C’est une surprise, vraiment très spéciale… Et je ne veux pas te la donner ici.
-Qu’est-ce que tu proposes alors?
-…Let’s go back to my room and I’ll give it to you there.
-Ok.
-And…
-Don’t worry, I’m not going to look! I promise.
-Thank you. Let’s go then.

J’ai pris sa main dans la mienne et nous nous sommes mis en route. En temps normal, je n’avais pas de problème à lui faire la conversation, mais cette fois-ci, j’ai plutôt gardé le silence, me contentant d’apprécier sa présence.
-Je te trouve bien silencieuse.
-Je pensais seulement que j’étais très heureuse que tu sois là. Et surtout que tu sois là plus tôt que ce à quoi je m’attendais.
-I couldn’t stand to be apart from you another moment so I did everything I could to leave as soon I could.
-Thank you honey. I really apreciate it.
-…You’re welcome.
-Are you ok? You seem… preoccupied.
-…Ça va. Je suis juste fatigué et courbaturé d’avoir voyagé jusqu’ici en si peu de temps.
-Je vais m’occuper de toi. Viens!

Dès que nous sommes arrivés, je l’ai tiré par la main jusqu’à ma chambre. Là, je l’ai poussé jusqu’à la chaise la plus proche et je l’ai forcé à s’assoir.
-Hé!
-Laisse-toi faire, je m’occupe de tout!
-Oui madame.
-Aide-moi à enlever ton armure.
J’ai déposé l’écrin par terre et je me suis occupée d’un côté pendant qu’il se chargeait de l’autre. Nous tout laissé tomber sur le sol et j’ai entrepris de le masser, en commençant par le cou.
-Mmmm… Ça fait du bien… J’aimerais que tu n’arrêtes jamais…
-Je vais devoir arrêter un jour, car j’ai d’autres plans en tête, lui aie-je répondu.
-Anything you can tell me or is it also a surprise?
-Of course it’s a surprise, but I guarantee you… You’re going it to love it.
-I’m sure I will.

J’ai continué à le masser, passant aux épaules.
-Tu n’es pas seulement courbaturé mon amour, tu es aussi très tendu. Tu as des nœuds partout.
-…
-…Pourquoi es-tu si tendu Nakago?
-…
-Nakago…?
-…J’ai reçu un ordre de mission.
(Son ton m’a fait peur, mais je n’ai rien dit.)
-…Et alors? Tu en reçois souvent, non?
-…Celui-ci est différent.
-Différent comment?
-…J’ai deux semaines de permission, mais quand je devrai partir… je ne sais pas pour combien de temps ça sera.
-…Oh… Mais tu es souvent parti sans savoir quand tu reviendrais. Alors ça veut dire combien de temps? Quelques semaines?
-…
-…Quelques mois?
-…Je ne sais pas Lilianna, je ne sais vraiment pas.
-…Oh…

Je n’avais soudainement plus envie de le masser. J’ai laissé tomber mes bras le long de mon corps et je l’ai regardé sans rien dire. Les larmes ont commencé à couler sur mes joues sans que je n’aie eu le temps de les empêcher. Nakago était souvent parti pour de plus ou moins longues périodes de temps, mais de ne pas savoir quand il reviendrais… De ne pas savoir s’il reviendrait tout court… Ça me brisait tout simplement le cœur.
-Are you saying that you’re leaving me? lui aie-je demandé d’une voix brisée.
Il a tourné la tête vers moi et quand il a vu que je pleurais, il m’a prise dans ses bras.
-No, no! I’m never going to leave you! Never!
Il a pris mon visage entre ses mains et tout en m’embrassant, il a essuyé mes larmes de ses doigts.
-Je préférerais mille fois rester avec toi. Tu dois me croire : je ne pars pas parce que j’en ai envie.
-…
-Tu dois me faire confiance. Je t’en prie, dis-moi que tu me crois.
-Je te crois… mais c’est si dur.
-Je sais… Et je suis désolé de ne pas avoir plus de temps à te consacrer.
-Nous avons déjà eu plus de temps, nous avons déjà eu moins de temps… Ce n’est pas ça qui me dérange. Les autres fois, je me raccrochais au fait que je savais quand tu allais revenir. Là, je me raccroche à quoi?
-Tu te raccrocheras au fait que je t’aime plus que tout au monde, toi et rien que toi, maintenant et pour toujours et que je vivrai pour le moment où nous retrouverons.
-(Rourou) Oui… C’est ce que je ferai. Et pour que toi tu puisses te raccrocher à quelque chose…

Je suis allée ramasser l’écrin que j’avais déposé par terre et je le lui ai donné.
-Tiens, c’est pour toi. Tu peux l’ouvrir.
Il a ouvert le boîtier et il a contemplé l’anneau sans rien dire.
-Les lignes, c’est censé symboliser ce que je ressens pour toi : sans début ni fin. Et il y a quelque chose de gravé à l’intérieur.
-…Eternally yours, love Lilianna,
-Je sais que ce n’est pas grand-chose et que tu as probablement reçu de bien plus beaux cadeaux dans ta vie, mais je voulais juste te donner un petit quelque chose qui symbolisait ce que je ressens pour toi et… Whoa!
Je n’ai pas eu le temps de finir ma phrase que Nakago me serrait contre lui à m’en étouffer.
-C’est le plus beau cadeau que j’ai jamais reçu.
-Nakago…
Il s’est penché vers moi et il m’a embrassé tout doucement, avant de me resserrer contre lui.
-Je t’aime Lili.
-Je t’aime aussi.
-Et je te promets qu’elle ne quittera jamais mon doigt.
Il a joint le geste à la parole et a enfilé l’anneau. Je t’aime…

Je me suis recollée contre lui, la tête enfouie dans son épaule.
-…Nakago, partons.
-…Quoi?
-Nous avons juste deux semaines, alors partons.
-Où voudrais-tu partir?
-…N’importe où. Pourquoi pas… une petite auberge à l’autre bout de la ville? Là où personne ne nous connaîtrait et nous pourrions profiter au maximum du temps que nous avons. Pendant deux semaines, nous ne serions que Lilianna et Nakago. Qu’est-ce que tu en dis?
-J’adore l’idée, mais tu crois qu’ils te laisseront partir pendant deux semaines?
-S’il ne nous reste que deux semaines pour un temps très indéterminé, ils peuvent bien tous aller se faire voir!
-Si tu le dis…
-Je reviens tout de suite.

J’ai effleuré ses lèvres d’un baiser et je suis sortie. Une fois de l’autre côté de la porte, j’ai pris une grande inspiration et je suis descendue au rez-de-chaussée. La confrontation avec ma patronne ne s’est pas faite sans heurt. Mais à force d’argumenter et d’argumenter en parlant de plus en plus fort, j’ai réussi à faire valoir mon point. De toute façon, j’ai rapporté beaucoup plus d’argent au cours de ma carrière que ce que je valais au départ, alors j’aurais bien voulu les voir me refuser cette demande! Épuisée, mais le sourire aux lèvres, je suis retournée voir Nakago.
-Lilianna, tu nous quittes? m’a demandé une collègue.
-Qui va s’occuper de nous?
-Je ne pars pas pour toujours, juste pour deux semaines.
-Mais pourquoi?
-Nakago est là et… ce sont les derniers moments que nous passons ensemble pour très longtemps.
-Je vois. Et tu veux profiter au maximum de sa présence?
-… «Abuser» serait le terme exact, aie-je précisé.

Nous avons toutes éclaté de rire, car nous savions ce que ce mot sous-entendait. Je les ai serrées dans mes bras et je suis finalement allée retrouver Nakago. Il était en train de faire les cents pas.
-Comment ça s’est passé? Je commençais à m’inquiéter.
-Tout s’est très bien passé.
-Bien. Alors quand peut-on partir?
-Laisse-moi le temps de préparer mon sac à dos et nous pourrons y aller.
-D’accord. Lilianna…?
-Oui?
-…N’apporte pas beaucoup de vêtements… et ceux que tu apporteras, il faut qu’ils soient rapides à enlever.
-(I love it when you’re naughty) …Entendu.
J’ai donc rempli mon sac à dos du strict minimum : quelques robes, des sous-vêtements, un peignoir de satin, quelques produits de beauté, bien sûr de l’argent et les deux essentiels : un aphrodisiaque et de l’huile à massage.
-Il me semble que tu apportes beaucoup de choses, m’a fait remarquer Nakago.
-Ce n’est que le strict minimum, je te le jure!
Je lui ai montré les bouteilles d’aphrodisiaque et d’huile à massage.
-C’est tout à fait essentiel… Tu ne trouves pas?
-Oh oui, absolument…

J’ai tout resserré dans mon sac avant que Nakago ne me demande de faire l’essai d’un des deux produits (je savais très bien où ça nous mènerait). Main dans la main, nous sommes ensuite partis. Nakago est allé chercher son cheval et je l’ai attendu à l’extérieur. Ne pas penser à ce qui va se passer dans deux semaines… Ne pas penser à ce qui va se passer dans deux semaines…
-Lili?
-…Oui! Désolée! J’étais perdue dans mes pensées!
-Tu es prête?
-Oui, allons-y.
Il m’a fait monter derrière lui et nous sommes partis au galop, ne nous arrêtant qu’aux frontières opposées de la ville. Tout autour de nous, il y avait plusieurs auberges qui semblaient sympathiques.
-Tu as une préférence mon amour? lui aie-je demandé.
-…Pourquoi pas celle-là? Elle a l’air bien.
Mmmm… Jolie, discrète, confortable…
-D’accord.

Nakago a donné une pièce au garçon d’écurie pour qu’il s’occupe de son cheval et nous sommes entrés. L’intérieur paraissait aussi bien que l’extérieur. C’était très… chaleureux.
-Bonjour monsieur! Bonjour madame! Qu’est-ce que je peux faire pour vous?
-Nous voudrions une chambre s’il vous plaît, lui a demandé Nakago.
-Bien sûr! Seriez-vous intéressés par la suite nuptiale? Les jeunes mariés l’apprécient beaucoup!
-Euh… À vrai dire, aie-je commencé.
-Comment avez-vous deviné? lui a demandé Nakago, m’interrompant.
Il m’a serrée contre lui et m’a embrassée dans le cou, me faisant rougir. Rourou.
-J’ai vu les bagues! a dit l’aubergiste. Et vous semblez si heureux que vous ne pouviez être autre chose que de jeunes mariés.
-La suite nuptiale sera parfaite, lui a dit Nakago.
-Parfait! Si vous voulez bien me suivre!
-Nakago, est-ce qu’on peut se le permettre? lui aie-je chuchoté.
-Ne t’en fais pas avec ça, je m’occupe de tout.

Nakago a réglé la note et nous sommes allés déposer nos affaires dans notre chambre. La pièce n’était pas luxueuse, mais tout de même très belle. Et le lit… Je savais rien qu’en le regardant que nous y serions bien, plus que bien… Je n’entrerai pas dans les détails de notre «voyage de noces». Qu’y aurait-il à dire à part que nous avons passé nos jours et nos nuits à profiter au maximum l’un de l’autre? Les jours où nous ne restions pas au lit jusqu’à une heure totalement déraisonnable, nous nous promenions, serrés l’un contre l’autre, nous bécotant. Nous essayions tout simplement d’agir comme un couple normal le ferait. Nakago me traitait aux petits oignons, m’apportant mon petit déjeuner au lit, m’offrant des fleurs… Il était plein de petites attentions toutes plus merveilleuses les unes que les autres envers moi. Un matin, nous étions en train de nous promener quand Nakago a aperçu un stand de fleurs.
-Attends-moi m’a-t-il dit, je reviens tout de suite.
Il m’a embrassée sur la tempe et il est allé voir la vendeuse. Pendant ce temps, j’ai continué à marcher en admirant les paysages.
-Salut ma jolie!
-…Pardon?
Un homme avec un regard déplaisant venait de m’aborder.
-Tu es bien loin du bordel!
Il a tenté de me serrer contre lui et de m’embrasser. Je l’ai repoussé.
-Je suis désolée, mais vous me confondez avec quelqu’un d’autre.
-Non, je ne crois pas. Ça ne te dirait pas qu’on prenne du bon temps tous les deux?
-Non, alors laissez-moi tranquille.
-Tu n’étais pas si farouche dans le temps! Laisse-toi donc faire!
Il m’a saisie par le coude et m’a serrée à m’en faire mal.
-Ow! Mais lâchez-moi! Je ne suis pas celle que vous croyez!
-Excusez-moi, est alors intervenu Nakago, mais je pense que ma femme vous a dit que vous faisiez erreur sur la personne.
Il n’a rien dit d’autre. Il a juste regardé le gars, une main sur la garde de son épée.
-Oui, bien sûr! Toutes mes excuses madame!

Il s’est sauvé sans demander son reste, comme s’il avait le diable à ses trousses.
-Est-ce que ça va Lili?
-Rourou… Je t’aime…
-Alors ça va?
-Oui… Tu as dit que j’étais ta femme.
-Bien sûr. Nous sommes censés être de jeunes mariés, non? Et un jour nous le serons pour vrai.
-Oui. Je t’aime.
-Je t’aime aussi. Tiens.
Il m’a tendu un bouquet de fleurs sauvages et pendant que je le prenais pour le sentir, il a accroché une rose rouge dans mes cheveux. Trop adorable. Je me suis levée sur la pointe des pieds pour l’embrasser.
-Merci mon amour.
-Alors tu aimes?
-J’adore. Tu sais, un jour tu vas devoir me dire comment tu fais pour avoir un regard aussi puissant.
-Un… regard puissant?
-Oui. Des fois, tu n’as qu’à regarder les gens et ils s’enfuient en courant.
-Toi, tu ne t’enfuis pas.
-Non, mais quand tu me regardes, je me sens comme si… mon âme se perdait en toi… comme si toute pensée rationnelle quittait ma tête. Je me sens totalement tienne, cœur, corps et âme. C’est dans des moments comme ça que je me dis que tu pourrais me demander n’importe quoi et je sais que je dirais oui.
-Et ça te dérange?
-Non, pas du tout. Parce que je te fais totalement confiance.
-Je suis heureux de l’entendre. Alors… tu dis que je peux te faire faire n’importe quoi?
-(Naughty) Oui…
-Alors… Que dirais-tu d’un lit, moi, toi les mains attachées, de l’huile à massage et mes mains caressant tout ton corps dans les moindres détails?
-Je dirais que je suis toute à toi…
-Tu ne sais pas dans quoi tu t’embarques…
-Non, mais peu m’importe. Si tu me promets que je pourrai prendre ma revanche demain soir, je me soumettrai à tout ce que tu me feras subir…
-…Prépare-toi à passer une nuit blanche dans ce cas-là…

Des nuits blanches comme celle-là, il y en a eu beaucoup, surtout vers la fin. Je crois que nous avions peur de manquer de temps si nous dormions trop. Les derniers jours, nous n’avons pas quitté notre chambre, dormant et mangeant à peine et faisant l’amour le reste du temps. Mais tous nos efforts n’ont pas pu empêcher le moment fatidique d’arriver. J’aurais voulu ne jamais quitter cet endroit, mais je n’ai pas eu le choix. En silence, Nakago et moi avons fait nos bagages et nous sommes partis. Il m’a fait monter sur son cheval derrière lui et il m’a ramenée au bordel. Il m’a fait doucement descendre et m’a menée jusqu’à la porte. J’avais envie de pleurer, mais je ne devais pas. Tout devait rester parfait jusqu’à la fin.
-Ces deux dernières semaines ont été les plus merveilleuses de ma vie, grâce à toi Nakago.
-C’est plutôt moi qui devrait te remercier : je n’ai jamais été aussi heureux.
-Alors tu feras comme moi : tu chériras ces moments, tu les rappelleras à ta mémoire encore et encore jusqu’aux jours de nos retrouvailles.
-Oui… Dans les moments les plus difficiles, je penserai à toi, à quel point tu étais belle, à tout ce que tu m’as dit… et à tous ces petits cris que tu as poussés et que j’aime tant.
-Nakago, franchement!
-Quoi? Ça ne t’arrive jamais de penser aux nuits que nous passons ensemble?
-…Peut-être…
-Je le savais…
-Allez… Embrasse-moi et dis-moi au revoir avant que ça ne devienne trop difficile.
Il m’a d’abord regardée, puis a caressé mon visage, mes épaules et ses mains ont fini par entourer ma taille pour me serrer contre lui. Tandis que je plaçais mes mains sur son torse, mes lèvres sont allées à la rencontre des siennes. Ce fut doux… Ce fut chaleureux… Ce fut passionné… Ce fut désespéré… Ce baiser reflétait tout ce que nous ressentions en cet instant.
-Promet-moi de faire attention à toi, lui aie-je demandé.
-Tu m’attendras, alors c’est sûr que je ferai attention.
-Je t’aime Nakago.
-Je t’aime aussi Lili.
Un dernier baiser et il est parti. Je ne l,ai pas quitté du regard jusqu’à ce qu’il ait disparu à l’horizon et même bien après. Je t’aime mon amour et le jour où tu me reviendras, je ne te laisserai plus jamais partir.