mardi 22 janvier 2008

Visions d’horreur, de toutes les façons possibles

Je me suis réveillée en sursaut et j’avais de la difficulté à respirer. Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai vu un jeune homme (c’est lui qui m’avait pincé le nez) et à côté de lui, il y avait… Troy?
-Alors, tu dors pendant que tu travailles? m’a demandé le jeune homme.
-Euh…
Je me suis regardée rapidement. Quoi?? Je suis un garde? Un garde ou non pas une? Muuu!! Je ne veux pas être un homme!
-On pourrait peut-être le poster à un endroit où on passe habituellement? a suggéré l’ami de Troy.
-Je n’ai pas de problème avec ça! aie-je approuvé.
(Si je suis dans un coin nowhere, je ne risque pas de me faire demander pourquoi j’ai l’air aussi perdue et pourquoi je secoue mes jambes avec un air voulant dire «Maudit que c’est inconfortable d’avoir ça entre les deux jambes!»)

Troy, lui, préférait se rendre au bal. À entendre les gargouillements provenant de leurs estomacs, je devinais pourquoi.
-Tu pourrais nous ramener, a-t-il suggéré. Tu pourrais peut-être recevoir une récompense.
-…Ok!
J’ai agrippé un bras à chacun d’entre eux.
-Oh non! s’est exclamé son ami, très convaincant. On s’est fait attraper!
-Euh…
-Tu pourrais te forcer à être convaincant! m’a-t-il reproché.
-Euh… Désolé! Je ne suis pas habitué de capturer des princes et… d’autres personnes.
(T’es qui au juste?)
J’ai essayé de prendre un air féroce (je devais tellement avoir l’air pathétique) et «je» les ai emmenés vers les portes de la salle de bal.

-Cameron! a crié un chevalier en le voyant. Tu veux vraiment faire honte à ton père?!
Il l’a agrippé par le bras et l’a traîné à l’intérieur de la salle de bal. Ok. Alors il s’appelle Cameron et c’est le fils d’un chevalier. Il va falloir que je m’en rappelle. Troy est aussi entré et moi je suis resté(e) à l’entrée. Euh… Et ma récompense? Je crois que je suis mieux d’oublier ça. Bon. Je suppose que je vais retourner à mon poste.
-Eh toi! m’a dit un soldat qui avait l’air d’être haut gradé.
-Oui… (Chef? Capitaine? Général?) Oui?
-Va prendre ma place auprès du roi.
-…Et c’est quoi votre travail auprès du roi?
-Tu as l’air d’avoir un peu trop abusé de l’alcool mon gars.
-Euh…
(Il vaut mieux que je m’abstienne de répondre.)
-Alors… Il faut juste rester planté derrière le roi, c’est ça?
-C’est ça.
-Oui chef! lui aie-je répondu en lui faisant une tentative de salut militaire, à laquelle il a répondu.
-C’est juste un bal, alors relaxe mon gars.
-Oui chef!


Je suis donc allé(e) prendre place derrière le roi. J’espère qu’il ne se passera rien, parce que si quelqu’un essaie, par exemple de tuer le roi, avec moi comme garde du corps, j’ai peur qu’il ne réussisse. La soirée aurait pu être aussi ennuyante que longue, s’il n’y avait pas eu cet incident diplomatique qui a choqué tout le monde : le fou du roi s’est jeté sur la Dame Blanche pour lui faire un hug. Il n’en fallait pas plus pour que les gardes se fassent ordonner d’aller arrêter le fou. Oh c’est vrai! Je suis un garde moi aussi! Je me suis donc dirigé(e) vers les lieux de l’incident et j’ai agrippé le fou par le collet pour qu’il lâche la Dame Blanche. Le pauvre faisait pitié, il n’arrêtait pas de pleurer à chaudes larmes.
-Kerns! Kerns! criait-il.
(Quoi? La Dame Blanche c’est Kerns? Pfft!)
-Ça va aller Sheyenne, lui a répondu la Dame Blanche.
(Et le fou c’est Sheyenne?)
-Je vais m’occuper de…monsieur Sheyenne, leur aie-je dit avec un regard lourd de sens.
-Toi tu es qui? m’a-t-elle(il) demandé.
-Ce n’est pas le moment, plus tard.

Le geste posé par le fou avait profondément insulté les elfes et il fallait donc sévir immédiatement. Nous sommes donc allés dans une autre pièce pour régler l’affaire. J’avais été chargé(e) de surveiller le fou, qui pleurait toujours.
-Ne pleure pas Sheyenne, lui aie-je dit.
-T’es qui? m’a-t-elle redemandé.
-…Je suis ta meilleure amie.
-Lili!!
Méga giga gros hug de la mort.
-Mais qu’est-ce que c’est que ça? s’est indigné le conseiller du roi.
-Euh… Ce n’est pas moi, c’est lui! lui aie-je répondu en repoussant le fou.
(Loin de moi l’idée de rejeter toute la faute sur Sheyenne, mais si on se retrouve tous dans la merde, on va faire comment pour retrouver les autres?)
-C’est vrai, a approuvé Sheyenne, c’est de ma faute. Je voulais juste un peu d’affection.
Cette explication n’a pas suffit au conseiller, qui était encore plus choqué. Il en était rendu à dire que j’allais perdre mon travail (je m’en fous, c’est une vision) et que le fou et moi allions être exécutés. Mais c’est un pays de fous! On n’a pas le droit de se faire des hugs sous peine d’être exécuté? Ou alors c’est parce que Sheyenne et moi on est deux hommes qu’on n’a pas le droit de se hugger? …Dieu que cette phrase est perturbante.

Quoi qu’il en soit, il n’était pas question que je me fasse trucider une autre fois même si ce n’est qu’une vision. Deux fois suffisent! Je n’ai pas arrêté de demander au conseiller ce que j’avais fait de mal, mais il ne m’a jamais répondu.
-Ça suffit! s’est fâché mon chef, en me donnant une bonne taloche au visage.
-Ow!
-Montre un peu de respect devant le roi!
-Mais qu’est-ce que j’ai fait?
Il m’a donné un coup de pied directement sur le genou, pour me forcer à m’agenouiller.
-Veuillez lui pardonner majesté, s’est excusé mon chef. Il n’est pas ici depuis longtemps.
-Quel est votre nom? m’a demandé le roi.
-…Roger.
(C’est assez banal comme nom, ça devrait passer.)
-Il s’appelle Charles de Lemire, est intervenu mon chef.
-…Ça aussi! Roger c’est mon deuxième prénom.
Le conseiller et mon chef ont fini par sortir, sous la demande du roi.
-Depuis combien de temps êtes-vous à mon service? m’a demandé le roi.
-(L’autre a dit pas longtemps)… Trois mois.
-Et je suppose qu’il doit souvent vous arriver de vous endormir pendant que vous travaillez?
-(On m’a dénoncé?) Pas du tout majesté.
J’ai fini par me rendre compte que le roi était Julius, mais avant que nous ne puissions discuter de comment retrouver les autres, nous avons été interrompus par quelqu’un qui cognait à la porte. Je suis allé(e) ouvrir.
-Salut… toi!
C’était l’ami du prince, dont j’avais déjà oublié le nom. Je l’ai placé en détention, mais comme je suis moi-même arrêté(e)… Est-ce qu’on peut arrêter quelqu’un si on est soi-même déjà aux arrêts?

Le jeune Cameron avait vraiment l’air de tous nous prendre pour des fous. Il avait des airs de Ariste, mais il n’arrêtait pas de nier qu’il était Ariste et disait que nous avions tous des problèmes de dédoublement de personnalités. Mais quand il a lancé un «Salut majesté Juju!», il n’y eut plus de doute permis. Restait maintenant à retrouver Kyle et Shiva. Nous avons retrouvé le premier par hasard, car il est venu se cacher dans la pièce où nous étions. Je devrais plutôt dire elle, car Kyle était une fillette. Il avait toujours en sa possession l’œil et il voulait qu’on se dépêche, car il ne savait pas combien de temps encore il pourrait s’en servir. Quant à Shiva… Noua avons entendu un grattement venir de la fenêtre. Un chat a fini par sauter dans la pièce. Quand Julius l’a saisi, nous avons entendu «Lâchez-moi». C’était elle. Comme elle a dit, «on ne choisit pas le corps dans lequel on apparaît». Ça c’est vrai, parce que personne n’aurait choisi le corps dans lequel il/elle était. On est peut-être tous ensemble, mais on n’est pas sortis du bois. Le roi a l’air de vouloir s’arracher les cheveux, le palefrenier regarde tous les autres comme s’ils étaient cinglés, le garde n’arrête pas de murmurer «Pourquoi moi?», la Dame Blanche flatte un chat qui n’a pas envie de se faire flatter et le fou du roi hug une fillette qui donnerait tout elle aussi pour être ailleurs. Tout va bien!♫

-J’aurais une idée, a commencé Kerns.
-On n’a pas à faire quoi que ce soit, a dit Julius. Comme Kyle a dit, je suis le roi. J’ai juste à faire taire les gens.
-Mais qu’est-ce que quelqu’un saurait quoi faire? a demandé Kyle.
-C’est vraiment perturbant de t’entendre! lui a dit Julius. Surtout avec cette voix!
-Pourquoi je suis une fille? s’est plaint Kyle. Et pourquoi t’es un homme?
-C’est vrai! lui a répondu Sheyenne. Je suis un homme!
Pour le confirmer, elle a regardé dans son pantalon. Oh god.
-Hé! J’ai deux boules! s’est-elle exclamée.
-Sheyenne, ça suffit! l’a interrompue Kerns. On continuera… Tu continueras ton exploration de toi-même avec Kyle plus tard!
Kyle en a perdu toutes ses couleurs, comme nous tous d’ailleurs.
-Est-ce que je peux me faire exécuter? aie-je demandé à Julius.
(Je ne pense pas que je pourrai supporter ça encore plus longtemps.)
-Ça me ferait plaisir, m’a-t-il répondu, mais non.

Toc, toc.

C’était le grand conseiller qui revenait. Est-ce qu’on peut l’exécuter lui?
-Pardonnez-moi mon absence majesté, s’est-il excusé. Il faudrait retourner au bal…
-En effet, a approuvé Julius.
-Et il faudrait envoyer ces deux criminels en prison, a-t-il continué.
-Est-ce qu’on pourrait être dans la même cellule? aie-je demandé.
-Mettez-les dans la même cellule, a dit le roi.
-Allons-y Sheyenne! lui aie-je dit.
On a donc gambadé main dans la main vers la sortie.
-Euh… C’est où la prison? aie-je demandé.
(Je veux bien aller m’enfermer, mais…)
Deux gardes nous ont saisis par les bras et nous ont traînés jusqu’à la prison. Ils nous ont lancés sans ménagement dans la cellule.
-On a fait quoi au juste? leur aie-je demandé.
-Vous avez foutu le grand conseiller en rogne!
-Mais on a fait quoi?
-Je ne sais pas! Je ne suis qu’un pauvre garde qui exécute les ordres!
(Je sens que ça va être long!)

Sheyenne et moi n’avons même pas eu le temps d’apprécier notre séjour dans les geôles du château de Falan (comme nous avions apprécié notre séjour dans la prison des buccaneers), car les gardes ont figé.
-Bon. Je pense qu’il est temps qu’on parte!
J’ai décidé d’utiliser mon épaule d’homme pour défoncer la porte, mais je n’ai pas eu trop de succès. Ow. Ça fait mal, et je suis faible. Avant que je ne tente d’utiliser mes pouvoirs de Jedi pour appeler les clés à moi, nous avons entendu des voix. Il ne pouvait s’agir que des autres. Comme de fait, ont surgi le roi, la Dame Blanche, le palefrenier, la fillette fru, la chatte et le noble nowhere qui devait être Jillian. Ils ont pris les clés accrochées dans la gueule du chien qui semblait tout droit sorti d’un film de pirates et ils nous ont fait sortir. Il fallait maintenant trouver la porte à emprunter pour sortir d’ici, mais la clé de Kyle n’arrêtait pas de tourner et n’indiquait rien. Nous nous sommes donc rendus dans les jardins, là où était Laguna. Comme nous sommes ici pour lui redonner sa mémoire, peut-être qu’il va y avoir une porte près d’elle.
-Comme il s’agit de portes, c’est peut-être à Lili de faire quelque chose, a dit Kerns.
-…Je vais essayer…
Je me suis concentrée de toutes mes forces pour tenter de visualiser une porte. Le paysage a eu quelques ratés et puis ce fut le noir total.

Je me suis réveillée à une table autour de laquelle il y avait plusieurs chevaliers. J’étais moi aussi en armure (donc un chevalier) et j’étais toujours un homme.
-Pourquoi moi?
-Yééé!! a crié un des chevaliers.
(Ça c’est Sheyenne.)
-Je suis un homme! a dit un autre, avec soulagement.
(Ça c’est Kerns.)
Le pays semblait être en état de crise.
-Vous, a dit le roi en me regardant, votre village a été attaqué, n’est-ce pas?
-Euh… C’est exact.
D’après ce que j’ai compris, on soupçonnait Conrad de Laverrière (c’est qui?), parce que le roi avait manqué à sa parole. Le prince Troy voulait aller voir ce qui se passait.
-Nous irons avec lui majesté, a dit un des chevaliers.
-See father? Everything is going to be fine!
Le conseil s’est ensuite terminé et chacun est parti de son coté. Je suis restée près de Kerns, comme j’étais certaine de son identité. J’ai pu voir le grand conseiller faire signe à Kerns et lui parler à l’écart.
-Il voulait quoi? aie-je demandé à Kerns quand il fut revenu.
-…Confirmer quelque chose que je ne savais pas, m’a-t-il répondu.
-Ok…

Black-out.

Quand j’ai ouvert les yeux, tout était noir autour de moi. J’étais dans mon propre corps (ouai!) et tout le monde aussi d’ailleurs. L’œil pointait une porte en bois portant des marques de griffes et des traces de sang. Elle n’inspirait confiance à personne, mais nous n’avions pas le choix de l’ouvrir.

Black-out.

Quand je me suis réveillée, j’étais couchée dans un lit. Tout autour de moi, il y avait des trucs de chevaliers : une armure, un bouclier, une épée… Pourquoi je suis encore un soldat? Au moins, une rapide palpation de ma poitrine m’a appris que j’étais une femme.
-Ouai! Je suis une femme!
Toute heureuse de cette constatation, je me suis levée et j’ai entrepris de mettre mon armure. Ce ne fut pas tâche facile. J’aurais pu enlever et remettre à Nakago son armure les yeux fermés, mais jamais je ne m’étais mis une armure à moi-même.
-Tabarnak! C’est donc ben dur à mettre ça!
Une éternité plus tard, je fus prête et après avoir attaché mon épée à ma ceinture, je suis sortie. Troy et… quelqu’un d’autre étaient assis près d’un feu.
-Ah, Élizabeth! m’a dit ce dernier. Ça va?
-Bien sûr! Je suis une femme!
-Je ne m’en étais jamais rendu compte, a commenté Troy.
-J’ai juste des gros «pecs», leur aie-je dit.
(Ça doit porter à confusion.)
-Tu veux du café? m’a demandé le compagnon de Troy, un dénommé Gamelin.
-(Café?)Wra? Oui.
-Tiens Éliz… Lili. Tiens Lili.
(Ça c’est quelqu’un du groupe.)
-Merci…
-Il faudrait réveiller les autres, a dit Troy.
-Je m’en occupe! lui aie-je répondu.
(Comme ça, je pourrai poser des questions indiscrètes aux autres en toute tranquillité.)

Je me suis levée et Cameron est arrivé. C’est peut-être Ariste, mais nous aviserons plus tard. Je me suis rendue à la seule tente dans laquelle il restait quelqu’un. J’ai poussé l’homme qui était couché dans le lit et il s’est aussitôt réveillé.
-Mais qu’est-ce que…? a-t-il commencé.
Il a regardé autour de lui comme s’il était totalement perdu et d’après l’air, comment dire… effarouché que j’ai vu sur son visage, j’ai tout de suite su que c’était Shiva.
-Euh… Bonjour, m’a-t-elle dit. Euh…
-Laisse-moi deviner : tu ne sais pas qui tu es? Moi non plus, je ne savais pas qui j’étais quand je me suis levée.
Une lueur d’espoir s’est allumée dans son regard quand elle s’est rendue compte que j’étais quelqu’un du groupe.
-Je ne sais pas qui tu es, mais…
-Je suis Lili.
Elle a ensuite pris conscience de la gravité de sa voix et du fait qu’elle était un homme. Elle en a été plutôt affligée. Pate, pate.
-Tu vas t’en sortir, lui aie-je dit. Tu veux que je t’aide à mettre ton armure ?
-D’accord. Ne dis pas aux autres que je suis un homme!
-D’accord, promis.
Je l’ai aidé à se vêtir (Maudit que c’est long à mettre!) et nous sommes sorties.

-Tu sais où sont les autres? lui aie-je demandé.
-Par-là, m’a-t-elle répondu en pointant les chevaux.
-…Pfft. Je vais aller m’en occuper.
Je me suis donc dirigée vers les chevaux. Sur les cinq, il y en avait un seul qui était réveillé. À voir le gazon qu’il broute, je vais supposer qu’il s’agit d’un cheval normal. Parmi les quatre endormis, il y en avait un gris, un blanc avec une crinière blonde, un brun, plus petit que les autres et un rayé. Ce n’était pas difficile de deviner qui était qui. Je trouvais la situation tellement drôle que je n’ai pas pu m’empêcher de rire. Gamelin est venu me rejoindre.
-Qu’est-ce qui se passe? m’a-t-il demandé.
-Tu es qui au juste? lui aie-je demandé, tout bas.
-…La Dame Blanche.
-(Kerns) D’accord… Les chevaux, ce sont les autres.
Quand il eut assimilé l’information, il a éclaté de rire et je l’ai vite rejoint dans son hilarité. Je vais avoir mal aux côtes si je continu à rire comme ça!

-Qu’est-ce qui se passe? nous a demandé Cameron en se joignant à nous.
(Allons-y prudemment)
-Tu es qui ?
-…Je suis Cameron! Encore!
C’est Ariste. Je lui ai dit la même chose qu’à Kerns et il s’est aussitôt roulé par terre. C’est un peu méchant de se moquer ainsi d’eux, mais c’est vraiment trop drôle. Troy nous a dit qu’il fallait maintenant partir pour un village tout près. Il espérait qu’il n’avait pas été attaqué. Une minute… Partir? Ça veut dire…
-Kerns, je ne sais pas monter, lui aie-je murmuré.
-Ne t’en fais pas, je vais t’aider.
-Merci.
La partie la plus difficile fut de réveiller les chevaux et de les calmer. Aucun d’entre eux n’avait l’air particulièrement heureux d’être dans le corps d’un cheval, surtout Julius (assigné à Troy) et Kyle (assigné à Kerns). En plus, ils ne pouvaient pas parler et ne faisaient qu’hennir. Au moins, ils semblaient comprendre ce que nous disions. Sheyenne a été très adorable avec moi. Quand elle s’est rendue compte de qui j’étais, elle m’a donné des petits coups de tête en signe d’affection. Trop mignonne!

Sceller les chevaux n’a pas été non plus une mince affaire, aucun n’étant habitué à se retrouver avec un tel poids sur le dos.
-Tu as vu Shiva? m’a demandé Kerns, en m’aidant à sceller mon cheval.
J’ai failli lui pointer le soldat qui venait vers nous, mais je me suis rappelé ma promesse à la dernière seconde.
-Euh… On va sans doute la trouver bientôt!
-Tu as besoin d’aide? a demandé Kerns au nouveau venu.
-Non. Je suis un homme! Ça va aller !
-D’accord…
La première chose qu’il fit, ce fut de mettre sa selle à l’envers. Kerns l’a regardé bizarrement.
-…Je le savais! lui a répondu Shiva. C’était juste pour réchauffer!
Kerns l’a finalement aidé à sceller son cheval et quand tout le monde fut en selle (j’ai bien entendu été aidée par Kerns), nous sommes partis.

Les «chevaux» n’aimaient tellement pas leur fonction qu’ils ont tous essayé de nous désarçonner (Julius a même royalement envoyé Troy par terre). Heureusement pour moi, Sheyenne s’est vite calmée. Comme je ne sais pas monter, elle aurait bien pu me tuer. Troy pensait que les chevaux étaient en train de devenir fous à cause de ma jument. J’ai donc pris un peu d’avance. Nous sommes finalement arrivés au village sans (trop) de problèmes, mais rien ne pouvait nous préparer à ce que nous allions trouver. Le village était… attaqué par une version un peu chibi de dragon-Laguna. Elle détruisait tout sur son passage (habitations comme habitants) en crachant du feu et se débarrassait des personnes qui restaient en les dévorant. Nous étions tous soit apeuré, soit horrifié par ce spectacle, mais nous ne pouvions pas rester là à ne rien faire. Troy nous a donné le signal et nous sommes partis.
-To the death! a-t-il crié en s’élançant, suivis par nous tous.
Ça c’est l’expression parfaite, «Jusqu’à la mort», notre mort…

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