mardi 28 octobre 2008

Tapons-Smurfs


samedi 25 octobre 2008

J'AI RETROUVÉ MON CAFÉ!!! YAHOO!!!

Le soleil se couchait d’ici environ deux heures. Il y avait de plus en plus de yeux rouges visibles entre les branches. Muuu… J’aurais bien voulu cacher ma panique, mais j’étais si terrorisée que je sursautais au moindre bruit que j’entendais et me lamentais à chaque œil rouge que je voyais. Je sais, je suis pathétique, mais je n’y peux rien. Si vous aviez fait des cauchemars comme les miens, vous réagiriez peut-être comme ça aussi. Ou peut-être pas. Personne à part moi ne semble avoir peur. I guess I really am pathetic.

Il fallait décider d’un plan, car nous ne pouvions pas charger dans le village des cannibales sans être préparés. Et je crois que la tactique «Salut! On vient chercher notre copain alors faites comme si on n’était pas là!» ne marchera pas. Kerns sentait toujours la pierre de Kyle au-delà des pics, mais il s’est mis à sentir la pierre de Jillian à environ 1 km d’ici. Comme il serait beaucoup plus grave pour nous de perdre Jillian que Kyle (le premier n’est pas immortel contrairement au deuxième), Julius a décidé que Kerns, Ariste et lui irait le chercher. Ariste a d’ailleurs fait message sur nous pour qu’on reste en contact. Pour être certain qu’il n’y aurait pas de pépins, Julius nous a ordonné de ne pas bouger. Il a même demandé à Lee de nous surveiller et d’empêcher qui que ce soit (à part eux trois) de s’en aller. Ben là… La confiance règne. Où voudrais-tu qu’on aille?
-Lilianna, restez ici s’il vous plaît.
-(Pardon?)…Pourquoi je m’en irais?
-Parce que vous êtes la seule à pouvoir fausser compagnie.
-J’irais où? Il y a pleins de bibittes…

Je n’en reviens pas… Son opinion de moi n’a pas seulement baissé, elle a dégringolé. Penser que je m’enfuirais encore… J’avoue honnêtement que je préférerais être ailleurs en ce moment, mais où je pourrais bien aller? Je ne suis pas assez suicidaire pour aller retrouver Nakago, pas quand il y a je ne sais combien de ravageurs entre nous deux. Même s’il n’y avait rien entre nous deux, je n’irais pas. Parce que Sigma percevrait ça comme une trahison et je ne veux pas qu’elle s’en prenne à Talis ou à Nakago pour me punir de mes actions. Je tiens trop à eux pour ça. Même si ce n’était pas le cas, je ne veux pas que le monde fasse «kaboum». Alors pourquoi faire la conne pour rien? Je pensais que Julius l’avait compris, mais il faut croire que non. Ariste nous a fait apparaître trois potions rouges (pour Vanna, Sheyenne et moi) et ils sont partis.

Ils ont aperçu des ruines (celles que Kerns avait vues plus tôt) et comme la pierre de Jillian était de ce côté, ils s’y sont dirigés. À leur grande surprise, ils ont vu un autre tarpan. Euh… Il n’y avait qu’un tarpan sur le bateau, non? Le nôtre avait pourtant l’air normal. J’ai même utilisé mes épées pour voir s’il ne se dédoublait pas, comme ça avait été le cas pour Ariste et Julius dans la grotte. Je n’ai rien observé qui sortait de l’ordinaire. Soupçonnant un piège quand le tarpan est entré dans le temple, les trois gars sont revenus. Ariste a laissé Berry là-bas et c’est ainsi que nous avons su que le tarpan sortait des ruines avec pleins de plumes sur lui. Je crois que nous avons tous pensé la même chose : et s’il s’agissait des plumes de Salem? L’atmosphère étant de plus en plus sombre, nous nous sommes hâtés de nous mettre en route pour le temple.

Quand nous sommes arrivés, nous avons eu droit à un vrai combat de coqs entre les deux tarpans. Cris, position de combat, poils hérissés… On aurait dit deux mâles qui se battaient pour leur femelle, dans ce cas-ci la femelle étant Julius. Je ne sais pas si c’est flatteur pour lui… En tout cas j’espère que ce n’est quelque chose que le tarpan a mangé sur cette île et qui a fait en sorte de le cloner. Imaginez-vous comment ça pourrait dégénérer?




Pauvre Julius si ça arrive…

Imaginez aussi un instant, si ça arrivait à Café…

J’adore Café, mais dieu nous en préserve.

Dans le temple, il faisait très sombre. Heureusement, Ariste a fait une light ball pour nous éclairer un peu. On pouvait également entendre un son pas très rassurant de succion. Je pense que je préfère ne pas savoir qui ou quoi fait ce bruit. Nous avons continué à avancer et Ariste (ou Julius, je ne suis pas sûre) a marché sur un truc spongieux (ça a fait un genre de «sploutch»). Il a approché sa light ball pour voir de quoi il s’agissait et…
-Wra?
-Café!!
(Ça c’était moi.)
J’ai couru jusqu’à lui et je l’ai pris dans mes bras. C’est bien mon Café : toujours aussi brun et toujours aussi gluant. Et il a toujours sa médaille. Oui, c’est bien lui! Yééé!
-Je suis contente de te voir Café!
-Wra?
Pate, pate.
-Wra?
Je le savais bien moi que Café ne pouvait pas avoir été dissout dans l’océan! Il est toujours vivant, mais le tsunami semble lui avoir causé une légère perte de mémoire. Bah! Avec le temps, ça devrait lui revenir.

Julius voulait être certain qu’il s’agissait bien de Café et qu’il n’avait pas été contaminé (on était bien rendus avec deux tarpans) et il s’est donc servi du miroir de vérité. Il l’a placé devant Café, mais tout ce qu’il a réussi à voir fut :
Ok… Ça doit vouloir dire que Café fait partie d’une espèce non-répertoriée et qui ne le sera probablement jamais. Mais de quelle espèce pourrait-il faire partie? Le Caféus brunnus gluantus stupidus? Il faudra que je vérifie dans le dictionnaire.

J’ai mis Café (qui ne semblait toujours pas me reconnaître) sur mon épaule et je suis retournée à ma place dans la file. Nous avons continué notre exploration, mais un mur de lianes nous a empêchés de continuer. C’était des lianes assez grosses qui bloquaient complètement le couloir devant nous et qui tapissaient également les murs de chaque côté. Ici et là sur les lianes, on pouvait aussi apercevoir des fleurs plutôt exotiques.
Lorsque l’une d’entre elles s’est ouverte, Julius nous a prêté des mouchoirs pour que nous les mettions sur nos visages, au cas où du pollen serait lâché. Tarpan #1 a cependant mangé la fleur avant que quoi que ce soit ne se produise. Après que la fleur fut arrachée, un liquide est tombé par terre et a fait un petit trou dans le sol. Euh… Alors c’est de l’acide? Et c’est une caractéristique des tarpans d’être immunisés à ça? Il faut croire que non, parce que tarpan #2 s’est accidentellement collé le derrière dessus et il s’est brûlé. Ok. Il y a définitivement quelque chose d’étrange avec tarpan #1, mais tant que nous n’aurons pas quelqu’un pour faire un sort de «détection du vrai tarpan» ou de «pourquoi un des tarpans est immunisé à l’acide», il faudra faire avec. De toute façon, à part pour le «C’est ma femelle! Non, c’est la mienne!», ils ne semblent pas dangereux alors il ne devrait pas y avoir de problème.

Ariste a fait une boule de light pour que nous y voyions un peu plus clair et des lianes ont aussitôt commencé à se diriger vers elle. Quand Ariste la déplaçait, les lianes suivaient et quand il la laissait immobile, elles essayaient de l’entourer jusqu’à la recouvrir complètement. Nous ne pouvions pas rebrousser chemin et nous retrouver dehors à la noirceur, mais nous ne pouvions pas continuer à cause des lianes. Ariste aurait pu se téléporter, mais sans savoir ce qu’il y avait de l’autre côté…
-Je pourrais me transformer en ombre et aller voir, aie-je suggéré timidement en levant la main.
-Et vous allez revenir immédiatement? M’a demandé Julius.
-(J’irais où?) Oui.
-Très bien.

Avant de partir, j’ai déposé Café par terre et j’ai mis quelques roches devant lui. Peut-être qu’il a faim?
-Wra?
J’ai rapproché les roches de lui.
-Wra?
J’ai encore plus rapproché les roches.
-Wra?
Et puis laisse tomber! Je reviens tout de suite Café.

Je me suis transformée en ombre et je me suis faufilée parmi les lianes sans problème. J’ai fini par arriver dans une grande pièce avec des lianes et des fleurs autant sur les murs qu’au plafond. Au fond, il y avait une statue vraiment laide ainsi qu’un un tronc d’arbre surmonté d’une énorme fleur. Du tronc dépassait un truc blanc qui pouvait être une aile. Je me serais bien avancée encore plus pour y voir de plus près, mais la végétation semblait consciente de ma présence et s’avançait tranquillement vers moi. Mieux vaut ne pas prendre de chance en m’attardant ici. Je suis retournée auprès des autres et je leur ai dit ce que j’avais vu. Je nous ai ensuite tous téléportés dans la pièce, où nous n’avons pas eu le choix de nous battre. Sheyenne a fait un genre de bouclier autour de nous pour nous protéger des attaques physiques des fleurs et aussi des murs de vent de part et d’autre de notre groupe pour empêcher le pollen des fleurs de nous atteindre. Boostés par les chants d’Ariste, nous avons attaqué.
Comme je ne pouvais pas quitter le bouclier magique de Sheyenne, j’ai dû attendre que mes épées soient activées pour pouvoir me joindre au combat. Bonnes épées! Pate, pate. Elles me font parfois chier, mais je les aime quand même, surtout quand elles me permettent de lancer des oblivion. J’aimerais être un peu plus variée, mais j’adore cette magie. C’est donc à coup de dark, de feu, de flèches (c’est fou à quel point Julius torche) et de ♫La, la, la♫ que nous avons attaqué la plante/fleur/tronc d’arbre. À un moment donné, elle a fini par tomber et un cri strident s’est fait entendre et un genre de femme-plante est sortie de la fleur. Je n’aurais pas pu plus m’en foutre. Il restait toujours des lianes et j’étais vraiment concentrée et motivée à les détruire.
-Go Lili! M’a encouragée Ariste. T’es capable!

Ouais! T’as raison! Je vais toutes les détruire! Cette liane qui ne me fait rien… Cette liane qui est trop près de moi à mon goût… Cette autre liane qui ose m’approcher…
-Ow!
Sheyenne était arrivée out of nowhere et m’avait frappée derrière la tête.
-Pourquoi tu m’as attaquée? M’a-t-elle demandé.
-Quoi? Je ne t’attaquais pas! J’attaquais les plantes!
-Moi je crois que tu es un peu confuse…
-…
Je l’aurais vraiment attaquée? Est-ce que j’ai attaqué d’autres personnes? Oh non… Ils vont encore penser que je les ai trahis…J’ai attendu que les reproches se mettent à pleuvoir, mais je n’en ai pas reçu comme tout le monde était occupé ailleurs. Vanna avait accouru près de son rourou Salem (le truc blanc qui dépassait de l’arbre était bien son aile), Sheyenne l’aidait à le soigner… Vanna et Salem sont tellement mignons ensemble. Comment elle se fâche parce qu’elle s’inquiétait pour lui, la façon dont il repose sa tête sur son épaule… Vraiment adorables tous les deux. En plus, le plafond menaçait de s’écrouler sur nous. Il nous fallait quitter cette pièce au plus vite si nous ne voulions pas… Fuck… Un gros bout de plafond est en train de nous tomber dessus… Hiiii! Je ne veux pas mourir! Huh?

Le morceau de plafond s’était immobilisé au-dessus de nos têtes. J’ai d’abord cru qu’il s’agissait d’un de nos ennemis (ex : Minos), mais c’était Jillian, qui s’était servi de sa pierre pour nous sauver. Comme il ne pouvait pas maintenir cette protection éternellement, nous sommes allés dans une autre pièce pour discuter et nous reposer. Julius lui a fait un résumé rapide de la situation et Jillian nous a raconté qu’il avait été obligé de se servir de sa pierre pour échapper aux ravageurs. Il était maintenant à moitié «jello». Sous son chandail il était transparent et il pouvait même se passer une épée au travers du corps sans problème. Je suis désolée pour toi Jillian, tu ne le mérites pas. La seule qui mériterait d’être cursée à ce point c’est moi et je suis la seule à ne pas l’être en ce moment… Comme il faisait nuit, nous ne pouvions pas aller secourir Kyle tout de suite. Petit détail que je n’avais pas compris quand ça avait été dit, Julius a demandé à Lee si elle avait bien dit avoir senti un elfe avec Kyle au village des cannibales et elle a dit oui. Le seul elfe du groupe qui n’était pas présent en ce moment c’était Talis. En temps normal je me serais sans doute dit «Tant pis pour la noirceur! Je vais aller sauver Talis!», mais pas maintenant. Talis est un grand garçon et il peut très bien s’occuper de lui-même. Il n’a ni le besoin et ni l’envie que je m’inquiète pour lui. Julius et Kerns montant la garde pour permettre aux autres de dormir, je suis allée m’installer dans le coin le plus dark et creepy qu’il y avait avec Café. Avec la très grande possibilité que je refasse encore des cauchemars horribles, je n’avais pas du tout envie de dormir. Je vais donc essayer de lui ramener la mémoire pour passer le temps. Ça devrait me prendre toute la nuit alors je devrais être correcte. Pas de mauvais rêves cette nuit.

jeudi 16 octobre 2008

Muuu... Je veux pas finir sur une brochette...

Je faisais des rêves de plus en plus horribles quand un halo de lumière et de goodness est arrivé au bout de la ruelle.
-N’aie pas peur mon aimée! Je viens te sauver!
Mon sauveur était un mix tordu entre Nakago et Talis. Imaginez Talis avec les cheveux blonds ou encore Nakago avec les cheveux noirs et les oreilles pointues. Ça m’a fait tellement peur que je me suis réveillée en sursaut. Pitié, plus jamais de rêves comme ça. Quand j’ai tourné la tête, j’ai vu Julius qui était penché sur moi. Je crois que je préfère encore être inconsciente plutôt que d’être dans ses bras. Assommez-moi quelqu’un.
-Est-ce que ça va? m’a-t-il demandé.
-(Why would you care?)…Oui. Tu peux me lâcher.
-Si je vous lâche, vous allez tomber.
-Je peux m’assoir et me lever.
(Je ne suis pas si incompétente que ça.)

Il m’a aidée à m’assoir et je me suis ensuite levée. J’ai pu constater que je n’avais plus aucune blessure. Tant mieux. Parce qu’avoir un chunk de cheville en moins et un bleu de la grosseur d’une pomme sur la joue n’était pas ce qui me tentait le plus en ce moment.
-On ne devrait pas aller chercher les autres?
-C’est vrai.
Je ne sentais malheureusement l’ombre de personne d’autre, car il faisait trop sombre. Ariste a envoyé Berry faire un tour de reconnaissance. Il a repéré deux personnes qui venaient vers nous. Nous sommes allés à leur rencontre, mais nous n’avons vu personne. Ariste, Julius et Vanna ont entendu des voix venant d’au-dessus de nous, mais il n’y avait toujours personne en vue. Ariste a donc demandé à Sun Lao de les faire descendre. Elle l’a fait et deux halflings habillés de… feuilles et de peau de bananes sont tombés du plafond devant nous. Ils avaient l’air plutôt primitifs (leurs armes technologiques sont des slingshots) et parlaient un étrange dialecte. Heureusement que les diadèmes de Julius, Ariste et Kerns fonctionnaient toujours. Ils ont réussi de peine et de misère à se faire comprendre des deux halflings, qui leurs ont faits des dessins vraiment poches de Talis et de Jillian. Alors quand Talis s’est réveillé avec Jillian, ils étaient près d’ici?
-Où est Talis? Nous a demandé Julius.
-En haut, dans la forêt, lui aie-je répondu. Il était parti en éclaireur et on l’a perdu de vue en essayant d’échapper au feu.
-D’accord.
-Et Kyle et Lee ont disparu aussi.
-Shit.

À force de persuasion (et de menace), Julius a réussi à les convaincre de nous emmener jusqu’au village avec eux. Les deux halflings ont alors fait un dessin vraiment poche de ce qui avait l’air d’être deux halflings avec une flèche. Même pour moi qui ne comprenais pas ce qu’ils disaient, il était évident qu’ils nous prenaient pour des demeurés. Tout le long du chemin, ils ont dessiné par terre à intervalle régulier des flèches pour que nous continuions à les suivre. Euh… Nous avons tous des yeux pour vous voir et trois d’entre nous vous comprennent alors pourquoi vous nous prenez pour des cons finis? En marchant, Julius nous a fait un résumé de la situation. Minos était là avec les buccaneers et ils avaient toutes les clés. Minos avait donné un ultimatum de trois jours à Julius pour lui ramener Lou et après ça il se mettrait à faire dieu sait quoi aux otages. Juste à la pensée que Nakago se trouvait près d’ici, mon cœur s’est serré. Mon rourou est ici… J’avais tellement envie de le revoir, mais je n’étais pas prête. Il fallait d’abord que je me remette de ce que Julius m’avait dit. Une fois que j’aurais absorbé le choc, je pourrais le voir. Dans l’état d’esprit où j’étais en ce moment, si Nakago me disait que je méritais tout ce qui m’était arrivé, je ne m’en remettrais pas. Si je n’avais pas le support d’au moins lui, ça serait ma mort assurée.

Nous sommes tombés sur un autre groupe de halflings, parmi lesquels se trouvait le chef, un vieux halfling avec tellement de sourcils qu’on ne lui voyait plus les yeux. Nous avons suivi tout ce beau monde jusqu’à leur village où nous avons assisté à un bien étrange et très perturbant spectacle. Des femmes halflings dansaient au son d’une musique tribale et elles étaient totalement déchaînées. Il y en avait d’ailleurs une, au milieu de toutes les autres, qui semblait encore plus déchaînée que tout le monde. Weird

Nous avons suivi le vieux chef jusqu’à sa hutte, laissant derrière nous ce spectacle que nous désirions tous oublier. Je n’ai pas compris toute la conversation, car il y avait beaucoup de termes qui m’étaient inconnus (genre «internet», un truc de bambou sur lequel ils collaient des feuilles), mais heureusement, le vieux chef parlait commun et elfique. Il nous a appris que nous étions sur l’île de Salomon, tout près de Scion. Nous avions dévié de notre trajet à cause du tsunami. Quand Ariste a demandé au chef d’indiquer sur sa carte où nous nous trouvions, le vieux chef a regardé la carte comme s’il se disait «mon dieu, quelle bande de primitifs» et il a demandé à Ouda (son assistante?) de corriger et upgrader la carte. Ok… J’hésite, est-ce une bande d’idiots primitifs ou est-ce qu’ils sont si intelligents qu’ils ont l’air fous?

Le vieux chef nous a aussi appris que les monstres qui nous avaient attaqués s’appelaient des ravageurs et qu’ils étaient des mangeurs d’âmes. Les villageois ne sortaient pas la nuit et les entrées menant à leurs demeures étaient bloquées. D’après ce que j’ai compris, l’une de ces barrières avait été créée par le dieu de la terre, aka Forest. Ok… Alors ils vivent perdus au fin fond de la terre comme des primitifs, mais ils connaissent Forest et nos pierres? Fait étrange, certaines tribus vivaient à l’extérieur malgré la menace des ravageurs. Je ne pourrais cependant dire s’il s’agissait de halflings ou pas. Nous pourrons cependant peut-être y trouver nos compagnons qui manquent toujours à l’appel. Le soleil ne se levant que dans 1h30, il nous fallait patienter. Ariste n’ayant plus assez de sorts assez forts pour nous emmener à la surface, je me suis fait demander si je pouvais téléporter tout le monde par les ombres. Probablement. Quelle distance je peux couvrir? Je ne sais pas. Quelques centaines de mètres, pas plus. Répondre par monosyllabes… J’aurais dû y penser avant, c’est tellement moins compliqué.
-Je vous demanderais d’amener aussi votre ami qui brille, nous a demandé le chef.
-Notre ami qui brille…?

Il a tassé les rideaux et nous avons vu Bob, toujours dans sa full plate, qui se faisait assaillir par une bande de halflings obnubilés par le schling de son armure. Il faisait tellement pitié que je l’ai transporté jusqu’à nous par son ombre. Dès que je l’ai lâché, le chef et Ouda se sont collés sur lui (l’attrait du schling je suppose). Est-ce que tous les halflings sont comme ça? Il me semble que Sheyenne n’est pas aussi pire. Parlant de Sheyenne, Bob nous a dit qu’elle se trouvait aussi au village. C’était la petite halfling couverte de boue et entourée de mouches qui était à côté d’Ouda depuis tout à l’heure. Pas étonnant que nous ne l’ayons pas reconnue, elle n’était pas très belle à voir ainsi arrangée. Comme nous avions un peu de temps devant nous, Vanna a demandé au chef s’il y avait un endroit où nous pourrions nous laver. Il lui a jeté un de ces regards avant de tasser un des rideaux pour qu’elle puisse voir le puits qu’il y avait juste à côté de la hutte. Ben quoi? Nous ne l’avions juste pas remarqué. Ce n’est pas un crime, non? Celle qui a le plus profiter de l’eau fut Sheyenne. Elle est redevenue jolie comme un cœur et tous les halflings étaient après elle, lui promettant des bling-bling si elle les épousait.
-C’est drôle. Ils veulent tous me marier.
Julius lui a jeté un regard amusé. Je m’attendais à ce qu’il m’en jette un aussi et qu’il me dise encore un truc du genre «Si vous voulez un nouveau petit ami…», suivi d’un «vraiment?», mais il n’a rien dit. Étrange…

J’ai passé l’heure et demi le regard perdu dans le vide, à manger des bananes et des noix de coco. C’est exactement comme ça que j’aime mes moments perdus. Seule. Sans personne qui vienne me déranger en me posant des questions auxquelles je ne veux pas répondre. J’aurais pu faire un brin de toilette et me changer (mon chandail et mon manteau étaient complètement lacérés à l’arrière, mais tant que je portais mon sac à dos, ça ne paraissait pas), mais je ne me trouvais pas si sale que ça et puis de toute façon, nous allons sans doute nous battre dès que nous serons sortis d’ici. Alors pourquoi perdre mon temps à me laver quand je vais retomber dans la crasse d’ici moins de deux heures? Et puis je n’ai personne près de moi en ce moment pour me dire que je suis belle alors je n’ai pas l’intention de mettre des efforts inutiles de ce côté-là. J’ai aussi tout fait pour garder les yeux ouverts. Je n’avais pas du tout envie de refaire des cauchemars, risquer de me réveiller en hurlant et essayer d’éviter de répondre à pleins de questions.

Quand le temps fut écoulé, je me suis assurée que tout le monde était agrippé à quelqu’un et je nous ai emmenés à la surface, dans l’ombre d’un arbre qui bordait la plage. Tous semblaient heureux d’être revenus à la surface, mais moi… J’avais dit il y a quelques heures que j’avais envie d’un peu de light? Oubliez ça! Je me suis sentie tellement agressée par la lumière du soleil que je me suis transformée en ombre. Ne t’inquiète pas Julius, je suis encore là. Où voudrais-tu que j’aille de toute façon? Je n’ai nulle part où aller.

Qu’est-ce qu’on fait maintenant? Bob aurait voulu qu’on se sépare pour aller chercher les autres. Il voulait retrouver Talis au plus vite.
-Il a sans doute réussi à passer la nuit, mais il ne passera peut-être pas la prochaine, a-t-il dit.
Je ne voulais même pas penser à ça. Talis est un grand garçon et il n’a ni le besoin et encore moins l’envie que je m’inquiète pour lui. C’est d’ailleurs lui qui passe son temps à me dire qu’il va être correct et qu’il peut se défendre. Le moyen le plus rapide de retrouver les autres aurait été que je sente leurs ombres, mais la forêt était tellement dense que tout était ombre. Le seul endroit où je sentais un peu de clarté était la zone carbonisée par Vanna, mais aucune ombre de quelqu’un de groupe. Survoler la forêt à dos de Sheyenne était hors de question. Ça serait comme dire à nos ennemis : Salut! On est ici! Venez nous capturer! Nous n’avions pas d’autre choix que de nous enfoncer dans la forêt. Puisque nous ne pouvions repérer personne, Julius a réparti tout le monde en groupes pour que nous cherchions séparément, chaque groupe pouvant communiquer avec les autres grâce aux casques. Il a décidé que j’irais avec lui. Non… Pourquoi moi? Tu as envie de me lâcher d’autres vacheries, mais sans que personne d’autre ne soit là? Mieux ne valait pas contester sa décision. Ça aurait donné lieu à une discussion que je ne désirais pas avoir et ce n’était ni le lieu ni le moment de toute façon.

Nous avons donc commencé à marcher quand nous avons entendu des bruits se dirigeant dans notre direction. Grâce à Berry, Ariste a découvert que c’était Lee et il l’a ramenée vers nous. Elle était un peu mal en point, mais Kyle avait l’air d’avoir fini l’opération (on pouvait voir des points de suture sur son ventre. Ariste lui a donné une potion rouge et sa barre de cœurs s’est remplie. Elle ne s’est ensuite pas gênée pour se coller sur son master adoré. Elle est vraiment mignonne. Parlant de collage… Julius a eu la joie (sarcasme) de voir revenir vers lui le tarpan qui semblait le vénérer comme la huitième merveille du monde. Sérieusement, je ne sais pas si Julius était heureux de le voir où s’il avait plutôt envie de lui tirer dessus. J’hésite entre les deux…

Lee nous a informés que Kyle était toujours prisonnier d’un village de cannibales. Quoi? Des cannibales? Muuu… Il avait fait diversion pour lui permettre de s’enfuir. La pauvre avait voyagé toute la nuit (étrangement, les ravageurs s’étaient tenus loin d’elle) et était affamée. Les ravageurs n’avaient apparemment pas très bon goût. Ew. Mais peut-être que quelques petits singes…?
-Sors tes ailes Kerns, lui aie-je demandé.
Grâce à la lumière dégagée par ses ailes, je n’aurais aucun problème à capturer l’ombre d’un des singes. J’en ai spotté un et il m’a aussitôt fait une face monstrueuse.
-Muuu…
-Euh, j’ai mes ailes sorties…
Kerns a rentré ses ailes, puis les a de nouveau sorties quand Lee s’est fait convaincre de goûter aux singes. J’ai détourné le regard et j’en ai descendu un à son niveau. Elle a croqué dedans, mais elle a aussitôt dit qu’il goûtait mauvais. Julius a utilisé le miroir de vérité pour y voir de plus près et il a ainsi découvert que les animaux dans le jour étaient en fait les ravageurs. Muuu… Vous comprenez maintenant pourquoi je capote autant? Au moins nous serions tranquilles jusqu’à ce que le soleil se couche. Kerns a mentionné avoir survolé cette nuit les ruines d’un temple et comme il avait senti une énorme puissance magique venant des environs, il pouvait y avoir un lien de cause à effet. Mais ce qui comptait pour l’instant était de retrouver tout le monde.

Nous avons fait une petite pause «Ariste pêche des poissons pour tous ceux qui en veulent et dieu merci les poissons étaient normaux» et nous sommes ensuite repartis. Lee pourrait nous guider jusqu’au village des cannibales en suivant l’odeur du sang. Pour aller plus vite, le tarpan de Julius servirait de porte-bagages et Ariste et Sheyenne se sont également transformés en beasts, totalement blancs comme Lee. Lee a semblé bien aimer le Ariste beast et s’est montrée plutôt possessive envers lui quand elle a remarqué une autre femelle. Je suis montée sur le dos de Sheyenne, mais je ne sais plus avec qui. Je m’en foutais sincèrement alors je n’y ai pas porté attention. À travers la forêt, sous les regards de ces animaux pas mignons du tout, nous avons voyagé un bon 10-12 heures. Quand nous nous sommes arrêtés, le soleil était en train de se coucher et j’apercevais de plus en plus de yeux rouges à travers les branches des arbres. Muuu… Au secours… Je veux m’en aller… Pourquoi est-ce qu’il faut que je voie ce genre de choses? Je n’ai pas l’esprit assez perturbé comme ça? Devant nous se trouvaient des parois de pics acérés et à l’intérieur de ces pics, le village des cannibales. J’étais morte de trouille, mais je ne l’ai pas montré. Aller me battre et risquer de mourir? Je me suis fait à l’idée. Aller me battre et risquer de finir sur une brochette? Non merci.

mardi 7 octobre 2008

Synonyme de oshawa: Lilianna

Wouhou! Enfin! Le retour des posts méga-depressed de Lili! Ça faisait tellement longtemps! C'est du Lili tout craché. Elle déprime et se met à penser n'importe quoi. J'adore ces moments-là parce que je peux vraiment écrire tout ce qui me passe par la tête. Ce qui n'est pas en blanc, c'est le mini-post que j'avais écrit juste avant. Comme ça va aller dans mon texte, j'ai tout mis ensemble. Enjoy!

Vanna voulait que Talis prenne un bâton pour se défendre.
-Vous avez des épées élémentales! Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec ça?
-Il faudrait quand même que tu ais quelque chose pour te défendre! lui a-t-elle répondu.
(Je seconde. Je ne me sens pas super à l’aise de te voir t’aventurer dans la forêt sans arme, surtout avec tous ces animaux mangeurs d’hommes dans les parages.)
Vanna a fait une belle tentative d’affuter la branche de Talis avec Akaryu, mais la branche est devenue un petit tas de cendre. Bon… c’était un bel essai.
-Ok Lili! m’a dit Vanna. La prochaine fois c’est toi qui t’en occupe!
-Euh… ok.
(Je veux bien essayer, mais je ne garantie pas le résultat. Moi et le taillage de branches…)

Tout le monde étant «armé», il fallait décider d’une destination.
-Où tu veux aller Talis? lui a demandé Vanna.
-Là-bas, a-t-il répondu en pointant la colonne de fumée qui montait au loin. C’est sans doute quelqu’un du groupe qui a fait ça!
-…Il n’a pas tort, aie-je approuvé.
(Où qu’on soit, on finit par foutre le bordel à plus ou moins grande échelle.)
Nous nous sommes donc enfoncés dans la forêt (muuu) à la recherche de nos compagnons. J’ai essayé de me dire que tout allait bien se passer, que j’étais bien entourée, que ces personnes seraient là pour me protéger si un danger survenait… J’ai tout essayé pour me convaincre, mais je n’y arrivais pas. Chaque bruit me faisait sursauter. Chaque mouvement que je percevais me faisait sursauter. Muuu…

Je paniquais ben raide et Talis avait l’air de penser que je m’énervais pour rien. Non! Il y a vraiment quelque chose! À chaque fois que j’entendais des bruits, ça semblait juste être des animaux innocents. Un petit lapin, un bambi… Mais quand je les regardais, il me faisait des faces monstrueuses et redevenaient tous mignons l’instant d’après. Muuu… Au secours… J’ai fini cachée derrière Talis à de nombreuses reprises. Aucune fois il ne m’a crue. Il a même pensé que j’avais peur du noir.
-Talis, come on! lui a dit Vanna. C’est son élément!
-…It could happen!
-Talis, j’adore les trucs dark et creepy, mais là j’ai vraiment la chienne!
-Lilianna, il n’y a rien.
Tiens, un oiseau. Quand son bec s’est ouvert et que j’ai vu la rangée de dents acérées…
-Hiii!
Je suis allée me cacher derrière la première personne du bord.
-Lilianna, m’a dit Talis, si tu te colles plus sur mon dos, je pense que nous allons fusionner.
-…Désolée. Désolée.
-Ne t’inquiète pas Lili, m’a-t-il rassurée, je vais te protéger.
-…Je sais.

Seigneur… Je suis vraiment pathétique. Je suis totalement incapable de me contrôler et à la moindre frayeur je m’agrippe à Talis comme si ma vie en dépendait. Il va vraiment commencer à en avoir assez de moi si je ne me contrôle pas un peu plus. Je voudrais être plus forte, mais je n’y peux rien. Il y a quelque chose autour de nous, quelque chose de tellement creepy que j’en viens à souhaiter que le soleil se montre. Pour que moi j’en vienne à prier qu’il y ait de la lumière, c’est vraiment grave. J’aurais souhaité de tout mon cœur que Talis me croie, mais il avait l’air de me prendre pour une folle plus qu’autre chose. Why can’t you believe me? I’m scared to death so why can’t you believe in me, just this once? Je semblais par contre avoir convaincu Vanna, qui avait maintenant presqu’autant peur que moi.

Vanna et moi étant légèrement non-opérationnelles (surtout moi), Talis a décidé qu’il allait partir en éclaireur. Quoi?
-Pas question! a protesté Vanna. On vient avec toi!
-Je vais mieux y arriver seul.
-Et tu vas te défendre avec quoi? lui a-t-elle demandé.
-Avec ça, lui a-t-il répondu en lui montrant la branche qu’il tenait. Et même si je n’ai pas d’arme, je peux me défendre.
-Lilianna, c’est toi qui décide, m’a dit Vanna, comme c’est toi qui tiens le plus à lui.
-Euh… Et bien…
(Pourquoi a-t-il fallu que tu dises quelque chose comme ça?)
Talis ne tenait pas du tout à s’embarrasser de deux filles complètement paranoïaques, mais moi j’avais vraiment peur de rester toute seule (no offense Vanna).
-Très bien, s’est résignée Vanna. Mais si tu n’es pas revenu dans cinq minutes, on vient te chercher!
-…Fine!

Talis est donc parti de l’avant et je suis restée avec Vanna, à compter dans ma tête les secondes qui s’écoulaient. C’est long… C’est long… C’est long…
-Vanna, ça fait cinq minutes, non?
-Oui!
Nous nous sommes mises en marche.
-Talis!
-Talis!
-…Come on! Je ne peux rien faire en cinq minutes!
Nous nous sommes regroupés et Talis a réussi à se dealer un dix minutes. S’il te plaît. Fais attention et surtout, dépêche-toi. Je ne veux pas rester plus longtemps que nécessaire dans cette forêt maudite. Une fois que ma safety zone fut hors de ma vue, je me suis sentie un peu plus craintive. Muuu… Je veux m’en aller…
-Lilianna, moi aussi j’ai peur. Je commence même à freaker! Mais j’essaie d’être forte. Tu ne pourrais pas essayer aussi?
-Muuu… Mais j’ai peur… Hiii!
C’était quoi ça? Oh, c’est un petit singe tout mignon. Tout mignon peut-être, mais comme les autres il m’a montré de longues dents et a eu l’air de vouloir me manger. Muuu… Non. Cette fois-ci, je ne dois pas me laisser impressionner. Taïo! Je me suis pitchée sur le singe pour lui faire la peau, mais il a réussi à se sauver.
-Lilianna, qu’est-ce que tu fais? C’est juste un singe!
-…
(Non, ce n’est pas juste un singe. C’est une bête monstrueuse qui voulait me manger.)

J’ai continué à fixer la direction que le singe avait prise (toi je t’attends au détour!) et c’est là que je les ai vus. Deux yeux rouges qui me fixaient intensément. Deux yeux rouges rattachés à un corps, le corps que j’avais vu dans mes rêves. Muuu… Je suis devenue blanche comme un drap et j’ai figé. J’étais totalement terrorisée. Oh mon dieu, ça existe vraiment…? Au secours… Je sentais l’odeur horrible, je voyais le sang qui dégoulinait de sa bouche, j’entendais sa respiration sifflante… Muuu… Je pense que Vanna a tenté de communiquer avec moi, mais j’avais tellement peur que je n’ai rien compris. Quand je me suis finalement décidé à tenter quelque chose, la bibitte avait sauté par-dessus moi et avait planté ses griffes dans mon dos, m’arrachant quelques lambeaux de chair. Ow… Je ne pense pas que Vanna l’ait vraiment vue, mais elle savait au moins maintenant avec certitude qu’il y avait quelque chose d’hostile autour de nous. Plus question maintenant de rester ici et d’attendre le retour de Talis. Nous sommes parties en courant à sa recherche et j’en ai été quitte pour un chunk de chair arraché à ma cheville droite par un des (oui, un des) nombreux monstres qui se rapprochaient de nous. Ça a fait super mal, mais j’ai réussi de peine et de misère à tenir le coup. J’avais beau leur balancer des oblivion en pleine gueule, il y en avait toujours plus. J’ai réussi à me transformer en ombre (ils avaient quand même l’air de savoir où je me trouvais) et Vanna a fait un fire shield autour d’elle, mais… elle a légèrement perdu le contrôle de son bouclier, qui s’est transformé en gigantesque brasier. Oh shit. Oh shit et oups.

Moi je serais correcte tant que je resterais dans l’ombre, mais Vanna était toujours en danger à cause des créatures. Elle a donc enlevé le bouclier autour d’elle (et tenté sans succès de commander à Akaryu d’enlever le brasier) et nous sommes reparties en courant dans la direction où Talis était censé être. Étant toujours en ombre, j’ai lancé des oblivion sur mon chemin pour que Vanna sache où j’étais et me suive. Je ne regardais derrière moi que de temps à autre, alors j’ai failli manquer Vanna quand elle est tombée dans un trou. Je suis retournée sur mes pas et toujours en ombre, je me suis glissée dans le trou où elle était tombée. Elle se retenait de peine et de misère aux parois avec ses mains. Plus bas il y avait des pics alors si elle se laissait tomber, elle deviendrait du shish kebab. Je me suis dépêchée de lancer quelques dark claw pour enlever le bout des pics et que Vanna puisse se laisser tomber en toute sécurité.

Tandis qu’elle me rejoignait, j’ai pu constater qu’un couloir s’ouvrait à notre gauche. Sur le mur juste à côté de l’ouverture, il y avait une switch. Ni Vanna ni moi n’avons pu déterminer s’il y avait un piège (quelle surprise) alors nous n’y avons pas touchée. Comme nous ignorions ce qui se trouvait à l’extrémité du couloir, j’ai décidé d’aller faire un petit tour de reconnaissance dissimulée dans l’ombre. Je n’ai pas eu à marcher longtemps pour parvenir à une intersection en «T». Vanna m’avait rejoint et nous avons un peu trop haussé le ton, ce qui a attiré les créatures qui se terraient dans cet endroit. J’ai également entendu des bruits de pas, qui se sont arrêtés quand nous nous sommes mises à parler plus fort, mais je n’ai pas eu le temps de m’en préoccuper. J’ai crié à Vanna de rebrousser chemin pendant que je m’occuperais des monstres à coup d’oblivion. Malgré toute ma bonne volonté, il est vite devenu évident qu’ils étaient beaucoup trop nombreux pour moi. Je suis donc retournée près de Vanna. Il était top tard pour essayer de nous enfuir par un des couloirs et même si je nous téléportais par les ombres jusqu’à la surface, ça ne réglerait pas le problème des bibittes. Peut-être que si je trouvais l’ombre de quelqu’un du groupe…?


Les créatures se rapprochant dangereusement vite, il ne fallait pas qu’on perde de temps. J’avais repéré l’ombre de Julius alors je me suis dit qu’il fallait qu’on se rende auprès de lui. Je sais que Vanna n’est pas folle de lui, mais c’est quand même notre chef. Je suis réapparue une fraction de seconde, j’ai agrippé Vanna et je nous ai téléportées hors de là. Nous sommes réapparues directement derrière Julius. J’ai à peine eu le temps de dire «salut» que Julius me donnait un coup de poing sur le visage, sur ma joue gauche pour être plus précise.
-…Ow.
Pourquoi tu m’as frappée? Ce n’est pas bien que j’aie voulu te rejoindre en premier parce que tu es mon chef? J’ai mis ma main sur ma joue pour tenter de calmer la douleur (je vais tellement avoir un bleu) et je me suis mordue les lèvres pour empêcher mes larmes de trop couler. J’ai mal…
-Mais qu’est-ce que vous faites là? nous a reproché Julius. Vous n’avez pas de tête?
-…
(…Ben là… On se serait fait tuer par les trucs dégueus qui décapitent le monde.)
-Vous n’avez vraiment pas de cerveau vous! m’a critiquée Julius. De toute façon, vous n’en avez jamais eu!
-…Ben là…
-Tout ce que vous avez c’est votre corps! Tout ce que vous faites, c’est vous en servir pour aguicher les hommes!
-…Non…

Je ne suis plus comme ça. Il me semble que tu le savais, non? Alors pourquoi tu es méchant comme ça avec moi? Ça te fait donc plaisir de me voir pleurer?
-Moi elle ne m’aguiche pas! m’a défendue Kerns.
-Mais si! a repris Julius. Regarde-la! En ce moment même elle t’aguiche!
-Ben là…
(Je ne fais rien du tout…)
-Je me demande bien ce que les deux garçons ont pu vous trouver? s’est-il demandé. Peut-être que c’est un trip de mâle? Posséder un corps vide?
-…
(…Pourquoi tu fais ça? Pourquoi tu fais ça devant tout le monde? Je pensais que j’avais agi correctement dernièrement. Qu’est-ce que j’ai fait de mal? Pourquoi tu fais absolument tout pour me rabaisser?)
-Dites-le donc, a-t-il continué. Au fond, vous aimez ça les ruelles?
-…
Ça a été le coup de grâce pour moi. Je me suis sentie devenir blanche comme un drap et mes yeux se sont mis à couler tous seuls. Je le savais. Je savais au fond de moi que je méritais ce qui m’était arrivé. Je savais aussi que c’était l’opinion de Julius. C’était juste trop beau pour être vrai.

La faible estime de moi-même que j’avais réussi à reconstruire ces derniers temps fondant comme neige au soleil, j’ai à peine remarqué que Vanna frappait Julius «au bon endroit» pour me défendre. Pourquoi tu l’as frappé? Il n’a fait que dire la vérité. Quelques instants plus tard, Julius semblait reprendre ses esprits, accoté sur un mur le temps que la douleur passe.
-Mais qu’est-ce qui se passe? a-t-il demandé.
Vanna et Kerns ne se sont pas faits prier pour lui dire qu’il m’avait gravement insultée.
-Je suis désolé, s’est-il excusé. Je ne m’en souviens pas. Je ne devais pas le penser.
(Arrête. Arrête de faire semblant d’être gentil avec moi. Je sais ce que tu penses vraiment de moi, alors arrête. Plus de faux-semblant, d’accord? C’est vraiment pathétique comme excuse. «J’ai oublié»! Même pour moi ça serait dur à avaler. Tu n’as vraiment pas une haute opinion de mon intelligence pour penser que je vais croire ça. Et puis comme si j’allais croire quoi que ce soit venant de toi.)

Quand Ariste a commencé à péter une fuse, Kerns et Julius ont eu l’idée de me demander de me servir de mes épées pour le contrôler par son ombre.
-Fuck you! Voir que je vais vous aider!
-Lilianna! m’a dit Julius.
-Non! Je sais comment ça va revirer! «Aide-nous»! Et après tu vas recommencer à m’insulter!
(Ariste a déjà commencé d’ailleurs. Oui Ariste, merci de me traiter de pute et de me rappeler l’épisode des «putes attaques» sur le bateau des buccaneers. Je ne suis pas sûre s’il a dit «avoue que tu aimes faire ça» ou «tu sais juste faire ça» tant j’étais occupée à chialer après Julius, mais ça revient du pareil au même. Je suis juste une pute et c’est ce que tout le monde pense.)
-Lilianna, m’a calmement dit Kerns en me touchant les épaules.
-…Toi… Touche-moi pas, criss!
Débrouillez-vous tous seuls avec vos «chicanes de couple»! Moi, je m’en vais! J’ai enlevé ma botte (il en manque un morceau anyway) et j’ai déchiré un morceau de mon manteau pour bander ma blessure à la cheville (c’est vraiment dégueulasse. Presqu’autant que lorsque Minos m’a fait exploser les pieds). J’ai repris mes épées dans mes mains, bien déterminée à redevenir une ombre et à foutre le camp.

Quand j’ai eu mes épées en main, quelque chose d’étrange s’est produit. Quand je regardais Ariste et Julius, ma vision semblait dédoublée. Comme si je voyais, superposé à eux, un des monstres que j’avais aperçus dans la forêt. Alors ils seraient contrôlés par eux? Leurs gestes peut-être, mais le reste… Ne comptez pas sur moi pour le croire. Si je peux au moins les arrêter de se taper dessus, ça fera toujours ça de fait. Kerns s’en est chargé avant moi. Il a essayé de mettre Ariste ko, mais il lui a cassé le cou et Ariste s’est écroulé par terre. Eh merde! Pendant que Kerns retournait se défendre contre Julius, j’ai vu Ariste se relever(?) et replacer son cou d’une manière qui me faisait penser aux créatures. Je suppose que c’est une preuve de plus qu’il est contrôlé par eux. J’ai réussi à contrôler Ariste par son ombre, mais il a rappelé Sun Lao à lui et nous a balancés des ice spike en pleine figure. J’ai réussi à les éviter et j’ai fait en sorte qu’Ariste s’assomme lui-même.

Quand je me suis tournée vers Julius pour le contrôler à son tour, j’ai senti une grande colère m’envahir. J’avais très envie de lui péter la gueule. Je n’ai malheureusement pas eu le temps d’agir. Une grosse lumière blanche s’est dégagée de Kerns et s’est dirigée vers nous à toute vitesse. Les deux seules pensées qui m’ont traversé l’esprit avant que je ne m’évanouisse furent «C’est trop de light!» et «j’espère que ça va me tuer».

Black out.

J’espérais presque l’attaque de Kerns m’achève. Je n’aurais plus ainsi à subir les remarques blessantes de tout le monde. Être libérée définitivement de toute cette souffrance. Qu’est-ce que je ne donnerais pas pour que ça arrive…? Quand le noir a fait place aux cauchemars, j’ai su que la vie n’en avait pas fini avec moi. Ça ou alors j’étais rendue en enfer, condamnée à revivre les pires moments de ma vie.

C’était la nuit. Il pleuvait. Je ne reconnaissais pas les bâtisses autour de moi, mais je savais que j’étais à Darsack. Dès que j’ai fait cette réalisation, j’ai essayé de reculer, d’enfoncer mes pieds dans le sol pour m’empêcher de continuer, mais mon corps semblait doué d’une volonté propre et continuait quand même. Plus j’avançais et plus j’avais peur, parce que je savais où je me rendais. Il faisait de plus en plus noir et l’atmosphère était de plus en plus oppressante. J’espérais de tout cœur que mon intuition me trompait, mais tandis que je me rapprochais, mes battements de cœur de plus en plus paniqués ne faisaient que confirmer mes pires craintes. Quand j’ai tourné le coin de rue fatidique, elles se sont bel et bien confirmées. Au fond de la ruelle m’attendaient quatre silhouettes encapuchonnées. J’ai tout de suite su qu’il s’agissait des hommes qui m’avaient agressée. J’ai essayé de m’enfuir, mais une petite voix dans ma tête ralentissait mes gestes. Cette voix, la mienne, me disait : Pourquoi essaies-tu de t’enfuir? Tu mérites ce qu’ils vont te faire. Tu mérites de souffrir pour rembourser toute la souffrance que tu as causée.

Alors même si une partie de moi voulait s’en aller, j’en ai été incapable. Pour une seconde fois, je n’ai eu d’autre choix que de subir les pires assauts. Personne n’est non plus venu à mon secours cette fois-ci, mais en plus, pendant que je me faisais violer, j’ai entendu dans ma tête les voix de tous ceux à qui je tenais. Ils me disaient mes quatre vérités. Et rien de ce que j’entendais ne me semblait faux. Ils ont tous raison. Je suis une merde. Non, encore pire. Une sous-merde. Une ratée. A pathetic excuse for a human being. Une idiote. Une pauvre fille sans cervelle qui ne sait rien faire d’autre qu’aguicher les hommes et écarter ses cuisses pour eux (un ou plusieurs hommes à la fois) que ce soit de façon consentante ou non. Une pute. Une vulgaire prostituée de bas-étage. Une misérable catin dont le seul atout est son corps. Une traînée qui ne sait que tromper et faire souffrir ceux qui l’entourent.

I was a fool. I was such a fool to think people could believe in me, could believe I sincerely wanted to change and make up for what I did. They don’t care. No one cares. Quoique je dise ou fasse, malgré tous mes efforts, ma parole est toujours mise en doute. Par exemple, j’ai essayé de convaincre Talis qu’il y avait des monstres, mais il ne m’a pas crue. Il a seulement pensé que j’étais complètement paranoïaque. Quelque soit le sujet touché, on ne me croit pas. On s’attarde à ce que j’étais et pas à ce que je suis ou que je pourrais être. Peu importe la souffrance que j’ai vécue et les épreuves que j’ai traversées, je suis condamnée. Une chance que je n’ai pas confié à Talis ce que j’avais enduré à Darsack et dans le désert, malgré l’envie de me confier qui me démangeait, malgré le besoin viscéral de me reposer sur une épaule compatissante. Il aurait fait comme Julius vient de faire, me dire que je le méritais.

Les émotions, c’est vraiment de la merde. J’ai été idiote de me faire avoir aussi facilement.

C'était de la grosse bullshit.

Toutes ses histoires de «vous devez travailler fort pour regagner ma confiance et celle des autres» et de «vous ne méritez pas ce qui vous est arrivé».

C'était de la grosse bullshit.

Toutes ses belles paroles d'encouragements, il les a sans doute dites pour mieux pouvoir me rabaisser par la suite. Son opinion de moi n'a pas changé.

Il était peut-être contrôlé par ces créatures, c'est quand même ce qu'il pensait vraiment qu'il a dit. Ça a commencé avant la grotte.

Je l'avais bien compris à son «vraiment?».

Il me considère toujours comme une salope. Une pute. Une aguicheuse sans cervelle qui sait seulement se servir de son corps. Une femme qui ne peut rien faire d'autre pour les hommes à part leur ouvrir ses cuisses. Une moins que rien courant après le viol parce qu'elle aime ça. Sa remarque sous-entendant que je méritais ce qui m'était arrivé.

Il ne pense pas non plus que je mérite Nakago (ou que je méritais Talis). Il n’a pas tort là non plus. Nakago est si merveilleux, si… parfait. Moi je suis si… ordinaire. Je n’ai réussi qu’à le faire souffrir (et à écarter mes cuisses pour lui). Il pourrait avoir n’importe quelle fille. Il doit y avoir… il y a des tonnes de filles plus belles et gentilles que moi, alors pourquoi moi? Pourquoi m’aime-t-il? Pourquoi ne regarde-t-il aucune autre fille que moi? Je ne le comprends pas du tout.

Au fond de moi, je savais déjà tout ça. Je devrais remercier Julius dans ce cas. Parce qu'il n'a fait qu'énoncer tout ce que je savais déjà.

J'ai mérité ce qui m'est arrivé.

Je mérite tout ce qui m'arrive.

Alors ses histoires de «je ne m'en souviens pas»? Yeah, right.

Je ne serai plus jamais assez idiote pour tomber dans le panneau. Je n'avais déjà pas envie de me confier à lui au départ, mais je l'ai fait pareil, me disant que peut-être... Regardez où ça m'a menée.

J'avais bien raison. Quand on confie aux autres nos plus grandes craintes, nos pensées les plus intimes, ça finit par nous retomber dessus.

C'était de la grosse bullshit.

Plus jamais. Plus jamais je ne me ferai prendre à ce jeu. Surtout pas par lui.

Il y a quelque chose de pire qu’oshawa?

lundi 6 octobre 2008

C'était de la grosse bullshit

C'était de la grosse bullshit.

Toutes ses histoires de «vous devez travailler fort pour regagner ma confiance et celle des autres» et de «vous ne véritez pas ce qui vous est arrivé».

C'était de la grosse bullshit.

Toutes ses belles paroles d'encouragements, il les a sans doutes dites pour mieux pouvoir me rabaisser par la suite.

Son opinion de moi n'a pas changé. Il était peut-être contrôlé par ces créatures, c'est quand même ce qu'il pensait vraiment qu'il a dit.

Ça a commencé avant la grotte. Je l'avais bien compris à son «vraiment?».

Il me considère toujours comme une salope. Une pute. Une aiguicheuse sans cervelle qui sait seulement se servir de son corps. Une femme qui ne peut rien faire d'autre pour les hommes à part leur ouvrir ses cuisses. Une moins que rien courant après le viol parce qu'elle aime ça. Sa remarque sous-entendant que je méritais ce qui m'était arrivé.

Au fond de moi, je savais déjà que c'était le cas. Je devrais le remercier dans ce cas. Parce qu'il n'a fait qu'énoncer tout ce que je savais déjà.

J'ai mérité ce qui m'est arrivé.

Je mérite tout ce qui m'arrive.

Alors ses histoires de «je ne m'en souviens pas alors je ne dois pas le penser»? Yeah, right.

Je ne serai plus jamais assez idiote pour tomber dans le panneau. Je n'avais déjà pas envie de me confier à lui au départ, mais je l'ai fait pareil, me disant que peut-être... Regardez où ça m'a menée.

J'avais bien raison. Quand on confie aux autre nos plus grandes craintes, nos pensées les plus intimes, ça finit par nous retomber dessus.

C'était de la grosse bullshit.

Plus jamais.

Plus jamais je ne me ferai prendre à ce jeu. Surtout pas par lui.