vendredi 18 avril 2008

Euh...Je me sens un peu trop regardée...

Plongée dans un pseudo-sommeil réparateur, je me suis réveillée quand quelque chose m’a chatouillé le nez.
-Huh?
J’ai ouvert péniblement mes yeux encore tous ensommeillés et j’ai vu Ariste qui était penché sur moi, une plume à la main.
-Qu’est-ce que tu fais? lui aie-je demandé.
-Bon matin! m’a-t-il répondu.
-…
Bon matin à toi aussi, mais pourquoi il fallait que tu me réveilles? Pour une fois que je dormais bien. Enfin… Si on peut appeler «rêver de théières et de tasses» bien dormir. Je me demande si un jour je serai à nouveau capable de faire des rêves dignes de ce nom. Ces temps-ci, je ne fais que des cauchemars et maintenant, aussi des rêves bâtards.

Ariste a réveillé tout le monde avec la plume. Aux cas extrêmes (Kyle et Jillian), il s’est fait un plaisir de leur dessiner des moustaches avec un de ses crayons. Comme Kyle semblait avoir atteint le point de non-retour, Ariste a même fabriqué une petite crois avec des branches et il l’a plantée dans le sol au-dessus de la tête de Kyle. Paix à son âme. Comme nous n’étions pas pressés de partir dans l’immédiat, nous avons pris le temps de déjeuner. Ariste a préparé un… un… bouilli(?), mais ni la couleur et ni les bulles qui sortaient du mélange ne m’inspiraient, alors j’ai grignoté un légume. Je ne sais pas quel type de légume c’était, mais c’était mangeable. J’ai remarqué que nos fluff balls tournaient autour du bol de bouilli. Ils avaient probablement faim. J’ai demandé à Lou ce qu’ils mangeaient et il m’a répondu «à peu près n’importe quoi». J’ai tendu mon légume vers ma fluff ball, mais Kerns m’a devancée. Il a déposé un bol de bouilli par terre pour nourrir Gadget, mais tous les fluff balls ont sauté dessus.
-Merci de les avoir nourris Kerns! lui aie-je dit.
-…Y’a pas de quoi!

Je finissais de manger quand les deux beaux aux bois dormant se sont réveillés. Kyle n’était pas content du tout de ses moustaches. Il faut dire que ça lui donnait un air pas très avantageux. Il ne manquait maintenant plus que Julius et… Indigo? C’est qui Indigo?
-Indigo? aie-je demandé à Ariste.
-La blonde de Julius!
-Ah…
Si Laguna était ici, que Julius se trouvait avec elle et qu’ils n’étaient pas rentrés de la nuit, on pouvait facilement deviner qu’ils avaient voulu… passer un peu de temps ensemble. Il fallait aller les chercher, mais personne ne voulait s’en charger, par peur de les surprendre… en pleine discussion et/ou de recevoir un 25 de force en pleine tronche. C’est donc Rage qui a été élu volontaire.

Peu après que Rage fut parti, nous l’avons entendu hurler, comme s’il était en train de se faire torturer. Sheyenne est allée voir ce qui se passait et elle est revenue quelques minutes plus tard avec lui. Quand Julius et Indigo sous forme de bébé beast sont arrivés, Vanna, Sheyenne et moi sommes allées à la rivière pour faire un brin de toilette. Vanna s’est dépêchée et elle est retournée au camp, près de Salem. J’ignorais qu’elle l’appréciait autant.
-Lili, est-ce que ça va? m’a demandé Sheyenne, après le départ de Vanna.
-…Bien sûr. Pourquoi ça n’irait pas?
-Parce que tu ne dis plus rien!
-Je ne dis jamais rien.
-Là c’est pire! Tu… tu te fonds dans le décor!
-Je me fonds toujours dans le décor.
-Mais là c’est pire! Avant on faisait pleins de choses! Mais là… Je pensais qu’on était amies!
-…Tout va bien Sheyenne!
-Ok!
Elle m’a lancé plusieurs vagues d’eau jusqu’à ce que je sois complètement trempée.
-Hiii!
Non seulement j’étais trempée, mais le tissu de ma robe était devenu transparent. Je me suis tout de suite couvert la poitrine de mes deux mains.
-Pourquoi t’as fait ça? J’ai juste une robe de méréenne!
-Tu vois? Tu n’es plus capable de t’amuser!
-Ma robe est devenue transparente! Pas question que je retourne là-bas comme ça!
-Pas grave!
(Pas grave? Je préférerais mourir plutôt que de retourner au camp comme ça et laisser les gars voir mes sous-vêtements!)
Sheyenne m’a tapoté pour faire sécher ma robe plus rapidement. Je sais bien qu’elle ne pensait pas à mal, mais me faire touche ainsi m’a mis plutôt mal à l’aise. Je l’ai repoussée à bout de bras. Elle ne s’est pas découragée et elle m’a fait une sneak attaque pas subtile et elle m’a huggée à mort. Mon cœur s’est mis à battre très rapidement et j’avais de la difficulté à respirer.
-Hiii! Lâche-moi!

Je l’ai repoussée d’aplomb et je me suis un peu éloignée. Ça m’a fait peur d’être aussi près de quelqu’un. Tout le monde semble que ça ait été une illusion et ça ne les a peut-être pas marqués, mais moi, oui. Même si c’était une illusion, je suis incapable de considérer ce qui m’est arrivée comme tel, pas après tout ce que j’ai vécu dernièrement. Après mes agressions, j’ai réussi à me refaire à l’idée de me faire toucher. Quand Nakago m’a prise dans ses bras, je n’ai pas eu peur. Je vais juste avoir besoin de temps, de beaucoup de temps.
-Qu’est-ce qui se passe? m’a-t-elle demandé. Pourquoi tu ne veux pas que je te hugge?
-…Je n’ai juste pas envie, aucune raison particulière.
-Est-ce que ça va? a demandé une voix.
(Ouai! C’est Sam! Je suis sauvée!)
-J’ai entendu miss Sophia crier!
-Oui! Miss Sophia ne va pas bien!
Sam s’est penché vers moi et il m’a sniffée.
-Elle n’a pas l’air malade, a-t-il conclu.
-Tu vois? aie-je dit à Sheyenne. Tout va bien!
-Vous en voulez? m’a demandé Sam en tendant sa patte vers moi. C’est du miel! Enfin je crois que c’est du miel!
J’en ai pris avec un doigt et c’était effectivement du miel. Il faut donner ça à Sam : où qu’il soit, il réussit à trouver du miel, et du bon miel. Je me rappelle quand j’en avais fait goûter à Tania. Elle nous en avait mis plein les cheveux à toutes les deux. Et quand je l’avais présentée à Sam, elle l’avait tapoté de ses petites mains collantes et elle s’était retrouvée avec plein de poil collé sur elle. Elle était tout simplement adorable, elle l’a toujours été d’ailleurs…

Nous sommes ensuite retournés au camp, sans que Sheyenne ne me redemande si j’allais bien. Tant mieux! Avec un peu de chance, elle va oublier! Nous sommes repartis presqu’aussitôt. J’ai encore embarqué derrière Bob, comme ça n’avait pas l’air de le déranger. Je me demande sincèrement pourquoi il est si gentil avec moi. Non seulement il ne semble pas m’en vouloir pour ce qui est arrivé avec Talis, mais il est gentil! J’ai perdu l’habitude qu’on ait des gestes agréables envers moi, alors je veux simplement en connaître la raison. Peut-être qu’il est un extra-terrestre? Si c’est le cas, il vient de quelle planète? La planète des tatas gentils?

Nous en avons eu pour deux jours de chevauchée. Les paysages étaient magnifiques et la température très clémente. Le pire qui se fut produit fut notre insuccès à attraper des «lapins». Nous sommes donc arrivés à Fania sans problème. Les bâtisses qui se trouvaient devant nous n’étaient que le camp fortifié. La véritable ville se trouvait plus en haut sur la montagne. Le général Néo est parti de l’avant pour avertir la ville et éviter ainsi une commotion. C’est vrai qu’avec deux beasts, nous risquions de créer un léger choc aux habitants de la ville. Néo est revenu avec un homme d’une soixantaine d’années, le général Gladius, le représentant de la ville. Quand il nous a vues, Sheyenne, Vanna et moi, il a ouvert de grands yeux. Apparemment, il n’y avait… aucune femme dans cette ville? Euh… Je sais bien que les méréens sont censés être super gentils et hyper respectueux des femmes, mais je ne crois pas que je vais aimer me promener dans une ville avec tous les regards (masculins) pointés sur moi. Le général Gladius nous a dit que nous allions pouvoir rester à la caserne. Quant à nos animaux de compagnie, ils pourraient rester dans la cour. Animaux de compagnie? Ah, il parle des beasts. Nos deux gigantissimes compagnons auraient pu facilement se sentir insultés, mais la princesse Tu-Maï nous a dit de ne pas nous en faire avec ça. Ça évitait effectivement de longues explications Ce soir, au coucher du soleil, un bateau marchand devait arriver en ville. Nous allions pouvoir embarquer dessus pour nous rendre à la capitale.

Le général Néo est parti de son côté et nous, nous sommes allés à la caserne. Comme la plupart d’entre nous étaient très intrigués par ce dont une ville méréenne avait l’air, nous sommes presque tous sortis faire un tour. Je craignais que mes… deux attributs un peu trop évidents ne me fassent trop remarquer, mais comme le fait que nous soyons des femmes ne semblaient pas déranger à qui que ce soit, je suis allée aussi. Je suis partie avec Kyle et Sheyenne. Je ne voulais pas déranger les amoureux qu’ils étaient, alors j’ai marché derrière eux. J’ai ainsi pu voir Kyle prendre la main de Sheyenne dans la sienne, de façon possessive.
-Je ne veux pas qu’on t’approche! a dit Kyle à Sheyenne.
(Trop cute!)
-Je pensais que c’était parce que tu m’aimais bien, lui a-t-elle répondu.
-Ça aussi…
Tellement trop cute! Si vous saviez comme ça me manque, les activités de couple : se tenir par la main ou bras-dessus bras-dessous, se bécoter dans le cou, une main qui se resserre autour de ma taille de façon protectrice, se murmurer des petits mots d’amour ou des paroles coquines à l’oreille… Vivement que cette histoire de fous soit terminée! J’ai tellement hâte de retrouver Nakago et de… Ah, c’est vrai. C’est un artefact… Je pense que je vais arrêter de planifier mon avenir. Ça vaut mieux pour ma santé mentale.

Tout en marchant, j’ai pu remarquer que les gens… pardon, les hommes, nous regardaient beaucoup. Euh… Je sais bien que vous n’avez pas de femmes ici, mais si vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher de nous regarder, faites-le de façon un peu moins insistante. Ça me rend vraiment mal à l’aise.
-Vous avez vraiment une belle enfant! nous a dit un passant.
-Euh…
-Vous êtes vraiment chanceux d’avoir une fille! nous a dit un autre. Vous êtes bénis des dieux!
Euh… C’est parce que Sheyenne n’est pas ma fille… Encore moins notre fille… Tout le monde semblait cependant en être persuadé et Sheyenne s’est fait pater et frotter les cheveux à plusieurs reprises. Elle trouvait la situation tellement drôle qu’elle était pliée en deux.
-Une minute… Ils ne pensent quand même pas que nous…? m’a demandé Kyle.
-…
Quand il a compris, il s’est aussi mis à rire. Non… Non… Ce n’est pas drôle… Je suppose que j’aurais dû m’amuser aussi de ce quiproquo, mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas qu’on me croit mariée avec Kyle ou avec qui que ce soit d’autre à part avec N… mon artefact vivant.

Même si elle trouvait la situation drôle au début, Sheyenne a fini par se lasser de se faire considérer comme une enfant. Elle a donc utilisé son collier pour se transformer en humaine. Seul petit problème : son linge ne s’est pas adapté à sa nouvelle grandeur. Elle s’est retrouvée avec une robe hyper serrée sur le dos. C’était tout simplement trop indécent. Sur notre continent, ça aurait constitué une invitation pure et simple au viol. Elle a fini par se rapetisser quelque peu, rendant l’indécence un peu moins pire et arrêtant aussi les saignements de nez automatiques des hommes qui la regardaient. Nous avons retrouvé Salem et Vanna, qui nous a donné des capes. Nous l’avons mise, mais je ne crois pas que ça a servi à grand-chose, toute la population semblant être au courant de la présence de femmes en ville.

Étant affamés, nous avons décidé (enfin, ils ont décidé, moi je n’ai fait que suivre) d’aller manger dans un resto. Sheyenne est partie en avant avec Kyle, lui tenant la main. Tiens, ma fille et mon mari sont partis en avant… Salem a pouffé de rire en m’entendant penser ça. Je me voyais bien dire ça à Nakago : Nakago, mon amour, j’ai été mariée avec Kyle. Tu le savais? Non, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de dire ça, même en blague.
-Non, en effet, a approuvé Salem.
C’est vrai. Nakago déteste assez Kyle pour vouloir le tuer encore plus. Quant à moi… Il est assez short fuse en ce qui concerne mes fréquentations masculines qu’il pourrait le prendre plutôt mal. Nous avons abouti à la terrasse du Soleil Levant. Dès l’instant où nous avons pointé notre nez, nous nous sommes faits observées avec beaucoup d’attention. Comme personne ne savait lire le méréen, le serveur nous a aidés à choisir. Je ne me rappelle plus ce que j’ai mangé (j’ai pris la même chose que les autres), ni ce que j’ai bu (un truc sans alcool, je crois que c’était peut-être du nectar), mais c’était délicieux. Il n’y a pas à dire, les méréens savent s’y faire en matière de bouffe et de vêtements.

Nous finissions notre repas dans le plus grand calme (à part pour tous les clients de l’endroit qui nous fixaient avec de très grands yeux) quand Ariste et Kerns sont arrivés en courant. Ils avaient l’air totalement paniqués. Ils avaient croisé Sébani, qui cherchait Jessie (aka Smiley) et qui leur avait dit que les buccaneers se trouvaient ici. Quoi? Les buccaneers sont ici? Moi aussi, je me suis mise à paniquer. La dernière chose dont nous avons besoin en ce moment, c’est de nous retrouver face à face avec eux. Quand Julius est arrivé, avec Indigo/bébé beast dans les bras, il a été un des rares à ne pas paniquer. Nous sommes tous retournés à la caserne, à l’exception de Julius et d’Ariste, qui sont partis retrouver Sébani, pour tirer cette situation au clair, et de Kerns, qui est parti informer Lou de ce qui se passait.

Ce n’est que quand Kerns et Lou sont revenus que nous avons pu souffler un peu. Il ne s’agissait en fait que d’une fausse alerte, les buccaneers n’étant nulle part en vue. Quand Julius est revenu avec Ariste, il nous a confirmé la même chose. Tant mieux. Cette fausse alerte nous ayant tous mis sur les nerfs, tout le monde est parti se coucher. Euh… On n’était pas censé embarquer sur un navire marchand? Peu importe. J’étais tellement stressée à propos de tout et j’avais beau être habituée à dormir sur le sol, je me rendais compte que ce n’était pas foule confo. Je me sentais courbaturée de partout, sans compter que mes heures de sommeil étaient peuplées de cauchemars ou simplement de rêves pas très agréables/bâtards la plupart du temps. Avec un peu de chance, j’arriverais peut-être à dormir comme il le fallait dans un vrai lit. Quoique, avec une porte qui ne se verrouille pas, j’en doute. Mmmm… Je pense que je vais la barricader avec un meuble. Oui… Ça c’est une idée… J’ai pris une commode et je l’ai tirée derrière la porte. Voilà! Comme ça, je suis certaine que personne ne viendra me déranger pendant la nuit pour me déshabiller. Je me suis ensuite couchée en petite boule sur le lit, espérant que le sommeil me gagnerait rapidement. Seigneur, c’est vraiment rendu grave. Il faut que je me barricade pour me sentir en sécurité et je suis en train de virer folle à être trop près des gens. Quelqu’un me regarde et je me sens hyper mal à l’aise. Je ne suis même plus capable de laisser ma meilleure amie me hugger. Qu’est-ce que ça va être quand je vais revoir Nakago? Non, il faut que je règle cette situation avant que je ne le revoie. Parce qu’il ne comprendra pas mon attitude et risque d’en être blessé. Mais qu’est-ce que je pourrais faire, qui soit radical, et qui règlerait tout? Mmmm… Je sais. Un bain de foule. Oui… Ça me fait peur, mais je ne voie pas comment je pourrais me réhabituer au contact des autres rapidement. Ça vaut la peine d’essayer, alors demain à la première heure, j’irai faire un tour en ville… toute seule…


2 commentaires:

Eos / Michael a dit...

aucune femmes, ça ne doit pas être beau une ville ou il n'y en a pas et que les hommes à l'intérieur sont en manque, mais ce n'est sûrement pas ce qui risque de vous arrivez heureusement

Lyra a dit...

Heureusement non! Les méréens sont censés être hyper respectueux et tout le tralala, alors il ne devrait rien arriver.