mercredi 30 avril 2008

Définition de la compagnie des tapons selon Wikipédia

Merci Caro-chan, de m'avoir inspirée!


Archaïque et fière de l'être

C'est la game de la semaine passée.

Je ne me suis pas éveillée au son d’un oiseau en full plate ce matin-là. J’étais en train de rêver de sets de thé quand je me suis fait réveiller en sursaut par quelqu’un qui me brassait.
-Hein?
Laguna était penchée au-dessus de moi.
-C’est déjà le matin?
-Non, il s’est passé quelque chose, m’a-t-elle répondu.
-Ok…
-Minos s’en est pris à Vanna et à Kerns. Tout le monde va dormir dans la grande salle. C’est plus sûr.
-Ok… Je vais prendre ma couverture et mes affaires.

Après avoir pris mes affaires, je me suis retournée vers la porte et… il n’y avait plus de porte… Et plus de meuble qui la barricadait non plus… Juste des débris… Euh…
-Désolée, s’est excusée Laguna. Mais ce n’est pas ma faute si les portes sont faites en papier!
-Ça va…
Pauvre meuble... Paix à son âme. Je vais devoir trouver un moyen plus solide pour me barricader à la prochaine nuit. Tout le monde se trouvait déjà dans la salle. J’ai vu Vanna sortir de la salle de bain, l’air complètement décrissée. Elle a pris son sac et est retournée se changer. Quand elle est définitivement sortie, elle est allée se fondre dans un coin dark et creepy (euh… c’est moi qui fait ça d’habitude) et je l’ai entendu pleurer. Euh… Qu’est-ce qui se passe? Je n’ai jamais vu Vanna pleurer, alors ça doit être quelque chose de grave. Salem est allé la rejoindre pour la réconforter.
Muuu… Je ne suis pas sûre que j’ai envie de savoir ce qui s’est passé.

Je suis allée m’assoir contre un mur, regardant tous ces gens autour de moi qui avaient tous l’air d’être tellement dans la joie. Euh… C’est moi qui a l’air de ça d’habitude… Talis et Bob sont venus s’assoir de part et d’autre de moi et ils avaient l’air aussi perdus que moi.
-Qu’est-ce qui se passe? a demandé Talis.
-Je ne sais pas, lui aie-je répondu.
-Je crois qu’on a manqué quelque chose, a conclu Bob.
-Sans doute…
(Mais est-ce qu’on veut vraiment savoir ce qu’on a manqué…?)

À force de regarder cet attroupement de gens déprimés, j’ai fini par m’endormir. J’ai rêvé de gens qui pleuraient et de théières qui volaient dans les airs. Seigneur… Je suis vraiment rendue grave… Si ça continue comme ça, je vais voir le visage de Nakago sur les théières. Vivement que je le revoie pour que je lui pose la question. Mais je fais comment pour aborder le sujet? «Mon amour, es-tu un artefact?» C’est un peu direct pour moi, mais c’est sans doute la meilleure façon de procéder. J’ai eu une nuit bizarroïde et un réveil tout aussi étrange. Tout comme les lapins-kangourous, les oiseaux à full plate pullulent dans ce pays. Notre réveil a donc été une gracieuseté de ces… charmantes créatures auxquelles je crisserais bien quelques taloches pour les faire taire. C’est dommage que Café ne soit pas là, il s’en serait chargé avec grand plaisir. Je n’aurais jamais cru que j’aurais dit ça un jour, mais il me manque. Oui, Café me manque… Il a beau être un peu con (d’accord, enlevez le «un peu»), mais je m’ennuie quand même de lui et de ses «Wraa».

Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai constaté que la moitié des gens avaient l’air de ne pas avoir dormi et l’autre moitié (qui incluait entre autre Talis, Bob et moi) ne comprenait toujours pas ce qui s’était passé. Nous n’avons pas eu le temps de demander des explications, car le bateau que nous devions prendre était arrivé durant la nuit. Nous sommes donc partis tout de suite en direction du port. Quand nous sommes arrivés et que les marins se sont aperçus qu’il y avait des femmes parmi notre groupe, toute l’activité a semblé s’arrêter et j’ai entendu des «Des femmes! Il y a des femmes!» venant d’un peu partout. J’ai ensuite senti les regards de tous les hommes présents autour de nous se poser sur nous. Je n’aime pas me faire regarder par les hommes ces temps-ci, alors tous ces yeux posés sur moi me rendaient très mal à l’aise. Muuu… Est-ce que je peux aller me cacher dans ma cabine tout de suite?

Lou et Kerns sont partis de l’avant pour parler au capitaine. Ce dernier nous a dit que si nous causions le moindre problème, nous serions jetés par-dessus bord. Excepté pour nous, les femmes. Le capitaine nous a saluées et nous a dit que nous avions une cabine pour nous toutes seules. Les hommes, eux, se partageraient trois chambres. Quant à nos gigantesques amis les beasts, ils resteraient sur le pont. La princesse Tu-Maï a sauté pour y accéder et pour Sam, Kerns lui a faire boire une potion chibi et il s’est envolé avec lui sur le bateau. Sam était si mignon en petit ourson. Il avait l’air d’un ours en peluche. Nous en avions pour deux jours de voyage jusqu’à Macao, une ville où le bateau devait faire escale. Valdesor était l’étape suivante. Le capitaine était persuadé que tout se passerait bien, comme il y avait des femmes à bord. Je n’ai pas envie de lui péter sa bulle, mais j’ai hâte de voir son visage quand il saura que deux des trois femmes ne font pas de magie et que la troisième est une druide et pas une magicienne.

Quand tout le monde fut grimpé à bord, nous sommes allés dans la plus grande des trois cabines pour avoir un update de la situation. En résumé, Minos l’avait placée sur un binding spell et l’avait forcée à faire mal à Kerns. Il allait être là dans trois jours, car il voulait la pierre de Julius (grosse surprise) et il avait un cadeau pour Kerns (?). De plus, il avait reçu le feu vert de son père pour nous tuer. Ça pourrait poser un problème. Quand Vanna a fini de parler, la merde a pogné. Ariste s’est mis à chialer contre Kerns, disant qu’il avait perdu la confiance qu’il avait eue en ce dernier. Il lui a reproché d’avoir voulu baiser une illusion et de les avoir laissés par terre (lui et Julius) pour aller dans une chambre se vider. Lou a trouvé ses mots si excessifs qu’il l’a frappé. Il est ensuite sorti avec Kerns. Vanna, qui pleurait, est aussi sortie, suivie de près par Salem.

Sheyenne ne comprenait pas pourquoi tout le monde se pognait comme ça (moi non plus d’ailleurs), alors Julius a tenté de lui expliquer que tous étaient différents et réagissaient donc de manière différente.
-Ariste frappe sur les gens, lui a-t-il dit. Lilianna ferme sa porte à tout le monde.
Muuu… Pourquoi il a fallu qu’il me donne en exemple?
-Ok, tout le monde est différent, lui a répondu Sheyenne. Je ne dérangerai plus personne… Je peux sortir maintenant?
-Oui.
Sheyenne est partie et Julius semblait plutôt en criss. Euh…
-Je peux sortir aussi? lui aie-je demandé.
-Oui.
Je ne me suis pas fait prier et je suis sortie en quatrième vitesse. Je préférais partir tout de suite plutôt que rester et risquer de me faire engueuler. J’ai toujours peur de dire ou de faire quelque chose de pas correct, alors j’ai préféré ne pas prendre de chance.

Mais si j’allais m’enfermer dans ma chambre ou me cacher dans un coin, je risquais d’éveiller les soupçons. Mmmm… Je sais. Je vais aller explorer le bateau. En me tenant occupée et en faisant mine de m’intéresser à quelque chose, on risque de me laisser tranquille. Je suis donc partie vagabonder. Je ne l’ai pas regretté, car c’était un beau vaisseau. Enfin… Je n’y connais rien en airship ou autres, mais il m’a semblé beau. Mais je dois avouer que les marins m’ont quelque peu traumatisée. Tous ceux que j’ai croisés se sont inclinés devant moi avant de continuer leur chemin. Euh… Ok… C’est parce qu’ils croient que je fais de la magie? Vous ne devriez pas faire ça, vous savez? Je n’ai rien se spécial… Enfin… Je suis très bonne pour trahir les gens, pour me faire avoir, pour me faire agresser, pour blesser et/ou tuer ceux que j’aime, pour laisser des enfants se faire kidnapper… J’ai oublié quelque chose? Ça en fait quand même beaucoup déjà… Vous croyez que je peux mettre tout ça sur mon cv?

Je me suis promenée un peu partout, m’étonnant de toutes les différences qu’il y avait avec les airships de chez nous. Quand je suis arrivée dans la cabine de pilotage, j’ai failli avoir une crise cardiaque : il n’y avait personne! Euh… Ça fait comment pour se diriger alors? Je suppose que comme ça n’a pas l’air parti pour crasher, je ne dois pas m’en faire. J’ai fini par aboutir dans la salle des machines. Encore là, je n’y comprenais rien. Je dois avouer que je n’y comprends rien normalement non plus (je n’ai pas souvent fait de visites guidées de salles des machines d’airship), mais tout ici me semblait tellement différent de ce que j’avais pu voir jusqu’à présent.
-Ça marche comment…?
-Je peux vous aider? m’a alors demandé un mécano.
Ok… C’est le moment où jamais… Si je fais semblant de m’intéresser à quelque chose, si je me tiens occupée, les autres ne me poseront pas de questions du genre «Ça ne va pas?» ou «Qu’est-ce qui t’est arrivé?».
-…Oui… Deux questions. Premièrement : pourquoi tout le monde s’incline devant moi quand je passe?
-Et bien, c’est notre façon de saluer…
-…Pour vrai?
-Vous ne faites pas comme ça vous?
-Non. Nous, on fait un petit signe de tête ou on fait un signe de la main.
-Ah bon… Vous êtes… arcadienne?
-Non.
-…Humaine?
-C’est ça. Dites-moi… Comment ça marche tout ça?
-Et bien…

Le mécano s’est lancé dans l’explication de «A» à «Z» du bon fonctionnement des machines. Il m’a même montré la source d’énergie du navire : c’était un genre de sablier comme celui qu’il y avait à Eomiss, mais en plus petit. Le mécano semblait connaître sur le bout des doigts ce dont il parlait, mais il a employé tellement de termes que je ne connaissais pas que je n’ai absolument rien compris à ce qu’il me disait. Ce fut beaucoup trop compliqué pour moi, mais j’ai quand même réussi à comprendre que nos airships n’étaient pas aussi avancés que ceux des méréens sur le plan technologique. Je crois que Lou a raison : on est probablement archaïques.
-Et dites-moi… C’est normal qu’il n’y ait personne dans le poste de pilotage?
-Bien sûr! On n’a besoin de personne pour piloter nos bateaux!
-..Pour vrai?
(Je suis maintenant presque sûre que Lou a raison : on est sans doute archaïques.)
-Bien sûr… Vos airships ont toujours besoin d’un pilote?
-Oui. Enfin je crois…
-Voulez-vous que je vous montre?
-…Ok.

Il m’a donc emmenée dans la cabine de pilotage. Il a fait apparaître une carte virtuelle des environs et m’a pointé notre prochaine destination, Macao, dessus. Quand j’ai touché la carte à cet endroit précis, la ville s’est illuminée. Euh… J’ai fait une gaffe?
-Désolée! Désolée! me suis-je excusée.
-Pas de problème. C’est notre destination de toute façon.
Il m’a ensuite montré que pour faire atterrir le bateau, on n’avait qu’à entrer des données (je ne sais plus où) et tout se faisait tout seul. Seigneur… Lou a raison : on est vraiment archaïques. Je ne comprenais absolument rien à ce que le mécano me racontait, mais j’étais très impressionnée. Tout était si… C’est quoi le mot pour décrire le total inverse d’archaïque? Ça a dû transparaître dans mon visage, car le mécano a fait mention du «Solaris».
-Le Solaris?
-C’est le vaisseau-amiral de la flotte de Merra, m’a-t-il répondu. Je ne l’ai jamais vu, mais il paraît qu’il vaut le détour.
-Et bien, si je le vois, je vous en redonnerai des nouvelles. Merci, de m’avoir montré tout ça.
-Il n’y a pas de quoi.
-Bon… Je crois que je vais aller retrouver Lou…
(Je lui dois des excuses.)
-Lou, c’est votre mari?
-Quoi? Non… Non…
-C’est un… compagnon?
-C’est ça.
-Désolé. Je ne voulais pas vous insulter.
-Pas de problème. J’en ai juste assez qu’on me croit mariée avec tout le monde.
(D’abord Kyle et maintenant Lou…)
-Alors vous n’avez pas encore trouvé votre mâle?
-…Quoi? Euh…
Pourquoi certaines personnes parlent en termes de mâles/femelles? Il me semble que ça fait si… animal. Oui, j’ai trouvé mon… mâle, quoique je dois avouer ne jamais avoir parlé de Nakago de cette façon. Même si c’est ce qu’il est, sans l’ombre d’un doute, un vrai… mâle... Je dois avouer que ça ne me déplaît pas d’être sa femelle, car tout en lui est si… viril : sa démarche, ses gestes, sa voix… Et que dire de son regard? Son regard… Quand il me regarde… J’ai des papillons dans l’estomac à chaque fois… Je me sens totalement sienne dans les moindres détails, car à chaque fois que ses yeux croisent les miens, le monde extérieur cesse d’exister et je sais qu’il peut se passer n’importe quoi que je m’en fiche. Parce que tout ce qui compte, c’est qu’il m’aime et… que je l’aime aussi. Malgré tout ce qui s’est passé et malgré tout ce qui se passera, je l’aimerai toujours. Mais je ne veux pas qu’il soit un artefact, et je ne comprends pas pourquoi il m’a caché un détail aussi important.

Le mécano (je devrais lui demander son nom) s’est aperçu que j’étais troublée et il s’en est excusé.
-Désolé. Je voulais dire que vous n’avez pas encore trouvé votre mari.
-…Non…
(En fait oui, mais est-ce que je veux vraiment entrer dans les détails?)
-Alors vous n’avez pas encore donné de fleur?
-En fait, on ne donne pas de fleur nous.
-Vraiment?
-Oui, et ce n’est pas seulement la femme qui peut faire la demande.
-Vraiment?
-Oui. On n’a pas de problèmes d’une femme pour 300 000 hommes.
-Vous êtes chanceux.
-Oui, mais ça peut quand même être compliqué…
(J’en suis l’exemple parfait.)
-Bon… Je vous remercie d’avoir pris le temps de m’expliquer tout ça.
-Ça m’a fait plaisir.
Je l’ai salué d’un petit signe de tête et je suis partie.

Wow… Ça n’a pas été si difficile que ça, faire semblant de m’intéresser à quelque chose et parler avec quelqu’un. En fait, c’était plutôt… très agréable. Je ne me souviens même pas de la dernière fois où j’ai parlé avec quelqu’un pour le simple plaisir de parler. J’ai bien discuté avec Julius il n’y a pas si longtemps que ça, mais ce n’est pas la même chose. Je crois que je vais devoir faire semblant plus souvent, ça m’a vraiment plu. Mais ce sera bien sûr juste pour discuter de sujets légers. Je n’ai pas changé d’idée à ce sujet : quand j’ouvre mon cœur à quelqu’un, je finis toujours pas blesser ou être blessée. Je vais donc men tenir au strict minimum.

J’ai trouvé Lou sur le pont. Il était accoté sur le bastingage, les yeux fermés et il semblait réfléchir à quelque chose. J’ai passé ma main devant lui et il a ouvert les yeux. Il a paru plutôt surpris de me voir devant lui. Bon. Je sais que je ne suis pas la personne la plus sociable du monde, mais quand même.
-Salut. Désolée de te déranger.
-Ça va.
-Écoute…
Comment aborder le sujet? Mmmm… J’ai posé ma main sur son épaule et j’ai essayé de prendre un air sérieux.
-Lou, je suis désolée. Tu avais raison.
-…Quoi?
-Tu avais raison : on est vraiment archaïques.
-…Quoi? Ok… Ça sort d’où ça?
J’aurais pu lui annoncer que j’étais tombée amoureuse de lui qu’il aurait eu la même expression.
-Je suis allée dans la salle des machines et un des mécanos m’a expliqué comment ça marchait. Je n’ai rien compris à ce qu’il me disait, mais ça avait vraiment l’air tellement plus… avancé technologiquement que ce qu’on a.
-Je l’avais dit!
(Hé! J’ai peut-être accepté mon état d’archaïquité, mais ne pousse pas trop!)
-Le mécano m’a parlé du Solaris. Ça serait le vaisseau-amiral de Merra. Ça te dit quelque chose?
-C’était encore un prototype quand je suis parti.
-C’est toi qui l’as fabriqué?
-Disons que j’ai participé à sa fabrication.
-Tu penses qu’on pourra le voir.
-Peut-être.
-Excellent. Et pendant que tu es là…Je ne pense pas te l’avoir déjà dit, mais merci de m’avoir sauvé la vie, quand on était dans le désert. Si tu étais arrivé une minute plus tard, je crois que je serais morte.
-Tu n’as pas à me remercier.
-Oui, parce que je serais vraiment morte.
-Tu n’as pas à te sentir redevable, je ne t’aurais pas laissée là.
-Je sais, mais je me sens quand même redevable. Je t’en dois une, merci.
-Il n’y a pas de quoi.

-Bon… Je vais aller… faire quelque chose pour m’empêcher de penser à ma théière.
-Ta théière? Tu as brisé ta théière?
-Euh…
(Oups. Je me suis trompée dans mes volumes.)
-Tu veux que je la répare?
-Euh… Tu ne peux pas…
-…Comment ça, «je ne peux pas»?
-…Tu ne peux pas la réparer.
(Je me vois très mal lui amener Nakago et lui dire «Vas-y! Répare-le!».)
-Tu penses que je ne peux pas réparer ta théière?!
Lou avait l’air profondément insulté que je pense qu’il ne pouvait pas réparer «ma théière».
-Tu ne peux pas, lui aie-je répété. C’est un artefact.
-Quoi? C’est une joke? Tu sais qui je suis?!
(Ah, c’est vrai. C’est monsieur le spécialiste des artefacts.)
-C’est qu’il n’est pas ici…
-C’est quoi?
(C’est mon chum et c’est un général de l’armée ennemie.)
-Pas quoi, qui…
-…Oh, je vois…
-…Tu es au courant?
-Oui. Ça explique pourquoi il est différent.
-Différent de quand tu l’as connu?
-Oui.
-Alors ce n’était pas un artefact quand tu l’as connu?
-Non. Il a dû être créé à partir de l’original.
-…Quoi? Il y en a deux?
-Quoi? Tu pensais vraiment qu’on pouvait créer un artefact vivant à partir de rien du tout?
-Je ne sais pas!
(Je n’y connais rien en magie ou en artefact.)

-Si c’est un artefact, l’original est où? aie-je demandé à Lou.
-Je ne sais pas. Je ne l’ai pas revu après la grande bataille.
(Mmmm… Alors il y a peut-être un original et une copie? Je suis tombée amoureuse de qui moi alors? L’original? La copie? Les deux?)
-Pendant qu’on est là, tu n’as pas autre chose à me dire sur lui?
(Que je déprime un peu plus.)
-Tu es beaucoup attachée au général Nakago je crois, non? Peut-être même plus…
-…Tu n’as pas idée…
(J’aime cet homme au-delà de tout entendement possible. Je ne pense pas qu’il y ait de mots assez forts pour décrire ce que je ressens. J’ai l’impression… Non, je sais qu’il m’est aussi indispensable que de respirer. Envisager ma vie sans lui serait comme une condamnation à mort pour moi. Je sais que ça fait un peu beaucoup mélodramatique, mais je n’y peux rien.)

-Comme je t’ai déjà dit, il s’intéressait beaucoup à mes recherches. Je ne pense pas l’avoir vu un seul instant où il n’avait pas le nez plongé dans mes livres, parfois même jusqu’à passer des nuits blanches. Il aurait voulu fabriquer des artefacts, mais il n’aurait jamais pu.
-Pourquoi?
-Parce que c’est un humain.
-…
(Je sais bien que nous sommes une bande d’archaïques, mais s’il y a un humain qui peut fabriquer des artefacts, c’est bien Nakago!)
-Et il s’intéressait beaucoup à l’immortalité.
(Immortalité? Mmmm… Une idée folle me traverse l’esprit…)
-Lou… Tu crois que le truc magique qu’il a à la place du cœur pourrait le rendre immortel? Ça pourrait être possible?
-Je ne sais pas… Mais tu te rends compte de ce que ça implique? Il faudrait qu’il se soit arraché le cœur. Il aurait fallu qu’il ait un complice.
-L’empereur?
-Peut-être… Et je voudrais aussi savoir comment il a fait pour modifier mon arme.

Désolée, mais ça je m’en fiche. Je viens d’apprendre que mon rourou n’est peut-être pas un artefact. J’ai été vraiment conne de penser qu’il m’avait caché un truc aussi important. Mais avec la succession d’événements, je ne savais plus quoi penser. Mais même si Nakago n’est pas un artefact, ça ne règle pas le problème de l’immortalité et ça, c’est bien quelque chose qu’il m’a caché. Nous allons avoir toute une discussion la prochaine fois que nous nous reverrons.
-Lou, il y aurait un moyen de savoir si c’est l’original ou non?
-Si j’avais un artefact pour le faire, oui.
-Comme ton scanner?
-Oui, mais il faudrait que je sois assez près. Si seulement il était assez proche pour que je puisse l’étudier…
-Hé! Pas question que je te laisse le disséquer!
-Quoi? Non!
(Je ne laisserai jamais personne le disséquer ou faire d’autres expériences du genre! C’est mon rourou!)
-Lou… Le truc dont tu as parlé, comme ton scanner, tu pourrais en fabriquer un?
-Je crois que j’en ai un chez moi.
-Tu pourrais me montrer comment m’en servir?
-Oui.
-Et ça serait possible de l’utiliser sans qu’il ne s’en aperçoive?
-Oui.
-Excellent. Quand je vais le revoir, bientôt j’espère, je vais essayer de m’en approcher assez pour l’utiliser.
-Quand Minos va revenir, il y a de bonnes chances pour que les généraux soient avec lui.
-Tant mieux… Bon. Je crois que je vais aller chercher celui qui a ma pierre.
-Par là.
-Merci. Si c’est un artefact créé à partir d’un original et que l’original est mort, je vais peut-être pouvoir communiquer avec son esprit.
-…Ew!
-Quoi? C’est juste communiquer avec un esprit!
-Pas grave! Et le ver mort, c’était dégueu!
-Quoi? C’était juste un ver mort!
-C’était dégueulasse! Et le squelette qui le conduisait aussi!
-C’était juste Roger 1! Il y a eu aussi Roger, 2 l’alpiniste. Roger 3, l’oiseau égorgé qui chantait; j’avais besoin de me défouler.
-Ew!
-Et Roger 4, je crois que c’était un soldat, à Tomiso.
-C’est dégueulasse!
-Des morts… Des morts…
-Arrête ça!

C’était très amusant d’écœurer Lou, mais je devais aller voir Julius. J’avais une possibilité de découvrir la vérité, alors je ne la laisserais pas passer. Julius était plus loin sur le pont, mais il était en train de se battre avec Jillian. Vu l’intensité de ses gestes, j’ai préféré ne pas aller le déranger. Je n’avais pas envie de me faire regarder croche ou de me faire répondre bête. Il ne serait sans doute pas d’accord pour que j’emprunte ma pierre de toute façon, alors il valait mieux que j’attende qu’il soit dans de meilleures dispositions pour que sa réponse négative soit plus… civilisée. Je suis donc retournée à l’intérieur et comme mon estomac gargouillait, je suis allée me chercher quelque chose à manger. Dès que je suis entrée dans la cafétéria, tous les marins m’ont regardée. Euh… Ils ont peut-être l’air gentils, mais ça me rendait très mal à l’aise. Quand trop de gens (sous-entendant «hommes») me regardent, j’ai l’impression que je vais me faire attaquer à tout instant. J’ai donc demandé au cuistot de remplir mon assiette de mets variés et je suis allée m’enfermer dans ma chambre qui n’est pas ma chambre à moi seule, derrière ma porte qui ne se verrouille pas.

Quand j’ai eu fini de manger et de nourrir ma fluff ball, j’étais si fatiguée que je suis tombée comme une buche sur mon lit. Dès que j’ai fermé me yeux, je me suis mise à voir deux Nakago. Chacun me demandait de le choisir et comme j’étais incapable de faire un choix («Euh, les deux?» n’est pas une bonne réponse), ils s’éloignaient tous les deux. Je voulais les rattraper, mais comme je ne savais pas vers qui aller, je restais plantée là jusqu’à ce que je me retrouve toute seule, dans le noir le plus complet. J’ai fini par me réveiller en sursaut, parce que mon rêve m’avait terrifiée et parce que mon sixième sens me disait que quelque chose clochait. En prêtant l’oreille attentivement, j’ai entendu des bruits de pas qui semblaient venir du pont. Comme tout le monde était censé dormir à cette heure-ci, ça m’a semblé plutôt suspect. Je suis sortie y jeter un coup d’œil, tout comme Julius, Ariste et Sheyenne.

Il n’y avait rien en vue sur le pont, mais j’ai ressenti quelque chose de dark et creepy venant d’un peu plus loin. C’était beaucoup plus dark et creepy que moi. Euh… Muuu… Je n’avais aucune idée de qui il pouvait s’agir, mais quand j’ai vu un grand chapeau sortir de l’ombre, j’ai failli avoir une crise cardiaque.
-Oh non! Pas lui!
Le «lui» en question a commencé à avancer vers nous.
-Oups. Je pense qu’il sait qu’on est là.
Je m’en voulais de céder à la panique aussi rapidement, mais j’avais de très mauvais souvenirs de la dernière fois où je m’étais retrouvée seule en présence de Cobalté. J’ai fixé la noirceur en espérant apercevoir quelque chose qui me dirait qu’il s’agissait bien de mon mort-vivant fif favori (du genre un rayon lunaire se reflétant sur une tasse de porcelaine), mais je n’ai rien vu.

La personne qui est finalement sortie de l’ombre ne fut pas Cobalté. Je n’avais jamais vu cet homme auparavant. Il avait l’air plutôt… bizarre.



La seule chose dont nous avons pu en tirer était son nom : Don-arrow. Il n’a pas voulu nous dire ce qu’il faisait ici. Il a parlé de deux princes. Hein? Il y a deux princes ici?
-Tu es un prince Ariste?
-Euh non, je ne crois pas.
Je n’ai pas trop compris (ou écouté) ce qu’il racontait, étant plus focusée sur le fait qu’il me donnait la chair de poule. Il avait aussi l’air d’en savoir beaucoup. Il semblait savoir que nous étions des porteurs de pierre.
-This one is pretty, beautiful, a-t-il dit en me pointant.
-Euh…
Je n’aimais pas particulièrement me faire complimenter par des gens dark et creepy que je ne connaissais pas, alors je suis allée me cacher derrière Julius.
-Est-ce qu’il faut que je dise merci? lui aie-je chuchoté.
-Vous répondez ce que vous voulez, Lilianna.
-Ok. Euh… Merci?

Don… machin-truc a fini par partir. Comme il n’était pas venu ici pour s’en prendre à nous, nous n’avions aucune raison de le retenir ou de chercher querelle. Après son départ, Julius nous a emmenés dans une pièce et il s’est fâché contre Ariste (ou Sheyenne? Ou les deux? Je ne sais plus). Il a dit qu’il ne fallait pas trop parler devant ceux qu’on ne connaissait pas pour ne pas trop leur en révéler ou pour ne pas leur révéler tout ce qu’on ignorait. Je crois que c’était un truc du genre, mais comme je n’étais pas vraiment concernée, je n’ai rien dit. Pendant qu’il regardait dans une autre direction, j’en ai profité pour me sauver en douce. Il avait l’air fâché et moi je n’avais pas envie de me faire sermonner pour «X» raison. Avant de retourner dans ma chambre, j’ai jeté un dernier regard sur le pont. Je me demandais bien ce que ce Donatello machin-truc était venu faire ici. Je n’ai pas ressenti d’ondes dark ou creepy sur le pont, mais même si ça avait été le cas, je ne m’y serais pas aventurée. Je ne suis quand même pas totalement idiote.
Je suis donc retournée dans ma chambre et, pelotonnée contre ma fluff ball, je me suis endormie presqu’aussitôt que ma tête a touché l’oreiller. Peu m’importe de rêver de grands chapeaux, de théières ou de théières à grands chapeaux, tout ce que je souhaite pour le restant de la nuit, s’il vous plaît, c’est de ne plus être dérangée. Une nuit complète sans perturbation autre que celles crées par mon esprit tordu, est-ce vraiment trop demander?

samedi 26 avril 2008

Absurdités

Inspiré du blog de Caro-chan. C'est complètement absurde, mais c'est l'fun!

Your Homicidal Rampage!

Your name:Lilianna
Weapon of Choice: Leather whip
Your Favorite Target: Nymphomaniacs
Your Kill Count: 313,022,432
Your Battle Cry: "Touch me, I'm happy!"
Years You Spend in Jail: 16
How Much Money In Damages You Cause: $48,890,317,827,481
Your Homocidal Insanity Level: 41%
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Your Superhero Persona

Your Name: Lilianna
Superhero Name : The Mexican
Super Power: Invisibility
Enemy: The Cheating Boyfriend
Mode Of Transportation: Shopping Cart
Weapon: Frying Pan
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What is a good quote for you?

Name: Lilianna
Color: Black
Say what?? "sigh"
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If You Ruled the Land

Your first name: Lilianna
How you gained your rule: No idea . . .
Your title is: Your Great Grand High Majesty
Your symbol is: a Jack Russel terrier, because of Wishbone
You rule from: a clear, crystalline palace, and change in the basement
At your side is: your royal mirror-carrier and makeup crew
Your enforcers, troops, and guards are all: NINJAS!!!
Your most popular law is: Harry Potter named national hero; he's done so much!
Your least popular law is: Banning of people being better-looking than you
Your worst enemy is: rumored to be cuter than you . . . so not true!
Your popularity rating is: 26%
Your chance of being overthrown is: 99%

Les grands chapeaux, c'est evil!!!!

La drogue, c'est mal...

vendredi 18 avril 2008

Euh...Je me sens un peu trop regardée...

Plongée dans un pseudo-sommeil réparateur, je me suis réveillée quand quelque chose m’a chatouillé le nez.
-Huh?
J’ai ouvert péniblement mes yeux encore tous ensommeillés et j’ai vu Ariste qui était penché sur moi, une plume à la main.
-Qu’est-ce que tu fais? lui aie-je demandé.
-Bon matin! m’a-t-il répondu.
-…
Bon matin à toi aussi, mais pourquoi il fallait que tu me réveilles? Pour une fois que je dormais bien. Enfin… Si on peut appeler «rêver de théières et de tasses» bien dormir. Je me demande si un jour je serai à nouveau capable de faire des rêves dignes de ce nom. Ces temps-ci, je ne fais que des cauchemars et maintenant, aussi des rêves bâtards.

Ariste a réveillé tout le monde avec la plume. Aux cas extrêmes (Kyle et Jillian), il s’est fait un plaisir de leur dessiner des moustaches avec un de ses crayons. Comme Kyle semblait avoir atteint le point de non-retour, Ariste a même fabriqué une petite crois avec des branches et il l’a plantée dans le sol au-dessus de la tête de Kyle. Paix à son âme. Comme nous n’étions pas pressés de partir dans l’immédiat, nous avons pris le temps de déjeuner. Ariste a préparé un… un… bouilli(?), mais ni la couleur et ni les bulles qui sortaient du mélange ne m’inspiraient, alors j’ai grignoté un légume. Je ne sais pas quel type de légume c’était, mais c’était mangeable. J’ai remarqué que nos fluff balls tournaient autour du bol de bouilli. Ils avaient probablement faim. J’ai demandé à Lou ce qu’ils mangeaient et il m’a répondu «à peu près n’importe quoi». J’ai tendu mon légume vers ma fluff ball, mais Kerns m’a devancée. Il a déposé un bol de bouilli par terre pour nourrir Gadget, mais tous les fluff balls ont sauté dessus.
-Merci de les avoir nourris Kerns! lui aie-je dit.
-…Y’a pas de quoi!

Je finissais de manger quand les deux beaux aux bois dormant se sont réveillés. Kyle n’était pas content du tout de ses moustaches. Il faut dire que ça lui donnait un air pas très avantageux. Il ne manquait maintenant plus que Julius et… Indigo? C’est qui Indigo?
-Indigo? aie-je demandé à Ariste.
-La blonde de Julius!
-Ah…
Si Laguna était ici, que Julius se trouvait avec elle et qu’ils n’étaient pas rentrés de la nuit, on pouvait facilement deviner qu’ils avaient voulu… passer un peu de temps ensemble. Il fallait aller les chercher, mais personne ne voulait s’en charger, par peur de les surprendre… en pleine discussion et/ou de recevoir un 25 de force en pleine tronche. C’est donc Rage qui a été élu volontaire.

Peu après que Rage fut parti, nous l’avons entendu hurler, comme s’il était en train de se faire torturer. Sheyenne est allée voir ce qui se passait et elle est revenue quelques minutes plus tard avec lui. Quand Julius et Indigo sous forme de bébé beast sont arrivés, Vanna, Sheyenne et moi sommes allées à la rivière pour faire un brin de toilette. Vanna s’est dépêchée et elle est retournée au camp, près de Salem. J’ignorais qu’elle l’appréciait autant.
-Lili, est-ce que ça va? m’a demandé Sheyenne, après le départ de Vanna.
-…Bien sûr. Pourquoi ça n’irait pas?
-Parce que tu ne dis plus rien!
-Je ne dis jamais rien.
-Là c’est pire! Tu… tu te fonds dans le décor!
-Je me fonds toujours dans le décor.
-Mais là c’est pire! Avant on faisait pleins de choses! Mais là… Je pensais qu’on était amies!
-…Tout va bien Sheyenne!
-Ok!
Elle m’a lancé plusieurs vagues d’eau jusqu’à ce que je sois complètement trempée.
-Hiii!
Non seulement j’étais trempée, mais le tissu de ma robe était devenu transparent. Je me suis tout de suite couvert la poitrine de mes deux mains.
-Pourquoi t’as fait ça? J’ai juste une robe de méréenne!
-Tu vois? Tu n’es plus capable de t’amuser!
-Ma robe est devenue transparente! Pas question que je retourne là-bas comme ça!
-Pas grave!
(Pas grave? Je préférerais mourir plutôt que de retourner au camp comme ça et laisser les gars voir mes sous-vêtements!)
Sheyenne m’a tapoté pour faire sécher ma robe plus rapidement. Je sais bien qu’elle ne pensait pas à mal, mais me faire touche ainsi m’a mis plutôt mal à l’aise. Je l’ai repoussée à bout de bras. Elle ne s’est pas découragée et elle m’a fait une sneak attaque pas subtile et elle m’a huggée à mort. Mon cœur s’est mis à battre très rapidement et j’avais de la difficulté à respirer.
-Hiii! Lâche-moi!

Je l’ai repoussée d’aplomb et je me suis un peu éloignée. Ça m’a fait peur d’être aussi près de quelqu’un. Tout le monde semble que ça ait été une illusion et ça ne les a peut-être pas marqués, mais moi, oui. Même si c’était une illusion, je suis incapable de considérer ce qui m’est arrivée comme tel, pas après tout ce que j’ai vécu dernièrement. Après mes agressions, j’ai réussi à me refaire à l’idée de me faire toucher. Quand Nakago m’a prise dans ses bras, je n’ai pas eu peur. Je vais juste avoir besoin de temps, de beaucoup de temps.
-Qu’est-ce qui se passe? m’a-t-elle demandé. Pourquoi tu ne veux pas que je te hugge?
-…Je n’ai juste pas envie, aucune raison particulière.
-Est-ce que ça va? a demandé une voix.
(Ouai! C’est Sam! Je suis sauvée!)
-J’ai entendu miss Sophia crier!
-Oui! Miss Sophia ne va pas bien!
Sam s’est penché vers moi et il m’a sniffée.
-Elle n’a pas l’air malade, a-t-il conclu.
-Tu vois? aie-je dit à Sheyenne. Tout va bien!
-Vous en voulez? m’a demandé Sam en tendant sa patte vers moi. C’est du miel! Enfin je crois que c’est du miel!
J’en ai pris avec un doigt et c’était effectivement du miel. Il faut donner ça à Sam : où qu’il soit, il réussit à trouver du miel, et du bon miel. Je me rappelle quand j’en avais fait goûter à Tania. Elle nous en avait mis plein les cheveux à toutes les deux. Et quand je l’avais présentée à Sam, elle l’avait tapoté de ses petites mains collantes et elle s’était retrouvée avec plein de poil collé sur elle. Elle était tout simplement adorable, elle l’a toujours été d’ailleurs…

Nous sommes ensuite retournés au camp, sans que Sheyenne ne me redemande si j’allais bien. Tant mieux! Avec un peu de chance, elle va oublier! Nous sommes repartis presqu’aussitôt. J’ai encore embarqué derrière Bob, comme ça n’avait pas l’air de le déranger. Je me demande sincèrement pourquoi il est si gentil avec moi. Non seulement il ne semble pas m’en vouloir pour ce qui est arrivé avec Talis, mais il est gentil! J’ai perdu l’habitude qu’on ait des gestes agréables envers moi, alors je veux simplement en connaître la raison. Peut-être qu’il est un extra-terrestre? Si c’est le cas, il vient de quelle planète? La planète des tatas gentils?

Nous en avons eu pour deux jours de chevauchée. Les paysages étaient magnifiques et la température très clémente. Le pire qui se fut produit fut notre insuccès à attraper des «lapins». Nous sommes donc arrivés à Fania sans problème. Les bâtisses qui se trouvaient devant nous n’étaient que le camp fortifié. La véritable ville se trouvait plus en haut sur la montagne. Le général Néo est parti de l’avant pour avertir la ville et éviter ainsi une commotion. C’est vrai qu’avec deux beasts, nous risquions de créer un léger choc aux habitants de la ville. Néo est revenu avec un homme d’une soixantaine d’années, le général Gladius, le représentant de la ville. Quand il nous a vues, Sheyenne, Vanna et moi, il a ouvert de grands yeux. Apparemment, il n’y avait… aucune femme dans cette ville? Euh… Je sais bien que les méréens sont censés être super gentils et hyper respectueux des femmes, mais je ne crois pas que je vais aimer me promener dans une ville avec tous les regards (masculins) pointés sur moi. Le général Gladius nous a dit que nous allions pouvoir rester à la caserne. Quant à nos animaux de compagnie, ils pourraient rester dans la cour. Animaux de compagnie? Ah, il parle des beasts. Nos deux gigantissimes compagnons auraient pu facilement se sentir insultés, mais la princesse Tu-Maï nous a dit de ne pas nous en faire avec ça. Ça évitait effectivement de longues explications Ce soir, au coucher du soleil, un bateau marchand devait arriver en ville. Nous allions pouvoir embarquer dessus pour nous rendre à la capitale.

Le général Néo est parti de son côté et nous, nous sommes allés à la caserne. Comme la plupart d’entre nous étaient très intrigués par ce dont une ville méréenne avait l’air, nous sommes presque tous sortis faire un tour. Je craignais que mes… deux attributs un peu trop évidents ne me fassent trop remarquer, mais comme le fait que nous soyons des femmes ne semblaient pas déranger à qui que ce soit, je suis allée aussi. Je suis partie avec Kyle et Sheyenne. Je ne voulais pas déranger les amoureux qu’ils étaient, alors j’ai marché derrière eux. J’ai ainsi pu voir Kyle prendre la main de Sheyenne dans la sienne, de façon possessive.
-Je ne veux pas qu’on t’approche! a dit Kyle à Sheyenne.
(Trop cute!)
-Je pensais que c’était parce que tu m’aimais bien, lui a-t-elle répondu.
-Ça aussi…
Tellement trop cute! Si vous saviez comme ça me manque, les activités de couple : se tenir par la main ou bras-dessus bras-dessous, se bécoter dans le cou, une main qui se resserre autour de ma taille de façon protectrice, se murmurer des petits mots d’amour ou des paroles coquines à l’oreille… Vivement que cette histoire de fous soit terminée! J’ai tellement hâte de retrouver Nakago et de… Ah, c’est vrai. C’est un artefact… Je pense que je vais arrêter de planifier mon avenir. Ça vaut mieux pour ma santé mentale.

Tout en marchant, j’ai pu remarquer que les gens… pardon, les hommes, nous regardaient beaucoup. Euh… Je sais bien que vous n’avez pas de femmes ici, mais si vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher de nous regarder, faites-le de façon un peu moins insistante. Ça me rend vraiment mal à l’aise.
-Vous avez vraiment une belle enfant! nous a dit un passant.
-Euh…
-Vous êtes vraiment chanceux d’avoir une fille! nous a dit un autre. Vous êtes bénis des dieux!
Euh… C’est parce que Sheyenne n’est pas ma fille… Encore moins notre fille… Tout le monde semblait cependant en être persuadé et Sheyenne s’est fait pater et frotter les cheveux à plusieurs reprises. Elle trouvait la situation tellement drôle qu’elle était pliée en deux.
-Une minute… Ils ne pensent quand même pas que nous…? m’a demandé Kyle.
-…
Quand il a compris, il s’est aussi mis à rire. Non… Non… Ce n’est pas drôle… Je suppose que j’aurais dû m’amuser aussi de ce quiproquo, mais je ne pouvais pas. Je ne voulais pas qu’on me croit mariée avec Kyle ou avec qui que ce soit d’autre à part avec N… mon artefact vivant.

Même si elle trouvait la situation drôle au début, Sheyenne a fini par se lasser de se faire considérer comme une enfant. Elle a donc utilisé son collier pour se transformer en humaine. Seul petit problème : son linge ne s’est pas adapté à sa nouvelle grandeur. Elle s’est retrouvée avec une robe hyper serrée sur le dos. C’était tout simplement trop indécent. Sur notre continent, ça aurait constitué une invitation pure et simple au viol. Elle a fini par se rapetisser quelque peu, rendant l’indécence un peu moins pire et arrêtant aussi les saignements de nez automatiques des hommes qui la regardaient. Nous avons retrouvé Salem et Vanna, qui nous a donné des capes. Nous l’avons mise, mais je ne crois pas que ça a servi à grand-chose, toute la population semblant être au courant de la présence de femmes en ville.

Étant affamés, nous avons décidé (enfin, ils ont décidé, moi je n’ai fait que suivre) d’aller manger dans un resto. Sheyenne est partie en avant avec Kyle, lui tenant la main. Tiens, ma fille et mon mari sont partis en avant… Salem a pouffé de rire en m’entendant penser ça. Je me voyais bien dire ça à Nakago : Nakago, mon amour, j’ai été mariée avec Kyle. Tu le savais? Non, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de dire ça, même en blague.
-Non, en effet, a approuvé Salem.
C’est vrai. Nakago déteste assez Kyle pour vouloir le tuer encore plus. Quant à moi… Il est assez short fuse en ce qui concerne mes fréquentations masculines qu’il pourrait le prendre plutôt mal. Nous avons abouti à la terrasse du Soleil Levant. Dès l’instant où nous avons pointé notre nez, nous nous sommes faits observées avec beaucoup d’attention. Comme personne ne savait lire le méréen, le serveur nous a aidés à choisir. Je ne me rappelle plus ce que j’ai mangé (j’ai pris la même chose que les autres), ni ce que j’ai bu (un truc sans alcool, je crois que c’était peut-être du nectar), mais c’était délicieux. Il n’y a pas à dire, les méréens savent s’y faire en matière de bouffe et de vêtements.

Nous finissions notre repas dans le plus grand calme (à part pour tous les clients de l’endroit qui nous fixaient avec de très grands yeux) quand Ariste et Kerns sont arrivés en courant. Ils avaient l’air totalement paniqués. Ils avaient croisé Sébani, qui cherchait Jessie (aka Smiley) et qui leur avait dit que les buccaneers se trouvaient ici. Quoi? Les buccaneers sont ici? Moi aussi, je me suis mise à paniquer. La dernière chose dont nous avons besoin en ce moment, c’est de nous retrouver face à face avec eux. Quand Julius est arrivé, avec Indigo/bébé beast dans les bras, il a été un des rares à ne pas paniquer. Nous sommes tous retournés à la caserne, à l’exception de Julius et d’Ariste, qui sont partis retrouver Sébani, pour tirer cette situation au clair, et de Kerns, qui est parti informer Lou de ce qui se passait.

Ce n’est que quand Kerns et Lou sont revenus que nous avons pu souffler un peu. Il ne s’agissait en fait que d’une fausse alerte, les buccaneers n’étant nulle part en vue. Quand Julius est revenu avec Ariste, il nous a confirmé la même chose. Tant mieux. Cette fausse alerte nous ayant tous mis sur les nerfs, tout le monde est parti se coucher. Euh… On n’était pas censé embarquer sur un navire marchand? Peu importe. J’étais tellement stressée à propos de tout et j’avais beau être habituée à dormir sur le sol, je me rendais compte que ce n’était pas foule confo. Je me sentais courbaturée de partout, sans compter que mes heures de sommeil étaient peuplées de cauchemars ou simplement de rêves pas très agréables/bâtards la plupart du temps. Avec un peu de chance, j’arriverais peut-être à dormir comme il le fallait dans un vrai lit. Quoique, avec une porte qui ne se verrouille pas, j’en doute. Mmmm… Je pense que je vais la barricader avec un meuble. Oui… Ça c’est une idée… J’ai pris une commode et je l’ai tirée derrière la porte. Voilà! Comme ça, je suis certaine que personne ne viendra me déranger pendant la nuit pour me déshabiller. Je me suis ensuite couchée en petite boule sur le lit, espérant que le sommeil me gagnerait rapidement. Seigneur, c’est vraiment rendu grave. Il faut que je me barricade pour me sentir en sécurité et je suis en train de virer folle à être trop près des gens. Quelqu’un me regarde et je me sens hyper mal à l’aise. Je ne suis même plus capable de laisser ma meilleure amie me hugger. Qu’est-ce que ça va être quand je vais revoir Nakago? Non, il faut que je règle cette situation avant que je ne le revoie. Parce qu’il ne comprendra pas mon attitude et risque d’en être blessé. Mais qu’est-ce que je pourrais faire, qui soit radical, et qui règlerait tout? Mmmm… Je sais. Un bain de foule. Oui… Ça me fait peur, mais je ne voie pas comment je pourrais me réhabituer au contact des autres rapidement. Ça vaut la peine d’essayer, alors demain à la première heure, j’irai faire un tour en ville… toute seule…


dimanche 13 avril 2008

Future

Des fois, j'ai un peu de temps à perdre et c'est dans ce temps-là que les idées les plus evil (et niaiseuses) me traversent l'esprit.


jeudi 3 avril 2008

Je déteste les méréens

Le souper ne s’est pas super bien passé. Au début, les présentations ont été faites. Julius nous a tous présentés et nous avons appris les identités complètes des deux généraux. Miss Bonbon s’appelait Lussa et était le général rose de la frontière est (là où nous étions) et le gars aux cheveux verts était Néo, le général vert de la frontière ouest.
-Je peux continuer à vous appeler général bonbon? a demandé Ariste à Lussa.
-Bien sûr! J’adore les bonbons!
Ok… Mais pourquoi il faut toujours que les généraux aient des noms en rapport avec la couleur de leurs cheveux ou de leurs habits? Pourquoi ça ne peut pas juste être, exemple, le général Néo? Point final. Ils font quoi si un gars super compétent veut être le général… jaune et qu’il a les cheveux noirs? Ils le jettent dehors avec un coup de pied au derrière? Peu importe. Je dois quand même avouer… Ça ne me dérange pas que Nakago soit le général bleu. Il est tellement trop rourou en bleu… Et c’est mon rourou… Et il m’aime… Et il me trouve belle… Rourou…

Le début de la merde a commencé quand Vanna est sortie de la salle avec Kerns. Kyle leur a royalement chialé après, leur disant que c’était un banquet officiel et que c’était une insulte à nos hôtes que de partir en plein repas. Ils sont quand même sortis et quand Kerns est revenu quelques minutes plus tard, il s’est encore pogné avec Kyle. Il a fini par aller s’assoir plus loin (près de moi) et a commencé à enfiler coupes d’alcool de rose par-dessus alcool de rose. Ça va encore finir en beuverie. Oh god…
-Vous avez quelque chose sans alcool? aie-je demandé à un serviteur qui passait près de moi.
-Bien sûr!
Il m’a apporté du nectar. C’était vraiment délicieux. Quant à mon compagnon de droite, il s’en allait tout droit vers un mal de bloc d’enfer demain matin. Julius m’a fait discrètement signe de lui enlever son alcool. Lui enlever carrément ne marcherait pas, alors je lui ai tendu une coupe remplie de nectar.
-Tiens Kerns!
-Merci… C’est super bon cet alcool!
Excellent. Sans qu’il ne s’en rende compte, j’ai échangé tout l’alcool qu’il avait devant lui par du nectar. Vive moi. Pour une fois que j’arrive à être subtile, il faut bien que je me félicite.

La merde a véritablement pogné quand la discussion a dévié sur le fils de Lord Mantis. Selon les méréens, il ne s’agissait que d’une légende. Mantis avait bien eu une petite sœur, mais elle était morte il y a bien longtemps. C’est peut-être la femme que j’ai vue dans un tube rempli de formol, que Minos m’avait montrée. Quand Ariste a utilisé son miroir pour montrer la véritable apparence de Kerns aux méréens, Lussa s’est mise à capoter et toutes les armes ont été pointées sur Kerns. Pioupiou avait sur lui la curse de l’œil (?) et cet œil était le symbole du royaume d’Edom. Celui qui avait mis l’œil sur Kerns pouvait voir (et entendre aussi, je crois) ce qui se passait. Néo nous a donc demandé de ne pas quitter nos quartiers et de ne pas utiliser de magie jusqu’à ce que Lou se réveille et puisse éclaircir la situation. Les fluff balls allaient donc nous surveiller.

Cela a sonné la fin du souper, qui s’est terminé de la même façon qu’il avait commencé : Kerns et Kyle se sont encore pognés, mais d’aplomb cette fois-ci. La seule chose que j’ai comprise c’est quand Kyle a traité Kerns d’immature. Je n’avais pas du tout envie de m’en mêler, alors je me suis tenue très loin d’eux.
-Est-ce que je peux m’en aller? aie-je demandé à Julius.
-On va tous au même endroit, alors qu’est-ce que ça change?
-Euh… Je…
Ça crie beaucoup. Je ne veux juste plus les entendre crier. C’est mal?
-…Je vais prendre mon truc fluffy et je vais aller me coucher. Bonne nuit.
J’ai ramassé un truc fluffy et je suis partie dans ma chambre sans attendre. Pate, pate. Gratte, gratte. Bon truc fluffy. J’étais en train de pater le truc fluffy quand j’ai entendu gratter à la porte : c’était un autre truc fluffy, rouge foncé celui-là. Ça doit être celui qui est censé me surveiller.
-Trop mignon!!
J’ai deux trucs fluffy maintenant! J’ai pris le rouge foncé et je l’ai mis sur le lit à côté de l’autre. Ils ont commencé à jouer ensemble. Full cute! Celui que j’avais ramassé dans la salle à dîner a cependant fini par partir. Dommage. Je me suis mise en pyjama (Hé oui, j’ai toujours mon superbe pyjama rouge avec des têtes de morts) et j’ai continué de gratter mon truc fluffy. Il avait l’air super content. Je l’ai entendu ronronner. J’en veux un! C’est plutôt étrange comme bestiole, mais je risque d’avoir moins de difficulté à le faire accepter à Nakago que Café. Enfin… On verra bien en temps et lieu. J’étais totalement absorbée dans mon donnage d’affection quand une délicieuse odeur de fleurs est venue chatouiller mes narines. Mmmm… Ça sent bon… J’ai à peine fini ma phrase que je suis tombée comme une roche sur mon lit, profondément assoupie.

J’ai passé la nuit à rêver de Nakago et de notre futur ensemble. Lui il irait travailler et moi je serais la parfaite femme au foyer qui l’accueillerait à la fin de sa journée et qui s’occuperait de lui et une fois dans notre chambre, nous… Et ça c’est sans compter les enfants… J’étais tellement heureuse de ne plus avoir ma pierre. J’allais pouvoir lui donner tous pleins d’enfants. J’avais tellement hâte de lui donner un fils. Un petit blondinet aux yeux bleus, ça, ça serait parfait. Un jour prochain, tout sera fini et Nakago et moi pourront enfin commencer notre vie ensemble…
-Lili!
Quelqu’un me brassait.
-Lilianna, a dit une autre voix.
J’ai lentement ouvert les yeux. Ariste et Julius se trouvaient près de mon lit.
-Euh… Je suis capable de me lever toute seule…
-Vérifiez qu’il ne vous manque rien, m’a dit Julius et…
(Hein?)
Il a déposé une de mes paires de pantalons sur le lit.
-Je n’ai pas fait ça, m’a-t-il dit.
(Hein? Mais de quoi tu parles?)

J’ai regardé sous les couvertures et j’ai vu que je portais un collier en or avec des pierres rouges. J’avais aussi de nouveaux vêtements. J’ai… des nouveaux vêtements… sur le dos…
-Hiii! Quessé ça?
Le truc fluffy rouge s’est sauvé en m’entendant crier. J’en ai profité pour remonter mes couvertures sous mon menton et je me suis mise à trembler. Oh mon dieu… Quelqu’un m’a changé pendant mon sommeil… Quelqu’un m’a changé pendant mon sommeil…
-Ok… Je vais vous laisser le temps de vous ressaisir, m’a dit Julius. Je vais aller réveiller les autres.
Après leur départ, je suis restée dans la même position, tremblant de plus belle, les larmes perlant au coin de mes yeux. Quelqu’un m’a déshabillée pendant mon sommeil… Quelqu’un m’a déshabillée… Quelqu’un a profité du fait que je ne pouvais pas me défendre pour me mettre toute nue… Un inconnu m’a mise toute nue et m’a regardée… Le fait que quelqu’un que je ne connaissais pas ait profité ainsi de ma vulnérabilité me remplissait d’une telle terreur. Et si jamais quelque chose de pire arrivait? Et si, la prochaine fois que je dormais, quelqu’un… quelqu’un… La possibilité d’une telle éventualité m’a fait trembler encore plus. Je me suis mise à me balancer d’en avant en arrière. Je déteste cet endroit… Je veux m’en aller… Je veux retourner chez moi… Où que ce soit, c’est certainement mieux qu’ici. Je veux m’en aller… Nakago… Nakago…

J’ai à peine remarqué que Julius revenait dans ma chambre, tant j’étais en train de me replier sur moi-même. On m’a mise toute nue… On m’a mise toute nue… On m’a mise toute nue…
-Lilianna, il faut aller déjeuner.
-…Non… Je ne sors pas d’ici…
-Mais…
-Quelqu’un m’a déshabillée pendant mon sommeil.
-Je sais…
-Quelqu’un m’a déshabillée pendant mon sommeil… Quelqu’un m’a déshabillée pendant mon sommeil!
J’avais les larmes aux yeux et un moton dans la gorge rien que d’en parler. Réalises-tu seulement ce que ça signifie pour moi? J’ai été violée et agressée et là, un inconnu me déshabille pendant que je dors!
-Lilianna, on en a déjà parlé : vous êtes plus forte que ça.
-…Non…
-Vous ne serez pas seule.
-….
J’ai hoché la tête négativement. Non, je ne sors pas d’ici. Je ne voulais ni voir ni risquer de me faire toucher par qui que ce soit. Et surtout, je n’avais aucune envie de me retrouver devant la personne qui m’avait déshabillée, mais je me suis laissée convaincre quand Julius a mentionné que les généraux voulaient absolument nous voir.

J’ai attrapé mon truc fluffy et j’ai suivi Julius. J’allais me concentrer sur flatter mon truc fluffy. Comme ça, j’éviterais peut-être de paniquer quant au fait de me retrouver entourée de pleins de gens. Flatter mon truc fluffy, flatter mon truc fluffy…
-Lili, ça va? m’a demandé Kerns, en voyant que je n’étais pas dans mon assiette.
Il a à peine mis sa main sur mon épaule que j’ai senti mon cœur battre plus vite et une attaque de panique me prendre d’assaut.
-Ne me touche pas… s’il te plaît…
Il a compris qu’il ne fallait pas insister et il a aussitôt enlevé sa main. Flatter mon truc fluffy… Dans la salle à manger, je ne sais même pas à côté de qui je me suis assise. Je crois que Julius et Talis n’étaient pas trop loin. Julius a poussé discrètement des fruits devant moi pour que je les mange. Voir de la nourriture aussi appétissante devant moi a fait gargouiller mon estomac, mais je n’étais pas du tout motivée à manger. Tout ce que je voulais, c’était en finir au plus vite avec cette foutue rencontre avec les généraux et retourner ensuite m’enfermer dans ma chambre.
-Vous devriez manger Lilianna, m’a dit Julius.
-Oui, mange ça Lili! m’a dit Talis. C’est super bon! Je n’ai jamais mangé de fruits comme ça!
Il a déposé devant moi un fruit que je n’avais jamais vu. Pour leur faire plaisir, j’ai pris quelques bouchées de la nourriture qu’ils avaient mise devant moi, mais sans grand enthousiasme. Je voulais juste me retrouver toute seule. Je détestais être entourée de tous ces gens, qui étaient tous trop près de moi à mon goût. J’avais l’impression que je risquais de me faire toucher à chaque instant et je détestais ça. Ou plutôt, ça me rendait malade de terreur. Quand j’étais toujours dans ma chambre, Sheyenne avait voulu me hugger, mais j’avais été incapable de supporter le contact physique. Si je n’étais même pas capable de me faire hugger par ma meilleure amie, imaginez comment je pouvais me sentir entourée de pleins de gens.

Le déjeuner a pris fin sans que quiconque cherche à établir le contact avec moi. Tant mieux. J’aurais pu dire quoi de toute façon? Je suis super traumatisée en ce moment de m’être fait agresser à deux reprises au cours des derniers mois et le fait de m’être rendue compte à mon réveil qu’on m’avait changé de vêtements durant la nuit n’a pas du tout arrangé les choses. Donc, quand tout le monde eut fini de manger, nous avons été emmenés dans une autre salle. Les deux généraux ainsi que les sous-officiers étaient là. Je crois que je peux affirmer sans me tromper que nous avons tous failli avoir une crise cardiaque quand nous avons vu la suite des événements. Tout le monde s’est agenouillé devant Kerns. On pouvait presque entendre une musique de cérémonie officielle en background.

Miss Bonbon s’est excusée de leur réaction d’hier soir. Ils s’étaient rendu compte que nous avions dit la vérité à propos de Kerns, comme quoi il était le fils de Mantis et donc le dernier des alorians. Comme Mantis était relié à la royauté de Scion, Kerns était un genre de prince et il se faisait appeler «lord» par miss Bonbon. Lord Kerniboy ainsi que nous tous, porteurs de pierres, serions bientôt mis en présence du roi de Merra, qui arriverait d’ici deux ou trois heures. Miss Bonbon que j’ai royalement eu dans le cul (pardonnez-moi mon langage) à partir de ce moment-là. Elle nous a en effet dit que l’odeur de fleurs que nous avions sentie venait d’elle. Une fois que nous avons été endormis, elle a été jeter un coup d’œil dans nos têtes pour voir si nous avions bien dit la vérité. C’était aussi elle qui nous avait mis de nouveaux habits sur le dos.
-Je n’étais quand même pas pour vous laisser dormir dans vos vieux vêtements!
Quand Julius lui a dit que ce n’était pas dans nos coutumes de faire ce genre de choses, elle s’est excusée.
-Vous voyez? m’a dit Julius. Ça n’arrivera plus.
-…
Je m’en fous qu’elle se soit excusée! Mon cul que ça n’arrivera plus! Même la nouvelle du fait que Chiva était toujours en vie (apparemment, les méréens n’ont pas de problème à survivre à une balle dans le cœur) n’a pas réussi à m’enlever ma colère. Il faut dire que la joie de Kerns faisait très plaisir à voir (nous savons tous à quel point il tient à elle, comme peut en témoigner ce hug débordant de joie qu’il a fait à la générale rose), mais elle ne m’a pas vraiment atteinte.

Kerns est un genre de prince, le seigneur des pierres. Bravo. Le roi de Merra s’en vient nous rencontrer. Bravo encore. Tout ce qui a pu se dire à cette réunion m’est passé dix pieds au-dessus de la tête. Tout ce que je voulais, c’est foutre le camp d’ici. Je déteste Merra. Et je déteste les méréens. Enfin, pas tous les méréens, juste Crazy Candy General. Mon cul qu’ils ne nous déshabilleront plus pendant notre sommeil ou qu’ils ne fouilleront plus dans notre tête. Les méréens n’ont absolument aucun respect pour l’intégrité physique ou psychologique des autres.
-Je peux m’en aller dans ma chambre maintenant? aie-je demandé à Julius, d’une voix monocorde.
Il m’a dit que oui.
-Euh Lili, il faudrait que je te parle, m’a dit Ariste, qui semblait plutôt mal à l’aise.
-Ok… Vas-y.
Nous sommes allés à l’écart.


Pour le reste, la discussion Ariste-Lili et surtout la réaction de Lili face à tout ça, vous devrez attendre la game pour le savoir...