mercredi 27 février 2008

Because of... Julius??

Jamais je n’aurais pensé que les choses se dérouleraient de cette façon. Quand Bob m’a dit qu’il était prêt à m’écouter, j’ai été très étonnée. Je pensais qu’il m’aurait détestée. Ça aurait été logique, non? Il est le meilleur ami de Talis et Talis est mort à cause de moi. À ma grande surprise, il s’est montré très amical. Sa proposition m’avait beaucoup surprise, mais ce ne fut rien à côté de ce que j’ai ressenti quand Julius est venu me trouver.

J’étais donc en train de déprimer d’aplomb, parce que je pensais que Bob m’avait complètement oubliée et qu’il n’avait eu que des paroles en l’air pour moi.

Toc, toc.

-Quoi?
-Lilianna, je voudrais vous parler, m’a dit Julius. Je peux entrer?
-Non!
-C’est important!
-La porte est là! Tu peux y aller!
(De quoi pourrais-tu bien vouloir me parler de toute façon? Je suis sur le airship depuis cinq minutes et j’ai déjà fait quelque chose de pas correct? C’est interdit de déprimer toute seule peut-être?)
-Je préférerais que tout le monde n’entende pas!
-…
Il risque de ne pas me foutre la paix tant que je ne lui aurai pas ouvert, alors autant en finir tout de suite. J’ai essuyé mes larmes et je suis allée lui ouvrir.
-Je suis juste sortie pour aller chercher quelque chose à manger! me suis-je tout de suite justifiée.
-Euh… Vous pouvez faire ce que vous voulez. Je peux entrer?
-…Vas-y!
Je l’ai laissé entrer et je suis restée plantée devant le cadre de porte, trop estomaquée pour réagir. Mais qu’est-ce qu’il peut bien me vouloir?
-Vous pouvez fermer la porte?

J’ai fermé la porte et je me suis tournée vers lui.
-Je suis juste sortie pour prendre quelque chose à manger! Je n’ai pas essayé de me sauver ou de trahie encore! Et je n’ai pas essayé de mettre des idées traîtreuses dans la tête de quelqu’un d’autre!
-…C’est bon à savoir, mais je ne suis pas là pour ça! Je voulais juste savoir si votre main allait mieux.
-…Oui.
-Je peux voir?
J’ai enlevé mon gant et je lui ai montré ma main qui était redevenue normale. Satisfied?
-Voilà.
-Bien, m’a-t-il répondu.
J’ai remis mon gant.
-C’est ça que tu ne voulais pas que tout le monde voit?
-Oui. Je ne voudrais pas créer la panique.
-(Oh non! Elle a une main invisible! Run for your life!)Ok… Autre chose?
-…Est-ce que ça va?
-… … Pouvez-vous répéter la question s’il vous plaît?
-Est-ce que ça va?
-…Pourquoi tu me demandes ça? Tu t’en fous!
-Je vous le demande quand même. Est-ce que ça va?
-…J’ai l’air de bien aller?
-Je vais prendre ça pour un non. Je peux faire quelque chose?
-…Pouvez-vous répéter la question s’il vous plaît?
-Est-ce que je peux faire quelque chose?
-…Huh?
-Ne me forcez pas à répéter quand vous avez très bien compris la question! À force de faire répéter les gens, ils se fatigueront de vous proposer leur aide.
-Ok…
-Alors…?
-Tu pourrais faire reculer le temps? Ou alors me faire oublier?
-Non. Même si je le pouvais, je ne le ferais pas. Parce que vous seriez la seule à avoir oublié et vous recommenceriez les mêmes erreurs. Vous ne voudriez pas refaire les mêmes erreurs?
-(Muuu) Non…
-Alors, à part ça?
-(Je ne perds rien à le dire) Parler ça serait bien. Je devais parler avec Bob, mais je crois qu’il m’a carrément oubliée.
-Il est sans doute occupé. Il doit s’occuper de Talis, de ses camarades. Et il est dans l’armée, alors il a des ordres à suivre.
-Ok…
(C’est vrai que vu comme ça… Moi je m’imaginais que Bob n’avait peut-être juste plus envie de me parler ou un truc du genre. Julius a raison. Je ne suis pas le centre de l’univers de Bob et il a sans doute des soucis bien plus importants en tête que d’aller consoler l’ex de son meilleur ami.)
-Mais si vous avez besoin de parler, je suis là.
-…

Est-ce que je suis en train d’halluciner là? Julius me demande si je vais bien et me propose ensuite de m’écouter si j’en ai envie? Je suis peut-être en train de rêver?
-…Tu as vraiment envie d’entendre les pires moments des derniers mois de ma vie?
-Pourquoi pas?
-…Ok…
-Vous voudriez peut-être que je vous attache et que je vous batte?
-Je le mériterais, non?
-Lilianna, vous savez ce qu’on fait aux criminels de guerre?
-(Muuu) Non…
-Ils sont arrêtés, jugés et condamnés.
-Muuu…
-C’est ce qui devrait vous arriver, mais avec votre rôle dans la survie du monde, avec ce que vous êtes, ou plutôt ce que vous étiez, je serais très surpris que ça arrive. Alors je me contenterai de laisser les choses comme elles sont.
-Ok…
-Alors allez-y!
-Ok…

Je ne peux pas croire que je m’apprête à faire ça… Je vais raconter ma vie à Julius… Je ne m’attendais pas à parler à Bob, mais à Julius encore moins. Mais qu’est-ce que ça va pouvoir bien donner? Je vais tellement me faire revirer de bord. Mais bon. Comme m’a dit Bob, je ne peux pas continuer à prendre des décisions qui détruisent mon âme peu à peu. Parce que malgré tout ce que je peux penser ou dire, je n’ai pas envie de mourir. Pour une personne bien particulière, il faut que je vive. Oui, j’ai vraiment besoin de parler à quelqu’un, alors pourquoi pas à lui? Peu importe ce que ça donnera, il faut que je vide mon sac. Au moins, j’ai déjà raconté mon passé à Julius, c’est déjà ça de fait.

-Quand j’étais sur le airship, j’ai demandé à Kyle de m’aider, mais il n’a pas voulu. J’ai beaucoup insisté, ce que je n’aurais pas dû faire.
-D’accord.
-J’ai cru qu’il se foutait de mes problèmes, J’ai paniqué.
-Et c’est là que vous êtes partie.
-J’ai appelé Nionne, qui m’a dit d’aller retrouver Cobalté quand on arriverait à Cota. J’ai été trouver Cobalté, mais Talis a voulu m’empêcher de partir et… il est mort.
-Je sais, j’étais là.
-Muuu… Et après, j’ai aidé à kidnapper Kyle. Je voulais lui faire du mal parce qu’il n’avait pas voulu m’aider. Je ne l’ai pas fait finalement. Un soir, je lui ai parlé et j’ai voulu partir, mais…
-Ça n’a pas marché?
-Non, pas vraiment.
-Qu’est-ce qui s’est passé?
-…Quatre hommes, pendant des heures. Imagine le pire et multiplie par dix. Ça va te donner ce qui est arrivé ensuite.
-…Oh, d’accord… Ensuite?

-Cobalté a fait le rituel et il a forcé Kyle a ramener ma fille. Après il m’a éventrée pour prendre ma pierre, mais il a dû arrêter parce que vous êtes arrivés. Ensuite vous vous êtes battus contre les…
-Oui, je me souviens.
-(Muuu) Puis vous m’avez ramenée. Et Minos a kidnappé… J’ai laissé Minos kidnapper ma fille. J’ai paniqué et j’en ai parlé à la première personne que j’ai vue. Je n’aurais pas dû.
-C’était qui?
-Salem. Minos m’a menacée de s’en prendre à ma fille si je ne stabbais pas Salem, alors je l’ai fait. Mais quand il m’a demandé d’assommer Kyle pour qu’il ne soigne pas Salem, je n’ai pas pu.
-Vous avez eu des remords?
-Oui. Après ça, je ne voulais plus rester. Je me disais que je finirais par tuer quelqu’un si je restais. Alors je suis partie de l’autre côté pour le retrouver. Mais j’ai reçu la visite de ma guardian préférée et j’ai été obligée de partir. Minos m’a donné une rune pour que je passe inaperçue.
-Ça ne faisait pas son affaire que vous soyez là.
-Non. Il m’a aussi montré les deux clés. Je suis tombée sur Lou en partant et je l’ai emmené avec moi.
-Pourquoi?
(Julius semblait avoir de la difficulté à croire que j’avais pu faire quelque chose qui n’était pas égoïste. Quoi? Ça m’arrive… des fois.)
-Je ne pouvais pas le laisser là!
-Pourquoi pas?
-Ça n’aurait pas été correct! Lou voulait absolument aller chercher les clés, alors on est allés. Puis on est tombés sur Benzis. Jai légèrement oublié que j’étais invisible.
-…
(Julius n’a rien dit, mais l’air sur son visage était très éloquent. Pas grave. Je suis habituée maintenant à ce que tout le monde me trouve conne.)

-Lou s’est battu contre elle et je me suis enfuie. Mais je n’ai pas trouvé la sortie et je suis tombée sur Cobalté et Blazefeathers, qui m’a sniffée. Après, Cobalté m’a ramenée à l’empereur et à Nakago. Puis Nakago s’est battu contre Lou. Lou était très mal en point, alors je me suis pitchée devant.
-Pourquoi?
-Parce que je n’aurais plus jamais été capable de regarder Kerns en face si je n’avais rien fait. Je m’étais dit : Nakago ne frappera pas, c’est moi! J’avais encore oublié que j’étais invisible. Après, on a été téléportés très au sud.
-Oui, on en revient.
-Non. Nous on a été très, très, très au sud.
-D’accord…
-On ne savait pas comment s’en retourner-ils ne pouvaient pas nous prêter des chasseurs pour nous guider-alors Lou a eu une brillante idée : Fais-toi kidnapper par des brigands!
-Et vous vous êtes fait kidnapper?
-Oui. On s’est fait attaquer et je me suis fait enlever. C’était des vendeurs d’esclaves. Ils trouvaient que je faisais très exotique. C’est là que j’ai vu Minos. Il m’a dit : Je vais t’acheter, tu vas m’appartenir et je te rendrai ta liberté!
-Et vous n’avez pas accepté?
-Ben non!
Pourquoi pas?
-Appartenir… Liberté… Ça ne va pas ensemble! Il y a des limites à la connerie, même à la mienne!
-…
(Et sans compter que ça aurait un peu très beaucoup mis Nakago en colère. C’était, et c’est toujours, la dernière chose que je veux faire.)

-Donc il est parti et je me suis fait acheter par un vieux bédouin pervers… Tu sais ce que ça fait un vieux bédouin pervers?
-…Oh, oui.
-Tu es sûr?
-Oui.
(Tant mieux, parce que je n’avais vraiment envie d’entrer dans les détails.)
-Bien. Lou est arrivé juste à temps et on a volé jusqu’à Eomiss. Lou a trouvé un truc pour nous téléporter, dans la cour du grand chancelier.
-Ça ne m’étonne pas de lui.
-Il est allé le voler et il m’a demandé de distraire le garde. Je me suis sentie tellement dégueulasse! Le pauvre gars!
-…
(Tant mieux. Une autre fois où je n’ai pas besoin de donner de détails.)
-Après, on s’est téléportés jusqu’à vous et voilà.
-Bien. Autre chose?
-Euh… Je suis sur les Prozac, mais à part ça, ça va!
-Vous devriez arrêter ça.
-Comment? Je suis déprimée et j’ai des idées suicidaires tout le temps!
Vous devriez vous trouver une motivation. Vous en avez une.
-…Laquelle?
-…Votre fille.
-…Oh. Oui.
(Désolée. Je ne veux pas que ça sonne comme si je me foutais de Tania, parce que ce n’est pas le cas, mais comme j’ai dit à Talis, je ne pense pas être digne d’elle. J’ai tué son père, je l’ai laissée se faire kidnapper et j’ai trahi tout le monde deux fois plutôt qu’une. Quel genre de mère je fais? Pas une très bonne. Il n’y a rien qui me ferait plus plaisir que de la récupérer et ensuite de l’élever et de la voir grandir, en garde partagée avec Talis bien sûr, mais… est-ce que j’en ai le droit? Je n’en suis pas sûre.)
-Et vous avez aussi Nakago je crois.
-…De ce côté-là, ce n’est pas gagné d’avance!
-Vu le nombre de fois où vous avez crié au loup, pouvez-vous lui en vouloir d’être fâché?
-…Non… Mais il a aussi des torts!
-Ça ne sert de rejeter le blâme sur lui. Il faut vous concentrer sur vos propres torts.
-…Ok.
Julius avait raison. Si je passais mon temps à dire «C’est de ta faute! C’est de ta faute!», ça équivalait à vouloir lui faire endosse le rôle du méchant et à me faire passer pour une victime, ce que j’étais loin d’être. Julius m’a aussi fait réaliser quelque chose de très important. En fait, je devrais plutôt dire que grâce à lui, quelque chose de très important m’a enfin rentré dans le crâne. Toute ma vie, j’ai fui. À chaque fois que quelque chose n’a pas fait mon affaire, à chaque fois que je me suis sentie dépassée par les événements, j’ai fui, d’une façon ou d’une autre.

Le reste de la discussion fut… comment dire… Je sais que j’aurais plus apprécié une discussion avec quelqu’un d’autre, mais parler avec Julius a eu beaucoup plus d’impact. Une autre personne y aurait sans doute été plus doucement, me donnant peut-être même un hug (dieu sait que j’en ai besoin en ce moment). Julius, sans être méchant, a été très franc. Et cette franchise a eu plus d’impact que n’importe quelle parole douce ou réconfortante. Pourquoi? Parce qu’avant même qu’il ne me le dise, je connaissais la basse opinion qu’il avait de moi. Et malgré tout ce mépris, il a pris le temps de m’écouter. Je ne peux donc pas ne pas prendre en considération ce qu’il m’a dit.

Il a dit que je devais arrêter de fuir, que si je voulais regagner le respect des gens autour de moi, je devrais faire la preuve que je pouvais être loyale. Moi, loyale? Ça serait possible ça? Je suppose qu’il faudrait que je place mes priorités dans le bon ordre. Qu’est-ce qui est le plus important pour moi? Regagner le respect de mes compagnons et sauver ma fille, Talis et Nakago ou…? En fait, je sais déjà ce qui est important. Ce que je dois faire c’est trouver des moyens pour y arriver : faire face à mes problèmes, arrêter de paniquer à chaque fois que… tout le temps, prouver aux autres qu’ils peuvent compter sur moi, être forte et responsable, ce que je n’ai jamais été. Je suppose que c’est comme ça que j’arriverai à me sentir digne de mes compagnons et surtout, digne de ma fille.

Julius m’a aussi dit que certaines portes me resteraient entrouvertes et que je devrais travailler dur pour que ces portes s’ouvrent à nouveau pour moi. Alors, j’ai des portes entrouvertes?
-J’ai Bob… J’ai Ariste, enfin je crois. Il faudrait d’abord que j’aille m’excuser de ne pas avoir assez insisté auprès de Sigma pour sauver sa mère et d’avoir juste pensé à Talis.
-Ça serait une bonne chose.
-Il y a aussi Kyle… Et Sheyenne… Mais la porte de Sheyenne est ouverte pour tout le monde… Et il y a Kerns… Et même si elle n’est pas concernée par tout ça, Shiva m’a dit que je pouvais aller lui parler si j’en avais besoin.
(Et il y a Salem aussi. En fin de compte, je ne suis pas si toute seule que ça.)

Julius a ensuite ajouté que je devrais accepter que certaines portes me resteraient à jamais fermées et que je ne pourrais rien y faire. C’est vrai. Il va falloir que j’accepte toutes les conséquences de mes actes, y compris que certaines personnes me tourneront à jamais le dos. J’ai fait des choses très mal, des gens ont été blessés et tués à cause de moi. C’est ce qu’il faut que je fasse, right? Accepter mes torts et leurs conséquences, quelles qu’elles soient? En tout cas, malgré cette conversation très édifiante, je suis certaine que la porte de Julius m’est fermée de façon définitive. Je sais qu’il serait beaucoup plus heureux si je partais loin d’ici ou si j’étais morte, alors pourquoi sa porte me serait-elle ouverte?

À mon grand étonnement, il m’a dit que si je voulais regagner son respect, j’avais une très longue pente à remonter. Sa porte ne m’était donc pas barrée définitivement, mais plutôt fermée très solidement. J’étais tellement certaine du contraire, surtout après qu’il m’ait dit ce qu’il pensait réellement de moi. Il a dit qu’il était incapable d’éprouver respect ou compassion pour moi. À son avis, je ne méritais ni l’amour de Talis ni l’amour de Nakago, mais qu’avec l’aide des dieux, je l’obtiendrais peut-être quand même au bout du chemin.
-Alors, je mérite, mais je ne mérite pas ce qui m’arrive?
(Je suis vraiment perdue.)
Il m’a redit qu’un procès et une condamnation seraient indiqués, mais que ça n’arriverait pas. Je devais donc vivre avec les conséquences de mes actes. Ce qui m’a le plus surpris, le point fort de la discussion, ce fut ce qu’il dit ensuite.
-Que ces hommes vous aient attaquée en connaissance de cause ou non de ce que vous aviez fait, vous ne méritiez pas de vous faire agresser.
-…Pour vrai?
-Je tuerais simplement ces hommes si je les rencontrais, car personne ne mérite de se faire… dégrader physiquement de cette façon.
-…

J’ai failli me mettre à pleurer tellement j’avais l’impression qu’un poids énorme s’enlevait de mes épaules et de mon cœur. Si je n’avais pas été certaine de me faire repousser, je crois que je l’aurais hugger. Alors… Je ne mérite pas de m’être fait agresser? J’étais persuadée du contraire, à cause, entre autre, de la mort de Talis. Je me sentais toujours aussi mal dans ma peau et j’appréhendais le moment où quelqu’un tenterait de me hugger, mais les paroles de Julius ont définitivement atténué le nuage noir qui flottait au-dessus de ma tête depuis des semaines, comme si mon âme recommençait à vivre. Ça c’est bien la meilleure. Je dois le salut de mon âme, peut-être même ma vie, à Julius? Jamais dans cent ans je n’y aurais cru. Bon. Je vais devoir arrêter de rester dans des coins dark et creepy maintenant. Je vais devoir aller affronter le vaste monde.
-Demander pardon, ça serait un bon début non?
-En effet.
-Bon. Je crois que je vais d’abord aller m’excuser à Kyle.

Julius a ouvert la porte pour partir et je l’ai suivi, bien déterminée à commencer tout de suite ma tournée des pardons, et nous nous sommes trouvés face à face avec Laguna. Euh… Elle a écouté notre conversation? Oh my god…
-Je voulais être certaine qu’il n’y aurait pas de bain de sang, nous a-t-elle dit.
-Ne t’en fais pas, lui a répondu Julius. Si j’avais voulu la tuer, je l’aurais fait dès qu’elle a ouvert la porte.
-Muuu… Est-ce qu’il faut que je parte? leur aie-je demandé.
-Pourquoi? m’a demandé Julius.
-Bien… Vous êtes là, tous les deux… Vous avez peut-être des trucs de couple à vous dire…
-…
(Et pourquoi je demande ça? Je suis encore dans ma chambre.)
-Je suis venue pour rectifier une erreur, a alors dit Laguna.
-…
Julius et moi l’avons regardée sans comprendre. Une erreur? Concernant Julius ou moi? Sans nous répondre, elle a embrassé Julius sur la joue et est allée poser une plaque avec son nom au-dessus de celle avec le nom de Julius, sur la porte de la chambre de ce dernier.
-Ils avaient oublié mon nom, a-t-elle dit.
(C’est donc ben mignon!! Seigneur que ce genre de moments me manque!)

Je les ai regardés partir et moi je me suis dirigée vers la chambre de Kyle. Je suis restée plantée devant la porte quelques instants, à prendre de grandes inspirations. Ok… Je peux y arriver... Demander pardon ça ne devrait pas être si difficile que ça, n’est-ce pas? Je demande pardon et s’il n’accepte pas mes excuses ou me dit qu’il n’est pas prêt à les accepter, je ne dois pas insister. C’est ça la clé : rester calme et ne pas insister. Vas-y Lilianna, tu es capable. C’est le premier pas dans la bonne direction.

Toc, toc.

Voilà, c'est fini! C'est relativement exact? Si non, pardonnez ma mémoire défaillante.

samedi 23 février 2008

Dictionnaire Donjon

Si vous avez d'autres idées, surtout pour les lettres manquantes, dites-le moi que je les rajoute!

A
·Arisme

B


C
· Coussineux
· Césarienner
· Cucutisme
· Créater/créationner
· Chapotant

D
· Dévégéter
· Dming
· Détuber

E
· Effaçoir
· Excursionner

F
· Fouine around

G
· Graceness of the DM

H


I


J


K


L


M
· Mutiliste
· Mouru
· Mutationner
· Mister Tchef

N


O


P
· Pleurage
· Participation baveuse
· Préponctuel

Q


R
· Revivu
· Ressucitu
· Re-prêt
· Réflexionner

S
· Self-pityisme
· Suspenser
· Suicide-moi



T
· Tapoching
· Trollinol
· Traîtreux/traîtreuse

U


V
· Vade retro Santa Claus
· Violentationner

W


X


Y


Z

vendredi 22 février 2008

Dices


mercredi 13 février 2008

Le retour du demi-drow fondamentalement mauvais, aka le p'tit criss

Ça va à la suite du dernier blog. Non, je ne répond toujours pas à la question!

-Hey guys, nous a salués une voix très familière.
C’était Talis. D’après son visage encore endormi et ses cheveux ébouriffés, il venait tout juste de se lever. Il m’a dit qu’il voulait qu’on garde nos distances, alors avant qu’il ne me dise que ma présence n’était pas désirée ici, je me suis sauvée en courant dans le jardin.
-Lilianna? Ça v…

J’étais déjà rendue dehors avant la fin de sa phrase. Non Talis, ça ne va pas du tout. C’est pire quand je suis près de toi, parce que je voudrais que tu me serres dans tes bras et que tu me dises que tout va bien aller. Mais tu m’as clairement fait comprendre que tu voulais qu’on reste éloignés alors quand je suis près de toi (près de tout le monde en fait), j’ai l’impression d’avoir fait quelque chose de pas correct. C’est doublement difficile parce que tu es si gentil. J’aurais tellement envie de te dire que ça ne va pas et te raconter tout ce qui m’est arrivé, mais je ne peux pas. I deserve everything that happened to me, right? You said it yourself.
-Wra! Wra!
Café n’était pas content que je l’aie arraché à sa brioche et il ne s’est pas gêné pour me le faire savoir. Je l’ai déposé par terre avant qu’il ne se mette à me mordre pour se venger.
-Wra! Wra!
-Tiens Café! Attrape la roche!
-Wra? Wraa!
Il est si facile à contenter. Bon Café.

Je me suis assise par terre, le dos accoté contre un arbre et j’ai regardé Café manger(?) sa roche. J’aimerais que ma vie soit aussi simple, mais elle est au contraire très compliquée, par ma faute. I wish I could make things better, but I don’t know how. Things would be way easier if only I had someone by my side, but who would ever want to help me? Je suis restée plongée dans des pensées de plus en plus sombre jusqu’à ce que Vanna vienne me chercher. Tout le groupe se réunissait dans la chambre de Kerns. Ils font une réunion de groupe et ils veulent que je sois là? Ok… Je n’ai pas posé de question et j’ai suivi Vanna. Résumé de la situation : Shiva a senti la pierre de Vanna se rapprocher des dés de la destinée. Nous ne pouvions pas laisser nos ennemis mettre la main sur cette clé, alors nous devions décoller d’ici au plus vite. Comme le grand chancelier avait très beaucoup insisté pour nous montrer les bras de Cindra, nous irions les voir et nous partirons tout de suite après.

Tout le monde a récupéré ses affaires et nous sommes allés retrouver le grand chancelier. Il nous a conduits jusqu’à la ville souterraine après avoir descendu de nombreux escaliers. Je n’avais plus la crainte de tomber sur le garde, alors j’ai enlevé mon voile. Ça fait du bien de respirer un peu. Mais j’aurais peut-être dû le garder… Je suis affreuse à regarder, pas vrai? Peu importe. La ville souterraine était très impressionnante : un soleil artificiel, un système d’aqueduc et des habitations creusées dans la pierre. On aurait dit une ville de nains. «Nos» réfugiés s’étaient fait allouer un quartier complet, en raison de leur grand nombre. Nous sommes passés les voir. Ils semblaient tous aller bien, mais quelques Sharparrow avaient toujours des blessures cursées. Ariste a décidé d’essayer un nouveau sort. Il a dit que s’il réussissait, les Sharparrow viendraient avec nous. Considérant la force de ceux que nous allons affronter, toute aide sera la bienvenue. Ariste a réussi son sort et les Sharparrow furent comme neufs. Sa magie en a impressionné les trois-quarts. Tant mieux pour Ariste.

Ensuite, direction les bras de Cindra. Pour nous y rendre, nous sommes passés par un couloir duquel les murs étaient tapissés d’une étrange écriture. Lou (revenu d’entre les morts) a dit que c’était de l’ancien méréen, mais il avait de la difficulté à le lire, comme les murs étaient endommagés. Ariste a fait mending dessus et Lou a pu lire sans problème. Quand il a compris ce qu’étaient les bras de Cindra, ses yeux se sont ouverts grands comme des pièces d’or. Vous vous souvenez de la réaction que Lou a eu en trouvant le truc qui a servi à nous téléporter jusqu’au groupe? Même chose. Nous avons continué à marcher et nous sommes arrivés à deux portes farouchement gardées par des soldats qui n’ont accepté de nous laisser passer qu’après que le grand chancelier le leur ait dit.

Nous avons ensuite pu finalement contempler les bras de Cindra. Il s’agissait d’un genre de sablier duquel des éclairs s’échappaient, par le haut et par le bas. C’étaient ces éclairs qui créaient les vibrations repoussant les vers des sables. Lou a tourné autour en l’observant. Il a dit que seulement 10% de la puissance totale étaient utilisés. Il aurait bien voulu s’amuser avec un peu, mais Julius lui a dit que si 10% étaient suffisants pour protéger la ville, 100% risquait de la détruire. Lou a aussi dit que cette puissante source d’énergie pourrait servir à booster un airship. Vous imaginez, sur le Sky Legacy? Mais comme des milliers de vies étaient en jeu, pas question d’y toucher. Le plus surprenant dans tout ça, ce fut d’apprendre que c’était Lou qui avait conçu cette merveille. Fait étrange, quand Lou l’avait construit, ce n’était qu’un prototype. Quelqu’un l’avait donc achevé à sa place, mais qui? Sheyenne a suggéré l’empereur de Rayden, mais pourquoi l’aurait-il laissé ici dans ce cas? Moi, j’ai tout de suite pensé à Nakago. Lou m’avait dit qu’il s’intéressait beaucoup à ses travaux, alors peut-être que…? Mais encore là, pourquoi l’aurait-il laissé ici?

Il y avait aussi beaucoup de débris d’une ancienne civilisation, dont ceux du Silver Night Liberty (Ou un truc du genre. Moi et les noms de airship! Le seul dont j’ai réussi à me souvenir, c’est le Sky Legacy, et seulement parce qu’on a passé des semaines dessus!), le airship le plus puissant de la flotte méréenne. Lou a réussi à trouver le même métal qui avait servi pour fabriquer son diadème. En utilisant les bras de Cindra, il pourrait s’en fabriquer une autre.
-Dans l’état où je suis, a dit Lou, ça me prendra quelques heures.
Juste ça? Je m’attendais à ce qu’il dise quelques semaines. Kerns a décidé de rester avec lui pour l’aider. Sheyenne aurait aussi voulu l’aider, mais dans son état, ce n’était pas une bonne idée. Je lui ai tendu la main pour que nous remontions ensemble. Ne sois pas trop déçue mon amie, tu seras bientôt guérie. Nous avons à peine fait quelques pas en direction de la sortie que Shiva nous a dit que la pierre de Vanna se rapprochait de nous à vive allure. Le temps qu’elle finisse sa phrase et elle ajoutait que la pierre était en fait déjà là. Quoi? Un portail est apparu devant nous et… Nakago en est sorti. T’es tellement beau mon amour. Si tu savais comme je t’aime. Pourquoi il faut qu’il y ait pleins de gens autour de nous? J’ai besoin de te parler, de te dire la vérité, mais je ne pourrai jamais le faire tant que nous ne serons pas seuls.
-Général, l’a salué Julius.

Nakago a simplement incliné la tête dans notre direction. Je dis «dans notre direction», car j’aurais pu être une poussière sur le plancher que ça n’aurait pas fait de différence. Si au moins il m’avait jeté un seul petit regard, même teinté de mépris, j’aurais su que j’existais toujours à ses yeux. Là, j’avais l’impression d’être une rien du tout. Je vais devoir rajouter ça à la liste de mes nombreuses qualités :
-je sers juste à me faire agresser
-je mérite tout ce qui m’arrive
-je ne fais rien de correct pour personne
-je fais souffrir tout le monde autour de moi
-j’ai l’air affreuse
-je suis insignifiante

J’ai oublié quelque chose? Mon opinion de moi-même était en train de dégringoler en chute libre et j’ai à peine remarqué que Benzis (salope!) arrivait. J’ai par contre très bien remarqué Minos. Non… Pourquoi lui? Je hais tellement cet homme, surtout après ce qui s’est passé la dernière fois que je l’ai vu. «Je vais t’acheter, tu vas m’appartenir et je vais te rendre ta liberté». Il pensait vraiment que j’allais accepter? Il y a des limites à la connerie, même à la mienne! En tout cas, il n’avait pas tort : les filles achetées par ce bédouin ne reviennent jamais comme avant. J’espère qu’il n’en parlera jamais à personne. Juste pour me pourrir la vie un peu plus, il en serait bien capable. Sérieusement, je me demande ce qu’il nous veut…

Kyle et Julius, la femme parfaite?

C'est juste un petit bout drôle de la dernière game. Enjoy.

Je me suis fait réveiller par un cri horrible. J’ai cru que c’était un vautour, mais c’était quelqu’un dans la ville qui chantait. Ils ont vraiment des coutumes horribles par ici, pour réveiller les gens de cette façon. Mon cœur s’étant remis de ce violent choc nerveux, j’ai fait un brin de toilette rapidement et j’ai cherché dans la garde-robe un autre habit qui ne ferait pas trop «je suis toute nue alors regardez-moi et venez m’agresser». J’en ai trouvé un semblable à celui que j’avais porté la veille : il était rouge et noir, un peu plus opaque et j’ai aussi trouvé un voile assorti.
Une fois habillée, j’ai décidé de me mettre à la recherche de Café. Je ne l’avais pas vu depuis un moment et je dois avouer que je m’ennuyais.
-Café? Café?
-Wra?
(Ça semble venir de sous le lit.)
-Café… Café…
-Wra? Wraa!
En effet, sortant de sous le lit comme s’il s’y était toujours trouvé, Café est venu tourner autour de mes jambes. Pate, pate.
-Je me suis ennuyée Café!
Pate, pate.
-Wraa! Wraa!
Comme à chaque fois que je lui témoignais de l’affection, des cœurs en pixel sont apparus au-dessus de sa tête. T’es trop mignon Café! Étrange, mais mignon. Je ne comprendrai jamais pourquoi les gens sont dégoûtés par toi. D’accord, tu as l’air d’un tas de résidus de schmu brun, mais tu es quand même adorable.
-Viens Café!
-Wraa!
Je me suis dit que tant qu’à être debout, ça serait une bonne idée d’aller manger. La dernière fois que j’ai mangé… c’était juste hier, mais c’était à peine. Le dernier vrai repas que j’ai eu, c’était quand j’étais à Eomiss avec Lou, il y a plus d’une semaine. Depuis ce temps-là, j’ai dû me contenter de ce que Kerns m’a donné (rations, galettes). Je crois que je commence à ressentir le manque de nourriture : je suis tout le temps fatiguée et quand j’essaie de dormir, j’en suis incapable. Je n’ai pas plus envie que ça de manger, mais je vais me forcer. Il le faut bien, avant que je ne finisse par m’évanouir.

Je me suis donc rendue à la salle à manger, Café me suivant de très près. J’ai donc traumatisé (encore) tous les serviteurs que j’ai croisés. Quoi? Vous n’avez jamais vu de café? Il n’y avait personne dans la salle à manger, à l’exception de Julius et de Kyle, à l’autre bout. Bon. En faisant ça subtilement, je devrais être capable de m’en sortir sans qu’ils ne me remarquent. La table était autant remplie de nourriture qu’hier. Quelque chose de léger… Des fruits devraient faire l’affaire. J’ai à peine eu le temps de commencer à penser à ce que je voulais que…
-WRAA!
Café a décidé qu’il avait faim et a sauté dans la montagne de fruits, s’écrasant dans un grand «sploutch» dedans. Méchant Café! Le temps que je prenne Café dans mes bras, des servantes horrifiées et apeurées étaient reparties avec le plat de fruits complètement gâché. Quant à Café, il avait réussi à mettre la main sur une pomme, qu’il tenait dans sa gueule et qu’il semblait être incapable de manger. Bon… Je crois que je vais devoir me contenter de brioches. Je vais en prendre quelques-unes et aller m’écraser dans le jardin.
-Hé Lilianna! m’a crié Kyle. Ça va? Viens manger avec nous!
-Euh… Euh…
C’est parce que Julius est là et au cas où tu ne l’aurais pas remarqué, il me déteste et moi je me sens toujours mal en sa présence. Alors je pense que ce n’est pas une très bonne idée. Où j’en étais moi? Ah oui!
-Euh…
-Si vous ne mangez pas de viande crue, m’a dit Julius, vous pouvez venir vous assoir.
-………………………………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………....Ok…

Avec toujours l’impression d’avoir halluciné, je me suis assise près d’eux.
-Wra? Wra!
-Je ne pense pas qu’il va être capable de manger ça, a dit Kyle en le regardant.
La pomme semblait en effet être beaucoup trop grosse pour lui. Je la lui ai donc enlevée pour lui couper en petits morceaux.
-Wra! Wra!
Café s’est mis en colère et a commencé à me chialer après. Je me suis donc dépêchée de lui couper un morceau de pomme, mais quand je l’ai lancé par terre, il a levé le nez dessus et a continué à chialer. J’ai réessayé quelques fois, mais sans succès. J’ai décidé de faire une tentative avec une brioche.
-Wra? Wraa!
Café a sauté par terre et il s’est mis à grignoter la brioche, comme il l’avait si souvent avec des roches.
-Lilianna, a commencé Julius, comme vous êtes là, vous allez pouvoir nous donner votre avis : à nous deux, nous formons la femme parfaites, n’est-ce pas?
-Je ne suis pas une fille! a protesté Kyle.
-Mais oui! a insisté Julius. Toi tu cries comme une fille et moi j’ai l’air d’une fille!
-Non!
(Quessé ça? Je suis tombée dans une maison de fous? Au secours…)
-Euh… Est-ce que je pourrais me sauver et faire comme si je n’avais rien entendu?
-Non! Parce que la prochaine fois que je vous verrai, je vous reposerai la question!
-Euh…
(Au secours? Une brique divine s’il vous plaît?)

-Lilianna, est-ce que ça va? m’a demandé Kyle.
(Il avait l’air inquiet. Pourquoi tu t’inquiètes pour moi? Je me suis faite violer, battre et torturer par quatre hommes, après ça je me suis faite presque violer par un bédouin, je me ne sens plus belle ni désirable parce que mon chum-qui n’a plus confiance en moi et pense que je suis juste une traîtresse-ne me l’a pas dit une seule fois depuis que je lui ai raconté ce qui s’était passé, j’ai des pensées dépressives et suicidaires 25h sur 24, le père de mon enfant-qui est mort deux fois à cause de moi- ne peut pas me pardonner, j’ai l’impression que quoi que je fasse ça ne sera jamais assez bien pour que qui que ce soit me pardonne, j’ai laissé ma fille se faire kidnapper et j’ai l’impression que tout le monde autour de moi souffre par ma faute. Sans oublier le fait que je suis en train de disparaître! Mais à part ça, tout baigne!)
-Bien sûr! lui aie-je répondu, dans la plus grande sincérité.
-Tu ne ferais pas un peu d’anémie?
-(Anémie?)Euh, je ne crois pas.
-Tu es pâle, m’a-t-il dit.
-Je suis toujours pâle.
-Là, c’est pire. Tu as vraiment l’air cadavérique.
-Euh… Merci?
-Si c’est ton idée d’un compliment, lui a dit Julius, tu as du chemin à faire.
-Ce n’en était pas un.
-…
Ça doit être pour ça que Nakago ne veut plus de moi : j’ai l’air trop affreuse.

Julius et Kyle ont continué à déconner royalement. Qu’est-ce que je fais ici déjà? Je ne sais pas, mais je ne me sens pas à ma place. Tant qu’à rester là sans rien dire, je pourrais me risquer à une question, quitte à me faire rabrouer.
-Alors, c’est quoi le plan? leur aie-je demandé.
(Ne t’inquiète pas Julius, je n’ai pas l’intention d’aller le répéter à tout le monde.)
-Puisque le grand chancelier a insisté pour nous montrer les bras de Cindra, a commencé Julius, nous irons dès que possible. Nous partirons ensuite.
-Bien. Je vais être dans un coin dark et creepy.
Je me suis levée et j’ai repris Café dans mes bras, bien déterminée à échapper aux deux débiles.
-Où serez-vous si on vous cherche? m’a demandé Julius.
-Euh… Dans le jardin, dans le coin le plus dark et creepy possible.
-Bien, dans le jardin, m’a répondu Julius. Au fait, vous n’avez toujours pas répondu à ma question.
(Vas-tu me foutre la paix avec ça?)
-Euh…
(Je fais comment pour m’en sortir cette fois-ci? Brique divine, tu m’as donc abandonnée?)

Non, je n'ai pas répondu à la question et je n'y répondrai pas non plus!

dimanche 10 février 2008

Chapter 2- The second meeting and the first date

Depuis que j’avais rencontré Nakago, ma vie avait repris son cours normal: je me faisais belle, je sortais pratiquement tous les soirs et je vendais mes services au plus offrant. Seuls quelques petits détails avaient changé. Avant, j’insistais pour sortir seule. Maintenant, j’étais toujours accompagnée d’un des bouncers du bordel et je cachais en tout temps une ou deux dagues sur moi. J’avais aussi développé une préférence marquée pour les blonds aux yeux bleus. À chaque fois que l’in d’entre eux me prenait dans ses bras, j’imaginais que c’était… lui. Il manquait toujours un petit quelque chose, mais c’était quand même mieux que rien.

Environ deux semaines plus tard, j’étais en train de magasiner et c’était Charles qui m’accompagnait. Grand, plus de muscles que de cerveau et du genre très imposant. Il faisait fuir d’un simple regard tous ceux qui m’approchaient d’un peu trop près. Je ne me sentais pas du tout en danger avec lui, mais si j’avais su qu’il viendrait encore me sauver, j’aurais abandonné Charles tout de suite et j’aurais couru dans la ruelle la plus près. Seigneur! Je suis trop en train de me faire des histoires dans ma tête! C’était juste un soldat nowhere qui a été au bon endroit au bon moment. J’ai tout simplement été chanceuse et me voilà, à penser constamment à lui et à le voir partout. Tenez! Cet homme qui vient vers moi lui ressemble comme deux gouttes d’eau. Si je vivais d’espoir, et c’est le cas, je dirais que c’est lui. Oh mon dieu… C’est lui.

Dès l’instant où j’ai fait cette constatation, j’ai été incapable de détacher mon regard de lui. C’est lui, il est vraiment revenu. Et si je me fie au fait qu’il me fixe aussi… Il serait revenu pour me voir? Ça serait trop beau pour être vrai. Il n’y a qu’un moyen pour en être sûre. D’un pas décidé mais très nerveux, je me suis avancée à sa rencontre. Quand Charles s’est aperçu qu’un homme venait vers moi, il a voulu s’interposer. Je l’ai retenu par le bras.
-Ça va aller Charles.
-Tu es certaine?
-Oui, je le connais. Retourne au bordel, moi je vais rester ici.
-Tu es s…?
-Oui.
Je lui ai donné mes paquets pour qu’il comprenne bien que c’était définitif.
-Bien.

Une fois seule, n’ayant pas de miroir, j’ai prié le ciel d’être présentable. Je ne voudrais surtout pas que Nakago prenne peur et s’en aille. J’ai pris une profonde inspiration et j’ai continué d’avancer vers lui, sans le quitter des yeux. Il me regardait tout autant et devant l’intensité de son regard, je n’ai pu m’empêcher de baisser les yeux à quelques reprises. Je me sentais gênée, intimidée, quand il me regardait comme ça, comme si je perdais tous mes moyens. Nous nous sommes arrêtés à quelques pas l’un de l’autre. Pendant quelques secondes, aucun de nous n’a parlé. Nous nous sommes juste observés. Quand j’ai finalement trouvé le courage de parler…
-…Salut, lui aie-je simplement dit.
-Bonjour.
-…Je ne pensais pas vous revoir un jour…
-Je vous l’avais dit pourtant, non?
-Oui, mais… je ne croyais pas que… vous le pensiez vraiment…
-Je pense toujours ce que je dis.
-C’est ce que je vois…
Je n’avais jamais eu de problèmes à entretenir une conversation, mais sous son regard, sous son sourire, je ne savais plus quoi dire. Il faut que je trouve quelque chose, et vite! Sinon il risque de se lasser.
-Voudriez-vous marcher avec moi? m’a-t-il demandé.
-Ok!
Je me suis retournée, prête à partir, mais comme la dernière fois, il m’a tendu son bras pour que je m’y accroche. Je n’avais pas souvent rencontré de gentilshommes dans ma vie, jamais à vrai dire, alors je trouvais vraiment bizarre qu’il soit aussi attentionné envers moi, surtout qu’il savait très bien ce que j’étais. Il faisait sans doute semblant et d’un instant à l’autre, il allait me dire qu’il voulait être récompensé de son aide en nature. Vu de quoi il avait l’air, je dois avouer que ça ne me déplairait pas de me retrouver dans une chambre avec lui. Pourquoi je me sentais déçue de cette éventualité alors?
-You think too much, m’a dit Nakago.
-Huh?
Perdue dans mes pensées, je n’avais pas remarqué qu’il s’était penché vers moi. Son visage à quelques pouces du mien me gênait encore plus.
-I promise you, m’a-t-il rassurée, there is no need for you to worry or be afraid of me.
-I’m not afraid of you.
-Good. Shall we walk then?
-Ok.

J’ai finalement pris son bras et nous avons commence à marcher. Nakago ne disait rien, comme s’il était… comblé(?) d’être simplement en ma présence. This is weird. I don’t think I have ever done something like this before: being with a man and having the feeling he is not going to do anything funny to me. Maybe he’s gay? God I hope not!
-Alors... Pourquoi êtes-vous revenue en ville? lui aie-je demandé.
-Pour vous voir.
Je n’ai pas pu m’empêcher de rire en entendant ça.
-Yeah right! Là je sais que vous ne pensez pas ce que vous dites!
-Et pourquoi donc?
-…Les hommes comme vous ne viennent pas prendre des nouvelles de femmes comme moi.
-Ce qui veut dire…?
-…You’re a good man and I’m just…
-You’re a good woman.
-No I’m not.
-Why don’t let me be the judge of that?
-Why do you care so much?

-Croyez-vous au destin, Lilianna?
-Destin? Non. Si le destin existait vraiment, je n’aurais pas eu une vie aussi merdique!
-Je ne sais rien de vous, mais ne croyez-vous pas que c’est le destin qui nous a amenés à nous rencontrer?
-…
-Désolé, c’était un peu poussé. Mais c’est quand même une pensée heureuse, non?
-Oui, ça l’est.

-Je dois quand même vous avouer quelque chose. Il y a une autre raison à ma présence ici.
-…Laquelle?
-J’aimerais passer un peu de temps avec vous.
-(Je le savais!) Et bien… Si vous voulez passer du temps avec moi, il faudrait parler à ma patronne et…
-Non. Je ne voulais pas dire «passer du temps avec vous» dans ce sens-là. Je voulais dire «passer du temps avec vous» dans le sens d’apprendre à mieux vous connaître.
-…Huh?
-I’d like to spend the evening with you.
-...What?
-Spend the evening with you. You know: talk, have dinner, then take a walk...
-Ok...
-It’s settled then! I’ll pick you up at seven. And don’t worry about your boss, I’ll arrange everything.
-Vous voulez vraiment... juste passer du temps avec moi?
-Bien entendu.
-Pourquoi?
-Because you’re special.
-No I’m not.
-Yes you are. And in time, I’ll make you see that. I’ll see you tonight then?

Sans m’en rendre compte, il m’avait ramenée devant le bordel.
-Ok, lui aie-je simplement répondu.
Cette fois-ci, il ne m’a pas fait un baisemain. Il a simplement laissé glisser ses doigts sur ma joue avant de s’éloigner.

Comme la dernière fois, je l’ai regardé partir. J’ai l’impression que j’aurais passé une éternité à regarder dans la direction où il était parti, mais j’ai été interrompue par des collègues.
-Well ,well! Who’s this hunk of a guy?
-Euh...
-Ce n’est pas lui qui t’a sauvée il y a quelques semaines?
-Oui.
-Qu’est-ce qu’il voulait? Faire plus ample connaissance…?
(Son ton ne sous-entendait qu’une chose.)
-…Il veut dîner avec moi, c’est tout.
-Juste… dîner avec toi?
-Oui. J’ai vraiment eu l’impression que c’est tout ce qu’il voulait.
-Ça existe des hommes comme ça?
-Il faut croire que oui.
-À quelle heure il passe te chercher?
-Sept heures.
-Alors qu’est-ce que tu attends? Va te préparer!

J’ai donc passé le restant de l’après-midi à me pomponner. Ça a bien dû me prendre trois fois plus de temps que d’habitude. Je voulais que tout soit parfait. Allons Lili, calme-toi. Il veut seulement dîner avec toi pour… s’assurer que tu vas bien depuis qu’il t’a sauvée. J’avais toujours de la difficulté à croire qu’il voulait passer du temps avec moi juste… pour passer du temps avec moi. Je me demandais ce qu’il pouvait bien me trouver. Je suppose que je l’apprendrai ce soir. Je mettais les dernières touches à ma préparation quand on est venu me chercher.
-Lilianna, he’s here.
-Ok. How do I look?
J’avais fait de gros efforts pour sortir de l’ordinaire. Au lieu d’une de mes robes habituelles, je portais une robe style «bain de soleil» avec une écharpe assortie. Mes cheveux étaient retenus d’un côté par une barrette. C’était un look somme toute assez simple.
-You look great. Tu as vraiment passé tout l’après-midi à te préparer?
-Oui.
-Il a vraiment dû faire bonne impression sur toi pour que tu fasses autant d’efforts.
-…Tu n’as pas idée.

Je me suis regardée une dernière fois dans le miroir et je suis descendue. Nakago m’attendait à l’entrée. Dès que je l’ai vu, j’ai ralenti le pas. Pas pour qu’il me regarde, mais pour que moi je puisse l’observer. Il était en civil et il était tellement… trop… rourou.
-Vous êtes magnifique, m’a-t-il dit.
-Merci… vous aussi.
-Merci. On y va?
-Ok.
Il m’a prise par la taille et m’a menée vers la sortie. J’avais le dos à découvert et sentir sa main directement sur ma peau m’a donné des frissons.
-Vous avez froid? m’a-t-il demandé, en resserrant son étreinte.
-Non… Non, ça va.
-Tant mieux.

Il n’a pas desserré son étreinte et tout le long du trajet, mon cœur s’est débattu dans ma poitrine. Sa main était parfaitement immobile, mais je l’imaginais remontant le long de mon dos, jusqu’à mes épaules, faisant glisser ma robe par terre… C’était très excitant comme sensation. Comme il ne m’avait rien révélé de ses plans pour la soirée, je ne savais pas à quoi m’attendre. Je fus agréablement surprise. Il m’a emmenée dans un petit restaurant plutôt discret. Étant habituée à beaucoup plus de luxe, je l’ai trouvé très simple, mais tout de même très mignon. Notre table se trouvait à l’écart et combiné à l’éclairage tamisé des chandelles, ça créait une atmosphère très intime.

Je ne me souviens plus aujourd’hui de ce que nous avons mangé. C’était peut-être des pâtes? Ou de la salade? Ou du poisson? Je ne sais plus. J’étais trop absorbée par le regard de Nakago et par sa voix pour porter attention au reste. Nakago n’a pas beaucoup parlé. Il semblait surtout intéressé à en apprendre plus sur moi. I wonder why…
-What is it?
m’a-t-il demandé.
-This is weird.
-What?
-This. Us. At this restaurant. It almost feels like...

-Like a date?
-Yes.
-It is a date. You didn’t notice?
-I wouldn’t know what a date is, I’ve never had any.
-Never?
-No. I’m not the kind of woman who goes out on a date with a nice man.
-There’s a first time for everything, right?
-...Right.
-So tell me: what things are you good at?

-…Je ne pense pas être bonne à quoi que ce soit.
-Je n’en crois pas un mot.
-…Et bien… Il y a bien quelque chose, mais…
-Vous voyez? Et c’est?
-…Je suis une prostituée! Je vous laisse deviner ce que c’est!

Nakago n’avait rien fait de mal, mais j’étais un peu fâchée. J’aurais aimé passer ces quelques heures sans penser à ce qui m’attendait à mon retour.
-Vous devez avoir eu une vie bien difficile pour vous définir… seulement par ce que vous faites.
Il a eu l'air de se rendre compte que c’était un sujet que je ne désirais pas aborder avec lui et il a semblé plutôt piteux de m’avoir indirectement fâchée. Ma colère est tombée d’un coup.
-C’est pourtant vrai. C’est tout ce que je sais faire.
-I don’t believe that.
-How can you say that? You don’t know me.
-You’re right, I don’t. But what I do know, is that you’re a wonderful woman. That’s why I want to know you better.
-Why do you keep saying that I’m a good or wonderful woman?
-Because it’s true. I can’t explain it, but it’s what I felt when I met you.
-...No one has ever said anything so nice to me.
-I...
-I know. First time for everything, right?
-Indeed. So... Forgive me for insisting, but you still haven’t answered my question: what things are you good at?
-I... I... I like dancing.
-Really?
-Yes, very much.

-Alors c’est décidé! À notre prochaine sortie, nous irons danser!
-…Prochaine sortie?
(Est-ce que je viens d’halluciner?)
-Bien sûr. Vous ne pensiez pas vraiment que nous allions nous arrêter à une seule sortie, n’est-ce pas?
-…J’espérais que non.
-Tant mieux.

Le restant de la soirée s’est passé comme dans un rêve, Nakago se conduisant en parfait gentilhomme. J’étais tout de même méfiante, alors il n’insistait pas quand je ne voulais pas répondre à ses questions. Après le souper, nous sommes allés marcher dans un parc. La température s’était rafraîchie et malgré mon écharpe, je ne pouvais pas m’empêcher de frissonner. Sans dire un mot, Nakago a passé ses bras autour de mes épaules et m’a rapprochée de lui pour me réchauffer. That’s so sweet.

Bien après que le soleil ne se soit couché, Nakago m’a finalement ramenée «chez moi». Je suppose que c’était vrai : il ne voulait vraiment que passer une soirée avec moi.
-J’ai vraiment passé une excellent soirée, m’a-t-il dit.
-Moi aussi.
-…Je dois partir maintenant.
-Ok…
J’ai essayé de ne pas trop avoir l’air déçue, mais…
-Mais on se revoit très bientôt, d’accord?
-D’accord.
Est-ce qu’il le pense vraiment ou…? Je n’ai pas fini mon interrogation silencieuse, car Nakago a pris mon visage entre ses mains et m’a forcée à le regarder.
-That’s a promise, m’a-t-il juré.
-I believe you.
-Good.
Ensuite, tout doucement, il s’est penché vers moi et il m’a embrassée. Le baiser fut si rapide que j’ai presque eu l’impression de rêver. Ses lèvres ont à peine touché les miennes, mais ce fut plus intense que tous les baisers que j’ai connus jusqu’à présent.
-Bonne nuit.
-Bonne nuit.
Il s’est éloigné dans l’obscurité et je suis restée dehors jusqu’à ce que je ne le voie plus. I must be living a dream, but if that’s the case, I don’t ever want to wake up.

vendredi 8 février 2008

samedi 2 février 2008

Pride