jeudi 25 octobre 2007

Raven 44: Oui, je porte des petites culottes et non, je ne danse pas toute nue à la pleine lune!

-Alors, c’est quoi le plan? aie-je demandé aux autres.
-Comme un sage a dit, a commencé Edward, baston.
-(That’s good one!) Oui, bonne idée!
On a eu l’idée de l’attirer avec du bling-bling. Lotus en a donc prêté à Nico.
-Tu me les redonnes après! a-t-elle insisté.
-Ravon, si tu avais le bout du gant qui manque, m’a dit Kira, ça règlerait les choses.
-Mon nom c’est pas Ravon!
-C’est le seul moyen que j’ai d’attirer ton attention.
-Va-t-en! Rendors-toi!
-Tu pourrais perdre ton… Dante favori!
-…Oh non! Zut!
(Pas que je souhaite nécessairement sa mort, mais s’il venait à mourir, encore, ça ne serait pas la fin du monde pour moi cette fois-ci. Et puis, pas question que je remette le bout qui manque. J’ai un feeling que ça ferait de la grosse merde.)

Merek a fabriqué de la nitro et l’a donné à Nico, qui est allé vers le gouffre pour appâter le dragon. Notre stratégie n’a pas marché et nous avons constaté qu’il s’agissait d’un dragon blanc. Je m’attendais à une bataille très difficile, pour ne pas dire mortelle, mais ce fut tout le contraire. Il faut dire que le DM a pogné des jets de dés poches, alors ça nous a aidés. Ceux qui pouvaient attaquer de près le faisaient, en se servant des rebords de chaque côté du gouffre. Moi, je suis restée derrière et je me suis servie de mon arbalète. Par deux fois, nous avons cru que le dragon était mort, mais ce n’était que sa carapace qui se brisait et un dragon plus petit est apparu. Edward a réussi quelques méga-attaques qui ont beaucoup abîmé le dragon. Pour ma part, j’ai réussi deux giga-attaques de feu, mais j’ai ainsi perdu le contrôle et j’ai brûlé mes amis en même temps.
-Désolée!
-Nice work! s’est fâchée Lotus. Stop helping us!
(Je suis désolée! Je ne me contrôle pas!)

J’ai mis Edward très mal en point, alors je lui ai donné une dose de ma potion full-life. C’était le moins que je pouvais faire. J’ai aussi perdu le contrôle une autre fois, mais d’une autre façon. C’était comme si tout à coup, le dragon ne m’importait plus. J’avais un intense besoin d’attaquer les gens autour de moi. Je me suis tournée vers la première personne que j’ai pu apercevoir et j’ai tiré. Par un heureux hasard, il s’agissait de Dante. Dès que je l’ai touché, je suis redevenue moi-même. Dante m’a regardée avec un air qui voulait dire «What the fuck?».
-…Oups.

Pour qu’on se débarrasse définitivement du dragon, il faudrait lui lancer la bouteille de nitro dans la gueule.
-Je m’en occupe! a dit Dante.
(Si tu veux!)
Il a sauté sur le dragon et lui a ouvert la gueule. Nico a lancé la bouteille dans sa direction, mais c’est Dante qui l’a reçu entre les dents.
-Nice work! a-t-il dit à Nico.
(Oui. Qu’est-ce qui serait arrivé si la bouteille était tombée?)
Dante a fini par réussir à refiler la nitro au dragon et kaboum, plus de dragon. À sa place, il y avait une grosse orbe rouge. Nico y a touché et après quelques instants d’intense douleur, il s’est relevé et n’était plus modifié. Edward et moi on s’est consultés du regard et on y a touché aussi. Ça a effectivement fait mal, mais ça en valait la peine. Lotus n’avait pas l’air certaine de vouloir y toucher, mais elle l’a quand même fait.
-Je n’ai rien senti, nous a-t-elle dit.
-Ce n’est pas juste! avons-nous dit, Edward et moi.
(Pas que je souhaite à Lotus d’avoir mal, bien au contraire, mais pourquoi elle n’a pas eu mal et nous oui?)

Merek a mis l’orbe dans son sac et j’ai remarqué qu’il semblait plutôt déçu.
-Il n’est pas censé d’avoir des tas d’or sous un dragon? a-t-il demandé. Il est où l’or?
-Il y a de la neige, aie-je dit. Peut-être sous la neige?
Il s’est aussitôt mis à creuser dans la neige.
-Raven, aide cette pathétique créature, m’a demandé Edward.
(…Quelqu’un qui a prononcé mon nom correctement? Ouai!)
Nico nous a interrompus. Saya lui a dit mentalement que les altérés avaient attaqué le château et que les fillettes se faisaient massacrer. Des fillettes en danger? Muuu! J’ai senti mon instinct maternel monter en flèche et défoncer le plafond. Nous nous sommes dépêchés de sortir par l’ouverture dans le mur qui avait été créée par l’explosion.

Nous sommes ressortis à l’air libre un peu en-dehors de la ville. Nous avons couru en direction du manoir, qui était en flamme. Dès que nous sommes arrivés, j’ai absorbé le feu avec mon gant et nous nous sommes précipités à l’intérieur. Chose étonnante, tous les altérés se tenaient loin de Merek. Nous en avons conclu que c’était à cause de l’orbe, alors nous nous sommes tous rapprochés de Merek. Le spectacle qui nous attendait était très désolant : il y avait des cadavres partout. Ce qui m’a le plus attristée et surtout qui m’a fait le plus mal, ça a été de voir les corps sans vie des fillettes, un peu partout. Muuu…

Saya est venue vers nous, complètement décâlissée de la vie et elle tenait dans ses bras Fiona, qui était en sang et mourante. Muuu! Je me suis aussitôt pitchée. Il faut que je fasse quelque chose! Il faut que je fasse quelque chose! La voix off m’a dit qu’il fallait que je lui donne une potion full-life pour qu’elle soit correcte, alors c’est ce que j’ai fait. Jamais je n’aurais supporté qu’elle meure. Trop d’enfants étaient morts aujourd’hui. Saya l’a ensuite tendue à Dante, qui l’a prise dans ses bras.
-Je suis désolée Dante, s’est excusée Fiona, j’ai essayé.
-Tu as fait de ton mieux, lui a-t-il répondu.
Étant donné qu’il serait beaucoup trop long de faire toucher l’orbe à tout le monde, nous n’avions pas le choix de partir. Une porte comme celle que nous avions empruntée pour venir ici est apparue et nous sommes tous entrés dedans.

Nous sommes réapparus dans le bureau de Millénia. Elle nous a remis 200 po pour nos efforts. Quand nous lui avons dit que Cédric était mort, elle a simplement dit que sa sœur n’avait pas raison de lui faire autant confiance.
-Allez vous reposer, nous a-t-elle ensuite dit. Vous l’avez mérité.
Elle n’a pas tort. Nous dormons si peu et si mal qu’une bonne nuit de sommeil nous fera du bien à tous.
-Il y a un endroit où je peux déposer la fillette? m’a demandé Dante.
-Il y a pleins de chambres en haut, lui aie-je répondu.
Moi, je suis allée prendre un bon bain. Dieu que ça fait du bien.

Je suis ensuite redescendue et Edward est venu me parler.
-Tu sais Raven… Il y aurait un moyen de te faire pardonner…
-Je ne vais pas t’acheter des trucs! Je n’ai pas beaucoup d’argent!
-Elle est fauchée, t’as compris? est intervenu Dante, qui était aussi redescendu. Alors casse-toi!
(Je peux me défendre toute seule.)
-Non, a précisé Edward. Je vais te donner mon argent pour que tu m’achètes des potions. Je ne suis pas capable de charmer Muerte moi. Alors peut-être que toi…
-…Oh, ok. Combien tu veux de potions?
Il voulait des potions full-life et des potions à 20. J’ai tout pris en note et je suis allée voir Muerte. Nico s’y trouvait.
-Salut!
-Salut!
J’ai essayé tant bien que mal de faire baisser les pris, mais rien à faire.
-Alors, c’est 50 po?
-Non, c’est 75, m’a répondu Muerte. Les prix, ça monte, ça descend! C’est la vie!
-…
-Mais je te les fais à 60 po si tu me montres que tu portes des petites culottes sous ta jupe!
-… … Quoi?
-Préviens-moi si tu fais ça, m’a dit Nico. Je vais me retourner.
-J’ai eu peur! Je pensais que tu allais dire : Préviens-moi si tu fais ça, je vais regarder!)
-Oui, ça aussi! a-t-il ajouté.
-…
(Evil stare)
-C’est une joke! A-t-il précisé.
-… Et puis fuck it! Edward se débrouillera tout seul!

Je suis retournée au manoir, plutôt en colère. J’ai sorti la bouteille de bleurk que je trainais dans mon sac depuis un bon moment et qui avait échappée à Lotus.
-Je pense que je vais boire un peu, ça va me faire du bien.
En arrivant, j’ai vu Dante qui était en train de s’entraîner dans la cour avec une épée brisée.
-Bon, a-t-il dit. Je suppose que c’est mieux que rien.
(Il avait l’air tellement déçu que j’en avais presque pitié.)
-Pourquoi tu te bats avec une épée brisée? lui aie-je demandé.
-Elle me semble familière.
-…C’est vrai! Tu te battais avec au début!
Nous en avons profité pour discuter un peu. Je lui ai raconté ce qui s’était passé toutes les fois où il était mort (la boule de feu et qu’il revenait comme si rien ne s’était passé).
-C’était comme ça avant que tu ne meures définitivement.
-Il faut croire que non, puisque je suis là!
-C’est vrai. La petite est où?
-À la même place que tout à l’heure, dans la chambre rose.
-Tu l’as mise dans ma chambre?
-C’est ta chambre?
-Avec un grand lit? Et pleins de toutous?
-Oui.
-C’est ma chambre.
-Ne t’inquiète pas, je ne lui ai rien fait!
-Franchement! J’espère bien!
-Tu crois que c’est une bonne idée d’aller te soûler dans la chambre d’une fillette malade?
-Je ne vais pas me soûler! Je veux juste boire un peu pour me relaxer! Tu n’étais pas chez Muerte toi!

Je suis montée dans ma chambre. En chemin, j’ai vu Edward et je lui ai lancé son sac d’argent.
-Désolée Edward, mais tu te débrouilleras tout seul! Pas question que je lui montre mes culottes!
-…Quoi?
Je ne lui ai pas répondu et je suis allée dans ma chambre. Fiona dormait et elle serrait sa boule mauve contre elle. Trop mignonne! J’ai replacé ses couvertures et je suis allée m’assoir sur le divan. Je me suis servie un verre de bleurk et j’ai fermé les yeux. Enfin un peu de tranq… La porte s’est soudainement ouverte : c’était Dante.
-Tu sais, aie-je commencé, quand ce n’est pas ta chambre, tu es censé cogner!
Il a pointé la petite.
-…Tu es quand même censé cogner!
-C’est vrai! Tu aurais pu être en train de faire des trucs d’elfes!
-…Des trucs d’elfes?
-Danser toute nue à la pleine lune! Ou autre chose que les elfes font!
-Quoi? Mais pourquoi tout le monde pense que je suis complètement folle?
-Tu n’es pas folle.
-Je sais que je suis possédée des fois et que je manque de tuer tout le monde, mais c’est tout!
-Arrête de tout mettre sur le compte de ta possession, m’a dit Kira.
(Ta gueule!)
-Edward l’a dit : je suis juste spéciale!
-…

J’ai regardé ma bouteille de bleurk et ensuite Dante. Tant qu’à boire toute seule…
-Tu veux boire? lui aie-je demandé.
Il a pris la bouteille et a bu à même le goulot. Ça c’est une idée.
-Alors, il y a des choses que tu veux savoir? lui aie-je demandé.
Non, pas vraiment. Toi, il y a des choses que tu veux me dire?
-Mmmm… Qu’est-ce que je pourrais bien te dire…?
-Ah oui! Je vais te raconter comment on s’est rencontrés!
Je lui ai donc raconté en détail comment on s’était rencontrés à la prison, jusqu’à ce qu’on se rende à la ville de En.
-Alors il fallait qu’on couche ensemble? m’a-t-il demandé.
-Quoi?
-Tu as dit qu’on devait coucher ensemble pour avoir des enfants modifiés?
-On n’a rien fait. Tu m’as assommée et c’est tout.
-Qu’est-ce qui te dit que je ne t’ai rien fait pendant que tu étais inconsciente?
-Tu m’as dit que tu n’avais rien fait, alors je suppose que c’est vrai.
-It sounds like I was a trustworthy guy.
-...Non, plutôt un crétin.

Le niveau du bleurk baissait et les révélations se succédaient. Je ne sais pas pourquoi j’ai parlé autant. Peut-être que je me disais simplement que si je lui disais tout maintenant, il ne risquait pas de venir m’embêter plus tard avec des questions. Oui, comme ça, je vais avoir la paix. Mais pourquoi je me suis mise à parler de sexe? Je ne comprends pas ce qui s’est passé. Ça doit être le bleurk, ça ne peut être que le bleurk, mais j’ai soudainement eu envie de tout lui raconter ce qui s’était passé entre nous deux. Dieu merci Fiona dormait, parce que je ne crois pas avoir oublié aucun détail croustillant.
-Je t’ai embrassé… Et tu… Ensuite j’ai… Et puis… La fois d’après…
-Wow… J’aimerais bien me souvenir de tout ça…
-Ne t’inquiète pas! Je suis sûre que ça va finir par te revenir!

J’ai senti ma tête pencher toute seule vers le divan et mes yeux commencer à se fermer. Seigneur! Pourquoi je lui ai raconté tout ça? Qu’est-ce que je dois souhaiter : m’en souvenir ou avoir tout oublié demain quand je me réveillerai? Peu importe. Ce qui est fait est fait! Et puis, demain est un autre jour, right? En autant que Dante ne me revienne pas là-dessus!

mardi 23 octobre 2007

Raven 43: Miroir, miroir, dis-nous qui sont les plus beaux?

Désolée pour le retard. C'est la game de la semaine passée. D'ici quelques jours, j'aurai écrit la game de cette semaine!

C’était un véritable labyrinthe. Nous avancions encore et encore… Ça ne semblait pas avoir de fin. Nous sommes arrivés dans une pièce où il y avait trois genre de coupes avec des flammes et une clé au-dessus de chaque flamme. J’ai pris en note à quelle couleur correspondait chaque clé pour être certaine de ne pas oublier : rouge-bronze, vert-argent et bleu-or.
-Vas-y Raven! m’a dit Kazumi.
(Ça va tellement être long!)
Je suis allée vers la flamme rouge. Malheureusement, la clé était trop haute pour que je l’atteigne. J’allais devoir trouver une stratégie quelconque. Mmmm… Je n’ai pas eu à me creuser la tête bien longtemps. Lotus s’est transformée en cheval et m’a agrippée par le collet.
-T’es assez haute? m’a-t-elle demandé.
-Oui, merci!
J’ai pu prendre la clé sans problème.
-Merci Lotus!
Kazumi et Nico se sont chargés des deux autres.

En avant toute! Je vous épargnerai les détails, me contentant de dire que c’était long, c’était plate, c’était sombre et ça tournait à droite ou à gauche tout le temps. Les choses sont devenues plus intéressantes quand nous sommes arrivés dans une pièce qui était complètement recouverte de lierres. Je n’ai pas eu un très bon feeling. J’étais certaine que si on entrait, on se ferait attaquer par les plantes.
-Je peux les brûler, si vous voulez? aie-je suggéré aux autres.
Tout le monde était d’accord, alors j’ai balancé une boule de feu dans la pièce. Oui, les plantes ont brûlé, mais un gros nuage de fumée s’est également formé. Oups.
-That was smart, a commenté Kira
(Ta gueule!)
Autre idée brillante : Nico a utilisé ses pouvoirs pour enlever la fumée, mais nous l’avons plutôt reçue en plein visage. Après avoir toussé quelques bons coups, j’ai senti un coup de fatigue. Le mur me semble très confortable tout à coup…

J’ai senti ma tête partir en direction du mur et quand j’ai rouvert les yeux, j’étais couchée par terre. C’était la fumée qui nous avait endormis et c’est Kazumi qui nous a réveillés. Yééé. Quand tout le monde fut debout, nous sommes repartis. C’était du pareil au même partout. Nous avons cependant commencé à nous sentir bizarrement. Lotus n’a été que la seule qui en fut affectée : des ailes de dragon lui ont poussé dans le dos et des cornes enroulées sur elles-mêmes ont poussé sur sa tête.
-J’ai l’air d’une grosse chèvre! s’est-elle attristée.
-Mais non!
Comme si les lierres n’avaient pas été assez, nous sommes arrivés dans une pièce avec des miroirs sur tous les murs.
-C’est la fille du miroir! s’est exclamée Lotus.
(Oh non, pas encore cette histoire!)
-Lotus, lui a dit Nico, la fille du miroir, c’est toi.
Elle n’a écouté personne et a brisé tous les miroirs.
(Ça nous fait combien d’années de malheur ça?)

On a ensuite commencé à se faire attaquer par quelque chose qu’on ne voyait pas. Au moment où on a pensé à regarder au miroir au plafond pour voir ce qui nous attaquait, Nico l’a brisé. Bravo, ça c’est brillant! On a fini par découvrir qu’il s’agissait de nos reflets. Il nous fallait donc distinguer les vrais des faux. Ce ne fut pas trop difficile, mais à un moment donné, j’ai vu Dante foncer vers moi avec son poing prêt à frapper. J’ai agi par réflexe et j’ai frappé aussi. Ah, tiens! C’est quelque chose derrière moi qu’il visait? Oups. Une fois la bataille terminée, nous avons continué de marcher (J’suis tannée de marcher! Je peux faire une grève?) et nous sommes arrivés à une grosse porte avec trois serrures : une rouge, une verte et une bleue.
-Rouge c’est bronze, vert c’est argent et bleu c’est or, aie-je dit aux autres.
-Tu es sûre?
-Oui, je l’avais noté.
J’avais noté tout croche, car nous avons reçu un choc. J’ai eu droit à un petit char de merde.
-Désolée! Je ne suis pas infaillible!
J’ai donné ma clé à quelqu’un et ils ont fait un deuxième essai. Autre choc. Ça a découragé Kazumi, qui ne voulait plus essayer.
-Je suis certaine que la rouge c’est bronze! aie-je dit aux autres.

Nous avons eu plus de succès cette fois-ci et la porte s’est ouverte. Elle s’est ouverte sur une grande pièce meublée et a surgi de nulle part le seul et l’unique Muerte. Pourquoi c’est toujours lui? Il n’y a pas d’autres vendeurs dans ce monde? Nous nous sommes tous équipés en potions. Je n’avais malheureusement plus beaucoup d’argent. J’avais quand même deux pierres précieuses, alors j’ai acheté une potion full-life de deux doses avec une des pierres. Muerte me proposait un nombre ridicule de potions à 20 pour l’autre gem, alors j’en ai pris à crédit. J’étais en train de serrer tout ça quand Dante est venu me voir. Non, quessé tu veux?
-Je me battais avec quoi d’habitude? m’a-t-il demandé.
-Avec tes poings.
-Ça ne me coûtera pas cher d’armes alors!
(Pourquoi tu viens me voir pour ça? Il y a d’autres personnes dans le groupe, alors pourquoi moi?)

Une fois full equip, nous nous sommes enfoncés dans le labyrinthe. On ne savait vraiment plus où nous étions, repassant aux mêmes endroits quelques fois. Nos estomacs ont commencé à gargouiller, alors une pause fut décidée. Merek nous a tous préparé à manger. Je me suis installée dans mon coin et j’aurais eu la paix si Dante n’était pas venu s’assoir à côté de moi. Il n’a pas dit un seul mot, mais sa présence me pesait quand même. Je n’avais pas du tout envie d’être près de lui. Il a beau être amnésique et relativement civilisé, c’est quand même Dante et je n’oublierai jamais tout ce qu’il m’a fait (et tout ce que j’ai lu dans son journal). La pause s’est passée assez rapidement et dès que nous avons recommencé à marcher, je me suis éloignée de Dante.
-Partez devant, nous a dit Théodore, Lotus et moi on vous rejoint.
Ils sont restés derrière à discuter de je-ne-sais-quoi et quand ils sont revenus, Lotus avait une magnifique bague à son doigt.
-Look! He gave me a bling-bling that belonged to his mother!
Théodore l’a demandé en mariage? C’est donc ben mignon! Pourquoi je ne peux pas trouver des gars comme ça, moi? En fait j’en trouve, mais ils finissent tous par mourir. Dante s’est permis de lui offrir des remarques comme lui seul sait le faire :
-Elle est un peu conne, mais dis-toi qu’au moins, ce n’est pas une elfe!
Je lui ai lancé une roche.
-Ow. Quoi?
-P’tit con!
(Tu ne changeras jamais!)

Après maints détours, nous sommes arrivés en haut d’un escalier et nous entendions des rugissements assez impressionnants.
-Je crois qu’il est hostile, aie-je commenté
-Mais non! m’a contredit Lotus. C’est peut-être juste comme moi quand je suis en cheval!
J’en doute, mais peu importe. Je ne crois pas qu’on ait le niveau pour battre un dragon, alors tant pis. Presque tout le monde, j’ai été heureuse de vous connaître. Bonne mort!

dimanche 21 octobre 2007

La fin de mes aventures du côté de Rayden-Part 2

Pour ceux qui ne liront pas mon texte ce soir, voici la suite de la game de la semaine passée, au meilleur de mes connaissances. Enjoy.

-Quel idiot ce général Nakago…, a dit Minos.
(Hé! Fuck you!)
-…penser que personne ne sait pour votre petite aventure! a-t-il continué. Alors que la moitié de l’armée est au courant. Bien sûr je l’ai dit à la moitié de l’armée…
(…Ferme-la… Pitié, ferme-la…)

Minos m’a ramenée au chariot, où j’ai pu recommencer à focuser sur le troisième étage. Minos ne m’y a pas amenée. Nous sommes plutôt montés en haut, dans ses appartements à lui. J’aurais préféré être n’importe où sauf ici. Cet homme m’irrite au plus haut point, vous n’avez pas idée. Ce fut une discussion qui ne menait nulle part, jusqu’à ce que Minos se mette à fixer… ma poitrine avec un peu trop d’insistance. Je n’aimais pas trop son regard, alors pour le principe de la chose, j’ai croisé mes bras sur mes seins.
-Quoi? lui aie-je demandé.
Il ne m’a pas répondu et sans prendre de détour, il a enlevé mes bras et a baissé le haut de ma robe, juste assez pour voir le signe de ma curse.
-Whoa! Ha, ha, ha! You must have made someone really angry!
-…
(Je te hais. Sais-tu à quel point je te hais?)
-Est-ce qu’on peut en finir pour que je m’en aille? lui aie-je demandé.
-Parlant de ça… Quand prévois-tu partir?
-(Il sait)… Le plus tôt possible.
-Je pourrais t’aider…
-…Et tu m’aiderais par… pure générosité?
-Mon père ne te laissera pas partir facilement.
-Et moi qui pensais m’en aller par la porte principale! Zut!
-Je te donne quand même des points pour y avoir pensé.

Je ne suis pas conne à ce point-là. Je vais essayer d’être un peu plus subtile. Mais j’aimerais tellement aller faire un tour au troisième étage avant… Sans même m’en rendre compte, ma tête oscillait vers le plancher, comme si j’espérais arriver à voir au travers.
-Qu’est-ce qu’il y a…? m’a demandé Minos.
-(…Je ne perds rien à lui demander.) Qu’est-ce qu’il y a au troisième étage?
-Tu voudrais y aller…?
(Venant de lui, la proposition n’avait rien pour inspirer confiance, bien au contraire. Ça équivalait à me jeter dans la gueule du loup. Ce n’était pas une bonne idée, mais j’en avais tellement envie… Mais il ne faut pas… Mais…)
-Ok!
(Je suis désolée! Ça a été plus fort que moi! Et puis une fois que ce besoin sera satisfait, je n’aurais plus à m’en faire avec ça.)

J’ai donc suivi Minos dans la joie, le bonheur, l’allégresse et une curiosité grandissante. Je veux savoir, je veux tellement savoir… Nous nous rapprochions tranquillement du but quand Minos m’a plaquée contre le mur avec son bras. Devant nous sont passés l’empereur, ainsi que deux gardes escortant solidement un Lou entravé de gigantesques menottes.
-Chut, m’a murmuré Minos en mettant un doigt sur sa bouche.
-…
(Duh! Voir que je vais me mettre à crier : Salut! Je suis là! Je m’en vais faire un petit tour dans vos appartements et après je me pousse!)
-That is a rare sight, a fait remarquer Minos en regardant Lou.
(A rare sight? C’est juste Lou!)
Nous sommes partis à leur suite et plus nous descendions et plus je me sentais excitée. Je sens que je me rapproche…

Arrivée au sous-sol, je n’ai tout d’abord pas vu grand-chose. Quand mes yeux se sont habitués à la pénombre, j’ai vu ce qui semblait être de gros tubes remplis de liquides. Mmmm… Qu’est-ce que ça peut bien être…? Les gardes ont attaché Lou à un mur avec des chaînes encore plus impressionnantes que ses menottes. Quand tout le monde fut parti, Minos a allumé les lumières, au plus grand étonnement de Lou. Moi, j’ai pu finalement voir ce qu’il y avait dans les tubes : c’était des créatures qui avaient un jour été vivantes. Pourtant aucune d’entre elles ne m’étaient familières. Nous n’étions qu’à quelques mètres de Lou, mais il ne semblait ni nous voir, ni nous entendre. Pourquoi a-t-il tourné sa tête dans ma direction alors?
-Il a l’air plus jeune que ce qu’il est en réalité, a remarqué Minos.
-…Hein? Pourquoi u dis ça?
-Qu’est-ce que tu sais de lui?
-C’est le garde du corps de Kerns. C’est tout!
-Garde du corps? Pfft!
-S’il n’est pas garde du corps, il est quoi?

Au moment même où je posais la question, ma tête s’est tournée toute seule (littéralement) dans une autre direction. Quelque chose d’inconnu m’attirait de plus en plus. Je veux y aller…
-Tu veux vraiment savoir? m’a demandé Minos.
-Oui…
Ma tête s’est encore tournée dans la même direction. Mais que peut-il y avoir?
-Pourquoi je te le dirais puisque tu ne sembles pas intéressée?
-…Je te promets de ne plus revenir ici?
-Ok!
Il n’a finalement pas répondu à ma question (je m’en foutais d’ailleurs) et m’a plutôt menée dans la direction que j’espérais tant. Nous avons traversé un dédale de couloirs et nous avons fini par arriver devant deux grandes portes. De l’autre côté, il y avait un autre tube rempli de liquide. Minos a allumé les lumières et j’ai vu une des plus belles femmes que j’aie jamais vues. Elle avait de très longs cheveux blonds, mais ce qui frappait surtout chez elle (mis à part le fait qu’elle était morte) c’était les huit ailes qu’elle avait dans le dos. Wow… Je n’ai jamais rien vu de tel…
-Je te laisse deviner ce que c’est, m’a dit Minos.
-…C’est… une alorian.
Le fait que j’aie réussi à trouver la bonne réponse a semblé étonner Minos au plus haut point. Give me a little credit, will you? Je suis peut-être conne, mais pas de façon irréversible!

La femme (qui était peut-être l’arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière-arrière grand-mère de Kerns) était fascinante, mais ce qu’il y avait de vraiment intéressant, ce qui m’avait intriguée depuis des heures, se trouvait de chaque côté d’elle.

Il s’agissait des dents de dragon, que nous avions perdues à Hopesor, et d’un autre truc qui était drôlement attirant. Sans même m’en rendre compte, j’ai commencé à me diriger vers ces clés. Minos a dû me retenir par le collet pour m’empêcher d’y aller.
-À ta place, je ne ferais pas ça, m’a-t-il averti. À moins que tu ne tiennes à perdre tes deux bras.
(Euh non, pas vraiment.)
Minos m’en a ensuite dit un peu plus sur les deux clés qui se trouvaient devant nous.
-Les dents de dragon, on vous les a prises à Hopesor!
(Au ton de sa voix, il ne nous tenait pas en haute estime. Au moins, ce n’est pas juste moi!)
-Les maiden’s tears, on les a trouvées par hasard.
-Et qu’est-ce que ça fait?
-Les maiden’s tears montrent peuvent montrer le passé, le présent et l’avenir.
-Et les dents?
-Elles peuvent contrôler n’importe quelle créature vivante.

Pratique. Mais peut-être que si je les touchais, ça m’aiderait à mieux les comprendre. J’ai encore essayé de me rapprocher des clés, mais Minos ne m’a pas laissé faire. Il m’a ensuite fait des révélations intéressantes. Il a dit qu’il voulait lui aussi le pouvoir de la tour su soleil.
-Tu n’as pas besoin des orbes et des clés pour ça? lui aie-je demandé.
-Ça c’est ce que mon père croit. Aeryn!
Sortant de nulle part, est arrivée la petite elfe pas bien dans sa tête et elle tenait dans ses bras…
-Aga?
Oh mon dieu, c’est Tania! Et elle va vraiment parfaitement bien! Je t’aime ma puce, je t’aime tellement. Dès qu’elle m’a vue, elle a tendu les bras vers moi pour que je la prenne.
-Aga!
Pour mon plus grand désespoir, Minos ne m’a pas laissé l’approcher.
-J’ai essayé de recréer un alorian en utilisant Aeryn. Ça a… plus ou moins marché. J’ai rencontré un sujet beaucoup plus intéressant.
(J’ai un mauvais feeling…)
Il a pris ma fille dans ses bras et a abaissé le haut de son habit pour que je voie la marque en forme de croix qu’elle avait sur la poitrine.
-Aga?
-She’s protected by the god of balance, m’a dit Minos. So her body is nearly indestructible.
(Non... Je ne veux pas que tu fasses des expériences avec ma fille.)
-Euh… Je proteste.
-Penses-tu vraiment que tu peux faire quoi que ce soit pour m’en empêcher?
-…

Je sais bien que je ne peux rien faire. Ma pitchoune en avait assez d’être dans les bras de Minos et elle s’est mise à chigner. Je suis désolée ma puce, je suis tellement désolée. Minos m’a lancé ce qui semblait être une rune. Il a dit que ça m’aiderait à partir. Il en a aussi profité pour abaissé ma robe une autre fois et regarder le signe de ma curse.
-That thing is more dangerous than the creature that put it on you.
-Arrête de me déshabiller! lui aie-je dit en remettant ma robe en place.
-Ce n’est pas comme s’il y avait quelque chose d’intéressant à voir en-dessous.
-…
(Fuck you! Personne ne s’en est jamais plaint!)
-Est-ce que tu es pressé que je parte ou est-ce que j’ai encore un peu de temps?
Il a disparu sans me répondre.
-Je vais supposer que j’ai encore un peu de temps!
La partie de mon cerveau qui faisait les liens s’étant encore endormie, je n’avais pas réalisé que j’étais invisible et que ça ne servait donc à rien que j’aille voir Nakago. Un dernier regard à mes précieux et je suis sortie de la pièce. Par dieu sait quel miracle, j’ai réussi à me rappeler du chemin me ramenant jusqu’à Lou. Ça n’aurait pas été correct de ma part de le laisser là et puis, plus on est de fous et plus on rit, right?

Lou était encore attaché au mur et il discutait avec ce qui ressemblait à un gros ours, qui était aussi dans un tube rempli de liquide.
-Tu n’es pas censé être disparu depuis des années, toi? lui a-t-il demandé.
-Awr! Awr! Awr! aie-je répondu, tentant de mon mieux d’imiter un ours.
(Veuillez noter que j’ai fait «awr» et non pas «wra». J’imitais donc bien un ours et pas Café.)
Lou a regardé dans ma direction.
-Really funny, a-t-il dit.
(Huh? Est-ce qu’il me voit? Je suis allée passer ma main devant son visage et il n’a eu aucune réaction. Je dois donc être invisible.)
-Ils auraient dû s’assurer que je n’avais plus rien sur moi avant de me laisser ici, a-t-il remarqué à haute voix.
Il a appuyé sur sa tempe et son casque en or est apparu. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il a réussi à se défaire de ses chaînes.

Étant invisible à ses yeux, je devais trouver un moyen de communiquer avec lui. Sans même réfléchir, je l’ai poké sur l’épaule.
-Whoa! s’est-il étonné.
Ouai! Je peux le toucher! J’ai attiré son bras vers moi avec une de mes mains.
-Whoa! Qu’est-ce que…?
Avec un doigt, j’ai tracé les lettres de mon nom dans la paume de sa main.
-Lili? Tu es invisible?
«Y-E-S», aie-je tracé.
-Ça explique pourquoi je te sens à trois centimètres de moi et que je ne te vois pas.
Il a alors sorti… un truc de ses poches.
-Si ça ne marche pas, ça peut exploser, m’a-t-il dit avant de lancer le bidule vers moi.
Je l’ai reçu en plein front.
-Ow, ça fait mal, me suis-je plainte en redevenant visible.
-Désolé, mais comment j’étais censé savoir que tu allais le recevoir dans le front?
-Ça va.

Tout comme moi, Lou ne désirait pas s’éterniser ici.
-Ça pourrait marche pour deux? Lui aie-je demandé en lui montrant la rune que Minos m’avait donnée.
-Whoa! Tu as eu ça où? m’a-t-il demandé en m’arrachant la rune des mains.
-…Réponse A : ojejez ou réponse B : ♫La, la, la♫. Qu’est-ce que tu préfères?
-…
Il a examiné la rune pendant quelques instants.
-C’est vraiment puissant.
-Est-ce que ça pourrait marcher pour nous deux? lui aie-je demandé en reprenant la rune.
-Sans doute.
-Alors allons-y! Oh! Il faut juste que j’aille récupérer mes affaires!
-Elles sont où tes affaires?
J’ai pointé l’étage supérieur.
-Non!
-Oui!
-Non!
-Oui!
-…Fine! Man! Girls and their stuff!
Dès que nous aurions récupéré mes affaires, nous partirions à l’aventure. Ce ne serait pas un détour inutile, car je n’avais peut-être plus d’épées magiques, mais dans mon sac… j’avais une dague!

jeudi 18 octobre 2007

La fin de mes aventures du côté de Rayden-Part 1

La pauvre player que je suis a un horaire de fou ces temps-ci: plein d'over-time. Donc plus fatiguée et moins performante à écrire mes textes. Je n'avais pas le temps de faire le blog de Raven et le texte du dimanche, alors j'ai décidé d'essayer de clancher sur Lili et de publier ce que j'écris. C'est la première partie de la game de la semaine passée, la discussion avec Nakago. Je ne sais pas si ej vais publier le reste quand j'aurai fini de l'écrire, mais c'est quand même un début. Enjoy.

Les soldats de Nakago étaient en pleine panique, comme si le ciel leur était tombé sur la tête. Je n’ose pas imaginer ce que leur réaction serait était vraiment sérieusement blessé. Il y aurait sans doute un suicide collectif de la moitié des soldats de l’armée bleue.
-Général! Général!
Mais arrêtez donc de la brasser comme ça, bande de tatas! À les regarder, c’était comme si leur dieu était en train de mourir. Quoique… Je ne devais pas les critiquer. S’il n’y avait personne d’autre dans la tente, c’est exactement ce que je ferais. Je ne pouvais rien faire, alors je me suis contentée de regarder la scène les larmes aux yeux, en serrant mes mains si fort que mes jointures en étaient blanches. Seigneur! Qu’est-ce que j’ai fait? J’aurais dû me douter que la curse commencerait quand je lui en parlerais! J’ai encore ouvert ma grande gueule et il s’est fait jouer dans le cerveau! Qu’est-ce que je fais s’il a déjà commencé à m’oublier?

À force de se faire brasser par ses soldats, Nakago a fini par se réveiller.
-Stop it, you idiots! leur a-t-il demandé.
-Général! Vous allez bien?
-…Oui. J’ai juste eu un malaise.
-Vous voyez, c’est comme je vous avais dit! suis-je intervenue.
-Je suis certain que vous avez essayé de l’assommer! m’a reproché un soldat, en pointant son arme sur moi.
-…Avec quoi?
-Il y a pleins d’objets contondants ici!
-…
(Bien sûr! J’ai essayé de l’assommer avec une assiette et si vous n’étiez pas arrivés, j’aurais tenté de lui arracher le cœur avec une cuillère!)
-Stop it guys, leur a demandé Nakago.
-Oui général!

Ils se sont placés en rang devant Nakago, attendant une quelconque directive. Partez… S’il vous plaît, partez…
-Get out of my tent now, leur a ordonné Nakago.
-Voulez-vous que nous avertissions l’empereur...?
-Non.
-Mais…
-I said: Get out of my tent!
-Oui général!
(Finalement!)
Après leur départ, Nakago est allé se rassoir. J’ai alors remarqué par sa chemise entrouverte qu’il avait aussi un signe de curse sur lui, exactement au même endroit que moi. Shit… Et en plus, il ne semble pas se rappeler de ce que je lui ai dit. Donc, l’activation de la curse a effacé ce souvenir de sa mémoire. En conclusion, si j’en reparle, il risque d’oublier un souvenir de moi. Il vaut mieux que je me taise.

Nakago avait déjà l’air d’aller mieux, mais je me faisais toujours un sang d’encre pour lui.
-Est-ce que ça va? lui aie-je demandé d’une petite voix.
-Oui. J’ai juste un affreux mal de crâne.
-Tu veux que j’aille te chercher quelque chose?
-Non, ça va aller.
-Tu es certain? Je peux aller te chercher des Trollinol?
Nakago n’en voulait pas et ne semblait pas non plus tenir particulièrement à ce que j’aille à l’infirmerie pour en trouver.
-Trust me, you don’t want to go there.
(C’est juste une infirmerie. En quoi ça peut être si terrible?)

Nakago a bu un peu de vin et son mal de tête a semblé lui passer. Même s’il avait l’air d’aller mieux, je le regardais toujours comme s’il allait s’écrouler à nouveau. J’ai tellement eu peur, si tu savais.
-Je suis désolé de t’avoir inquiétée, m’a-t-il dit.
-Ça va… C’est ma job de m’inquiéter.
-Je suis quand même désolé.
-Ça va… Je ne suis juste pas habituée de te voir comme ça.
-…
Il ne devait pas l’être lui non plus. Ça n’avait pas dû lui arriver souvent dans sa vie de s’évanouir.
-Tu veux toujours souper ou tu préfères te reposer? lui aie-je demandé.
-Je t’ai invitée, alors mangeons.
(J’avais envie de rester avec lui et de lui parler, mais s’il avait décidé de tout canceller, je ne me serais pas plainte.)

La nourriture était délicieuse et dieu merci, il y avait des breuvages non-alcoolisés, car comme je l’ai déjà mentionné, plus une seule goutte d’alcool n’entrera dans mon corps. À moins que je ne sois vraiment, vraiment, vraiment désespérée. J’ai eu l’occasion de lui dire que Cobalté m’avait redemandé de lui donner ma pierre.
-Tu n’as pas accepté j’espère?
-…Après «Par un moyen que je suis le seul à connaître…» et «Sans ta pierre, tu vas mourir! Suck to be you », non! Je sais que je suis conne, mais pas à ce point-là!
-Il ne cessera jamais de la vouloir.
(Il risque d’attendre longtemps, parce que jamais je ne lui donnerai.)
-Alors, qu’as-tu pensé de l’empereur? m’a-t-il demandé.
-…Je l’ai trouvé… sympathique. Ça m’a vraiment surprise!
(Je m’attendais à un homme evil dans le tapis, qui aurait été prêt à tout pour me forcer à me servir de ma pierre.)
-Pourquoi?
-Et bien… Pour nous, c’est Rayden les méchants.
-Pour nous, c’est vous qui l’êtes.
(Je suppose que tout est une question de point de vue.)
-Je l’ai trouvé… vraiment gentil.
-He’s not an evil man. I owe him a lot.
(Genre... quoi? J’avais un feeling que tu ne me le dirais pas, alors je n’ai rien demandé.)
-Je ne m’attendais pas à ça, aie-je ajouté.
Ça me perturbait plutôt en fait. J’aurais voulu détester l’empereur, mais je n’y arrivais pas.
-Tu peux me poser des questions si tu veux, m’a alors dit Nakago. Si ça peut t’aider à comprendre…
-…Vraiment? Je ne veux pas que tu te sentes forcé. Comme tu as dis toi-même, ça ne change rien que je sache ou non. Même si tu en doutes, je t’aime et je sais que tu m’aimes aussi. Le reste je m’en fous, alors je peux attendre.
-Ça ne me dérange pas, si ça peut t’aider à comprendre.
-…N’importe quelle question?
-Oui.
-Ok… Tu as dit que tu savais pour ma pierre avant de me rencontrer… Tu comptais faire quoi au juste? C’était quoi ton but?
-…Mon rôle était de trouver les pierres, de les surveiller… et de m’immiscer dans leur vie.
-…Oh… Ok…
(Ça m’a fait un petit pincement au cœur d’entendre ça, moi qui m’étais toujours imaginé que notre première rencontre était un coup du destin. Pour ce qui est de t’immiscer, tu as drôlement bien réussi ton coup avec moi.)
-Tu es la seule que j’ai trouvée. Mais je n’étais pas sûr que ce soit toi au début.
-Tu as fait comment pour être certain?
-L’empereur savait.
-(Et il a fait comment pour savoir lui?) Ok…
-C’est ce qui était prévu… jusqu’à ce que tout change.
-…

Je l’ai regardé avec un petit sourire. Oui, les choses ont changé par rapport à tes plans originaux et j’en suis plus qu’heureuse. Je n’ai jamais été aussi heureuse qu’avec toi et je ne regrette pas un seul instant passé en ta compagnie.
-Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu étais avec Rayden? lui aie-je demandé.
-Parce que Rayden n’est pas très bien vu dans ce coin. Et puis si je t’avais tout dit, est-ce que tu m’aurais cru?
-Et bien… si tu m’étais arrivé avec «Salut! Tu as une pierre en toi et je suis là pour te surveiller!», je t’aurais probablement traité de fou et je me serais sauvée en courant.
-Tu vois?
-Et… Comment tu as rencontré Sky?
(Rien qu’à voir le look sur son visage, je savais que je venais de poser une question que je n’aurais pas dû poser.)
-Sky… c’est une longue histoire. Il y a des choses qu’il vaut mieux que tu ne saches pas.
-Ok… Alors je suppose qu’il ne faut pas que je te demande c’est quoi la faveur qu’il te devait?
-Comme j’ai dit, Sky c’est une longue histoire. Pour ta propre sécurité, il y a des choses qu’il vaut mieux que tu ignores.
-Ok… Je dois quand même avouer qu’entre Cobalté, Minos et lui, c’est lui que je préfère.
-Ne t’en prend pas à lui.
-Ne t’inquiète pas. Je l’ai traité une fois de tapon, plus jamais!
-Oui, ce n’était pas une bonne idée.
-Je sais. Je ne te raconte pas ce qu’il m’a montré.
-Qu’est-ce qu’il ta montré?
-…Il m’a montré les moments les plus horribles de mon passé, encore, encore et encore.
(Sans compter que je les ai aussi revécus physiquement et psychologiquement.
-L’espèce de…! Oui, il aime bien faire ça.
(Ne t’inquiète pas, plus loin je me tiens de Sky, des guardians en général, et mieux je me porte!)

-Tu veux savoir autre chose? m’a-t-il demandé.
Il y a pleins de choses que je voulais savoir, genre : Si tu savais pour ma pierre, tu devais savoir que je ne pouvais pas avoir d’enfant. Pourquoi ne pas me l’avoir dit? Est-ce parce que j’étais enceinte d’un autre et que tu espérais que je perde le bébé et que tu trouves une solution avant que je l’apprenne? Aussi : As-tu jamais eu l’intention de t’occuper de mon enfant comme si c’était le tien ou me l’as-tu seulement dit parce que tu savais que c’était ce que je voulais entendre? Oui, il y a des choses que je veux savoir, mais ce n’est pas le moment.
-Euh… non, je ne vois vraiment pas. Toi, tu veux savoir quelque chose?
-Je pense que c’est plutôt toi qui a quelque chose à me dire, non?
J’ai éclaté d’un petit rire nerveux.
-Ha, ha. Oui, je sais. Pourquoi crois-tu que j’étire la conversation comme ça?

J’ai pris une profonde inspiration avant de reprendre la parole. Bon, this is it. Ça passe ou ça casse.
-…Tu m’as demandé de trouver un moyen de regagner ta confiance. Je sais ce que je vais faire. Je vais faire la seule chose que je peux faire : je vais être honnête. Tout ce que je ne t’ai jamais dit sur moi, je vais te le dire.
-…
Nakago me regardait en ayant l’air de se demander où je voulais en venir.
-Je vais remonter loin, parce que je veux que tu comprennes bien.
Ma bouche était complètement sèche et je ne crois pas que j’ai jamais été aussi nerveuse de toute ma vie.
-… … Mon père est parti de la maison quand j’avais cinq ans et je n’ai jamais su pourquoi. Ma mère a donc dû travailler fort pour pouvoir s’occuper de moi. Nous avions un «gentil» voisin qui s’occupait de moi pendant qu’elle travaillait. Je dis «gentil», parce qu’il n’était pas seulement gentil. Pendant six ou sept ans, il a… abusé de moi. Pleins de mauvaises choses en ont découlé : une de mes amies est morte, il s’est ramassé en prison, je l’ai fait sortir et on est partis pour Talius. Là, il s’est rendu compte que je lui causais trop de problèmes, alors il m’a vendue au bordel où j’ai passé les dix années suivantes. C’est pour ça que je faisais ce que je faisais quand tu m’as rencontrée et que je me suis toujours conduite comme une traînée… même après que je t’aie rencontré…

J’ai déballé ma salade d’une traite, en évitant de le regarder. J’avais beaucoup trop peur de croiser son regard et d’y voir quelque chose que je n’aimerais pas. Après que j’ai fini de parler, il y eut un silence gênant dans la pièce. Pourquoi Nakago ne dit rien? J’ai très timidement levé les yeux vers lui. Il n’a rien dit, mais il s’est levé et m’a prise dans ses bras. Huh? Il ne m’a pas dit qu’il me détestait?
-Ok… Je dois avouer que je suis perturbée par l’issue de la conversation… Tu es certain que tu as tout compris? Surtout la dernière partie?
-You just had a hard past, maybe too hard.
J’étais tellement étonnée de sa réaction, m’étant préparée depuis si longtemps au contraire, que je suis restée plantée là, sans réagir à son étreinte.
-...Je suis vraiment perturbée, je ne m’attendais pas du tout à ça.
-Ça ne pardonne pas ce que tu as fait, mais ça l’explique.
-Je croyais que tu allais me laisser ou quelque chose comme ça…
-C’est bien mal me connaître que dire ça.
-…Ça a toujours été mon plus grand défaut : imaginer d’avance le pire.
-Oui.
-Si tu veux avoir une autre preuve, il va falloir que tu me laisses du temps. Parce que là, je n’ai vraiment pas d’imagination.
-Prend tout le temps que tu veux.
-…
Ça veut dire que ce n’était pas assez? Je sais, j’ai été idiote de m’imaginer que tout serait réglé aussi rapidement. Qu’est-ce que je pourrais faire d’autre à part être honnête, ne plus jamais lui mentir et tout faire pour lui montrer qu’il pourra toujours compter sur moi? Si je lui disais que je l’avais choisi lui plutôt que ma fille, ça aiderait? Peu importe. Ça ne s’est pas passé comme je l’espérais, mais c’est quand même un petit pas dans la bonne direction.

Nakago a relâché son étreinte et je l’ai regardé sans rien dire. Je t’aime Nakago, tu n’as pas idée comment, au point de tout abandonner pour toi. C’est tellement injuste que maintenant que nous sommes finalement réunis (façon de parler) je doive te quitter. Je ne peux qu’espérer que tu ne m’en voudras pas trop et que tu me laisseras t’expliquer le pourquoi et le comment de la situation.
-Oh! That is so cute! s’est exclamée une voix un peu trop familière venant de l’entrée de la tente.
C’était Minos. Quessé tu veux?
-Que voulez-vous prince Minos? lui a demandé Nakago.
-Je suis venue prendre des nouvelles de notre invitée! Je suis certain qu’elle doit être fatiguée et qu’elle veut aller se coucher…?
-Non, ça va! lui aie-je répondu, d’un ton faussement joyeux.
-Vous viendrez bien prendre l’apéritif avec moi?
-Non merci!
(Plutôt crever que d’aller où que ce soit avec toi!)
-J’insiste.

Nakago ma fait comprendre d’un regard que je n’avais pas le choix d’accepter.
-Voulez-vous nous laisser quelques instants s’il vous plaît? aie-je demandé à Minos.
-So you can say your goodbyes? Romance makes me sick.
-...
(Mais va-t-en p’tit con! Va-t-en!)
-Très bien. J’attendrai dehors.
Une fois la sangsue sortie, j’ai regardé Nakago. J’avais tellement envie, vous n’avez pas idée à quel point, de me jeter dans ses bras et de lui dire que je l’aimais, car je savais qu’une fois que je sortirais de cette tente, je n’y reviendrais pas. Quelque chose m’a quand même empêché de le faire. J’avais bien vu que depuis qu’on s’était retrouvés, Nakago semblait se retenir d’y aller un peu plus loin avec moi. Malgré tout ce qui m’était arrivé, j’avais très envie qu’il me prenne à nouveau dans ses bras et qu’il me fasse l’amour. Mais peut-être que ce n’est pas ce que lui ressent? Ou alors c’est juste à cause du problème de confiance qui créé un mur entre nous deux? S’il ne m’en veut pas trop la prochaine fois que je le verrai, je lui demanderai. Arrêter d’assumer… Il faut que je rajoute ça à la liste de choses qu’il faut que je fasse pour regagner sa confiance.

-Ça c’est un mauvais timing…, lui aie-je simplement dit. Je suppose que je n’ai pas le choix de partir…
-Non.
-Quoiqu’il se passe… ne cesse pas de croire en moi. Quoiqu’il se passe, ne cesse jamais de croire en mes sentiments pour toi.
-I won’t.
-J’attends toujours dehors! a crié Minos.
(Ta gueule p’tit con! Ta gueule!)
-Bon… Je vais devoir y aller avant qu’on vienne me chercher par la peau du cou…

J’avais toujours une envie folle de me jeter dans ses bras, mais je me suis retenue. J’aurais tellement aimé pouvoir t’expliquer mon amour. Il ne me reste maintenant plus qu’à prier que tu me laisses t’expliquer le jour où nous nous retrouverons. Je lui ai jeté un dernier regard et je suis sortie. Je t’aime Nakago, je t’aime. Je t’en prie, ne l’oublie jamais.
-That was so cute! a commenté Minos une fois que je l’ai retrouvé à l’extérieur. Trying to hide your love!
-…
(Do you ever shut up?)

mardi 9 octobre 2007

Raven 42:Des coffres et du schmu de ver? Des sphinx qui content des énigmes avec ça?


Nous entendions les cris des altérés, mais sans savoir exactement où ils étaient. Nous en avons cependant eu une bonne idée quand nous avons vu Nico, Merek et Dante courir vers nous.
-Si j’étais vous, je courrais! nous a crié Nico.
Vu le nombre d’altérés et le fait qu’il en arrivait de tout bord tout côté, ça pourrait être une bonne idée. Nous avons décidé d’un commun accord d’aller nous réfugier dans l’église. Nous n’avons pas eu le choix d’attaquer en courant, si nous ne voulions pas y rester. Pour notre plus grande chance, j’ai réussi une méga giga attaque de feu : pleins de fire beams ont été lancés de mon gant et quelques dizaines d’altérés ont été cramés en un instant. J’ai aussi failli tuer tout le monde, mais il n’est heureusement rien arrivé.
-Tu ne pourrais pas prévenir quand tu fais ça? m’a crié Nico, un peu fâché.
-Désolée!
(Tu ne t’es pas encore rendu compte que ce n’était pas vraiment contrôlable mon gant?)

En arrivant à l’église, nous nous sommes butés à une porte barrée. Lotus a voulu défoncer la porte, mais nous l’en avons empêchée. Il était préférable que de la débarre. Pendant que je m’exécutais, Lotus a couvert mes arrières. Quand nous sommes entrés, Merek s’est dépêché de barricader la porte avec une grosse poutre de bois. Ça les ralentira, pour l’instant. J’étais en train de reprendre mon souffle, quand une main s’est doucement posée sur mon épaule : c’était Dante. Huh?
-Raven, ça va? m’a-t-il demandé.
Il avait l’air sincèrement… inquiet. Ça m’a sérieusement perturbée, encore plus que quand il m’a demandé ce que j’aimais faire. La question m’a tellement surprise, que je suis restée à le regarder sans rien dire durant deux bonnes secondes.
-Euh… oui, lui aie-je finalement répondu.
(Pourquoi tu agis comme si tu t’inquiétais pour moi alors que je sais très bien que ce n’est pas le cas? C’est vrai, j’oubliais! Tu es amnésique!)

Les altérés possédant une parcelle d’intelligence, ils ont commencé à escalader le toit. Pendant que Nico utilisait ses pouvoirs pour nous en débarrasser, Edward a repéré une dalle cachée sous l’autel. Avant de trouver un moyen de l’ouvrir, ils m’ont demandé de détecter les pièges.
-Il n’y a pas de piège.
-Essaie encore.
-…Il n’y a pas de piège.
-Essaie encore.
-…Non, cette dalle me semble normale.
Étant donné que le pourcentage de réussite de détection des pièges est très bas pour les voleurs, tout niveau confondu, Edward a préféré vérifier de lui-même. Quand Lotus l’a poussé sur la dalle, il a reçu plusieurs petits pics de bois dans lui. C’était empoisonné, mais il a su résister.
-Désolée, me suis-je excusée, toute piteuse.
-Ça va, m’a-t-il répondu. Le piège était probablement trop technologique pour que tu le trouves.
-Merci.
(J’ai un peu moins l’impression d’être poche comme ça.)

Edward a ensuite défoncé la dalle avec son épée et il a pitché une bombe sur le clocher, pour que les tatas d’altérés arrêtent de faire sonner la cloche. Malheureusement, le clocher s’est effondré sur le toit en explosant. Pour éviter que tout s’écroule sur nos têtes, nous nous sommes tous élancés dans l’escalier, juste avant qu’un gros boum ne retentisse. Nous étions tous sains et saufs, mais nous étions dans le noir le plus complet et plein de poussière nous était tombée dessus. J’ai fait du feu avec mon gant et j’ai effectivement constaté que nous en étions tous couverts.
-Huh? s’est exclamé Dante en voyant mon feu. Ah, c’est toi Raven! Faut vraiment que j’apprenne à faire ça!
(T’es déjà capable de faire du feu, non?)
L’escalier qui se trouvait à nos pieds était assez dégueu et plutôt glissant, comme si quelqu’un avait vomi par terre. Si je voulais éviter de me fouler la cheville, je devrais faire attention.

En descendant, Lotus et moi avons commencé à ressentir de drôles de sensations : ses bras sont devenus plus rigides et moi… Disons seulement que les écailles que j’avais déjà entre mes seins se sont étendues un peu plus au reste de ma poitrine. Et merde! Est-ce que j’avais besoin d’avoir le bout des seins en écailles?
-Raven, ça va? m’a demandé Dante, semblant encore inquiet.
-…
(Mais pourquoi tu as l’air inquiet? Sais-tu seulement à quel point ça me perturbe? C’est rendu grave. J’ai l’impression qu’à chaque question que tu me poses, les mots prennent une éternité à se rendre jusqu’à mon cerveau et qu’une fois qu’ils ont été analysés, tout ce à quoi je peux penser c’est «huh?», «euh» ou «…».)
Dante a fini par remarquer les écailles entre mes seins et ça l’a tellement surpris qu’il a passé son doigt dans l’échancrure de mon top pour s’assurer qu’elles étaient vraies. Mais… qu’est-ce que tu fous…?
-Des écailles entre les seins? C’est dégueu! C’est la puberté chez les elfes?
-…P’tit con! lui aie-je répliqué en le repoussant.

Après que Kazumi ait ravitaillé tout le monde en torches, nous avons finalement commencé à descendre. Nous sommes arrivés à un embranchement. Nous avions le choix d’aller à gauche, à droite ou devant.
-Personne n’est venu ici depuis longtemps, a constaté Edward. Mon grand sens de l’observation me permet de l’affirmer.
(Les trois chemins étaient en effet très poussiéreux.)
-Oui, aie-je approuvé. Il faudrait faire le ménage.
-En effet, a continué Edward.
-We go front! a décidé Lotus.
Comme elle ne se trompait habituellement pas, nous nous sommes fiés à son choix. Nous sommes parvenus à une pièce ronde, qui semblait sans issue et avec trois coffres au milieu. Mmmm… Des coffres… Lotus a tenté de se pitcher pour aller les ouvrir, mais Edward l’a retenue.
-Il vaudrait mieux laisser quelqu’un (sous-entendant moi) s’il y a des pièges, lui a-t-il expliqué.
(Je sens tellement que ça va être long!)

Une main s’est posée doucement sur mon épaule : c’était encore Dante.
-Tu veux que je m’en occupe à ta place Raven? m’a-t-il demandé, plein de sollicitude.
(Pourquoi t’es gentil comme ça? Sais-tu seulement à quel point c’est troublant pour moi? Pourquoi tu ne peux pas être juste un crétin fini comme avant? Là, ça me donne presque l’impression que tu t’inquiètes vraiment pour moi et c’est… perturbant. Tellement que je suis en train d’en perdre mon vocabulaire. J’ai juste «perturbant» en tête comme mot. Je crois qu’il va falloir qu’on ait une petite discussion seul à seul tous les deux, une fois qu’on sera sortis d’ici.)
-…Non, lui aie-je finalement répondu. Je suis peut-être poche, mais je suis la mieux placée pour le faire.
J’ai jeté mon dévolu sur le coffre du milieu. J’ai pris mes outils pour détecter les pièges et au moment où je touchais au coffre, il s’est ouvert comme une bouche et s’est refermé sur mes bras. Mon bras droit était ok à cause du gant, mais les dents du coffre s’enfonçaient dans mon bras gauche : ça pissait le sang. Ow, ça fait mal…

Merek et Dante ont essayé de m’aider, mais n’y sont pas arrivés. Edward a aussi voulu frapper le coffre, mais je lui ai crié de ne pas le faire : mes bras étant à l’intérieur, je n’avais pas envie qu’ils soient sectionnés par son épée. Les deux autres coffres se sont aussi mis à bouger et à nous attaquer. J’ai éventuellement réussi à faire imploser le mien et je suis allée aider les autres. J’ai pu constater que dès qu’une arme ou tout simplement une personne touchait à un coffre, elle y restait collée. Par exemple, Edward est resté pris sur un coffre. Il était plutôt mal en point et j’ai voulu lui donné une potion pour l’aider. Malheureusement, le coffre l’a avalée et c’est lui qui a été healé. J’aurais bien voulu lui en donner une autre (j’avais une petite idée d’une manière de procéder qui empêcherait le coffre de la prendre), mais je n’en ai pas eu l’occasion. Lotus a voulu aider Edward en se transformant en cheval. Elle a fait un body slam sur le coffre, mais elle y est restée collée aussi. Le coffre a ensuite voulu se sauver, Lotus et Edward toujours collés dessus. C’était assez drôle, mais je me suis retenue. Par contre, je ne me suis pas empêchée de rire quand une bombe qu’Edward avait lancée m’est revolée dessus. J’ai réagi instinctivement et j’ai donné un coup de pied dessus pour l’éloigner de moi. Elle a atterri aux pieds de Dante et elle a explosé avant qu’il ne puisse réagir. Il avait le visage tout noir et les cheveux enfumés. It was funny.


Malgré la longueur du combat, nous nous en sortions tous relativement bien. C’est là que Nico s’est fait avaler par un des coffres. Il est donc devenu notre priorité.
-Ne frappez pas trop fort! nous a-t-il crié de l’intérieur.
(Pauvre chou! Ne t’inquiète pas, on va te sortir de là!)
On a réussi à le faire sortir sans qu’il ne soit trop abîmé et la bataille s’est terminée quand Kazumi a fait exploser le dernier coffre. Pendant que tout le monde se healait, je suis allée jeter un coup d’œil parmi les débris, pour vérifier s’il n’y aurait pas eu des objets de valeur. Quoi? Il faut bien que je me comporte comme une voleuse de temps en temps, non? Et puis, s’il y avait eu quelqu’un de vraiment mal en point (excepté Kazumi), j’aurais aidé, c’est sûr! Il n’y avait malheureusement que des pièces d’or fondues et/ou abîmées et aucune n’avait de la valeur. Tant pis. Mon bras saignait toujours, mais ce n’était rien de bien grave et on avait des choses bien plus importantes à faire que soigner un bras qui allait se healer tout seul.

Comme la pièce était un cul-de-sac, nous avons rebroussé chemin et nous sommes retournés à l’embranchement du début. Nous avons décidé d’aller à droite. C’était un donjon tout ce qu’il y a de plus classique, avec des embranchements à toutes les trente secondes. À chaque fois qu’on arrivait devant un, Edward et moi on disait d’aller à droite. Pourquoi toujours à droite? Parce que selon un livre sur les donjons que j’ai déjà lu (et Edward aussi on dirait), tourner toujours dans la même direction permet de faire un plan. Nous avons marché et encore marché jusqu’à ce que nous arrivions à une salle dont le sol était recouvert de neige. Au plafond, il y avait un énorme pic de glace et la porte nous menant vers d’autres merveilleuses aventures se trouvait à l’autre extrémité. Rien ne nous empêchait de contourner le pic de glace, mais on ne voulait pas prendre de chance. Nico a essayé de le faire tomber avec ses pouvoirs de psychique, mais il n’y est pas parvenu. Je me suis donc proposé de le faire fondre. Au moment où j’allais lancer une boule de feu dessus…
-Si j’avais le bout qui manque à mon gant, je pourrais le faire, m’a dit Kira. Là, tu risques de faire exploser la caverne.
-(Shit) Bon, ben… Go Kazumi.

Elle nous en a débarrassé sans difficulté et nous sommes entrés. C’est là que les ennuis ont commencé. Dès que nous avons pénétré dans la pièce, nous nous sommes faits attaquer par… un truc qui avait juste l’air d’un gros vers. La chance était vraiment de mon côté, car j’ai eu l’impression que le monstre m’a ignorée pendant presque tout le combat, pendant tout le combat en fait. Je dois avouer honnêtement que je n’ai pas trop porté attention à ce que les autres faisaient, étant trop concentrée à frapper et encore frapper. Je n’aime pas me vanter, mais j’ai réussi plusieurs beaux coups durant ce combat (le fait que j’aie récemment montée de quatre niveaux et ayant donc une attaque critique à 18 a dû aider un peu). J’ai même eu le très grand plaisir d’achever la créature. Juste avant que je porte le coup de grâce, j’ai entendu une petite voix dans ma tête qui m’a demandé de quelle manière je voulais l’achever. Mmmm… Je vais le faire exploser! Je me fous complètement qu’en conséquence on ait reçu plein de schmu sur nous, parce que je ne me souviens même pas de la dernière fois que j’ai torché ainsi. Quelques membres du groupe ont demandé à Lotus de leur lancer de l’eau dessus pour leur redonner une apparence plus normale. Moi, je me suis contentée de m’essuyer du mieux que je pouvais. J’étais tellement sur un high d’adrénaline que je me fichais bien d’avoir l’air dégueu. Quoique… J’ai jeté un coup d’œil sur mon bras gauche qui saignait toujours un peu. Je devrais peut-être demander à Lotus de m’arroser un peu, car je ne suis pas sûre que le schmu de ver ait des propriétés curatives. Vous croyez?

Désolée si j'y ai été dans le très résumé pour la dernière bataille, mais je ne me rappelais plus de grand-chose à part torchage, torchage et encore torchage. que voulez-vous, je suis à un âge vénérable où ma mémoire me fait défaut de plus en plus fréquemment! lol