mardi 12 mai 2009

The end-Part 2

Finalement, après 3 ans et 3 mois de niaiseries très intenses et toutes plus tordues les unes que les autres, voici la conclusion. Enjoy.

Les premières semaines ont été consacrées à notre emménagement. Nakago me faisait entièrement confiance alors quand il travaillait, je m’occupais de meubler et d’embellir notre demeure. Une chance qu’il avait déjà de l’argent avant que nous n’arrivions et qu’en plus il en rapportait, parce que sinon je ne sais pas comment nous aurions réussi à tout acheter. Nous n’avions pas de problème à nous débrouiller, mais j’aurais quand même aimé participer à la rentrée d’argent. Il ne me semblait pas juste qu’il soit le seul à travailler.
-Comment ça, «pas juste»? m’a-t-il demandé.
-Je devrais travailler aussi, non?
-Travailler? Lili, tu t’occupes de la maison, du terrain, tu fais à manger…
-Tu ne veux pas plutôt dire que je manque de t’empoisonner?
-Ne dis pas ça.
-Pourquoi pas? C’est vrai! Je suis pourrie…
-Tu vas t’améliorer. Tu t’es déjà améliorée.
-…Vraiment?
-Oui, vraiment. Et je préférerais vraiment que tu restes à la maison. Un jour, nous aurons une famille et je n’imagine personne de mieux pour élever nos enfants.
-Parlant de famille… Elle risque de s’agrandir plus tôt que tu ne le crois…
-…Déjà? Tu es certaine?
-Oui.
-Mais nous ne sommes mariés que depuis…
-Un mois et demi, je sais. Il faut croire que nous étions dus…

Nakago s’est agenouillé devant moi et il m’a serrée contre lui, accotant doucement sa tête contre mon ventre.
-Je t’aime Lili.
-Je t’aime aussi Nakago.
-Et maintenant…
-Whoa! What are you doing? Put me down!
Nakago m’avait soulevée de terre et me faisait tourner sur moi-même. He was overwhelmed with joy, I could see it. And seeing him happy made me happy too. Il m’a finalement laissé glisser jusqu’au sol et il m’a embrassée. J’ai senti qu’à travers chacun de ses baisers il cherchait à me dire à quel point il était heureux, car les mots n’auraient pas suffi.
-Tu sais ce qu’un enfant veut dire, n’est-ce pas? m’a-t-il demandé.
-Quoi?
-Que bientôt nous n’aurons plus la maison pour nous seuls. Il faut donc en profiter pendant qu’il en est encore temps…
Il m’a fait reculer jusqu'à la table de cuisine et il m’a assise dessus. Il a ensuite écarté mes jambes pour pouvoir se coller contre moi.
-Nakago… Nous sommes en plein jour…
-Et alors?
Il s’est penché sur moi jusqu’à ce que je sois couchée sur la table.
-Ça ne nous a jamais arrêtés avant, n’est-ce pas? m’a-t-il demandé.
-C’est vrai…

Mais maintenant que j’étais une femme mariée et respectable (à peu près), ça me gênait un peu de faire ça n’importe quand et n’importe où. Ce n’était pas le cas de Nakago on dirait… C’était comme si j’avais perdu de ma perversité pour la lui transmettre.
-You’re really cute when you’re blushing, you know that?
-...
J’ai rougi encore plus, pour son plus grand plaisir. Pendant qu’il relevait mes jupes et m’enlevait ma culotte, j’ai détaché le corsage de ma robe. Je savais que ça lui ferait plaisir de voir que ma poitrine lui était offerte sur un plateau d’argent. Comme de fait, quand il a vu mes seins nus, un petit sourire s’est dessiné sur son visage et le désir a monté en flèche dans son regard. J’espère que ça ne changera jamais… J’ai essayé de graver dans ma mémoire tous les détails de ce qui s’est passé : le soleil passant par la fenêtre et qui m’aveuglait, la sensation de la table de bois contre mon dos, la respiration haletante de Nakago contre ma peau, mes jambes enroulées autour de ses hanches… Je voulais me souvenir de tout, car nous n’aurions pas l’occasion de recommencer de sitôt, non seulement à cause du bébé, mais aussi à cause de Tania.

Elle restait pour l’instant chez Talis, mais dès que nous serions installés, elle viendrait habiter avec nous. Talis et mois nous nous étions entendus de cette façon. Comme je l’aurais dans ma vie beaucoup moins longtemps que lui dans la sienne, il voulait que je l’aie avec moi le plus possible. Elle resterait donc avec Nakago et moi, mais Talis pourrait bien entendu la voir autant qu’il le voudrait. Elle était sa fille autant que la mienne, je ne voulais pas qu’il y ait de doutes là-dessus. Donc, des fois il se déplacerait et d’autres fois c’est moi qui irais à Uman’lil pour lui porter Tania. Ça me donnerait l’occasion de voir Ariste, Julius, Laguna et Bob. Il faudrait peut-être que je pense à lui redonner sa patte de lapin chanceuse… Je doute que ce soit à cause d’elle que j’aie réussi à obtenir tout ce que je désirais, mais je suis certaine que ça lui fera plaisir que je lui dise merci.

Tania est venue s’installer avec nous peu de temps après. Elle était encore si jeune et je crois qu’elle avait beaucoup de difficulté à comprendre pourquoi son papa et sa maman ne vivait pas dans la même maison. J’ai essayé de lui expliquer de mon mieux que même si j’amais son père, j’aimais aussi Nakago et que cétait avec lui que j’avais voulu me marier. C’est peut-être un sujet un peu trop compliqué pour une enfant de son âge. Je crains que Talis ne soit pris à lui expliquer… quand je ne serai plus là. L’important c’est au moins qu’elle comprenne que ses parents l’aimeront toujours plus que tout au monde.

Quant à l’attitude de Nakago envers Tania, elle a été exemplaire. J’ai crains pendant un certain temps qu’il ne réussisse pas à tenir sa promesse, mais ça n’a pas duré longtemps. Il était d’une patience à toute épreuve envers elle et d’une telle gentillesse… Un matin, je me suis réveillée et quand je me suis tournée vers Nakago, avant même de me rendre compte qu’il dormait toujours, j’ai vu Tania, endormie dans ses bras. Elle devait avoir fait un cauchemar la nuit passée et avait voulu dormir dans notre lit. Plutôt que de me réveiller, Nakago s’en était occupé lui-même. Rourou… Je t’aime…

Ma grossesse s’est très bien déroulée, mis à part les petits inconvénients des nausées matinales. Tout était aussi nouveau pour Nakago que pour moi (ma grossesse de Tania ne s’étant pas déroulée de la façon la plus normale) : les trips de bouffe, le ventre qui grossissait… Ce n’est que lorsque j’ai vu mon ventre s’arrondir que j’ai réellement pris conscience de ce qui se passait. En moi grandissait un enfant, l’enfant de Nakago. Je n’aurais pu être plus heureuse.

Quand le bébé a bougé pour la première fois, j’ai failli sauter au plafond. Je me suis seulement retenue parce que Tania était avec moi.
-Mommy, what’s wrong?
-Here. Touch my belly.

J’ai pose sa petite main sur mon ventre. Quand elle a senti quelque chose, ses yeux se sont agrandis d’étonnement.
-Maman, ton ventre a bougé! Il a bougé!
-Oui, c’est comme je t’ai expliqué : il y a un bébé qui grandit dans mon ventre.
-Moi aussi j’ai bougé quand j’étais un bébé dans ton ventre?
-…Oui.
(Je pense que les dieux me pardonneront ce petit mensonge.)
-Tu veux aller voir Nakago, pour lui montrer le bébé qui bouge? lui aie-je suggéré.
-Ok!
Je l’ai prise dans mes bras du mieux que mes six mois de grossesse me le permettaient et nous sommes parties à la recherche de Nakago.

Depuis que nous étions arrivés ici, Nakago agissait un peu en tant que protecteur du village : il aidait partout où il le pouvait et les gens venaient souvent le voir pour des conseils. Cela pouvait s’expliquer facilement par le fait qu’il était le sage de l’apprentissage et que ses connaissances en tout étaient pratiquement infinies. J’aimerais dire que ça a changé quelque chose dans ma vie, mais ce ne fut pas le cas. Sage ou pas, Nakago était et serait toujours Nakago pour moi, point à la ligne. Jamais je ne l’ai vu comme un sage, seulement comme l’homme que j’aime et maintenant comme mon mari et le père de mes enfants. Nakago se tenait cependant le plus loin possible des armes, ne désirant se battre qu’en cas d’absolue nécessité. Jamais je n’aurais pu lui en vouloir de ce désir de s’éloigner le plus possible de cette terrible histoire qui avait failli nous séparer, car c’était aussi mon cas. Cela ne faisait pas de lui un froussard, simplement quelqu’un qui aspirait à la paix et au bonheur. C’est pourquoi je ne lui ai jamais posé les questions que j’aurais eu envie de lui poser : Qu’est-ce qui s’était passé au juste avec Kyle? Quel était son lien avec Sky et quelle était la faveur que ce dernier lui avait due? Quel était le pourquoi et le comment de l’artefact? J’avais plusieurs questions, mais je ne les ai jamais posées. D’ailleurs, est-ce que c’était vraiment important que j’aie des réponses? Je ne ferais que remuer le couteau dans la plaie et tout ça pour ma simple curiosité. Non, peu m’importait de savoir le pourquoi et le comment de tout. Tout ce qui comptait pour moi désormais, c’était de vivre ma vie avec ma famille et d’être heureuse, alors au diable quelques réponses.

Quand nous avons trouvé Nakago, il était en train d’aider à construire une maison. Il est tellement beau torse nu… Rourou… Comme muni d’un sixième sens, il s’est retourné vers nous quand nous nous sommes approchées.
-Lili, ça va?
-Oui, je…
-Mommy’s belly moved! s’est exclamée Tania.
-What? You mean…
-Yes
, l’aie-je interrompu, the baby moved. Do you want to feel it?
-Of course!
-Do you want to show him, Tania?
-Ok!

Toute souriante, elle a tendu ses petites mains vers Nakago pour prendre sa main et la poser sur mon ventre. Quand il a senti le bébé bouger, un grand sourire a illuminé son visage.
-Whoa…
-I know… It’s overwhelming, isn’t it?
-Yes, it is.This little girl sure has a lot of energy.
-Little girl? I hope it’s going a boy!
(I want so badly to give a son to Nakago.)

-Well I’m hoping for a girl! What do you prefer Tania? A little brother or a little sister?
-Mmmm… A little sister! So I’ll play dollies with her!
-See? Even Tania is on my side!

-…
(Je n’avais pas envie d’en rajouter. De toute façon, je me fichais bien du sexe de mon enfant, en autant qu’il soit en santé. Et puis j’étais beaucoup trop contente de voir que Nakago et Tania s’entendaient si bien.)
-I should be going now, m’a dit Nakago. I still have work to do.
-Ok. We’ll wait for you at home. Supper will be ready.
-Great.

Il s’est penché vers moi pour m’embrasser.
-I love you.
-I love you too.
-Hey! I want a kiss too!
s’est exclamée Tania.
-Come here.
Il l’a prise dans ses bras (ou plutôt elle s’est jetée dedans) et il l’a embrassée sur le front.
-You be a good girl with you mother, ok?
-Ok!

J’ai repris Tania dans mes bras et nous sommes retournées à la maison.

Quand fut finalement venu le temps que j’accouche, j’ai été contente que Tania ne soit pas là, car ce fut une expérience plutôt douloureuse presqu’autant pour Nakago que pour moi. J’ignorais que donner la vie pouvais faire aussi mal. Quant à mon rourou, je lui ai serré la main tellement fort que j’ai craint de lui avoir brisé quelque chose. Le médecin aurait bien voulu que Nakago attende à l’extérieur de la porte, mais j’ai protesté tellement fort qu’il n’a pas insisté. J’ai donc poussé, crié, encore poussé, encore crié et bout d’une éternité (seulement quelques heures en fait), les pleurs d’un enfant nouveau-né ont empli la pièce. J’étais si épuisée que je me suis laissée tombée sur le lit.
-Alors?
-C’est un garçon! m’a répondu Nakago. C’est un beau garçon!
Une fois que notre fils a été nettoyé, Nakago l’a pris dans ses bras pour me l’apporter. Il était tellement mignon à voir. Il tenait notre enfant comme s’il était une poupée de porcelaine qui risquait de se briser à chaque instant.Quand je l’ai eu dans les bras, je me suis sentie si bien. Est-ce que Tania était aussi petite la première fois que je l’ai tenue dans mes bras? Je ne me rappelle plus. Je me rappelle seulement qu’elle dégageait le même genre de chaleur. Mon fils… Il est si beau, si parfait…
-Alors, tu regrettes que ce ne soit pas une fille? aie-je demandé à Nakago.
-Comment le pourrais-je? Il est parfait.
-Oui, il l’est… I want to name him Kyle.
-...Why Kyle?
-Because he’s your best friend. And he’s my friend too. And he’s the one who married us. And it’s thanks to him that you’re back...
-Kyle it is then.

À ce fils se sont joints cinq autres beaux enfants, à intervalle d’un an entre chacun, à croire que Nakago et moi étions totalement incapables de nous empêcher de nous toucher. Ce qui était le cas en fait, mais au moins personne ne nous le faisait remarquer, à part Kerns, à chaque fois que je le voyais. Lui restant à Merra et moi sur Aragon, nous ne pouvions pas souvent nous voir, mais à chaque fois que ça arrivait, j’étais soit enceinte ou soit je venais d’accoucher. Il a donc fini par nous faire la remarque que nous étions très fertiles. J’ai cru que Nakago allait s’étouffer et moi j’ai failli mourir de gêne. Sacré Kerns. Il avait beau plaisanter souvent, c’était tout de même un ami très cher. J’ai toujours pu compter sur sa gentillesse et sur sa galanterie. Même des années plus tard, alors que lui avait l’air toujours aussi jeune et que moi je commençais à subir les ravages du temps (un cheveu blanc par-ci, une ride par-là), il n’a jamais cessé de me dire à quel point j’étais belle. Je ne me suis jamais sentie vieille avec lui.



Donc, nous avons eu six magnifiques enfants. Dans l’ordre :

Kyle et
William












Eve et Sigma









Kyo et Yuki









Mes deux premiers fils m’ont rendue très heureuses. J’avais donné des fils à Nakago, son nom n’allait pas se perdre. J’étais heureuse, mais je commençais à avoir envie d’une petite fille, pour lui faire des lulus, jouer à la poupée avec elle, lui acheter des robes… Mon vœu a été exhaussé deux fois plutôt qu’une. Cette grossesse s’est aussi bien passée, mais j’ai accouché prématurément à huit mois d’une petite fille belle comme le jour. Elle était encore plus petite que les deux autres. J’étais en totale admiration devant elle quand les contractions ont recommencé. J’ai failli me mettre à paniquer quand le médecin qu’un deuxième était en route. Quoi? Un autre? Tout de suite? Mais c’est trop… Je n’avais malheureusement pas mon mot à dire là-dessus. J’ai donc recommencé à pousser et une deuxième petite fille est née, toute aussi belle que la première. La première était aussi blonde aux yeux bleus que Nakago et Kyle, mais la deuxième avait les cheveux blonds qui tiraient sur le roux et ses yeux étaient rouges. J’ai décidé d’appeler celle-là Sigma. Je n’étais plus en contact avec la guardian de darkness, mais je ne voulais pas cesser pour autant de penser à elle. Je voulais qu’elle continue à faire partie de ma vie. Je lui devais beaucoup.

Ma vie s’est donc écoulée ainsi. J’étais mère et épouse à temps plein et cela me comblait au-delà de toutes mes espérances. Je cuisinais (Oui, j’avais fini par apprendre! Et je m’étais fait des amis qui m’avaient donné des petits trucs), je cousais, j’entretenais mon jardin et mon potager, toutes des tâches typiques d’une femme au foyer. Cela pouvait sans doute passer pour très ennuyeux aux yeux de certains, mais moi ça suffisait à me rendre heureuse.

À ma tribu s’est rajoutée une ménagerie. Enfin, si on peut appeler «ménagerie» un chat et… Café! J’étais certaine que je devrais m’en débarasser, mais ce ne fut pas le cas. La première fois où il m’est venu l’idée de l’appeler et que j’ai entendu son «wraa» typique venant d’une armoire de cuisine, j’ai cru que Nakago ferait une crise cardiaque. Quand il a vu Café, il a fait une face de «what the fuck?» et quand il a vu la médaille avec mon nom gravé dessus que Café portait autour du cou, il a dû croire que j’étais devenue folle. Mais pour mon plus grand étonnement (et là c’est moi qui a failli faire une crise cardiaque), Nakago s’est habitué à Café, même qu’il l’aimait bien. Le plus traumatisant c’était quand j’apportais à Nakago une tasse de thé (Oui, je faisais aussi du thé, mais aucun de mes sets de thé n’avaient de petites fleurs dessus) et que je voyais Café couché sur ses jambes. Je crois que j’ai un peu trop déteint sur lui… C’était assez étrange à contempler, mais tout de même mignon. Mais comme Café était mon animal de compagnie à moi et qu’il n’était pas fait pour interagir avec des enfants de toute façon, nous nous sommes procurés un chat après notre deuxième fils. Les courses Café-chat était assez spectaculaires à regarder.

Le temps s’est écoulé si rapidement que je m’en suis à peine rendue compte, tant ma vie était remplie et complète, tant j’étais heureuse et comblée. I even came to terms with everything that I did so long ago. It’s only with that very fulfilling sens of peace that I truly became complete. Mes enfants ont grandi, ils sont devenus des adultes, ils ont eu à leur tour des enfants, qui ont eu aussi des enfants. J’ai adoré devenir grand-mère et tout autant arrière-grand-mère. Ces chibis étaient tout ce qu’il y a de plus mignons. Ce que j’ai aimé par-dessus tout d’être grand-mère, ce fut les réunions de famille. Elles étaient assez grandioses fut la grosseur de notre famille. Souvent, je m’assoyais avec les tous petits près du feu et je leur racontais des histoires. Celles que je préférais étaient celles qui parlaient des 400 coups que mes enfants avaient faits quand ils étaient jeunes. Juste pour le plaisir de les entendre dire «Maman! Ne raconte pas ça!», ça valait la peine.

-Lili, tu viens te coucher?
J’ai détourné les yeux de mon journal et je me suis tournée vers Nakago.
-Désolée. J’étais en train de lire et je n’ai pas vu le temps passer.
-Que lisais-tu?
Il s’est avancé dans la lumière pour jeter un coup d’œil.
-Mon journal. J’ai été prise d’un moment de nostalgie.
-À quel moment étais-tu rendue?
-Quand tu m’as demandé en mariage, à Merra. Tu te souviens?
-Comment pourrais-je jamais oublier?
Il s’est penché vers moi et m’a embrassée sur la tempe. Encore plus que la réussite de mes enfants, c’est ce qui me comblait au-delà de toutes mes espérances les plus folles : l’amour de Nakago pour moi. Soixante années s’étaient écoulées depuis nos épousailles et je voyais toujours de l’amour et du désir dans ses yeux. J’étais vieille, j’étais ridée de la tête aux pieds et ma flamboyante chevelure était complètement blanche depuis longtemps, mais il m’aimait et me voulait toujours. Il n’avait pas menti quand il avait dit que nos sentiments ne changeraient jamais sauf pour devenir plus forts.

-Milady, puis-je vous offrir mon bras?
-…Je ne suis pas sûre que je doive accepter messire… Et si vous aviez de mauvaises intentions à mon égard…?
-J’aurai toujours des mauvaises intentions à ton égard.
-Coquin…

J’ai pris son bras et je me suis levée. Je savais qu’il m’avait offert son bras autant par galanterie que par besoin. Le temps avait eu des effets autant sur lui que sur moi. Je l’avais constaté depuis un moment : il se fatiguait plus facilement et il avait un peu plus de difficulté à se déplacer. Un jour prochain, la vie nous séparerait. Mais que ce soit lui ou moi qui parte en premier, je n’avais pas peur. Nakago et moi étions destinés à être ensemble, alors si nous ne nous retrouvions pas dans l’au-delà, une prochaine vie nous réunirait. Quand nous nous sommes couchés, il a passé ses bras autour de moi, comme il l’avait toujours fait.
-Good night my sweet.
-Good night. I love you Nakago.
-I love you too Lili.
J’ai ensuite fermé mes yeux et j’ai laissé le sommeil m’emporter. Non, peu importe à quel moment la mort surgirait, j’y ferais face avec bravoure. Mes enfants étaients grands et sauraient se débrouiller sans moi. Quant à Tania, elle était entre de bonnes mains. Je n’avais aucun doute que Talis s’occuperait d’elle et la protégerait comme elle devait l’être. Je n’avais plus aucun regret. Yes, I can now go in peace. I’ve had a good life...







1 commentaire:

Ravenelle a dit...

Real nice!! Vraiment très beau!!!