J’ai émergé de mon inconscience alors que quelqu’un me brassait. Ça semble être l’histoire de ma vie. J’ai ouvert les yeux.
-Qu’est-ce que tu fais Talis? demandait Julius.
-Je vais la garder dans mes bras jusqu’à ce qu’elle se réveille, lui a-t-il répondu.
-Je pense qu’elle est déjà réveillée, lui a dit Julius.
Quand Talis a vu que j’étais réveillée, il m’a déposée par terre.
-Est-ce que ça va? m’a-t-il demandé.
-…Oui. Où est-ce qu’on est?
Le paysage autour de nous n’était plus idyllique, mais désertique. C’était comme si nous n’étions plus du tout au même endroit. Julius m’a fait un résumé rapide de la situation. Toutes les pierres avaient été séparées, mais ça avait demandé beaucoup plus d’énergie à Flare que prévu (d’où le paysage désertique). Nous nous trouvions présentement à la frontière du territoire de Flare. Il fallait nous dépêcher de partir avant que les ennemis ne nous retrouvent. Et il ne fallait surtout pas qu’ils sachent que nous n’étions plus cursés.
Sheyenne-zombie-qui-se-bavait-dessus nous a indiqué le chemin de la tour alors ceux qui ne pouvaient voler ont pris des potions de chibi ou d’animal shape pour que ceux avec des ailes puissent les transporter. J’avais peur que le temps que nous prenions à nous préparer ne rapproche Cobalté de notre position, mais quand j’ai utilisé mes épées pour le trouver, j’ai senti beaucoup de darkness dans la direction opposée. Il ne pouvait s’agir que de Cobalté, alors nous étions safe pour l’instant. Nous avons voyagé le plus longtemps que les potions nous permettait de le faire et quand nous nous sommes finalement arrêtés, au pied des montagnes, il faisait nuit. Mous avons décidé de grimper pour essayer de trouver une grotte où nous pourrions nous abriter. Nous avons fini par en trouver une qui était assez grande pour tous nous contenir. Comme Laguna n’avait pas besoin de dormir, elle monterait la garde pour que nous puissions nous reposer. Avant de m’endormir, j’ai pu voir Café qui tentait de socialiser avec une tortue, puis qui se faisait manger par cette même tortue. Ça a été aussi drôle que lorsqu’il avait essayé de faire ami-ami avec les blobs de lave à Hopesor.
J’étais plongée dans un profond sommeil sans rêve quand Julius m’a réveillée en quatrième vitesse. Le sol tremblait et des fissures se formaient tout autour de nous. La montagne sur laquelle nous nous trouvions était en fait un volcan en éruption. Nous nous sommes donc dépêchés de sortir de notre abri, mais en courant, j’ai trébuché et je me suis mise à débouler la pente. À voir toutes les roches que je rencontrais sur mon passage, il était certain que j’aurais des coupures et des ecchymoses. J’ai continué à dévaler la pente jusqu’à ce que je tombe dans une falaise. J’ai tenté de me retenir à la paroi avec mes épées, mais je n’ai pas réussi. Le sol se rapprochait de plus en plus (je vais tellement avoir mal), mais heureusement, j’ai réussi à me transformer en ombre juste avant que je ne touche le sol. À voir la vitesse à laquelle j’allais, je serais très probablement morte. Bonnes épées. Pate, pate.
J’ai à peine eu le temps de me remettre de mes émotions que j’ai vu une rivière de lave se diriger vers moi à toute vitesse. J’avais beau être en ombre, je me suis quand même dépêchée de remonter en haut de la falaise. La température était devenue tellement élevée que même en ombre j’avais chaud. Quand je suis retournée en haut, j’ai vu un peu plus loin Lee, avec Ariste sur son dos, qui allait passer par-dessus la falaise. La chance étant de mon côté, j’ai réussi à me rapprocher à temps et à la retenir par son ombre pour qu’elle ne tombe pas. Comme il était relativement pressé que nous retrouvions les autres, Ariste nous a téléportés près du groupe qui se trouvait le plus près de nous : Talis, Bob et Jillian. Nous les avons trouvés en train de courir comme s’ils avaient le diable à leur trousse. Ce n’était pas le diable, mais une rivière de lave qui menaçait de les engloutir. Une rivière de lave derrière nous et une falaise devant… Les choses n’auguraient pas très bien pour nous. Il fallait que nous fichions le camp de cet endroit au plus vite, mais avant que nous ne puissions le faire, une crevasse s’est ouverte juste devant nous et Talis est tombé dedans. Je n’ai pas réfléchi un seul instant : je me suis transformée en ombre et j’ai plongé pour aller le chercher. J’ai dû chercher pendant un bon dix minutes, en criant son nom de toutes mes forces, mais je ne l’ai pas trouvé. En désespoir de cause, je suis remontée en haut. Bien sûr, je m’inquiétais pour lui, mais aussi triste que cela soit pour moi, je ne pouvais pas le chercher indéfiniment. D’autres personnes en danger de mort pouvaient avoir besoin de mon aide. Il ne me restait plus qu’à espérer qu’il s’en était déjà sorti.
Donc, de retour en haut de la crevasse, je n’ai d’abord vu que de la lave. Puis j’ai aperçu au loin un point lumineux vert. C’était Ariste avec Sun Lao. Je me suis donc tétéplortée à ses côtés, manquant de causer une crise cardiaque à Jillian et à Bob. Il va falloir que je révise mes méthodes, sinon je vais finir par tuer quelqu’un un jour. Ariste avait créé un chemin de pierre pour leur permettre de se déplacer sans risquer de tomber dans la lave. Ils étaient à la recherche de Salem. Le chemin d’Ariste nous a menés jusqu’à une paroi où les pierres s’étaient écroulées. Je sentais l’ombre de Salem derrière alors je me suis transformée en ombre et je me suis glissée dans une petite ouverture pour aller le rejoindre. Il était dans un sale état : ses ailes étaient tellement brûlées qu’il ne restait à peu près plus de plumes dessus et l’angle en forme de «V» de l’une de ses jambes n’augurait rien de bon. En apparaissant, j’ai aussi failli le faire mourir de peur. Je lui ai pris la main et je l’ai ramené auprès des autres. Ariste a alors décidé de nous fausser compagnie pour aller chercher Lee.
Comme j’avais d’autres ambitions dans la vie que celle de me faire transformer en petit tas de cendre par la lave ou celle de me faire transformer en crêpe par un des rochers qui tombaient à chaque instant du haut de la montagne, j’ai agrippé les autres et je nous ai tous transformés en ombres. Je ne pensais que bien faire, mais Jillian m’a demandé de nous faire redevenir visibles pour que les autres nous voient quand ils reviendraient. Nous avons donc continué notre chemin et nous avons fini par tomber sur Lee et Ariste, qui revenaient à toute vitesse vers nous. Venant du ciel, Julius nous a rejoints avec Chiva et nous a dit que Laguna et Lou allaient tenter de bloquer le volcan. Il fallait maintenant partir au plus vite. Chiva nous a dit qu’elle allait créer un portail pour nous permettre de rejoindre ceux qui s’étaient réfugiés sur une autre montagne. J’ai bien entendu extrêmement soulagée de savoir que Talis allait bien. Je n’avais maintenant plus l’inquiétude de le savoir en danger mortel. Par contre, je n’avais aucune envie, comme tout le monde d’ailleurs, de laisser Chiva derrière pour que nous puissions nous sauver. Elle ne nous a pas laissé le choix. Elle a créé un pentacle par terre avec son staff et nous avons tous été téléportés en un instant sur la montagne où nous attendaient nos compagnons.
Tout le monde se portait bien, excepté que Vanna semblait avoir perdu ses vêtements à cause de la lave et elle était vêtue d’une chemise de Kerns. Heureusement, ça ne semblait pas la déranger plus que ça. Nous étions en train d’attendre nos compagnons manquants quand les mages du groupe ont senti un mouvement sous le sol à nos pieds, qui s’apparentait à la magie du guardian de l’eau. Ça pouvait être Laguna, mais aussi Minos, qui était en possession de son pilier. Nous ne pouvions pas prendre la chance de rester là pour le découvrir, alors Julius m’a demandé de nous transporter par les ombres, un peu plus haut sur la montagne. C’est ce que j’ai fait, mais le mouvement de l’eau sous nous a continué à s’intensifier jusqu’à ce qu’un jet d’eau jaillisse du sol et nous projette plus loin. J’étais un peu sonnée, mais j’ai pu voir qu’il s’agissait Laguna, Lou et Chiva. Le chialage de Lou envers Laguna (il n’appréciait pas du tout qu’elle lui ait sauvé la vie) a achevé de me réveiller. Je n’ai donc pas manqué l’arrivée presque théâtrale de Cobalté, qui était en train de nous observer, assis sur son cheval, une tasse de thé à la main. Il trouvait plutôt insultant que nous ne nous soyons pas aperçus de sa présence plus tôt. C’était à lui que nous devions le réveil du volcan. Il ne me manquait plus que ça pour terminer ma journée en beauté. Quoique je ne devrais pas me plaindre, tant qu’il ne m’offrira pas de prendre le thé et les biscuits avec lui, je devrais m’en sortir.
mardi 30 décembre 2008
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